COMMUNIQUE
DE PRESSE
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
President de l'Académie du Gaullisme
Le 6 Mars 2019
Nouvel envoi en raison d'un problème informatique
A/S : Emmanuel Macron 1er ou l’Europe médiatique.
Tous les médias européens ont publié bon gré mal gré la tribune d’Emmanuel Macron 1er dont la lecture laisse pantois.
On y découvre à la fois les « rêveries d’un promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau et le prêche d’Urbain II en 1095 à Clermont appelant aux croisades, le tout dans un pathos un tantinet vaniteux car l’auteur parle au nom de la vérité et de sa foi inébranlable dans sa vision eschatologique de l’Europe, bien éloignée des réalités.
Un proverbe indien nous apprend à juste titre qu’il faut certainement suivre celui qui cherche à tâtons la vérité mais qu’il faut surtout fuir celui qui l’a trouvée.
Il est vrai que cette tribune relève davantage de la rhétorique que d’un réalisme pragmatique dont l’Europe a besoin aujourd’hui pour se ressaisir.
Parler de civilisation européenne comme d’un tout qui nous unirait, c’est employer un concept valise qui ne décrit rien, n’explique rien car il existe d’abord des cultures nationales propres à chaque peuple.
De plus, vouloir défendre notre liberté et la dénier à certains en les disqualifiant comme nationalistes est une singulière conception de la liberté. On ne peut que s’interroger sur son projet de créer une « Agence européenne de protection des démocraties » : voilà un beau retour des méthodes sentencieuses du « politiquement correct », qui rappelle la formule de Brecht : « le peuple s’est trompé, changeons de peuple ».
Evoquer la remise à plat de Schengen est un bon projet mais que propose-t-il ? Cette réforme passe d’abord par le contrôle aux frontières nationales. Il n’en dit mot !
En revanche, il souhaite un traité de défense et de sécurité propre aux Européens ; sans doute a-t-il oublié le traité de l’UEO des années 50 dont l’article V a été repris à l’article 42-7 du traité sur l’UE (assistance mutuelle en cas d’agression) mais il passe sous silence que nos partenaires européens, britanniques, roumains, polonais, les Etats baltes sont des adeptes fidèles à l’OTAN avant tout autre alliance.
Vouloir rétablir une préférence communautaire est, certes, louable, mais là encore, c’est oublier que nos partenaires, Allemagne en tête, mais aussi pays de l’Est ont tendance à acheter américain pour leur défense et même australien pour les gigots de mouton plutôt qu’ à appliquer une préférence communautaire révolue à leur yeux.
Prôner la création d’une banque communautaire du climat pour financer la transition écologique risque fort de faire doublon avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) dont la mission pourrait être élargie. C’est un effet d’annonce.
Se tourner vers l’Afrique est une nécessité mais pour résoudre les problèmes de ce continent, il est prioritaire de maîtriser son explosion démographique. Il n’en dit mot.
Emmanuel Macron 1er nous appelle à ne pas être les somnambules d’une Europe amollie et propose une grande conférence pour l’Europe à laquelle seront associés des panels de citoyens.
Voilà le Grand Débat qui revient, avec tous les risques d’accoucher d’un projet d’une incohérence totale. C’est l’impasse assurée !
On ne peut qu’être étonné de tels propos, de ce prêche plein de rêveries et dénué de tout pragmatisme réaliste.
Il y manque un mot qui dénote qu’Emmanuel Macron 1er est toujours dans la fuite en avant d’une logique européenne qui mène l’Europe dans le mur : ce mot est un principe, le principe de subsidiarité, qui permettrait de redonner vie aux démocraties nationales face à la captation technocratique de Bruxelles.
Nos démocraties nationales sont désormais vides de sens, les Parlements nationaux sont des théâtres d’ombre. Il est temps que l’Union européenne s’en tienne à l’essentiel, en cessant de vouloir tout réglementer et contrôler, et noue des politiques de coopération dans les domaines qui affectent le continent dans son ensemble.
Une chose est certaine, la posture de chevalier blanc d’Emmanuel Macron 1er a plus de chance de heurter nos partenaires que de relancer la nécessaire coopération entre les peuples européens.
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