Le 1er février 1954, le jour de l’appel de l’Abbé Pierre sur l’antenne de Radio Luxembourg.
"Mes amis, au secours ! s’écrie-t-il. Une femme vient de mourir gelée, cette nuit, à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée".
C’était un hiver particulièrement rude, non ?
http://www.europe1.fr/…/1er-fevrier-1954-lappel-de-labbe-pi…
Oui. Partout en France, les températures avaient battu des records à la baisse. Et ce n’est pas fini. L’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, qui a créé cinq ans plus tôt les communautés Emmaüs, appelle à la solidarité pour que s’ouvrent des lieux de secours. Des "centres fraternels de dépannage", dit-il, sous la porte desquels on pourrait lire ces mots : "Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime". Concrètement, il faut récolter des couvertures, des tentes et des poêles !
Et les Français répondent à l’appel de l’abbé Pierre ?
Et comment ! Son appel à une "insurrection de la bonté" est entendu. Le standard téléphonique explose, les dons affluent. L’abbé a fixé, pour point de rendez-vous, l’hôtel Rochester. Il n’y est pas encore arrivé que déjà des bénévoles attendent. Le soir même, on va chercher plus de 2.000 personnes qui devaient dormir encore une fois dans la rue. Pour en abriter d’autres, la RATP ouvre quatre stations du métro. Bref, c’est un bel élan de générosité. Cependant tout reste à faire : le gouvernement ne tardera pas à débloquer des fonds pour construire plusieurs milliers de logements. Bien entendu, la misère ne va pas cesser en France à compter de cette date, mais l’abbé Pierre, mort seulement en 2007, aura prouvé que la générosité et l’altruisme ne sont pas de vains mots.
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