06 décembre 2017
Communiqué : Dérives régionalistes !
COMMUNIQUE DE PRESSE de Jacques MYARD
Maire de Maisons-Laffitte
Membre Honoraire du Parlement
Président du Cercle Nation et République
Le 5 Décembre2017
A/S : Dérives régionalistes
Le succès des nationalistes corses aux élections territoriales du 3 décembre doit nous interpeller sans nous amener à sur-réagir. Toute sur-réaction ne ferait que donner des arguments supplémentaires à ceux qui se sont engagés sur un chemin qui conduit à une impasse.
Ayons le courage de regarder les choses en face. L’Etat, c’est-à-dire les gouvernements successifs, sont largement responsables des dérives régionales susceptibles à terme de remettre en cause l’unité de la République. Georges Pompidou estimait à juste titre que le régionalisme était le retour du Moyen-Age. La formule est juste et frappée au coin du bon sens.
L’Etat n’a pas su se décentraliser et a laissé dans les mains des régions des compétences qui ne peuvent relever que du niveau national. Il en est ainsi des bureaux que les régions ont ouverts à Bruxelles qui sont devenus de petites ambassades, menant leur propre politique avec l’Union Européenne.
Il s’agit là d’une double lâcheté de l’Etat.
Il a sous-estimé, en premier lieu, la logique institutionnelle de ce processus régionaliste qui petit à petit a conduit les hobereaux locaux à s’ériger en rival de l’Etat-roi.
En second lieu, l’Etat, en difficulté financière, fut trop heureux de voir ses compétences assumées par d’autres sans réaliser que celui qui paye commande.
Mais on ne saurait enfin oublier les encouragements de la Commission de Bruxelles qui a toujours vu dans ces Etats-Nations des ennemis sinon à détruire, du moins à réduire en les contournant ou en les supplantant.
La constitution du Comité des régions en 1994 par le Traité de Maastricht a élevé au rang de statut international et européen les régions, leur offrant par là même une reconnaissance juridique d’ampleur.
Cette logique des institutions européennes est imparable : elle a conduit à la crise catalane, et toutes proportions gardées, donné des ailes aux nationalistes régionaux comme en Corse.
Mais dans le cas de la Corse, il convient d’être plus sévère encore pour les gouvernements successifs qui ont fait preuve d’un laxisme irresponsable pour rechercher les auteurs des attentats, préférant parfois trouver des arrangements douteux avec eux et en cédant aux revendications. Il eût été nécessaire de changer radicalement de politique et d’empêcher de laisser les choses se dégrader.
Il faut désormais avoir le courage de reprendre les choses en main et refuser de laisser ce romantisme insulaire mener la Corse dans le mur. Cependant, au-delà des lâchetés sécuritaires et de la logique institutionnelle du régionalisme qui porte en lui ses propres dérives, il existe une dimension politique majeure que nous avons oubliée.
Cessons de parler de la France à l’aune des critères de Maastricht et des normes en tout genre, cessons de ramener la France au jugement des technocrates ! La France s’enseigne que l’on soit corse ou antillais, parisien ou breton, la France, c’est une culture vivante, n’en déplaise à E. Macron. La France est, comme le disait RENAN, une Nation.
"La nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. [...] Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. [...] Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagne. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »
Cette solidarité de la Nation qui fait l’âme de la France, les Corses, sans doute plus que d’autres, l’ont construite, l’ont défendue de leur sang, l’ont gouvernée. Les Corses ont fait la France, elle est leur, et les nationalistes corses, s’ils remettent en cause ce pacte national, c’est leur propre histoire qu’ils renieront pour leur propre malheur.
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