DISCOURS DE FRANÇOIS FILLON À COMPIÈGNE
"Mes chers compatriotes, Mes amis,
C'est avec une joie profonde que je m'adresse à vous, dans cette ville de Compiègne, si chère, depuis toujours, au cœur des Français.
Merci de votre présence !
Merci d'être inflexibles devant les attaques, déterminés à assumer la seule bataille qui vaille : celle du redressement de la France.
Au-delà de ma personne, c'est mon projet qui dérange.
Si mon projet était fade, les critiques seraient fades.
Si je n'avais pas de convictions mes adversaires ne chercheraient pas à me les faire ravaler.
On veut nous faire taire. Eh bien je persiste et je signe.
Je suis fier d'être Français.
Je suis un patriote. Je l'assume contre tous ceux qui ne croient plus à la France.
Je dis mon attachement à nos valeurs traditionnelles. Oui, j'assume avec vous d'avoir des racines solides contre ceux qui font l'apologie du vide.
Je défends la liberté. Oui, j'assume avec vous la 1ère valeur de notre devise contre ceux qui préfèrent tout niveler par le bas.
Je veux l'ordre et l'autorité de l'Etat. Oui, j'assume avec vous la République qui a la main ferme et qui protège.
Je veux combattre le totalitarisme islamique. Oui, j'assume la guerre qui nous a été déclarée.
J'affirme qu'avec sa montagne de dettes et de déficits notre pays est au bord de la faillite. Oui, j'assume les phrases qui réveillent plutôt que celles qui nous endorment devant le précipice.
Je dis qu'il faut nous moderniser à fond, qu'il faut se retrousser les manches, qu'il faut balayer toutes ces politiques filandreuses qui depuis trop longtemps nous empêchent d'être la patrie du travail, de l'audace et du progrès.
Oui j'ai mes convictions et je demande à ceux qui hésitent à deux mois de l'élection présidentielle : de quel côté êtes-vous ?
Du côté de la France qui se redresse ou du côté des illusionnistes ?
Dans cette salle, on est pour le redressement. Nos adversaires, eux, ils ont capitulé !
Mme Le Pen veut sortir de l'Europe car il est trop dur de se comparer à l'Allemagne. Mieux vaut la fuite que la compétition.
M.Hamon veut passer aux 32 heures par semaine : trop dur les 35 heures.
M.Mélenchon veut laisser filer les déficits : dur, trop dur de réduire nos dettes. Tant pis pour nos enfants.
Quant à M.Macron, le voici expliquant qu'il y a «des» cultures françaises et pas «une» culture française.
Dur, trop dur de défendre Descartes, Molière, Victor Hugo, Proust… Bien plus facile de mélanger toutes les cultures dans la marmite à fondre l'identité de la France.
Diluer notre identité en pensant que ça va nous permettre de mieux nous intégrer dans la mondialisation, cela relève d'une illusion naïve.
Nous ne pouvons pas tenir notre rang dans le monde en disant : « nous ne sommes personne ».
Nous ne pouvons pas intégrer les étrangers qui reçoivent la nationalité française en leur disant, « bienvenue nulle part ».
M.Macron, la France ce n'est pas une fiction sans traits et sans visage !
Il y a une culture française ; c'est un fleuve qui irrigue notre langue, nos arts, nos coutumes, notre imaginaire. D'autres sources existent, mais le fleuve central est là !
Tous les pays admirent notre civilisation, pourquoi pas nous ?
Oui, je le dis, ici, à Compiègne, la ville « la plus fidèle », comme le proclame votre devise : être français est un privilège. Pas question de le brader !
Hier en Algérie M. Macron a osé dire que la Colonisation était un crime contre l'humanité
Cette détestation de notre histoire, cette repentance permanente est indigne d'un candidat à la présidence de la République.
Il y a quelques mois, Monsieur Macron trouvait des aspects positifs à la colonisation. Cela veut dire que Emmanuel Macron n'a aucune colonne vertébrale, il dit simplement ce que ceux qui l'écoutent veulent entendre.
Ces jours-ci, mes amis, plusieurs de nos banlieues sont frappées par des émeutes. Il y a quelque chose de cassé dans notre République.
Certains parlent pudiquement de « quartiers » pour désigner les zones de non-droit…
Quand la guérilla urbaine menace, il faut poser des mots sur les choses.
Un casseur n'est pas un adolescent frustré. C'est un casseur !
Un délinquant n'est pas un mineur qui se cherche. C'est un délinquant !
Un dealer n'est pas un grand frère. C'est un dealer !
Les excités en cagoule qui caillassent les pompiers ne sont pas des rebelles : ce sont des voyous !
Les irresponsables qui tirent à balles réelles sur la police ne sont pas des sauvageons : ce sont des sauvages !
Je parle clair pour tous nos compatriotes qui vivent dans les cités et qui en ont marre d'être pris en otage par ces petites frappes qui tiennent leur immeuble ou leur cité.
Pour les gens honnêtes, pour ces familles modestes qui cherchent courageusement à s'en sortir, l'ordre n'est pas une option, c'est une nécessité pour vivre en paix.
Pour eux, la sécurité n'est pas un luxe : c'est un droit fondamental !
Tout a démarré à cause d'un jeune homme, Théo, dont l'arrestation est contestée. Toute la lumière doit être faite sur les conditions de cette arrestation.
La justice est saisie et elle devra sanctionner les policiers s'ils ont fauté. Mais rien ne justifie ces émeutes, rien n'autorise les bandes à s'en prendre aux biens des habitants, rien ne les autorise à agresser les forces de l'ordre.
Nos policiers et nos gendarmes font un métier difficile.
Ils l'exercent avec une abnégation et un sens du devoir qui méritent nos éloges.
Ils font souvent face aux injures, aux agressions, parfois c'est leur vie qu'ils mettent en jeu pour nous tous.
Chaque année, près de 17.000 policiers et gendarmes sont blessés en mission et en service ; une dizaine d'entre eux trouvent la mort.
Alors, assez de sarcasmes, assez de suspicion…
Respect, oui respect pour ces femmes et ces hommes qui nous protègent ; respect pour leur courage et leur dévouement.
Moi, je leur dis « merci pour votre engagement » et je leur assure de mon soutien total.
Les casseurs disent qu'ils ont la « haine » ? Mais la haine de quoi ?
De vivre dans un pays démocratique, un pays qui offre une éducation gratuite, une santé pour tous, des prestations sociales pour ceux qui sont dans le besoin…
Franchement, la France ne mérite pas cette haine !
Bien sûr qu'il y a le chômage des jeunes et cette absence cruelle de perspectives d'avenir… C'est tout l'objet de mon projet économique qui est ciblé sur la libération du marché de l'emploi et sur la priorité donnée à l'alternance et l'apprentissage.
Mais rien, non rien, n'excuse la violence.
Visiblement, le laxisme a fait des ravages dans certaines têtes.
Il est temps de remettre les choses à l'endroit, de réarmer notre Justice et de lui donner les moyens de fonctionner.
Je mettrai fin à l'inexécution des peines, à cette situation inacceptable où près de 100 000 peines ne sont pas exécutées ou en attente d'exécution chaque année.
Je supprimerai le système des remises et des aménagements quasi-automatiques des peines de prison, pour que la sanction retrouve sa force.
Dès l'été 2017, nous ferons voter un dispositif pour lutter contre la récidive, en rétablissant les peines-planchers automatiques.
Et de façon cohérente, je relancerai la construction de 16 000 places de prison.
Il nous faudra également nous attaquer à la problématique des mineurs qui recoupe d'ailleurs pour partie celle des multirécidivistes.
Ouvrons les yeux.
Si les nouveaux délinquants mineurs se conduisent comme des adultes délinquants, il convient de les traiter comme tels en supprimant l'excuse de minorité et en abaissant la majorité pénale à seize ans, c'est-à-dire de modifier l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs.
Concrètement, il n'y aura donc plus d'excuse de minorité pour le délinquant de 16 ou 17 ans qui commettra un délit ou un crime. Il sera jugé pour ses actes, comme un adulte.
Dans certains de ces quartiers, tout le monde le sait, règne la loi des caïds et des chefs de bande. L'effet d'entraînement sur les plus jeunes est considérable. Tout doit être fait pour y mettre fin.
Nous devons éloigner des quartiers, les délinquants trafiquants de drogue qui sortent de prison.
Il faut empêcher systématiquement un délinquant chevronné de revenir sévir sur son territoire habituel, à sa sortie de prison.
Cette peine existe d'ores et déjà dans notre Code pénal, mais elle demeure facultative. J'appliquerai donc l'esprit des peines-plancher pour les rendre automatiques.
Enfin, je veux engager une nouvelle étape dans la modernisation et l'équipement de nos forces.
Il faudra mieux valoriser les parcours de carrière notamment dans les services d'enquête, aujourd'hui délaissés alors qu'ils sont le cœur de la lutte contre les trafics.
Je veillerai surtout à ce qu'un effort substantiel d'équipement pour la Police et la Gendarmerie soit lancé pour les mettre au meilleur niveau technologique.
Je pense à la vidéo protection à laquelle la gauche s'est longtemps opposée, à la géolocalisation des unités et des patrouilles, à un usage plus scientifique des fichiers appuyé sur des logiciels prédictifs du crime qui se développent à l'étranger.
Mais il nous faut encore aller plus loin. Je veux décharger nos policiers et gendarmes des lourdeurs bureaucratiques, des procédures judiciaires redondantes, des règles administratives devenues obsolètes.
En clair, je veux faire confiance aux forces de l'ordre dont l'action est bridée par ce carcan.
Et je veux fédérer toutes les structures qui concourent à la protection des Français : police, gendarmerie, polices municipales qui doivent être armées, entreprises privées de sécurité. Tout ce dispositif doit être coordonné et retendu.
Ce projet pour la sécurité des Français, je le porterai lors du débat présidentiel, et si je suis élu, la fermeté sera à l'Elysée.
Avec le terrorisme, notre pays a été frappé dans sa chair.
Nous sommes face à un nouveau totalitarisme : le totalitarisme islamique qui nous attaque et qui vampirise une partie de notre jeunesse.
Dans l'Hérault, des kamikazes de 20 ans ont été stoppés dans leur projet d'attentat.
Quand je vois certains de mes concurrents, je me demande pourquoi ils ne parlent pas de cette menace… Sur ce sujet capital, avez-vous entendu une fois M.Macron expliquer sa stratégie ?
Faut-il rappeler que le Président de la République est chef des armées ?
Nous devons être intransigeants face à l'islamisme radical. Je n'aurai aucune complaisance.
Toute personne coupable d'intelligence avec l'ennemi sera condamnée.
Tout étranger appartenant à la mouvance intégriste sera expulsé.
Je veux un strict contrôle administratif du culte musulman, tant que son ancrage dans la République ne sera pas pleinement achevé, à l'exemple des autres religions.
J'exigerai la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du « salafisme » ou des Frères musulmans.
Nos concitoyens musulmans n'ont pas à devenir les otages des fanatiques et des intégristes. Je leur demande de nous aider à faire le ménage !
Mes amis,
Avec 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres, avec tous les problèmes d'intégration que nous rencontrons, je veux une immigration réduite à son strict minimum.
Notre politique d'immigration devra être fixée par des quotas, chaque année, en fonction de nos capacités d'accueil. Comme au Canada.
C'est aux étrangers qu'il revient de faire l'effort d'intégrer la France, avec ses lois, sa langue et ses mœurs, et non à la France de se plier à des coutumes ou à des règles qui ne seraient pas conformes à son pacte républicain.
Les étrangers que nous accueillons doivent respecter des devoirs avant de réclamer des droits.
Ils devront attendre deux ans avant toute prestation sociale.
Notre droit d'asile est une tradition qui remonte à la chrétienté et qui nous honore. Mais il doit fonctionner correctement. Je veux que les procédures soient accélérées et que les déboutés soient systématiquement expulsés.
La République ne doit plus s'affaisser. Nous devons rétablir ses piliers et nous réunir autour d'eux.
La famille est un de ces piliers.
Je relèverai le quotient familial et favoriserai les donations aux enfants. Je protégerai les droits de l'enfant.
Notre école est à la dérive.
Avec leur jargon prétentieux et leurs méthodes ubuesques, les pédagogues ont saboté la plus belle institution de notre République !
Avec leur égalitarisme maniaque, les idéologues ont mis l'égalité des chances en danger.
Il est temps de retrouver un peu de bon sens.
L'école sert à apprendre à lire, à écrire et à compter. Pour que nos enfants maîtrisent ces savoirs fondamentaux, j'avancerai l'âge de la scolarité à cinq ans au lieu de six.
L'Ecole doit aussi préparer à l'entrée dans la vie active : je mettrai le paquet sur l'alternance et l'apprentissage.
L'école sert enfin à apprendre la citoyenneté, l'égalité, le goût aussi d'être français et fier de l'être.
Que dans certaines de nos écoles on s'interpelle suivant ses origines – « gaulois », black », « beur », « feuj » – c'est une régression de l'unité française, c'est une tribalisation de notre société !
Et cela je ne l'accepte pas car nous sommes d'abord tous français.
Je propose donc que les écoliers portent un uniforme scolaire, pour qu'ils se sentent tous ensemble, tous égaux. C'est un symbole, mais tout commence par des symboles !
Mes chers amis,
Au cœur de tous nos problèmes, il y a notre moteur économique qui tourne au ralenti.
Il ne crée plus assez de richesses, plus assez d'emplois, mais par contre il produit toujours plus de misère, toujours plus d'impôts, toujours plus de dettes, toujours plus de bureaucratie.
Mon projet est le seul à pouvoir nous remettre sur la voie de la croissance et de l'emploi.
Nous n'avons rien à attendre des autres.
Ni de la croissance internationale qui reste faiblarde.
Ni des présidents américain, russe ou chinois qui ont d'autres chats à fouetter.
Rien à attendre, non plus, des marchands d'illusions de notre paysage politique.
A l'extrême gauche, on rabâche des sornettes crypto-marxistes.
A l'extrême droite, ce n'est pas mieux.
Retraite à 60 ans, hausse des salaires sans limites, embauches publiques à gogo, déluge de dépenses publiques, retour insensé au Franc… Tout cela nous mènerait immédiatement à la faillite !
Quant aux rêveries de M. Hamon, c'est le monde de oui-oui.
Temps de travail à 32 heures : pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Pourquoi pas 30 heures ou 25 ?
Quant au revenu universel, pourquoi être si modeste lorsqu'on peut vendre le bonheur universel !
Et puis il y a l'autre gauche : celle du marketing et des paillettes. C'est la gauche branchée de M. Macron, la gauche des bonnes intentions, des mots doux qui cajolent, des « mots bleus qu'on dit avec les yeux ».
Cette gauche-là, elle ne s'encombre pas de programme. Elle nous dispense de détails inutiles… Nous n'en sommes peut-être pas dignes à ses yeux.
Circulez, bon peuple, il n'y a rien à voir. Faites confiance aux énarques !
Moi, je n'esquive pas. Je ne louvoie pas. Je dis clairement ce que je vais faire.
Je propose une vraie transformation économique et sociale.
Je veux nous libérer des normes, des contrôles qui paralysent l'activité, tuent les initiatives, dissuadent l'investissement.
La meilleure politique sociale, c'est celle qui donne du boulot.
Et la seule politique qui donne du boulot, c'est celle qui mise sur la liberté.
C'est cette liberté qui va vous permettre de profiter de la révolution numérique ; c'est cette liberté qui va déverrouiller le marché de l'emploi ; c'est cette liberté qui va donner aux entrepreneurs, aux agriculteurs, aux artisans, aux jeunes qui ont le cœur vaillant, le goût de se battre pour réussir leur vie.
Je veux une France productive, une France réconciliée avec le travail et l'audace. Je ferai tout pour gagner la bataille du plein emploi.
Pour cela, il faut que nos entreprises puissent se déployer, investir, embaucher.
Il faut que nos startups puissent trouver des financements et se développer sans être freinées par un monceau de contraintes inutiles.
Je réduirai de 40 milliards les charges sociales des entreprises.
Je supprimerai définitivement les 35 heures.
J'alignerai la fiscalité du capital sur celle de nos voisins allemands car je préfère que les investisseurs français investissent en France plutôt qu'ailleurs ; et je n'aime pas que la France se prosterne devant les fonds de pensions étrangers.
Je veux réformer le RSI.
Non pas l'aligner sur le régime général, comme le propose M. Macron, ce qui aurait pour conséquence d'augmenter de plus de 20% les charges des commerçants, des artisans et des indépendants : mais constituer une véritable caisse de protection des indépendants.
Je veux généraliser l'apprentissage, pour que les jeunes puissent apprendre au sein du monde du travail. Et je refonderai la formation professionnelle.
Notre sphère publique doit être réformée. Elle doit être un atout pour notre pays, pas un frein.
Nos agents publics sont compétents et dévoués. Mais ils sont les premiers à pâtir des lourdeurs de la bureaucratie.
Je préfère qu'ils soient moins nombreux, mieux payés et plus motivés.
Nous avons près de 6 millions d'agents publics.
C'est plus que l'Allemagne, qui compte pourtant plus d'habitants que nous, et qui n'est pas moins bien administrée que nous.
La baisse des effectifs que je propose sur l'ensemble du quinquennat représente 8% des agents publics. C'est raisonnable et cela est nécessaire si l'on veut remettre le budget de la France sur des rails solides.
Je passerai progressivement nos fonctions publiques à 39 heures pour qu'elles soient plus efficaces au service des Français.
Dans les entreprises comme au sein de l'Etat, c'est en travaillant un peu plus que les Français gagneront plus.
Mes réformes dynamiseront le pouvoir d'achat, que ce soit à travers la fin des 35 heures dans le privé, le passage aux 39 h dans le public, ou le relèvement du quotient familial.
Le gain engendré par la baisse des charges représentera, sur la feuille de paye, au moins 250 Euros par an, et 500 Euros pour les couples qui travaillent.
Je veux une retraite digne pour tous nos anciens. Pour cela, nous devons aller progressivement vers la retraite à 65 ans.
Nous vivrons tous plus longtemps – en moyenne au-delà de 80 ans. Il est donc raisonnable de cotiser un peu plus longtemps pour assurer nos vieux jours.
Mais il faut faire plus pour les petites retraites. Je revaloriserai de 300 Euros les pensions de moins de 1 000 Euros, et d'au moins 600 Euros les petites pensions de réversion.
Je veux une santé pour tous, de la meilleure qualité possible.
Ils sont irresponsables, ceux qui essayent de nous faire croire que tout va bien, alors que notre système de soins se dégrade et qu'il coûte de plus en plus cher, au détriment des plus faibles !
Je veux une santé capable de répondre au vieillissement de la population et au prix croissant des nouveaux médicaments.
Pour cela, j'agirai, en concertation avec les professionnels de la santé.
Plus nous serons productifs, plus nous pourrons dégager des moyens pour aider nos concitoyens en difficulté.
Je veux renforcer l'effort de la Nation en faveur des handicapés, notamment pour les familles qui ont du mal à scolariser leurs enfants.
Je veux engager un plan sans précédent d'action pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l'exclusion.
J'ai discuté avec les associations, dont celle d'Emmaüs.
Toutes m'ont dit leur volonté d'avoir plus de liberté, plus de clarté et plus de continuité financière pour combattre l'exclusion.
Mes amis,
C'est en se redressant que la France retrouvera une influence dans le monde.
Je veux une France fière, indépendante, qui s'assume et qui rayonne.
Une France respectée, qui défende ses intérêts.
Une France avec des moyens militaires renforcés.
Face aux Etats-Unis, à la Russie, la Chine, nous devons tenir notre rang. J'y suis prêt.
Je rappellerai à nos amis américains qu'être leurs alliés n'est pas être leurs vassaux.
Aux Russes, je proposerai avec franchise et fermeté un nouveau partenariat, pour sortir de cette guerre froide qui divise le continent européen et pour abattre ensemble l'Etat islamique.
A la Chine, je demanderai la réciprocité dans nos échanges commerciaux, et j'utiliserai pour cela l'Europe qui a le devoir de se défendre.
Notre intérêt n'est pas que l'Europe se défasse.
C'est qu'elle cesse de se préoccuper de la taille des radis et qu'elle ait une ambition économique, technologique, militaire, sécuritaire.
Pour moi, l'Europe est une civilisation et toute civilisation est un jour devant un choix suprême : disparaître ou renaître.
Si on ne fait rien, l'Europe deviendra le comptoir de la Chine et la France le musée du monde.
Notre pays doit se redresser et prendre la tête de la renaissance européenne.
Comme le disait le Général de Gaulle, ici, à Compiègne, en 1948, il faut, je le cite, « dissiper cette atmosphère de renoncement qui est la plus indigne et la plus dangereuse. Dans la situation du monde, ce sont les faiblesses des hommes libres qui excitent les ambitions mauvaises et découragent les justes résistances. Que la France fasse son devoir ! », s'écriait de Gaulle.
Alors oui, mes chers amis, que la France fasse son devoir !
Qu'elle se rassemble. Qu'elle libère sa force de travail. Qu'elle étonne le monde, une fois de plus !
J'appelle tous les courageux.
J'appelle tous ceux qui ont dans le cœur un idéal indestructible.
J'appelle tous ceux qui ont, chevillée au corps, l'âme française.
Rejoignez-moi pour l'action.
Rejoignez-moi pour le redressement national.
Soyons fiers de ce beau nom de « France ». Pour elle, nous serons fidèles, nous serons combatifs, solidaires nous serons invincibles.
Vive la République, vive la France !"
François Fillon
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