Crise agricole : NKM veut « combattre les hypocrisies »
La probable candidate à la primaire se démarque de ses amis Républicains et de la FNSEA. Nathalie Kosciusko-Morizet estime qu’il s’agit avant tout d’une crise des prix.
Selon vous, quelles sont les causes de la crise agricole ?
C’est d’abord une crise des prix. Il faut donc soutenir l’agriculture par les prix, et pas seulement par les primes. Cela commence par une meilleure information du consommateur. Il y a une injustice fondamentale entre le porc et le bœuf, le cru et le cuit, le basique et le transformé. Aujourd’hui le premier bénéficie d’un étiquetage, et pas le second. Concrètement, ce que je voudrais, c’est un étiquetage du pays d’origine pour toutes les étapes : naissance, élevage, abattage, transformation. Il y a des circuits de plus en plus compliqués. Rien qu’en informant sur l’origine, on gagnerait en valeur pour nos agriculteurs.
Mais l’étiquetage est bloqué par la commission européenne !
Oui, ça ne peut être fait qu’au niveau européen. Mais il y a une méthode de négociation qui n’a pas été explorée. C’est de le faire sous l’angle concurrence et compétitivité, et pas comme un enjeu strictement agricole. Si vous en faites un élément dans les négociations sur la compétitivité, vous gagnez des soutiens et vous profitez d’une doctrine de la Commission beaucoup plus favorable.
Les prix, c’est juste un problème d’étiquetage ?
Il y a le sujet des charges, je n’y reviens pas, tout le monde le met en avant avec raison. Et il y a les marchés d’exportation. On fait la promotion des grandes entreprises et des grands contrats. Mais on a une autre très grosse entreprise de la taille d’Airbus, c’est notre agriculture et notre agroalimentaire. Et cela personne n’en parle !
Vous voulez dire que l’agriculture n’est pas portée, politiquement, comme le reste ?
Prenez l’embargo russe. Nos agriculteurs paient la contrepartie d’un choix politique. C’est scandaleux. On ne ferait jamais ça à Airbus ! Regardez la façon dont on met en avant nos contrats de vente de Rafale. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire la promotion de notre industrie, au contraire. Je dis que l’agroalimentaire aussi, c’est industriel et, derrière, il y a les territoires, des emplois !
Non aux hypocrisies
Est-ce que le péché originel n’est pas dans la fin des quotas, le démantèlement de la Pac ?
La suppression des quotas laitiers a été très mal gérée. À partir du moment où on ne mettait pas en place une politique très dynamique de sortie des quotas, on prenait le risque d’un effondrement des prix.
À l’époque, vous étiez au pouvoir !
Je n’étais pas en charge de l’agriculture.
La pression environnementale est-elle trop forte sur le monde agricole ?
Beaucoup des politiques qui dénoncent les charges environnementales feraient bien de balayer devant leur porte. Le problème essentiel du lait par exemple, c’est la fin …
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