Hommage à Jean Moulin:
Il y a 50 ans, Ce 19 décembre 1964, à l’initiative du général de Gaulle et de son ministre de la Culture, André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon, à Paris. C’est à cette occasion que Malraux va prononcer un discours historique, en hommage à Jean Moulin, ancien chef du Conseil national de la Résistance, "chef du peuple de la nuit", mais aussi à la mémoire de tous les hommes et les femmes qui ont lutté contre l'occupant allemand. Un vent glacial agite les drapeaux et les voiles tricolores du cénotaphe. Sur la place du Panthéon dédié par la Révolution au culte des Grands hommes, Malraux, ministre de la Culture, s’installe derrière son pupitre équipé de trois gros micros, ajuste ses lunettes et commence son hommage : « Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d’un peuple de la nuit... », commence-t-il après n’avoir cité, dans son adresse, qu’une seule personne : « Monsieur le président de la république ». Dans la tribune, ont pris place le général de Gaulle, sanglé dans sa longue vareuse, les plus hautes autorités de l’Etat, la famille du résistant torturé et assassiné par les nazis, mais aussi de nombreux anciens résistants rescapés des camps de la mort. Pendant plus de 20 minutes, la voix de son ministre des Affaires culturelles, à peine dérangée par quelques raclements de gorge et le vent qui complique la prise de son, monte et descend, comme une houle puis il entame la partie la plus célèbre : « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique et les combats d’Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé... ». « Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé; ce jour-là, elle était le visage de la France », conclut-il. Que reste-t-il, aujourd'hui, de Jean Moulin ? Bien évidemment, l'indéfectible image du héros-résistant ancrée dans la mémoire collective française, symbole de la lutte secrète contre l'occupant, dont le parcours jusqu'à son arrestation à Caluire en banlieue lyonnaise, le 21 juin 1943, par la Gestapo dirigée dans la région par Klaus Barbie, la torture puis sa mort, des suites de ses blessures, Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz. Des centaines et des centaines de rues, d'avenues, de places et de boulevards, de collèges et de lycées portent également son nom, comme c'est le cas de Charles de Gaulle, qui le reçut d'ailleurs en 1941, à Londres où il venait de créer les Forces françaises libres et qui, aux dires des historiens, « l'apprécia immédiatement ».
Les commentaires récents