Montreuil : L’UMP attaque l’aide de 61 000 € à Gaza
Extrait du Parisien de ce jour
SEINE-SAINT-DENIS
MONTREUIL
L’UMP attaque l’aide de 61 000 € à Gaza
SÉBASTIEN THOMAS
UNE COMMUNE peut-elle soutenir financièrement la Palestine dans le cadre d’un réseau de coopération ? Manon Laporte, conseillère d’opposition UMP à Montreuil, estime que non. Elle a décidé d’attaquer, au tribunal administratif, la délibération n° 34 prise en conseil municipal jeudi dernier, qui propose une aide de 61 000 € au réseau en question.
Afin de justifier son action, l’élue s’appuie sur l’annulation, en juillet 2013, par les juges administratifs d’une subvention de la ville d’Aulnay à l’association Aulnay-Palestine. Les magistrats ont considéré que la décision des conseillers « n’est pas exempte de toute prise de parti dans un conflit politique international ».
La ville sereine face à la justice
Globalement, Manon Laporte ne comprend pas la finalité de la délibération. « Elle n’a aucun rapport avec un quelconque intérêt public local, martèle-t-elle. Par ailleurs, n’y a-t-il un risque que ce type d’action ne fasse grandir le communautarisme qui ronge notre société ? Enfin, je regrette que ce texte n’ait pas été présenté en commission des finances (NDLR : dont elle est la présidente) quatre jours avant le conseil ».
Les autres conseillers d’opposition ne partagent pas son avis. Si Mouna Viprey, élue DVG, regrette qu’il y ait eu un manque de pédagogie pour expliquer la délibération de la part de la majorité, elle considère que la ville est dans son rôle. « Montreuil est jumelé avec la ville de Beit Sira depuis de nombreuses années et cette délibération intervient dans le cadre du plan de décentralisation de la ville, souligne-t-elle. Cela se traduit par des aides à la création d’école, aux travaux des réseaux d’eau… Nous avons aussi un partenariat du même ordre avec le Mali. »
Sophie Bernhardt, du groupe Ma Ville J’y Crois, est sur la même ligne. « Montreuil s’est toujours investi auprès du peuple palestinien et cela n’a jamais posé de problème auparavant, souligne-t-elle. La commune ne se positionne pas d’un point de vue idéologique mais simplement humain. »
Enfin, du côté du cabinet du maire, on se dit serein face à la justice. « La subvention de 61 000 € a été décidée dans le cadre de la coopération décentralisée, une structure juridique tout à fait claire », souligne un proche du dossier.
Sébastien Thomas
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