Au-delà des différences politiques, je tiens ici à rendre hommage à Binyamin Netanyahou qui a prouvé sa capacité de gouvernance, de charisme, de sensibilité juive, bref il est incontestablement un leader. Quelle fierté d'être israélien ! Y-a-t-il un autre pays au monde où la décision d'échanger 1.000 terroristes (1027 précisément) contre un citoyen est votée démocratiquement par le Conseil des ministres? Il s'agit donc d'une décision approuvée par 29 personnes qui doivent décider, en leur âme et conscience, de la vie d'un Juif, d'un fils. C'est aussi cela, être juif. Comme cela a dû être déchirant pour Bibi. Il fait partie de ceux qui ont payé leur lourd tribut au terrorisme, puisqu'il perdit son frère Yony lors de l'opération Entebbe.
Il n'y avait pas de BONNE décision. Le gouvernement a fait preuve de pragmatisme.En moins d'un an, tous les responsables sécuritaires ont changé. Yoram Cohen au Shin Bet, artisan implacable de la chasse préventive aux terroristes qui a déjoué un nombre incommensurable d'attentats. Tamir Pardo au Mossad qui a participé à tous les épisodes glorieux d'Israël dont la plupart sont inconnus du public. Benny Gantz, le nouveau chef d'état-major de Tsahal. Donc, tous des professionnels.
Quelle fut leur première mission ? Reprendre à zéro le dossier Shalit. Après un travail de fourmi, ils arrivent malheureusement à la conclusion que l'option militaire pour libérer Guilad est impossible. On ne pourra faire rentrer le gosse à la maison que par la voie de la négociation.
Ehoud Barak et Binyamin Netanyahou sont convaincus, ils sont d'accord de négocier, mais ils veulent des garanties, des engagements de la part de Yoram Cohen, en particulier. Comment faire face à la libération de terroristes avec "du sang sur les mains" qui seront lâchés dans la nature, certains même en Judée-Samarie ? Le chef du Shin Bet assure qu'il pourra "gérer". Nous n'entrerons pas dans les détails…
Au même moment interviennent de nouveaux facteurs qui obligeront Netanyahou, tout comme le Hamas, à faire un certain nombre de concessions qui ont rendu possible cet accord : le "printemps arabe", le changement de pouvoir en Egypte, les relations avec la Turquie, l'initiative de Mahmoud Abbas à l'Onu, la situation difficile du Hamas due à l'instabilité du régime de Damas, l'isolement de Téhéran et du Hezbollah, autant de faits qui ont permis l'ouverture d'une petite fenêtre de probabilité.
A l'heure où j'écris ce papier, on ne connaît pas encore la liste exacte des terroristes qui seront libérés, mais Yoram Cohen déclare : "le ciel ne nous tombera pas sur la tête avec 200 terroristes de plus. Nous, et nous seuls, responsables sécuritaires israéliens, avons décidé, après mure réflexion, quels terroristes "lourds" nous allons libérer. Nous ne pouvons garantir à 100% qu'ils ne commettront plus d'attentats. Mais il n'y avait aucun autre moyen de faire revenir Guilad à la maison". Il n'y a pas de BON accord.
Je comprends, sans pouvoir ressentir, bien sûr, la douleur des familles endeuillées qui voient s'échapper vers la liberté ces salopards terroristes (il n'y a pas d'autres mots). Cela doit être insupportable. Il ne s'agit pas ici, et ce n'est surtout pas mon intention, de les convaincre. Personne n'a tort.
Libérer Guilad n'encouragera pas à davantage de tentatives de rapt d'israéliens. Les terroristes n'ont pas besoin de prétextes ou de signes pour commettre leurs saloperies. Ils essaient tout le temps, jusqu'à ce que cela marche, ne fut-ce qu'une fois. Il n'y aura pas plus d'attentats parce que 200 terroristes seront de nouveau en liberté. Nous en déjouons quotidiennement. A nous d'être vigilants. Si nous n'avions pas accepté l'accord, y-aurait-il moins d'attentats, moins de tentatives d'enlèvement ? Et surtout, pouvions-nous laisser Guilad continuer à pourrir D.ieu sait où ? Souvenons-nous de Ron Arad.
Ayons confiance en nos dirigeants, ils disposent d'éléments que nous n'avons pas, ils viennent de nous prouver, une fois de plus, leur courage, leur sensibilité juive et leur capacité à affronter et gérer les difficultés.
Espérons aussi que le monde, tout au moins celui qui se prétend "civilisé", notera, qu'une fois de plus, on impose à Israël, Juif des nations, le "choix de Sophie".
L'héroïne de ce roman est déportée à Auschwitz avec ses deux enfants où un docteur sadique lui impose de choisir celui qui sera gazé et celui qui pourra continuer à vivre, bien que dans le camp. Elle sacrifie sa fille de 7 ans. Libérée, elle se suicidera.
Aujourd'hui, l'Etat d'Israël ne permettra plus qu'un Juif soit laissé au bord de la route, en proie au terrorisme, à la dictature, à l'arbitraire et à l'antisémitisme.
Je tiens à remercier les nazis d'aujourd'hui, le Hamas et tous ses alliés. Ils ont établi un nouveau système de mesure. Selon eux, un seul Juif vaut 1.027 Arabes. Ils nous ont permis de mettre une fois de plus en évidence que les Juifs choisissent la vie alors que les terroristes arabes et musulmans, les nazislamistes, optent pour le culte de la mort.
Merci de nous avoir permis de respecter le Talmud où il est écrit : "celui qui sauve la vie d'un fils d'Israël, sauve un monde entier".
Et puis, après le temps des affaires, des marchandages, vient celui d'un petit conseil "amical" : les terroristes qui vont être libérés feront bien d'être vigilants, partout où ils seront, car la main d'Israël n'est jamais bien loin qui saura punir ceux qui ont touché à ses enfants… nous n'oublierons pas. Qu'ils vivent dans la peur de Munich.
ברוך הבא גלעד Sois le bienvenu, Guilad.
Merci à toi Bibi, au gouvernement et au Peuple d'Israël pour le retour de notre fils.
Nos pensées, vont ce soir, en espérant qu'il s'agira de la dernière fois dans la tristesse, à Guilad Shalit otage français, détenu depuis 1945 jours par le Hamas. Les visites, même celles de la Croix-Rouge, lui ont été interdites…
Ses parents et tous ceux qui attendent Guilad voient enfin une lueur d'espoir.
Marc Femsohn
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