LA SALETTE (FRANCE) NOTRE DAME RÉCONCILIATRICE
L'apparition du 19 septembre 1846
Notre Dame de la Salette
Le 19 septembre 1846 sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m d'altitude deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne. Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyer d'un éclat insoutenable. Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui ouvrant le visage. Elle pleure. Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. " Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. " Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine. Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre Elle le crucifix vivant qu'Elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne. Aux extrémités de la traverse de la croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.
La Dame leur parle " Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres… Vous n'en faites pas de cas " Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe… Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par des bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris, famines… convulsions de petites enfants, qui se sont réalisés. Pourtant la Dame promet la postérité si les cœurs changent. " S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées par les terres."
"Se convertir, c'est déclouer Jésus de la croix " dira le Curé d'Ars. Elle interroge ensuite les enfants "Faites-vous bien votre prière ? " Elle leur recommande de la faire soir et matin. La Vierge Marie nous montre la chaîne qui, un jour, doit enchaîner Satan, c'est le collier de roses, le rosaire qui doit lier l'ennemi. A la Salette elle vient nous apprendre que seul le chapelet nous donnera la victoire. Après leur avoir confié un secret à chacun la Vierge Marie, ses pieds ne touchant plus terre leur dit et redit " mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple "
Association Bannières 2000 Tome II P. 150
Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette
Maximin remplace un berger malade.
A la mi-septembre 1846, un paysan des Ablandins, Pierre Selme, a son berger malade. Il descend à Corps, chez son ami, le charron Giraud: "Prête-moi ton Maximin pour quelques jours..." "Mémin, berger? Il est bien trop étourdi pour ça!".Mais ils discutent et le 14 septembre, voici le jeune Maximin aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette. Le 17, il aperçoit Mélanie dans le village. Le 18, ils vont garder leurs troupeaux sur les terrains communaux, au mont "sous les Baissses" (Le Planeau).
L'après-midi, Maximin cherche à lier conversation. Mélanie n'y tient pas pourtant ils sont tous les deux du même village : Corps. Ils décident de venir demain au même endroit garder ensemble le troupeau. Garder le troupeau
Donc, le samedi 19 septembre 1846, de bon matin, les deux enfants gravissent les pentes du mont sous-les-Baisses, chacun poussant son troupeau de quatre vaches, avec en plus, pour Maximin, sa chèvre et son chien Loulou. Le soleil resplendit sur les alpages. Au milieu de la journée, l'Angélus sonne, tout en bas, au clocher de l'église du village. Alors les bergers mènent leurs vaches vers "la fontaine des bêtes", une petite mare que forme le ruisseau dévalant le ravin de la Sézia.
Puis ils les mènent vers une prairie qu'on appelle le chômoir , sur les pentes du Mont Gargas. Il fait chaud, les bêtes se mettent à ruminer.Maximin et Mélanie remontent la combe jusqu'à la "fontaine des hommes ".
Près de la source, ils prennent leur repas: du pain avec un morceau de tomme. Des petits bergers qui "gardent" plus bas les rejoignent, l'on fait causette. Après leur départ, Maximin et Mélanie franchissent le ruisseau et descendent de quelques pas vers deux bancs de pierres empilées, près de la cuvette sèche d'une source tarie: c'est la "petite fontaine". Mélanie pose son petit sac par terre, et Maximin sa blouse et son goûter sur une pierre.
Apparition d'un globe de feu puis de la Sainte Vierge
Contrairement à leurs habitudes, les deux enfants s'étendent sur l'herbe et s'endorment.Brusquement, Mélanie se réveille et secoue Maximin ! "Mémin, Mémin, viens vite, que nous allions voir nos vaches... Je ne sais pas où elles sont!" Rapidement, ils montent la pente opposée au Gargas. Se retournant, ils aperçoivente tout l'alpage: leurs vaches sont là, ruminant tranquillement. Les deux bergers sont rassurés. Mélanie commence à redescendre. À mi-pente, elle s'immobilise et, d'étonnement, elle lâche son bâton:
"Ménin, regarde voir, là, une clarté!"
Près de la petite source, sur l'un des bancs de pierre... un globe de feu. "C'est comme si le soleil était tombé là". Pourtant le soleil continue de briller dans un ciel sans nuages. Maximin accourt en criant: "Où est-elle? Où est-elle?"[cette clarté] Mélanie tend le doigt vers le fond du ravin où ils ont dormi. Maximin s'arrête près d'elle, figé de crainte, et lui dit :
"Garde ton bâton, va! Moi, je garde le mien et je lui donne un bon coup s' il nous fait quelque chose".
La clarté bouge, remue, tournoie sur elle-même.
Les mots manquent aux deux enfants pour signifier l'impression de vie que rayonne de ce globe de feu.
Une femme y apparaît, assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux, dans une attitude de profonde tristesse.
La belle dame se lève. Eux n'ont pas bougé. Elle leur dit en français:
Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.
Alors, ils descendent vers elle. Ils la regardent. Elle ne cesse de pleurer. "On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait sauvée dans la montagne pour pleurer". La belle dame est grande et toute de lumière. Elle est vêtue comme les femmes de la région: longue robe, grand tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet de paysanne. Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures.
A son front le lumière étincelle comme un diadème. Sur ses épaules pèse une lourde chaîne. Une chaîne plus fine retient sur sa poitrine un crucifix éblouissant, avec d'un côté un marteau, de l'autre des tenailles.
La Belle Dame parle aux deux bergers. " Elle a pleuré tout le temps qu'elle nous a parlé". Ensemble, ou séparément, les deux enfants redisent les mêmes paroles avec de légères variantes qui n'affectent pas le sens. Et cela, quels que soient leurs interlocuteurs: pèlerins ou simples curieux, notables ou ecclésiastiques, enquêteurs ou journalistes. Qu'ils soient favorables, sans préventions ou malveillants, voici ce qui leur est transmis:
Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.
"Nous l'écoutions, nous ne pensions à rien".
La Vierge Marie: "Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forçée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je me puis le MAINTENIR". Depuis le temps que je souffre pour vous!
Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous.
Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils.
Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils. Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre: et vous n'en avez pas fait cas! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."
Le mot "pommes de terre" intrigue Mélanie. En patois, on dit "là truffa". Et le mot "pommes" n'évoque pour elle que le fruit du pommier. Elle se tourne donc vers Maximin pour lui demander une explication. Mais la dame la prévient:
Vous ne comprenez pas, mes enfants? Je m'en vais vous le dire autrement.
Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront. Soudain la Belle Dame continue à parler, mais seul Maximin l'entend; Mélanie voit remuer ses lèvres mais ne l'entend pas. Quelques instants plus tard, Mélanie, à son tour, peut l'écouter, tandis que Maximin, que n'entend plus rien, fait tourner son chapeau au sommet de son bâton ou, de l'autre extrémité, pousse devant lui de petites pierres. "Pas une n'a touché les pieds de la Belle Dame!" s'excusera-t-il, quelques jours plus tard. "Elle m'a dit quelque chose en me disant:
Tu ne diras pas ça, ni ça. Après je n'entendais rien, et pendant ce temps, je m'amusais.
Ainsi la Belle Dame a parlé en secret à Maximin puis à Mélanie.
Et de Nouveau, tous les deux ensembles saisissent ses paroles:
S'ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.
Faites-vous bien votre prière, mes petits?
"Pas guère, Madame" répondent les deux enfants.
Ah! Mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage. L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver; quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens. N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ?
"Non, madame" répondent-ils. Alors elle s'adresse à Maximin:
Mais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant: "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an que vient si le blé continue comme ça". Maximin répond: "C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas". Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français:
Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.
Maximin Giraud est né à Corps, le 26 août 1835. Sa mère Anne-Marie Templier est du pays. Son père Germain Giraud est venu d'un canton proche. Maximin n'a que dix-sept mois lorsque sa mère meurt, laissant aussi une fille de huit ans, Angélique. Peu après, Monsieur Giraud se remarie. Maximin va pousser vaille que vaille: le charron est à l'atelier, ou au bistrot; sa femme n'a pas d'attirance pour ce gamin vif, insouciant, que ne traîne pas à la maison, préférant se balader dans les rues de Corps autour des diligences et des pataches, ou courir les chemins avec sa chèvre et son chien. Le gamin est volontiers espiègle. L'oeil vif sous une tignasse noire, et la langue bien pendue. Pendant l'Apparition, tandis que la Belle Dame s'adresse à Mélanie, il fait tourner son chapeau sur le sommet de son bâton, ou, de l'autre bout, pousse des cailoux vers les pieds de la Belle Dame. "Pas un ne l'a touchée!" répondra-t-il sans gêne aux enquêteurs. Cordial dès qu'il se sent vraiment aimé. Malicieux quand on veut le récupérer.
Son adolescence a été difficile. Dans les trois années qui suivent celle de l'Apparition, il perd son demi frère Jean-François, sa belle-mère Marie Court et son père le charron Giraud. Il est mis sous la tutelle du frère de sa mère, l'oncle Templier, homme rude et intéressé. A l'école, ses progrès sont modestes. La Soeur Sainte Thècle qui veille sur lui l'appelle "le mouvement perpétuel." Ajoutez à cela les pressions exercées par les pèlerins et les curieux.
Dans ces circonstances, quelques illuminés légitimistes, partisans d'un soi-disant fils de Louis XVI, veulent l'utiliser à des fins politiques. Maximin les mystifie avec des balivernes. Contre les conseils du curé de Corps et outrepassant l'interdiction de l'évêque de Grenoble, ils emmènent l'adolescent à Ars. Celui-ci n'aime pas leur compagnie mais apprécie l'occasion de voir du pays. ils sont reçus par l'imprévisible abbé Raymond, qui, d'entrée, traite La Salette de supercherie et les voyantes de menteurs.
Durant la matinée du 25 septembre 1850, le curé d'Ars rencontre deux fois Maximin, dans la sacristie puis au confessional, mais sans confession. Qu'a pu ranconter l'adolescent exaspéré? Le résultat est que durant des années le saint curé ne cessera de douter et de souffrir.
Après le mandement du 19 septembre 1851, il renverra ses interlocuteurs au jugement de l'évêque responsable. Il mettra plusieurs années avant d'y acquiescer lui-même, et de retrouver la paix. Quant à Maximin, tout en affirmant qu'il ne s'est jamais démenti il aura bien du mal à justifier son comportement. Il suffit d'énumérer les lieux où il est passé pour réaliser à quel point le jeune homme a été trimballé. Du petit séminaire de Grenoble ( Le Rondeau) à la Grande Chartreuse, de la cure de Seyssin à Rome. De Dax et Aire-sur-Adour au Vésinet, puis au collège de Tonnerre, à Petit Juy en Josas près de Versailles et à Paris. Séminariste, aide dans un hospice, étudiant en médecine, ratant son baccalauréat, il travaille dans une pharmacie, s'engage comme zouave pontifical, résilie son contrat au bout de six mois et retourne à paris. Le jounal "La Vie Parisienne" ayant attaqué La Salette et les deux voyants, Maximin porte plainte et obtient un rectificatif.
En 1866, il publie un opuscule "Ma profession de foi sur l'apparition de Notre Dame de La Salette". Durant cette période, M. et Mme Jourdain, un couple tout dévoué à son service, lui assure un semblant de stabilité et paie ses dettes au risque de se ruiner.
Maximin accepte alors d'être l'associé d'un marchand de liqueurs qui utilise sa notoriété pour augmenter ses ventes. L'imprévoyant Maximin n'y trouve pas son compte. En 1870, il est mobilisé au Fort Barrau à Grenoble. Enfin il rejoint Corps où viennent le retrouver les époux Jourdain. Tous trois vivent pauvrement, aidés par les Pères du Sanctuaire avec l'accord de l'évêché.
En novembre 1874, Maximin monte au pèlerinage de La Salette. Devant un auditoire particulièrement attentif et ému, il refait le récit de l'Apparition comme au premier jour. Ce sera la dernière fois.
Le 2 février 1875, il se rend aussi pour la dernière fois à l'église paroissiale.
Le soir du 1 er mars, Maximin se confesse, reçoit la sainte communion et boit un peu d'eau de La Salette pour avaler l'hostie. Cinq minutes plus tard, il rend son âme à Dieu. Il n'a pas encore quarante ans. Sa dépouille repose au cimetière de Corps mais son coeur est dans la basilique de La Salette près de la console de l'orgue. C'était sa dernière volonté, pour marquer son attachement à l'Apparition :
"Je crois fermement, même au prix de mon sang, à la célèbre Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette, le 19 septembre 1846, Apparition que j'ai défendue par paroles, par écrits et par souffrances. Dans ces sentiments, je donne mon coeur à Notre Dame de La Salette." Par le même testament, ce pauvre n'avait plus rien à léguer que sa fidélité à la foi de l'Église. Le gamin attachant et instable qu'il est toujours resté, a enfin trouvé, près de la Belle Dame, l'affection et paix de Dieu
MÉLANIE CALVAT Bergère de La Salette (1831-1904)
Mélanie Calvat naquit à Corps (Isère), le 7 novembre 1831. Son père, Pierre Calvat, homme respecté des gens du pays, inculqua au coeur de sa fille une grande compassion pour Jésus crucifié; mais le travail manquant dans le village, il devait s'absenter souvent pour trouver ailleurs de quoi subvenir aux besoins de la famille.
Sa mère, Julie Barnaud, frivole et négligente de ses devoirs au foyer, aurait voulu entraîner sa fille encore bébé aux danses et divertissements du village. Mais Dieu avait prédisposé cette enfant à une aversion innée pour toutes les vanités mondaines; les cris et les larmes de Mélanie forçaient sa mère à la ramener à la maison. Sa mère se mit à détester sa fille et la chassa de la maison à plusieurs reprises, la pauvre errante trouva sa consolation en Jésus, caché sous les traits d'un aimable enfant Se nommant son frère; Celui-ci Se fit son compagnon dans la solitude des champs et des forêts, la dirigeant jusqu'aux sommets de la vie mystique.
Dès que l'enfant fut en âge, sa mère l'envoyait en service comme bergère chez divers maîtres des régions avoisinantes. Ce fut ainsi qu'elle se trouva sur la montagne de La Salette, en compagnie de Maximin Giraud, où la Reine du ciel leur apparut en pleurs, le 19 septembre 1846. Elle confia aux deux jeunes bergers un message public; puis à Maximin seul, un secret; ensuite à Mélanie un message qu'elle pourrait publier en 1858, ainsi que la Règle qui devait être pratiquée par les futurs fils et filles de l'Ordre de la Mère de Dieu. En même temps elle contemplait dans une vision prophétique la vie et les oeuvres de ces nouveaux Apôtres.
L'Apparition vint bouleverser le mode de vie de celle qui avait passé ses quatorze premières années dans la retraite, loin du monde. La mission de Mélanie fut des plus pénibles. En transmettant les reproches et les volontés du Ciel, l'héroïque messagère se condamna pour la vie aux constantes et vindicatives persécutions d'un certain clergé, trop imbu de lui-même pour recevoir, par l'intermédiaire de cet humble instrument, les remontrances de la Vierge et répondre à Ses désirs. Calomniée, méprisée, méconnue, Mélanie, sans fléchir, travailla néanmoins jusqu'à la fin de sa vie à la formation de l'Ordre des Apôtres. Plusieurs tentatives de fondation, rapidement réduites à néant par un Épiscopat hostile, nous ont valu cependant une précieuse correspondance dans laquelle la Bergère expose, avec une sublime simplicité, l'esprit que la Vierge Marie veut voir régner chez les nouveaux Apôtres.
Les persécutions condamnèrent Mélanie à une vie errante pour laquelle elle fut, de surcroît, taxée d'inconstance. Partout où elle passa, elle laissa le parfum exquis de toutes les vertus, se distinguant surtout dans la pratique de l'humilité et de l'amour de la croix. Pour préparer la venue des Apôtres des Derniers Temps, Dieu ne pouvait susciter une âme plus crucifiée, plus oublieuse d'elle-même. La Servante de Dieu écrit: «C'est à l'école du Calvaire que l'on apprend la rare science de l'amour des souffrances et du vrai anéantissement de soi.»
Les derniers mois de sa vie, Mélanie les vécut à Altamura, Italie, sous la protection de Mgr Cecchini. C'est là qu'elle mourut en odeur de sainteté dans la nuit du 14 au 15 décembre 1904.
Le jugement de l'Eglise
Le 19 septembre 1851, Mgr. Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, publie enfin son "mandement doctrinal". En voici le passage essentiel:
"Nous jugeons que l'apparition de la Sainte Vierge à deux bergers, le 19 septembre 1846, sur une montagne de la chaîne des Alpes, située dans la paroisse de La Salette, de l'archiprêtré de Corps, porte en elle-même tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine".
Le retentissement de ce mandement est considérable.
De nombreux évêques le font tire dans les paroisses de leurs diocèses. La presse s'en empare pour le meilleur ou pour le pire. Traduit en plusieurs langues, il paraît notamment dans l'Osservatore Romano du 4 juin 1852.
Les lettres de félicitations affluent à l'évêché de Grenoble. L'expérience et le sens pastoral de Philibert de Bruillard ne s'arrêtent pas là. Le 1er. mai 1852, il publie un nouveau mandement annonçant la construction d'un sanctuaire sur la montagne de La Salette et la création d'un corps de missionnaires diocésains qu'il nomme "les Missionnaires de Notre Dame de La Salette". Mais il ajoute: "La Sainte Vierge a apparu à La Salette pour l'univers entier, qui peut en douter?"
L'avenir allait confirmer et dépasser ces attentes. Le relais étant assuré, on peut dire que Maximin et Mélanie ont rempli leur mission.
Le 19 septembre 1855, Mgr. Ginoulhiac, nouvel évêque de Grenoble, résumait ainsi la situation: "La mission des bergers est finie, celle de l'Église commence".
Innombrables sont aujourd'hui les hommes et les femmes de tous pays qui ont trouvé dans le message de La Salette le chemin de La conversion, l'approfondissement de leur foi, le dynamisme pour la vie quotidienne, les raisons de leur engagement avec le Christ au service de Dieu et des hommes.
Le Pèlerinage de La Salette
La Salette est situé en pleine montagne, à 1800 mètres d'altitude, dans les Alpes françaises. Le Sanctuaire et son hôtellerie sont confiés par le diocèse de Grenoble à l'Association des Pèlerins de La Salette. Les Missionnaires et les Soeurs de Notre Dame de La Salette en assurent l'animation et le fonctionnement avec l'aide des chapelains, prêtres diocésains et religieux, des religieuses et des laïcs.
Ceux-ci tiennent une grande place: associés à la pastorale, salariés des différents services, et nombreux bénévoles de toutes nationalités. La journée est rythmée par la messe et les offices du matin et du soir, les veillées et les processions, le chapelet et les chemins de croix, sans oublier la prière silencieuse toujours possible dans la montagne ou les oratoires.
Prières à dire chaque jour de la Neuvaine Souvenez-Vous, ô Notre-Dame de La Salette, véritable Mère de Douleurs, des larmes que Vous avez versées pour moi sur le Calvaire et dans Votre miséricordieuse Apparition ; souvenez-Vous aussi de la peine que Vous prenez toujours pour moi afin de me soustraire aux coups de la justice de Dieu ; et voyez si, après avoir tant fait pour Votre enfant, Vous pouvez maintenant l’abandonner. Ranimé par cette consolante pensée, je viens me jeter à Vos pieds, malgré mes infidélités et mes ingratitudes. Ne repoussez pas ma prière, ô Vierge Réconciliatrice, mais convertissez-moi, faites-moi la grâce d’aimer Jésus par-dessus tout, et de Vous consoler Vous-même par une vie sainte pour que je puisse un jour Vous voir au Ciel. Ainsi soit-il. Je Vous salue Marie, pleine de douleurs, Jésus crucifié est avec Vous ; Vous êtes digne de compassion entre toutes les femmes et digne de compassion est Jésus, le fruit de Vos entrailles. Sainte Marie, Mère de Jésus crucifié, obtenez-nous des larmes, à nous qui avons crucifié Votre Fils, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il.
Répéter trois fois : N-D de La Salette, Réconciliatrice des Pécheurs, priez sans cesse pour nous qui avons recours à Vous.
Mon Jésus, Miséricorde !
Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.
Neuvaine à Notre-Dame de La Salette
Neuvaine efficace en l’honneur de Notre-Dame de La Salette
Premier jour En me prosternant à Vos pieds, ô ma tendre Mère, pour Vous demander (désigner ici la grâce), je ne puis oublier que Vous êtes descendue du Ciel sur la montagne de La Salette, pour me rappeler avant tous mes devoirs de chrétien, et que je n’obtiendrai la faveur qui fait l’objet de ma neuvaine qu’autant que je serai parfaitement rentré en grâce, par une bonne confession, avec Votre divin Fils, et que je travaillerai de tout cœur à me corriger de mes défauts. Ô Vierge Réconciliatrice des pécheurs, obtenez-moi cette grâce des grâces, car avec elle tout le reste m’arrivera par surcroît. Encouragé par tant de miracles qu’obtiennent ceux qui Vous invoquent sous le vocable de Notre-Dame de La Salette, je viens à Vous ; gravez chaque jour dans mon coeur quelques-uns des enseignements de Votre miséricordieuse Apparition.
Pratique : réciter les litanies de N.-D. de La Salette.
Deuxième jour Ô ma Mère, pourquoi pleurez-Vous tristement assise sur le rocher de cette profonde solitude ? Mon enfant, c’est pour t’apprendre à réfléchir et à pleurer tes péchés. La terre de ton âme est dans la désolation, parce que tu ne fuis pas assez le monde, parce que tu ne médites pas les grandes vérités de la Foi, tes fins dernières et les épouvantables conséquences de ta légèreté, dans cette vie et en l’autre ! Retire-toi donc souvent dans la solitude, et là, Mon Fils parlera à ton cœur ; Il t’inspirera quelque résolution qui assurera ton salut. Ô Mère, que de motifs n’ai-je pas de mêler mes larmes à Vos larmes ! C’en est fait, j’ai assez résisté à l’appel de Jésus ; aidez-moi désormais à ne penser, ne parler, à n’agir en tout que conformément à Son divin Coeur.
Pratique : se préparer à faire au plus tôt une bonne confession.
Troisième jour Que veut dire, ô ma Mère, cette grande Croix lumineuse sur Votre poitrine ? Pourquoi ce torrent de larmes qui tombent de Vos yeux sur le divin Crucifié ? - Mon enfant, n’as-tu jamais, par le péché mortel, outragé, crucifié ton Sauveur et ton Dieu ? Ne vois-tu pas la Croix, ce signe adorable du salut, renversée et bannie de toute part ? N’y a-t-il pas de quoi verser des larmes de sang en face de pareilles impiétés ? Hâte-toi de désarmer le bras irrité de Mon Fils ; ne laisse pas retomber Son Sang divin sur toi et les tiens. Tremble qu’il ne t’abandonne. Regarde, étudie, adore, remercie Jésus en Croix. Il est le remède à tous les maux, le modèle de toutes les vertus. Porte-Le sur ta poitrine et surtout dans ton cœur. À Son tour, Il te portera au Ciel.
Pratique : porter ostensiblement une Croix sur soi.
Quatrième jour Les témoins de Votre Apparition, bonne Mère, me disent à l’envi la simplicité de Votre costume, la modestie de Votre regard, une robe vulgaire, un simple fichu, un humble tablier, une coiffure qui cache Vos oreilles et Vos cheveux ; Votre attention à rendre Votre face angélique invisible au petit garçon ! Pouviez-Vous condamner plus fortement l’orgueil, le luxe et la sensualité qui font tant de victimes en cette vie et en l’autre ? Aidez-moi, ô Mère, à vivre d’une vie toute intérieure, à me cacher aux yeux du monde, ou à n’y paraître que pour y semer la bonne odeur de Jésus-Christ. Faites-moi bien comprendre que je ne puis avoir le cœur pur qu’en pratiquant la modestie, l’humilité, la mortification et la fuite du monde.
Pratique : la simplicité dans son costume.
Cinquième jour Vous avez pleuré tout le temps que Vous avez parlé à La Salette, dit la bergère, et Vos larmes devenaient plus abondantes, suivant les crimes que Vous aviez à nous reprocher : la révolte contre Dieu et Son Église, le blasphème, la méprise des lois de la pénitence et des avertissements surnaturels, l’ingratitude pour Votre amour et Vos bienfaits ! Continuez, ô Mère, ces larmes bienfaisantes, mais pour amollir nos coeurs, pour nous obtenir des larmes d’une vraie pénitence. Et pour Vous prouver la sincérité de la mienne, je veux dès ce jour combattre autour de moi tous ces grands crimes que Vous nous reprochez.
Pratique : s’associer à l’Archiconfrérie de N.-D. de La Salette.
Sixième jour Fais-tu bien ta prière, Mon enfant ? Il faut bien la faire matin et soir. Tu sais ce que Mon Fils dit de la prière dans Son Évangile : Il faut toujours prier et ne pas casser, car sans Moi, sans la grâce, vous ne pouvez rien faire de méritoire. Or, la grâce n’est accordée qu’à la prière. Demandez donc en Mon Nom, avec un cœur droit et pur, avec confiance, soumission et persévérance, et vous recevrez même les miracles les plus grands et les plus nombreux. La prière est la clef des trésors du Ciel ; le cri de votre misère monte vers Dieu et la miséricorde en descend aussitôt. Si donc tu veux être un saint, sois une âme de prière. Moi-même Je prie sans cesse pour vous dans le Ciel. Ô ma Mère, c’en est assez. Jamais je n’oublierai ce besoin du coeur, ce bonheur de la vie.
Pratique : faire, au moins le soir, la prière en famille.
Septième jour Est-il possible, ô ma Mère, que la malice de l’homme puisse aller jusqu’à faire servir à sa perte ce que l’amour infini de Dieu a établi pour son salut et son plus grand bonheur ? C’est cependant ce que Vous nous reprochez dans Votre Apparition : ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion ! Hélas, combien de chrétiens qui, comme les Juifs au jour de la Passion du Sauveur, ne daignent même pas mettre le pied à l’église et puiser le salut aux sources des Sacrements ! - Loin de moi, ô ma Mère, l’affreux malheur d’un sacrilège ! C’est dans toute la sincérité de mon âme que je me confesserai toujours. C’est avec un filial empressement et un saint respect que souvent j’assisterai à la Messe et y communierai.
Pratique : souvent s’approcher des Sacrements et assister à la Messe.
Huitième jour Comme Votre Apparition me révèle les secrets de Votre Cœur maternel, ô Marie ! Comme elle augmente et affermit ma confiance en Vous. Miséricordieuse Mère, rien ne Vous rebute pour gagner le cœur de Vos enfants et les ramener à Dieu ! Et ceux que ne peut attirer Votre ravissante beauté, Vous les contraignez de se rendre, par Vos larmes, par Vos menaces, et au besoin, par Vos châtiments ! Mais encor ici avec quels ménagements ! Si Vous frappez d’une main, Vous retenez de l’autre ! Votre œil maternel et inquiet nous poursuit jusque dans nos égarements et dans les moindres détails de notre vie, pour y découvrir et récompenser le moindre bon sentiment… Qui n’aimerait une telle Mère ! Qui n’aurait une aveugle confiance en Elle ! Qui ne chercherait à La faire aimer et à La glorifier !
Pratique : espérer en la protection de Marie, même contre toute espérance.
Neuvième jour Me voici déjà au dernier jour de ma neuvaine, ô ma bonne Mère, et je n’ai qu’à peine effleuré les enseignements de Votre Apparition ! Il fait si bon Vous contempler et répandre son cœur à Vos pieds ! Ils sont si rapides les instants qu’on passe auprès de Vous ! Mais je Vous entends me dire comme aux bergers extasiés en Votre présence : eh bien, Mon enfant, tu le feras passer à tout Mon peuple. Fais donc comprendre à ceux qui t’entourent la nécessité, les pratiques et les douceurs du service de Dieu, résumées dans Mon Apparition. Comme Moi, ta Mère, brûle d’un saint zèle pour la gloire de Dieu, pour l’édification et le salut de tes frères. Le Ciel en est le prix ! Pratique : faire le chemin de la Croix pour les âmes du Purgatoire.
Prière à Notre-Dame de la Salette
Notre-Dame de la Salette,
Priez pour la France
Et priez pour nous !
Rendez à nos cœurs l’espérance :
Marie, accueillez en ce jour
Les larmes de la l’amour.
Notre-Dame de la Salette,
Priez pour la France
Et priez pour nous !
Pour nous, ô Mère, obtenez grâce ;
Voyez vos enfants à genoux :
Le bras du Seigneur nous menace ;
Vierge puissante, sauvez-nous.
Notre-Dame de la Salette,
Priez pour la France
Et priez pour nous !
Montrez-nous un riant visage ;
Venez annoncer aux humains
Qu’à des jours de trouble et d’orage
Ont succédé des jours sereins.
Notre-Dame de la Salette,
Priez pour la France
Et priez pour nous !
Prière à Notre Dame de La Salette.
Vierge pleine de clémence et de bonté, dont le Dieu infiniment bon Vous a remplie en demeurant dans Votre sein, Votre Coeur compatissant n’a jamais rebuté le pécheur le plus criminel, dès qu’il a recours à Vous. Le ciel et la terre sont remplis des témoignages de Votre clémence et de votre bonté. C’est cette bonté qui anime notre confiance ; c’est elle qui nous invite à nous jeter à Vos pieds pour implorer Votre protection ; ayez pitié de notre grande misère. Ô Marie ! notre Mère, priez Votre cher Fils de relever son bras de justice qui s’est appesanti sur nous ; priez-Le de répandre sa bénédiction sur nos récoltes afin qu’elles puissent se recueillir au milieu des saints transports de notre amour pour Jésus, et que l’abondance règne sur tout la terre.
Litanies de Notre-Dame de La Salette
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Notre Dame de La Salette, Vierge, Mère de Dieu, priez pour nous.
Notre Dame de La Salette, Mère du Christ et Mère des hommes,…
Notre Dame de La Salette, Messagère de l’Alliance Nouvelle,
Notre Dame de La Salette, Vous qui brillez de la clarté de Dieu,
Notre Dame de La Salette, Vous qui apparaissez comme une humble servante,
Notre Dame de La Salette, Vous qui pleurez sur vos fils infidèles,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous délivrez de toute peur,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous rappelez la Parole de Dieu,
Notre Dame de La Salette, Vous qui portez les chaînes de nos injustices,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous éveillez à nos responsabilités,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous présentez le Christ crucifié,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous engagez à préparer Son règne,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous précédez aux chemins de nos croix,
Notre Dame de La Salette, Vous qui nous conduisez au Christ ressuscité,
Notre Dame de La Salette, Vous qui êtes parée des roses de la gloire,
Notre Dame de La Salette, Vous la Femme vêtue de soleil et d’étoile,
Notre Dame de La Salette, Fille du Peuple de Dieu,
Notre Dame de La Salette, Mère du seul Seigneur à qui tout est soumis,
Notre Dame de La Salette, Vierge debout près de la Croix du Fils,
Notre Dame de La Salette, Femme attentive à ceux qui sont abandonnés,
Notre Dame de La Salette, prière vivante qui ne cesse d’intercéder,
Notre Dame de La Salette, amour si fort que nous ne pourrons jamais récompenser,
Mère, parmi tous nos travaux, nous oublions de sanctifier le jour que Dieu S’est réservé, guidez-nous Marie, vers le Dieu de vie.
Mère, nous avons méprisé le Nom de Jésus, Votre Fils, le seul Nom qui peut nous sauver,…
Mère, nous avons gaspillé tant d’énergies, à rechercher les biens de ce monde qui passe,
Mère, nous laissons nos raisons pourrir et nos blés tomber en poussière quand des enfants meurent de faim,
Mère, nous n’avons pas su voir qu’au-delà de nos désespoirs, Votre Fils est notre espérance,
Mère, convertissez nos cœurs, pour que nous construisions la paix dans la justice et dans l’amour,
Mère, apprenez-nous à demander, au fil des jours et des semaines, le pain de la Pâque nouvelle,
Mère, apprenne-nous à partager aux affamés un pain de vie, qui révèle l’amour du Père,
Mère, nous voulons faire passer à tout Votre peuple dispersé la joie de la Bonne Nouvelle,
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
N-D de La Salette, Réconciliatrice des pécheurs, Priez sans cesse pour nous qui avons recours à vous.
Prions : A l’heure de Votre mort en Croix, Seigneur Jésus, Vous avez voulu que nous devenions avec Vous, Fils de la Vierge Marie : par Sa Foi inébranlable, Sa prière incessante, et son attention maternelle, qu’Elle nous conduise à Votre suite, jusqu’à la gloire de la Résurrection, dès maintenant et pour les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Les litanies réparatrices en union à Notre Dame de la Salette ou les plaies de la France pansées par Marie.
O Coeur Immaculée de Marie, refuge des pécheurs recevez l'Amende honorable que nous faisons ici pour notre patrie et présentez-la au Père des Miséricordes !… au Coeur de votre Fils, notre divin Rédempteur !… et à l'Esprit de lumière, qui touche et convertit les âmes, afin de la faire favorablement accepter malgré la grandeur de nos fautes.
Dieu Tout-Puissant et Eternel, depuis deux siècles la France chrétienne vous offense en abandonnant sa vocation et en se faisant infidèle,
Elle oublie les bienfaits dont vous l'avez comblée pendant quatorze siècles ! Nous le confessons Seigneur.
Elle vit sans Vous… bannissant de ses lois et de ses moeurs jusqu'à votre souvenir,…
Elle tolère honteusement que des voix impies blasphèment votre saint Nom, nient votre gouvernement des choses de ce monde, et jusqu'à votre existence,
Elle rompt presque publiquement avec vos commandements, violant vos sabbats, méprisant vos jeûnes, et discutant l'autorité de votre Eglise,
Elle abaisse la dignité du mariage et laisse pénétrer dans l'éducation jusque-là si religieuse de ses enfants, une indifférence qui va jusqu'à l'athéisme,
Cette infidélité, pour ainsi dire nationale, a produit tous les fléaux qui nous accablent,
C'est à cause de ce péché que la France (si longtemps triomphante, lorsqu'elle pensait et agissait comme fille aînée de l'Eglise) a été humiliée, vaincue et frappée de vertige !
Mais ce n'est pas seulement parce qu'il a causé nos malheurs que nous pleurons ce péché devant vous !
Nous le pleurons surtout comme un outrage à votre Majesté et cet outrage, nous le détestons Seigneur.
Ce mépris orgueilleux et réfléchi de votre loi, cet abandon systématique de votre culte, consenti par un si grand nombre,
Cette volonté arrêtée de vous bannir de notre nation, de nos lois, de nos écoles, pour vivre sans dépendance,
Cette recherche sans frein ni limite de tout ce qui flatte la vie des sens et préconise la matière en abaissant l'esprit,
Enfin cette coupable propagande des doctrines perverses, substituée à l'apostolat du bien que vous aviez confié au coeur et à l'épée de la France,
Saints Patrons de la France, saints évêques, saints religieux qui l’aviez rendu si chrétienne, faites que ce châtiment nous éclaire et nous rende la foi.
Saint Joseph, patron de l’Eglise universelle, la providence des pauvres et des humiliés,
O Vous surtout Vierge sainte, ô Marie mère de Dieu, à qui la France a élevé tant de sanctuaires et sous des noms si chers à nos pères !
O Marie conçue sans péché, à qui la France a été solennellement consacrée, ayez pitié de nous !
O Marie, refuge des pécheurs, si ardemment invoquée en France, priez pour nous !
Seigneur qui avez dit : Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par surcroît, nous venons au milieu des calamités présentes demander à votre Coeur adorable, par Marie et avec Marie, le retour à la Foi des âmes si nombreuses qui, dans la France entière vivent encore loin de vous !…
Exaucez notre prière, et nous avons confiance qu'avec la Foi reviendra le règne de la concorde, de l'honneur et de la paix !
O Marie conçue sans péché, souvenez que la France est votre fille et que vous êtes notre Mère !
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