Il y a eu un temps, il y a longtemps, au temps des colonies, du temps de l'esclavage, dans les savanes, les maisons coloniales ou les champs de cannes.
Il y a aujourd'hui, dans nos villes et dans nos campagnes de France et il y aura demain sans doute.
Encore surgira d'endroits insolites, des regards, des sourires, des désirs de deux personnes que rien n'aurait du réunir. Que tout aurait du séparer.
Des Roméos et des Juliettes de toutes les couleurs. Des Dominos de l'amour.
On pourra y mettre toute la bêtise et tous les interdits possibles, rien n'y fera.
Car rien ne peut contrôler les sentiments.
C'est un poème pour les différents, ceux d'hier des colonies, ceux d'aujourd'hui de nos cités et ceux de demain.
Il n' y a pas toujours eu que de la haine dans les regards même si elle fût souvent majoritaire dans les comportements.
Domino.
Je ne sais où tu es ma douce d’ébène.
J’en sais le terrible ennuie de toi.
Tu es si loin de mon corps si Reine.
Toi qui fût mon refuge, mon toit.
Se souvenir de ces profonds instants.
Ces moments intenses et si violents.
Souvenir!
Te voir enfin et je respire!
Retour du rire, fin de l’ire.
Dans mes bras tu étais si chaude
J’étais si bien. Princesse, mon Ode.
Tu me donnais tant d’Amour.
Souvenir!
De ton visage qui me hantait
De ta peau brune qui luisait
Tes longs et doux soupirs que j’aimais
Quand sur moi, tu venais te planter.
Tes seins lourds pour moi dansaient,
Échappant à mes mains accrochés.
Et ta main curieuse d’affamée.
Et tes lèvres qui me prenait,
Si chaudes que mon désir s’affolait.
Insatiables désirs de te combler.
Souvenir!
Où est donc ce chaud et noir doux ventre,
Où je me posais, hier doucement.
Écoutant l’harmonie de tes mots tendres,
Qui me berçaient et me rassuraient tant.
Où es-tu donc ma douce d’ébène?
Toi qui fût longtemps ma reine.
Gérard Brazon
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