"Le voyage de Benoît XVI en Terre Sainte n’est en aucun cas politique" |
Le 10 mars 2009 - (E.S.M.) - La conférence de presse donnée cet après midi, avait sans aucun doute pour mission essentielle d’insister sur le caractère religieux du pèlerinage du Pape Benoît XVI. Un pèlerinage de prière pour le Chef de l’Eglise Catholique, une visite de soutien aussi à tous les habitants de la Terre Sainte, au premier rang desquels tous les chrétiens dans un esprit œcuménique. |
Mgr Antonio Franco, Nonce apostolique pour Israël et Délégué apostolique pour Jérusalem et la Palestine
"Le voyage de Benoît XVI en Terre Sainte n’est en aucun cas politique"
Le 10 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - « En aucun cas il ne faut voir ce voyage avec des lunettes politiciennes. Ce voyage est un pèlerinage et les visites officielles sont des visites de courtoisie. Il n’y aura aucune discussion de règlement politique. Il y aura certainement des messages qui pourront être interprétés comme politiques mais la visite est de nature religieuse ! Il vient comme pasteur et non comme chef d’Etat du Vatican. », a déclaré le Nonce apostolique pour Israël et Délégué apostolique pour Jérusalem et la Palestine, son Excellence Mgr Antonio Franco, lors de la conférence de presse donnée cette après midi au Centre Notre Dame.
Entouré de Mgr Paul Nabil Sayah, évêque maronite, de Mgr Kamal Hanna Bathish évêque auxiliaire des Latins (émérite), de Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire des Latins à Nazareth, Mgr Boutros Mouallem évêque (émérite) des Grecs Melkites de Galilée, de Mgr Youssef Jules Zreyi, vicaire patriarcal des Grecs Melkites à Jérusalem, du père Custode de Terre Sainte, frère Pierbattista Pizzaballa, et du père Pierre Felet secrétaire de la conférence des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte, Monseigneur Franco a tout d’abord rappelé les termes du communiqué de presse du Vatican et les paroles prononcées dimanche par le Saint-Père pour annoncer lui-même son pèlerinage qui le mènera de la Jordanie à Israël et aux Territoires palestiniens.
Donnant en suite à très grands traits le programme du Saint-Père, le Nonce a souligné que les moments les plus importants seraient les trois messes : celle de Jérusalem, où sont attendus quelque 5000 personnes a précisé le Nonce (NDRL : le nombre étant réduit à la capacité même de l’endroit où la messe se déroulera en plein air : la vallée de Josaphat), celle de Bethléem et celle de Nazareth, au Mont du Précipice, où est attendue la plus grande assemblée, « 40 à 50 mille personnes du pays auxquelles se joindront les pèlerins qui sont bienvenus », a précisé Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo.
Ce pèlerinage, a poursuivi le Nonce, coïncide avec la fin de l’année consacrée, en Terre Sainte, à la famille à l’initiative de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques. A cette occasion, le Saint-Père bénira la première pierre du Centre International pour la famille.
« Bien sûr le Saint-Père aura aussi des moments de prière, au Cénacle et au Saint-Sépulcre. Ensuite il y aura des rencontres officielles » avec le président israélien, le président palestinien, le Grand Mufti de Jérusalem à l’esplanade des mosquées, suivi d’une visite au Mur Occidental, une visite à Yad vaShem. Le Pape rencontrera aussi des rabbins à Jérusalem. Il y aura d’autres rencontres religieuses à Jérusalem et à Nazareth.
« Je veux souligner que c’est un pèlerinage de prière pour la Paix et l’unité pour la Terre Sainte et le monde entier. »
Le Nonce apostolique a ensuite répondu aux questions. Plusieurs ont porté sur la possibilité pour les Chrétiens de toute la Terre Sainte de pouvoir se rendre aux diverses célébrations, le Nonce puis le Custode ont répondu que la question avait été abordé avec les autorités israéliennes et reçu une réponse positive de leur part. Une délégation de chrétiens de Gaza, accompagnée de son curé, le père Manuel Mussalam, pourra se rendre à Bethléem.
Les questions ne tardèrent pas à se poser sur la visite du Saint-Père au Yad vaShem dont le musée présente une légende controversée sur le rôle du Pape Pie XII durant la deuxième Guerre mondiale.
Le Nonce apostolique a alors fait la distinction entre le Mémorial de la Shoah et le musée, l’un et l’autre situés dans l’ensemble Yad vaShem. Il a donc dû préciser, à plusieurs reprises, que le Saint-Père se rendrait au mémorial de la Shoah et non au musée.
Bien placé [2], a-t-il dit, pour parler de la polémique autour de cette question il a rappelé que les 8 et 9 mars 2009 s’est tenu à Yad Vashem un atelier de travail sur l’état des connaissances du rôle tenu par le pape Pacelli et que cet atelier s’est déroulé dans un excellent climat, permettant de faire des progrès sur la question.
Aucun programme précis officiel n’a été donné, certains points restant encore en suspens.
Mais la conférence de presse avait sans aucun doute pour mission essentielle d’insister sur le caractère religieux du pèlerinage du Pape Benoît XVI. Un pèlerinage de prière pour le Chef de l’Eglise Catholique, une visite de soutien aussi à tous les habitants de la Terre Sainte, au premier rang desquels tous les chrétiens dans un esprit œcuménique.
Quoiqu’il en soit des questionnements qu’a soulevé la décision de ce voyage dans la période actuelle que vivent Israël et la Palestine, le Nonce a redit combien le Saint-Père comptait sur le soutien spirituel de tous les chrétiens du monde. Quant aux Chrétiens locaux, "ils se préparent déjà, a assuré Mgr Marcuzzo. En Israël, des cours spécifiques autour de ce voyage et de la personne du Pape seront dispensés dans les écoles chrétiennes et financés par le gouvernement israélien à hauteur de 250 heures. De même, à tous les niveaux de la pastorale et dans la prière, les chrétiens vont se préparer."
Il leur reste deux mois.
Mab
Notes :
[1] En 2007, le Nonce apostolique avait menacé de ne pas assister aux cérémonies de la "Journée de la Mémoire" de la Shoah au Yad vaShem à cause de la légende accusant Pie XII de n’avoir rien fait pour sauver les juifs durant la Guerre. Il était revenu sur sa décision après avoir reçu une lettre du président de « Yad vaHhem », Avner Shalev, lui promettant de reconsidérer la manière dont Pie XII est présenté par le Mémorial.
[2] En 2007, le Nonce apostolique avait menacé de ne pas assister aux cérémonies de la "Journée de la Mémoire" de la Shoah au Yad vaShem à cause de la légende accusant Pie XII de n’avoir rien fait pour sauver les juifs durant la Guerre. Il était revenu sur sa décision après avoir reçu une lettre du président de « Yad vaHhem », Avner Shalev, lui promettant de reconsidérer la manière dont Pie XII est présenté par le Mémorial.
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