04 février 2009
UMP : premier choc Pécresse-Karoutchi | |
J'y étais ! | |
« C’EST un véritable combat politique qu’il va falloir mener ! Nous devrons placer le meilleur à la tête des troupes et faire de ces primaires un véritable training, car Jean-Paul Huchon est un gentil polochon, mais il sait aussi être très dur ! » Visiblement, hier après-midi, Éric Raoult mourait déjà d’envie de grimper sur le ring. Le maire UMP du Raincy, en Seine-Saint-Denis, ne pouvait cacher son impatience à quelques heures du premier débat qui devait se tenir dans sa commune entre Valérie Pécresse et Roger Karoutchi, tous deux candidats à la tête de liste aux régionales en Ile-de-France. Quelque cinq cents militants UMP étaient attendus hier soir au centre culturel Thierry-Le Luron. La soirée ne s’annonçait pas pour autant sous le signe de la détente, chaque temps de parole étant minuté, sans confrontation, ce qu’a regretté à l’avance le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement. S’il a accepté les règles des huit débats qui vont se dérouler jusqu’en mars dans les départements d’Ile-de-France - établies entre lui et la ministre de l’Enseignement supérieur et arbitrées par Christian Estrosi - Roger Karoutchi a fait savoir que « l’interactivité de ces soirées », les « échanges » libres entre les militants et les candidats auraient été « un gage de réussite ». Une façon d’anticiper les critiques à venir. Dans l’entourage de Valérie Pécresse, « on s’étonne » de cette « s ortie » alors qu’il a « accepté les règles ». On insiste aussi sur le fait que « tout le monde a intérêt à ce que la soirée se passe bien ». L’ancien ministre et député maire de Nice, Christian Estrosi, chargé par l’UMP de veiller à la bonne organisation de ces primaires n’a pas caché son agacement. « Il a validé la règle, a estimé l’arbitre, elle devra être respectée. » Estrosi se dit très soucieux de la bonne tenue de ces primaires qui, pour l’instant, ont été émaillées de tensions entre les candidats. « Ce doit être une compétition et non un combat », a-t-il précisé, souhaitant, hier soir, indiquer aux militants que « l’image de l’UMP doit sortir grandie de ces primaires comparée à ce qui s’est passé chez les socialistes... » Il acceptera, mais sans excès, que les militants manifestent leur soutien à tel ou tel projet défendu par l’un ou l’autre des candidats lors de leurs interventions. Hier soir, six questions identiques - du transport à la sécurité en passant par l’environnement - devaient être successivement posées aux candidats. Temps de réponse autorisé : cinq minutes. Un exercice difficile à gérer. « Rester zen » Avant même le débat, Éric Raoult lui-même ne voyait pas comment il pourrait camoufler son soutien officiel apporté à Roger Karoutchi comme porte-parole de campagne. « Je ne vais pas provoquer de couac , a-t-il prévenu, mais je vais sans doute laisser fortement sentir qu’il me semble être le meilleur candidat pour vaincre la gauche en 2010. » L’entourage de Valérie Pécresse rappelait encore, hier, l’importance « de rester zen, quelles que soient les circonstances ». Un sondage, publié sur le site de campagne de la ministre, les conforte dans cette attitude de confiance. Cette étude de l’institut Ifop, réalisée par Internet, confirme la sérieuse avance de Pécresse en terme de « notoriété » et de « bonne opinion ». Mais les partisans de l’élu des Hauts-de-Seine indiquent que le sondage a été réalisé début janvier, avant donc que Karoutchi ne révèle publiquement son homosexualité. Un autre sondage, publié cette semaine par VSD, indique d’ailleurs que 77 % des Français jugent cet aveux « courageux ». Mais 48 % des sondés (contre 40 %) estiment aussi que c’est « opportuniste » et 47 % (contre 40 %) pensent que « cela peut nuire à une carrière politique ».
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