« J’ai demandé aux autorités publiques de ne pas laisser passer les cortèges pro-palestiniens près des lieux juifs. Je crois que notre demandé a été entendue » a expliqué à Guysen, Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) qui se trouvait déplacement en Israël dans le cadre d’une visite de solidarité avec les habitants, victimes des roquettes.
« Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tant le nombre d’actes antisémites, même s’ils augmentent en ce moment, mais c’est surtout le degré de violence de ces actes qui est effrayant » a-t-il précisé.
Des propos qui interviennent alors qu’un cocktail Molotov a été lancé dimanche 11 janvier contre une synagogue à Saint-Denis (banlieue parisienne). Cet acte a provoqué un début d'incendie sur la façade d'un restaurant juif.
L’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) affirme qu’il s’agit du 30e acte antisémite recensé en France depuis le début de l’opération ‘Plomb Durci’.
Les dirigeants de plusieurs communautés juives en France ont donc décidé de mettre en place un certain nombre de mesures de sécurité, et notamment des gardes à l’entrée des synagogues. Par ailleurs, ils ont appelé les élèves des écoles juives à ne pas chercher à venger les actes antisémites en s’attaquant à des adolescents musulmans et leur ont demandé d’opter pour la discrétion.
A Londres, le niveau d’alerte est également élevé. « De plus en plus de parents viennent dans nos écoles pour s’assurer que leurs enfants sont en sécurité. Les gens sont effrayés de marcher dehors avec une kippa. En public nous tentons de rester discrets, mais dès que l’occasion se présente, nous soutenons Israël » explique le rabbin Warren Kay responsable du mouvement de jeunesse Bné Hakiva.
Même en Suisse où le sentiment anti-israélien n’est pas très développé, les responsables de la communauté juive sont, eux aussi, en alerte.
Selon Amos Hermon, directeur de l’Agence Juive, plus de cent incidents antisémites ont été recensés en Europe depuis le début de la guerre contre le Hamas à Gaza.
« Les actes anti-juifs ont considérablement augmenté. Des cocktails Molotov ont été lancés sur des synagogues, des cimetières ont été profanés et des Juifs attaqués. Cette période rappelle la Deuxième Guerre du Liban » a expliqué A. Hermon.
Il est encore trop tôt pour savoir si l’Europe est entrée dans un cycle de violences antisémites semblable à celui du début des années 2000 ou si ces actes cesseront avec la fin des combats à Gaza.
En attendant, un sentiment de crainte envahit les communautés juives du Vieux Continent et les pouvoirs publics sont mobilisés en permanence pour prévenir tout débordement.
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