Saint Charlemagne

Epoque : né en 742, mort en 814

Titre : Charles 1er dit Charlemagne (Carolus Magnus), empereur d’Occident.

Fête : 28 janvier

Etymologie : germain karl (vigoureux).

Canonisé par l’anti-pape Pascal III le 29 décembre 1165.

Culte local à Aix-la-Chapelle

Saint patron de la Sorbonne en 1661.

Défenseur du Saint siège, protecteur des Lieux saints.

            Pourquoi peut-on considérer Charlemagne comme bienheureux ? Ne lui reproche-t-on pas le massacre de saxons, ses concubinages, sa barbarie ?

            C’est Frédéric 1er Barberousse qui obtient de l’anti-pape Pascal III la canonisation de Charlemagne, le 29 décembre 1165. Le pape Alexandre III, ni aucun successeur ne vont aller à l’encontre de cette décision. Charlemagne a un culte local à Aix-la-Chapelle, où ses reliques sont enchâssées. Le peuple l’a reconnu comme saint. Une tolérance s’installe autour de la Saint Charlemagne. Charles V, roi de France, veut faire de l’empereur, à côté de saint Louis, le saint patron de la maison royale. Jeanne d’Arc a dit à Charles VII : »… saint Louis et saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant sa prière pour vous ». Louis XI fait de la Saint-Charlemagne un jour férié (célébré comme un dimanche sous peine de mort). C’est au XVIe siècle que Charlemagne disparaît de l’ordo et du Bréviaire. Son culte n’est plus intégré dans la liturgie. En 1661, la Sorbonnele choisit comme patron. En 1734, le futur Benoît XIV écrit : « Rien ne s’oppose, semble-t-il , à ce que le culte de Charlemagne soit célébré dans les Eglises particulières. » Dans un traité, il précise que cette tolérance assure à Charlemagne le titre de bienheureux. Le pape Pie IX en 1850, dans une lettre au Cardinal de Geissel, archevêque de Cologne, prohibe l’extension du culte. Les pèlerins viennent donc l’honorer et le prier à Aix-la Chapelle et à Metten. En France, la solennité est maintenant purement civile. Dom Guéranger mentionne très longuement Charlemagne dans son année liturgique.

            Jusqu’à la fin du VIIIe siècle, la terre saxonne résiste de toutes ses forces aux influences romaines, franques, ou chrétiennes. C’est même le point de départ de nombreuses incursions barbares à l’origine d’une instabilité régionale. Avec l’assentiment de Charlemagne, l’évangélisation commence avant 770. Mais en vain, car les missionnaires se font tuer. Avec l’accord du clergé, des officiers et des principaux monastères, Charlemagne lance une expédition de démonstration de force contre les Saxons. C’est un échec. Sous la direction de leur chef Witukind (selon la tradition aïeul de Robert le Fort et aïeul de sainte Mathilde), les barbares retournent à leurs idoles et à leurs pillages. En 782, Charlemagne décide alors une répression exceptionnelle. C’est à ce moment que se situe ce que certains historiens appellent le massacre de Verden-sur-l’Aller, où quatre mille cinq cents Saxons sont livrés à Charlemagne par les chefs saxons et décapités. Le fait est exact. Il faut ajouter le motif de leur condamnation : après enquête, jugés traîtres pour avoir renié leur baptême et trahi les chefs à qui ils s’étaient soumis. Précisons de plus qu’il s’agit aussi d’un véritable procès selon des procédures propres à la justice militaire de l’époque. L’exemplarité est recherchée pour mettre fin  à de nombreuse années de désordre dans cette région. Il est clair que la mentalité de l’époque, encore peu civilisée, préfère la violence. Charlemagne a certainement conscience de son rôle providentiel de combattant pour la foi. Il cherche à conquérir des nations, non pour la puissance seulement, mais surtout pour les convertir toutes entières à Dieu.

            Dans le Capitulaire de Saxe, publié peu de temps après, Charlemagne édicte que seront punis de mort (en 7997), cette peine de mort fut abolie) les incendiaires, les traîtres, les meurtriers, et tout saxon qui refusera le baptême, ou refusera la loi du jeûne, après examen d’un prêtre. Heureusement, Alcuin et le pape Hadrien s’adressent alors à Charlemagne pour lui préciser : « la foi est un acte de volonté et non de contrainte. Il est permis de solliciter la conscience, non de la violenter. Qu’on envoie aux saxons des prédicateurs et non des brigands » (Alcuin).

            Malgré Verden et le Capitulaire, les Saxons redoublent de fureur, une guerre sans pitié s’ensuit. En 785, les deux nations sont épuisées. Charlemagne offre la paix à Witukind qui demande et reçoit le baptême à Attigny, choisissant Charlemagne comme parrain. La tradition veut que Witukind soit converti par Dieu lui-même lors d’un miracle opéré dans la sainte Eucharistie. Witukind reconstruit les églises qu’il avait abattues et en fait édifier de nouvelles. Il meurt en 804 lors d’une guerre contre les Suèves. Des églises particulières l’honorent comme un saint le 7 janvier.

            Charlemagne a compris les raison de son échec, il propose la paix en garantissant le respect de certaines coutumes saxonnes. Ainsi il leur permet de vivre librement la naissance de la civilisation chrétienne. L’Eglise et les nombreux moines ou saints courageux de ces temps ont fait beaucoup. Citons saints Liadwin, Sturm, Willehad et Liudger.

            Charlemagne doit être considéré comme un grand bienfaiteur de l’Eglise et de la civilisation. Il arrête pour toujours l’invasion des Barbares et assure une paix durable. En 799, il sauve le pape Léon III. Il s’inspire de la Cité de Dieu de saint Augustin pour concevoir la loyauté et le service de chacun. Il fait passer la réforme des mœurs avant celle des lois. Les marchés publics et les foires coïncident avec des fêtes religieuses, ce qui développe le commerce. Il décide la création d’un hôpital, à côté de chaque monastère, ainsi que la création d’une école gratuite dans chaque paroisse, pour serfs et hommes libres.

            Devenu empereur d’Occident, Charlemagne sait respecter le principe naissant de l’indépendance du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Il s’intitule « le défenseur et l’auxiliaire de la sainte Eglise dans tous ses besoins ». Il rend aux papes les plus grands honneurs, respecte leur autorité venant de la foi et cherche à transmettre la foi dans la société. « Nous savons, dit un capitulaire de Charlemagne, que, suivant la tradition des saints Pères, les biens d’Eglise, don de la piété des fidèles et prix de la rédemption de leurs péchés, sont les patrimoines des pauvres. Nous statuons donc que jamais, ni sous notre règne, ni sous celui de nos successeurs, il ne sera permis de rien soustraire, de rien aliéner de ces biens sacrés. »

            Charlemagne est aussi le protecteur des Lieux saints. Le calife de Bagdad, Haroun-Al-Raschid, lui envoie les clefs du Saint-Sépulcre et l’étendard de Jérusalem.

            On reproche cependant à Charlemagne ses mœurs privées. On peut compter neuf femmes ; le veuvage n’explique pas tout et la répudiation est certainement à l’origine de quelques changements d’épouse. les principes sur les empêchements de mariage sont encore trop flottants. Nous n’avons aucune trace de contemporains de Charlemagne le blâmant. Le premier sera Walafrid Strabon au milieu du Ixe siècle. L’hagiographie retient sa troisième femme, la bienheureuse Hildegarde, née en 757, morte en 783, mère de huit enfants, et fêtée le 30 avril. Elle est un exemple de vertu chrétienne pour la cour et sa famille. Elle fait un don important à l’abbaye de Saint-Arnoul de Metz, où elle est entérée selon ses vœux ; L’abbé de Kempten (lieu où a été transférée une partie de ses reliques) écrit sa vie en 1472, narrant de nombreuses guérisons vérifiées et survenues sur sa tombe.

            Quant à Charlemagne, il n’a ni barbe fleurie, ni la voix de tonnerre, ni le regard terrible, mais le ventre proéminent, une voix perçante et grêle pour son corps robuste.

            Charlemagne est un souverain chrétien dont l’apport à la civilisation européenne est indéniable et encore visible aujourd’hui.

Tiré du livre « Les Saints de souches royales » DES CHRETIENS Bienheureux du Seigneur d’Etienne Lelièvre Edition Le Sarment FAYARD

St Charlemagne, empereur et roi des Francs (747-814)

            Charlemagne, ses pairs et ses Francs furent considérés au XIIe siècle comme les grands prédécesseurs des rois capétiens et des Français. On sait le rôle des chansons de geste et de l’abbaye de Saint-Denis dans l’établissement d’une légende consacrant la primauté des Francs ou Français hardis combattants de la foi dans toutes les croisades (Terre sainte, péninsule ibérique). A la fin du XIIe siècle, l’étendard rouge de Saint-Denis (oriflamme Montjoie) puis l’épée du sacre (Joyeuse) furent liés au souvenir de Charlemagne et, progressivement, tous les insignes remis au Roi lors de cette cérémonie furent dits « de Charlemagne ». les pairs de France soulignèrent dès le début du XIIIe siècle cette continuité ; pour essayer de germaniser un empereur par trop français, Frédéric 1er Barberouse le fit canoniser par un anti-pape à Aix-la-Chapelle, où se trouvaient ses restes (1165). Charlemagne fut honoré comme saint par Charles V le Sage (1364-1380). Ce roi fit figurer l’empereur au sommet de son sceptre avec une inscription précisant qu’il s’agissait bien de Sanctus Karolus magnus… (cet insigne est au Louvre, proche de joyeuse) et le Carme Jean Golein, en son Traité du sacre, dédié au même roi, magnifiera S. Charlemagne, auteur de la loi de succession. Sainte Jeanne d’Arc évoquera plus d’une fois saint Louis et saint Charles le Grand. Louis XI décidera de son propre mouvement en 1475, que l’empereur serait fêté le 28 janvier, anniversaire de sa mort à Aix en 814. La très ancienne université de paris (v. 1200) conserva longtemps le souvenir de saint Charlemagne, car elle le considérait comme son fondateur. Jusqu’à la fin de l’ancien régime, le nouveau roi envoyait à la cathédrale Sainte-marie d’Aix un drap d’or ayant servi aux obsèques de son prédécesseur à Saint-Denis ; il était destiné à recouvrir le reliquaire des restes. Si Charles X eut pour patron saint Charles Borromée, cardinal archevêque de milan (1538-1584), fêté le 4 novembre, il n’en restait pas moins le véritable successeur de saint Charlemagne et il reçut à Reims les insignes portant son nom, actuellement déposés en la galerie d’Apollon au Louvre.

Rappelons également que Sainte Jeanne d’Arc avait dit à Charles VII : … Je vous dis que Dieu a pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple, car Saint Louis et Saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant prière pour vous ». Enfin ajoutons que c’est sur sa demande que le Pape Léon III ajouta au Credo le « filioque » affirmant que le Saint-Esprit procède à la fois du Père et du Fils et que dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle où le grand Empereur est enterré, il est exposé à la date de sa fête à la vénération des fidèles.

Saint Charlemagne a eu deux sœurs Saintes : Sainte Gisèle, moniale bénédictine, et une autre ? religieuse, patronne du Berry ?

La Sainte Tunique devient l’objet d’un cadeau extraordinaire que l’impératrice d’Orient, Irène, fait au tout nouvel empereur, d’Occident, Charlemagne, en l’an 800. Au lieu de confier la relique à une église ou à une cathédrale connue, la donna à garder à une de ses filles, Théodrade, religieuse dans une abbaye, fondée en 655, à Argenteuil et qui était réservée à des personnes de marque. La Sainte Tunique aurait été déposé dans ce monastère par l’Empereur lui-même, à une heure de l’après-midi. Et depuis lors, les cloches du lieu tintaient à ce moment même, en souvenir de l’événement. Une peinture murale, que l’on peut voir à gauche de l’autel de la Tunique rappelle cette première « translation ».

Conseil de saint Pie X aux français

Saint Pie X, le 13 décembre 1908, lors de la lecture du décret de BEATIFICATION DE JEANNE D’ARC, disait à Monseigneur Touchet, évêque d’Orléans :

« Vous devez dire aux Français qu’ils fassent leurs trésors des Testaments de SAINT REMI, de CHARLEMAGNE, de SAINT LOUIS, qui se résument par ces mots si souvent répétés par l’Héroïne d’Orléans : VIVE LE CHRIST QUI EST ROI DES FRANCS

«  A ce titre seulement la France est grande parmi les nations.

« A cette clause, Dieu protégera et la fera libre et glorieuse.

« A cette condition, on pourra lui appliquer ce qui, dans les Livres saints, est dit d’Israël :

«  Personne ne s’est rencontré qui insulte ce peuple sauf quand il s’éloigne de Dieu ». (Actes de S.S. Pie X – Tome V p. 205)

Testaments de Charlemagne

            Voici, tirés de sa vie écrite par A. Vetault (pages 458 et 480 à 486), quelques extraits des dispositions testamentaires de Charlemagne :

I Testament de Charlemagne de 806

« Par dessus tout, nous voulons et ordonnons que nos trois fils pourvoient convenablement à la défense de l’Eglise de Saint Pierre et, suivant en cela  l’exemple qu’ils reçurent de notre aïeul Charles et de notre père le roi Pépin, d’heureuse mémoire, et de nous-même, qu’ils la protègent contre ses ennemis avec l’aide de Dieu et la maintiennent en possession de tous ses droits, autant qu’il dépendra d’eux.

De même pour les églises qu’ils auront dans leurs propres royaumes, qu’ils respectent leurs honneurs et privilèges, et qu’ils laissent les pasteurs libres d’administrer leur patrimoine. » (Charlemagne)

CULTE ET RELIQUES

            Son corps fut solennellement enterré dans la cathédrale qu’il avait fait bâtir, et trois cent cinquante et un ans après, il fut levé de terre par les soins de Frédéric 1er, surnommé Barberousse, et son chef fut transféré à Osnabruck.

            Sur le culte rendu à Charlemagne, voici ce que nous dit dom Guéranger, en son Année liturgique.

            Au gracieux souvenir de la douce martyre Agnès, un grand nombre d'Eglises, surtout en Allemagne, associent aujourd'hui (28 janvier) la mémoire imposante du pieux Empereur Charlemagne. Le respect des peuples était déjà préparé en faveur de la sainteté de Charlemagne, lorsque Frédéric Barberousse fit rendre le décret de sa canonisation par l'antipape Pascal III, en 1165 : c'est pourquoi le Siège Apostolique, sans vouloir approuver une procédure irrégulière, ni la recommencer dans les formes, puisqu'on ne lui a jamais demandé, a cru devoir respecter ce culte en tous les lieux où il fut établi.

            Dans nos églises de France nous ne nous faisons aucun scrupule de donner le titre de saints et d’honorer comme tels un nombre considérable d’évêques sur la sainteté desquels aucun décret n’a été rendu par personne et dont le culte n’est jamais sorti de la limite de leurs diocèses ; les nombreuses églises qui honorent, depuis près de sept siècles, la mémoire du grand empereur Charlemagne, se contentent, par respect pour le Martyrologe romain, où son nom ne se lit pas, de le fêter sous le titre de Bienheureux. – Pour ne citer qu’un exemple, une église lui est encore dédiée dans l’ancien diocèse de Sarlat, en Périgord.

            Avant l’époque de la Réforme, le nom du bienheureux Charlemagne se trouvait sur le calendrier d’un grand nombre de nos églises de France ; les Bréviaires de Reims et de Rouen sont les seuls qui l’aient conservé aujourd’hui. Plus de trente églises en Allemagne célèbrent encore aujourd’hui la fête du grand empereur ; sa chère église d’Aix-la-Chapelle garde son corps et l’expose à la vénération des peuples… Il est conservé dans une châsse en vermeil. Un de ses bras est dans un reliquaire à part. On trouve dans la grosseur des os de ce bras la preuve de ce que les auteurs racontent sur la haute taille et la force corporelle du grand empereur. Dans le trésor de la même église se trouve aussi son cor de chasse, et dans une galerie, le siège de pierre sur lequel il était assis dans son tombeau.

            On sait que c’est sur ce siège que les empereurs d’Allemagne étaient installés, le jour de leur couronnement.

            L’Université de paris le choisit pour patron en 1661.

            Plusieurs Martyrologues de France, d’Allemagne et de Flandre font mémoire de saint Charlemagne le 28 janvier. Ferrarius ne l’a pas oublié dans son supplément des Saints qui ne sont pas dans le Martyrologe romain, non plus qu’Usuard, ni Molan. Nous avons tiré ce que nous en avons dit en ce recueil, d’Eginhard, qui a été son chancelier et qui se fit religieux de l’Ordre de Saint-Benoît, après la mort de son maître, et des autres mémoires que Bollandus rapporte dans le second tome des Actes des Saints, où l’on peut voir quelques miracles qui ont été faits par les mérites de notre saint roi. Sur la vie de saint Charlemagne, on peut encore consulter ce qu’en a écrit le bienheureux Notker, moine de Saint-Gall, au Ixe siècle.

Tiré du Petit Bollandiste tome II p. 84

Le 25 décembre 800 : Anniversaire du couronnement impérial de Charlemagne par Léon III à saint-Pierre de Rome (800) et des sacres et couronnement impériaux de son petit-fils Charles II le Chauve au même endroit, par Jean VIII (875)

L’Empereur fut aussi à l(origine d’une renaissance culturelle. Il fait appel à Albinus Alcuus dit Alcuin pour fonder l’école palatine. Fort de ses conquêts, il se préocccupe de ce qui se passe à Rome. Un conflit a éclaté entre un parti Romain et le pape Léon III qui est accusé d’adultère et de parjure. Dans une assemblée qui se tient avec les évêques le 23 décembre 800, Léon III fait serment que ces accusations sont fausses. Lors de cette assemblée, il est question de donner l’empire à l’hôte illustre. Le trône est vacant et Charlemagne tient les principales ville de l’ancien Empire. Rome, Paris Milan, têves, Arles sont ses possessions. Charlemagne accepte la lourde charge de succéder à César et Auguste.

Le 25 décembre, la cérémonie du sacre à lieu, profitant de la présence de notables laïcs et religieux. L’empereur est ceint de la couronne par le pape. Au cours de la cérémonie, son fils est oint comme roi. Einhard, secrétaire et biographe de Charlemagne rapporte que son maître était de méchante humeur à la sortie de la cérémonie. Elle ne se passe pas comme il le voulait. Il estime recevoir la couronne de l’empire de Dieu et non pas de l’Eglise. Il veut donc que les acclamations précèdent son couronnement, le pape étant l’instrument de Dieu. Le pape qui veut marquer la prépondérance de l’Eglise, le couronne pendant qu’il se relève et avant les acclamations. Les annales Royales rapportent ainsi la cérémonie : « En ce très saint jour de la Nativité du Seigneur, comme le roi venu pour la messe se relevait après avoir prié devant la confession de l’apôtre saint Pierre, le pape Léon lui posa sur la tête une couronne ; et le peuple romain tout entier poussa l’acclamation : « A Charles, Auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ». Ayant reçu son empire de Dieu et sans l’aide du pape, il couronne en 813 à Aix-la- Chapelle son fils Louis 1er qu’il a eu d’Hildegarde. Tiré du livre « LES SACRES DES ROIS DE France de Rémy de Bourbon Parme, d’Alexandre Loire et de Georges Bernage – Editions Heimdal

Hymne suivante fait partie de l'Office du Bienheureux Charlemagne

O Roi triomphateur de l'univers, Empereur des rois de la terre, du séjour des bienheureux , daignez écouter nos gémissements.

Par vos prières la mort s'enfuit, les maladies s'éloignent, la vie est rendue ; vous désaltérez ceux qui ont soif, vous purifiez les nations par le baptême.

Votre prière renverse les murailles que l'art et la nature rendaient inexpugnables ; aux nations que vous avez vaincues, vous enseignez à porter le joug suave du Christ.

O digne serviteur du ciel, serviteur prudent et fidèle ! du sein des camps, vous êtes monté aux cieux, vous êtes allé au séjour de la paix.

De votre épée frappez le rocher ; faites-en sortir pour nous une fontaine vive; implorez Dieu pour nous, par vos pieuses prières, et rendez-le clément envers nous.

Gloire et louange à la Trinité, honneur à l'Unité, qui, dans la vertu souveraine, règnent d'un droit égal.

Amen.

Antienne

Espoir des affligés, terreur des ennemis, douceur pour les vaincus, règle de vertu, sentier du droit, forme du salut, ô Charles, recevez les pieux hommages de vos serviteurs.

Parmi les Séquences consacrées à notre grand Empereur, nous trouvons la suivante, extraite d'un ancien Missel d'Aix-la-Chapelle.

SÉQUENCE.

Cité d'Aix, cité royale, siège principal de la royauté, palais préféré de nos princes ;

Chante gloire au Roi des rois, aujourd'hui que tu célèbres la mémoire du grand roi Charles.

Que notre chœur chante dans l'allégresse, que le clergé fasse entendre le mélodieux accord des voix.

Quand la main est occupée aux bonnes œuvres, le cœur médite douce psalmodie.

En ce jour de fête, que l'Eglise honore les grands gestes du grand Roi.

Rois et peuples de la terre, que tous applaudissent d'un concert joyeux.

Charles est le fort soldat du Christ, le chef de l'invincible cohorte ; à lui seul il renverse dix mille combattants.

De l'ivraie il purge la terre ; il affranchit la moisson, en sarclant de son glaive cette herbe maudite.

C'est là le grand Empereur , bon semeur d'une bonne semence, et prudent agriculteur.

Il convertit les infidèles, il renverse temples et dieux; sa main brise les idoles.

Il dompte les rois superbes, il fait régner les saintes lois avec la justice;

La justice : mais il lui donne pour compagne la miséricorde.

Il est sacré de l'huile de liesse, par un don de grâce, plus que tous les autres rois.

Avec la couronne de gloire, il reçoit les insignes de l'Impériale Majesté.

O Roi triomphateur du monde, toi qui règnes avec Jésus-Christ, ô père saint ! ô Charles ! sois notre intercesseur ;

Afin que, purs de tout péché, dans le royaume de la lumière, nous, ton peuple, soyons les habitants du ciel avec les bienheureux.

Etoile de la mer, ô Marie, salut du monde, voie de la vie ! dirige nos pas vacillants et donne-nous accès auprès du Roi suprême, dans la gloire sans fin.

O Christ ! splendeur du Dieu Père, fils de la Mère immaculée, par ce Saint dont nous fêtons le jour, daigne nous accorder l'éternelle joie.

Amen.

Nous conclurons les hommages rendus par les diverses Eglises au Bienheureux Charlemagne, en donnant ici la Collecte de sa fête.

PRIONS

O Dieu, qui, dans la surabondante fécondité de votre bonté, avez décoré du manteau de la glorieuse immortalité le bienheureux Empereur Charlemagne , après qu'il a eu déposé le voile de la chair : accordez à nos prières de mériter pour pieux intercesseur dans les cieux, celui que vous avez élevé sur la terre à l'honneur de l'Empire, pour la propagation de la vraie foi. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Salut, ô Charles, bien-aimé de Dieu, Apôtre du Christ, rempart de son Eglise, protecteur de la justice, gardien des mœurs, terreur des ennemis du nom Chrétien ! Le diadème souillé des Césars, mais purifié par les mains de Léon, couronne votre front auguste ; le globe de l'empire repose en votre forte main ; l'épée des combats du Seigneur, toujours victorieuse, est suspendue à votre baudrier; et l'onction impériale est venue s'unir à l'onction royale dont la main du Pontife avait déjà consacré votre bras puissant. Devenu la figure du Christ dans sa royauté temporelle, vous avez voulu qu'il régnât en vous et par vous. Il vous récompense maintenant de l'amour que vous avez eu pour lui, du zèle que vous avez montré pour sa gloire, du respect et de la confiance que vous avez témoignés à son Epouse. Pour une royauté de la terre, caduque et périssable, vous avez reçu une royauté immortelle, au sein de laquelle tant de millions d'âmes, arrachées par vous à l'idolâtrie, vous honorent comme l'instrument de leur salut.

Dans ces jours où nous célébrons le divin enfantement de la Reine des deux, vous lui présentez le temple gracieux et magnifique que vous élevâtes en son honneur, et qui fait encore sur la terre notre admiration. C'est dans ce saint lieu que vos pieuses mains placèrent les langes de son divin Fils ; en retour, l'Emmanuel a voulu que vos ossements sacrés y reposassent avec gloire, afin d'y recevoir les témoignages de la vénération des peuples. Glorieux héritier de la foi des trois Rois de l'Orient, présentez-nous à Celui qui daigna revêtir ces humbles tissus. Demandez pour nous une part de cette humilité avec laquelle vous aimiez à vous incliner devant la crèche, de cette pieuse joie que goûtait votre cœur dans les solennités que nous célébrons, de ce zèle ardent qui vous fit entreprendre tant de travaux pour la gloire du Fils de Dieu, de cette force qui ne vous abandonna jamais dans la recherche de son Royaume.

Puissant Empereur, qui fûtes autrefois l'arbitre de la famille européenne réunie tout entière sous votre sceptre, prenez en pitié cette société qui s'écroule aujourd'hui de toutes parts. Après mille ans, l'Empire que l'Eglise avait confié à vos mains est tombé : tel a été le châtiment de son infidélité envers l'Eglise qui l'avait fondé. Mais les nations sont restées, et s'agitent dans l'inquiétude. L'Eglise seule peut leur rendre la vie par la foi ; seule, elle est demeurée dépositaire des notions du droit public ; seule, elle peut régler le pouvoir, et consacrer l'obéissance. Faites que le jour luise bientôt, où la société rétablie sur ses bases cessera de demander aux révolutions l'ordre et la liberté. Protégez d'un amour spécial la France, le plus riche fleuron de votre splendide couronne. Montrez que vous êtes toujours son Roi et son Père.

Arrêtez les progrès des faux empires qui s'élèvent au Nord sur le schisme et l'hérésie, et ne permettez pas que les peuples du Saint Empire Romain deviennent à jamais leur proie.

Prière des Francs

Dieu Tout Puissant et Eternel, qui avez constitué le Royaume des Francs, pour être l'instrument de Vos Divines Volontés sur la terre, le glaive et le bouclier de Votre Sainte Eglise, nous Vous prions de montrer aux Français ce qu’ils doivent faire pour réaliser Votre Règne en ce monde, afin que l’ayant vu, ils se dévouent à l’accomplir à force de charité, de dévouement et de courage, nous Vous en supplions par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Litanies de Saint Charlemagne

Au début de l’année 1875, la Servante de Dieu Marie-Julie Jahenny a reçu de grandes lumières concernant Charlemagne, le grand et pieux Empereur. Elle annonce que l’Église va régulariser sa canonisation et le faire monter sur les Autels. En effet, le pieux Empereur, bien que canonisé notamment à Aix-la-Chapelle, n’a pas eu un procès d’information canonique et que la canonisation régulière va avoir lieu. Marie-Julie a reçu le texte d’une prière à réciter au grand Empereur, le 11 février 1875, car elle annonce qu’il est destiné à protéger spécialement notre France.

Saint Charlemagne, qui avez fait de la France l’Empire et le royaume de Jésus-Christ, vous qui avez donné la foi à la France... Vous serez notre grand défenseur, notre grand protecteur, vous qui avez consacré la France à Jésus-Christ dans ses jours de périls et de luttes, ayez pitié d’elle !

Saint Charlemagne, qui étiez un grand guerrier de la foi ... Faites que le Roi des Rois, le Dieu des Armées et de la France, ne nous oublie pas. Bientôt de grands miracles feront voir que vous êtes bien l’ami de Dieu. Aujourd’hui la foi est ébranlée, elle se flétrit, relevez la foi de la patrie française, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, qui avez rétabli la foi, qui avez donné aux Saints Pontifes.., ayez pitié du Souverain Pontife et de la France et des pauvres Français qui vous demandent la paix.

Ô Saint Charlemagne, ne soyez pas sourd à notre voix. Soyez comme Saint Martin de Tours, venez à notre aide et délivrez le Saint-Père. Il souffre et il gémit. Vous aimez le Saint-Père et tous les Papes, ayez pitié. Venez à son secours, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, si puissant en France, qui surpassiez tous les grands Chefs qui n’étaient pas chrétiens, qui avez détruit l’idolâtrie, qui avez toujours été conquérant, qui marchiez au devant de ces grands Chefs et les confondiez car le Dieu des Armées était avec vous, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, qui faisiez partout fleurir la foi, qui portiez votre drapeau au milieu d’un peuple qui ne le connaissait pas, vous marchiez, la Croix sur la poitrine au milieu de tous ces Chefs et des grands qui ne connaissaient pas Jésus-Christ. Aujourd’hui la France est menacée de grands malheurs et sans le secours du Sacré-Cœur, nous tomberions comme des victimes pour le bourreau, ayez pitié de nous !

Saint Martin et vous, vous serez les grands défenseurs de la France avec les autres saints Rois et saintes Reines de France. Du haut du Ciel, priez pour notre délivrance !

Saint Charlemagne, vous qui avez parcouru tant de provinces, faisant bâtir des églises et des chapelles pour faire adorer le Dieu de clémence, vous qui ne craigniez rien pour faire le Signe de Croix sur votre front, faisant ainsi connaître que vous étiez chrétien et aimé de Dieu, ce qui était la cause que les grands se soumettaient à vous. Quelques-uns cependant faisaient résistance et vous invoquiez Dieu et vous les gagniez par votre foi...

Ô Saint Charlemagne, la France à grand besoin de renouveler sa foi, elle a besoin de ce drapeau blanc, la France est bien noire. C’est une fumée bien épaisse, montrez-lui la Croix que vous portiez sur votre cœur et le courage que vous aviez autrefois, vous exposant pour elle, à perdre la vie.

Ô Saint Charlemagne, vous aviez sur vos lèvres, ce mot "J’ai la foi gravée dans mon cœur". Ayez pitié de la France, de l’Église et des pasteurs de l’Église et des malheureux qui gémissent. Après avoir fait connaître ainsi la religion, vous avez élevé l’étendard de la foi, vous le faisiez porter par vos Officiers sur le champ de bataille. À ceux qui murmuraient, vous disiez : "Mes enfants, ne murmurez pas, j’ai la foi". Faisons-la fleurir, cette foi. Élevons des sanctuaires. Un jour, la France ne vous oubliera pas ; elle dira que c’est vous qui avez fait fleurir cette foi. Je suis chrétien, et il le faisait répéter à ses soldats. Son cœur était bon.

Saint Charlemagne a toujours été vainqueur et il combattra pour nous. Il sera vénéré un jour par tous. La France vous appelle, elle a besoin du bel arbre de la foi et de s’écrier aussi : "Je suis chrétienne" !

Elle a succombé, elle est bien délaissée de la part des hommes. Ayez pitié d’elle !

Saint Charlemagne, remerciait Dieu de sa victoire. Il a implanté la foi dans la France avec bien des peines, des veilles et des jeûnes. Ayez pitié du peuple français. Nous vous appelons, nous vous vénérons avec Saint Martin de Tours, mais bientôt la France vaincra !

Saint Charlemagne, ayez pitié de ceux qui ont perdu la foi. Nous espérons en vous. Faites germer cette belle pureté !

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