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Longue et difficile, la paix de Barack Obama

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur le cessez-le-feu décidé par le gouvernement israélien, après 22 jours d’opérations militaires conduites par Tsahal dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Les principaux objectifs auraient été atteints selon l’armée et le Hamas serait affaibli. C’est pourtant sous la pression internationale que Tsahal a achevé son retrait de la bande de Gaza, à la veille de la prestation de serment de Barack Obama, le 44e Président des Etats-Unis, premiers alliés d’Israël.
Dans son discours d’investiture, Barack Obama n’a pas caché qu’il devrait résoudre deux questions majeures : empêcher le marasme en relançant l’économie dans son pays, propager la paix dans le monde et notamment au Moyen Orient. Un plan d’action clairement présenté comme une priorité de son administration. Les guerres coûtent cher à l’Amérique et ne flattent plus l’égo national. Le nouveau Président américain l’a compris. Et la nouvelle ère américaine a insufflé un premier cessez-le-feu.

La question fait donc débat en Israël. Le gouvernement est-il allé au bout de sa mission ? Si l’Etat-major de Tsahal répète que les objectifs stratégiques ont été atteints, les explications fournies par Ehoud Olmert montrent que c’est la politique qui a motivé l’arrêt des combats. Le gouvernement aurait décidé de ne pas élargir l’opération en lançant une troisième phase « qui aurait nécessité un séjour très long des troupes ». Il a préféré ne pas prendre le risque qu’une action militaire, qu’il entend porter au crédit de son action politique, devienne impopulaire, à trois semaines des élections législatives israéliennes.

La pression diplomatique, cristallisée par les discours « horrifiés » d’un Ban Ki Moon, a dessiné les contours d’un cessez-le-feu que le Hamas présente déjà comme une victoire de la « résistance islamique ». Et pour que l’opération menée par Israël s’apparente à un carnage facile à exploiter dans les médias, le Hamas parle de 48 « combattants » tués et d’un massacre de 1250 civils. Ces chiffres officiels, qui sont ceux de la Croix Rouge à Gaza, sont remis en cause par un journaliste italien, Lorenzo Cremonesi. Interviewé sur Guysen TV jeudi 22 janvier, le grand reporter au « Corriere Della Serra », qui a déjà « couvert » Israël, l’Irak, le Liban et qui se trouve actuellement à Gaza, affirme que les chiffres ont été gonflés par le Hamas.
Selon un médecin palestinien de l’hôpital Shifa de Gaza, le nombre de morts ne dépasserait pas 500 ou 600 personnes… Agés de 17 à 23 ans, recrutés dans la rue par la Hamas, envoyés à la mort… Réputé peu complaisant à l’égard de la politique israélienne, Lorenzo Cremonesi rapporte que d’autres journalistes sont aussi témoins du fait que le Hamas gonfle le nombre de victimes, mais ils refusent de parler, par peur des représailles.

Obama veut être le Président de la paix. Elle sera sans doute longue et difficile. Chaque décision symbolique qu’il prend, comme la fermeture de la prison de Guantanamo, doit trouver des solutions pratiques.
George W Bush faisait « faire la guerre » au terrorisme. Barack Obama se contera de « le vaincre ».
Obama veut aussi la paix en Afghanistan et au Pakistan. Il a annoncé jeudi 21 janvier qu’il nommait Richard Holbrooke comme émissaire spécial, pour parvenir à la paix à Kaboul et à Islamabad. Au Proche Orient, Obama a nommé l’ancien sénateur George Mitchell, qui avait joué un rôle majeur dans le processus de paix en Irlande du Nord à la fin des années 1990, en établissant le dialogue avec les plus extrémistes. C’est lui qui proposera à Obama de dialoguer avec le Hamas ou d’encourager un gouvernement d’Union nationale Hamas-Fatah.

Longue et difficile… La guerre est un luxe que l’Amérique ne peut s’offrir.
Les Palestiniens de Gaza ont tiré huit obus de mortier mardi 20 janvier vers le territoire israélien à partir d’un camp de réfugiés au centre de la bande de Gaza. Deux obus se sont abattus en territoire palestinien et six en Israël.
En plus de cet incident, des Palestiniens ont tiré à deux reprises sur des forces israéliennes qui patrouillaient le long de la frontière avec la bande de Gaza, près du point de passage de Kissoufim, entravant aussi le passage des convois humanitaires.

Le Hamas proclame malgré tout la victoire de sa résistance, c’est-à-dire son combat permanent contre ce qu’il continue d’appeler un « ennemi sioniste ». La contrebande avec l’Egypte a très vite repris dans les tunnels. Quant aux cassures qui existent entre le Hamas et le Fatah, elles demeurent multiples et profondes.
La proposition burlesque du colonel Kadhafi de créer un seul Etat pour deux peuples, « Isratine » est à l’image de la confusion qui règne dans une région qui est encore loin d’accepter un processus politique favorable à une paix durable.

Après avoir soigneusement évité de communiquer sur la question de Guilad Shalit pendant les 22 jours de combats, le Premier ministre israélien entendrait consacrer « l’essentiel du temps qu’il lui reste avant la fin de son mandat à sa libération ». Ehud Olmert estime que la guerre dans la bande de Gaza a créé des conditions qui permettent d’espérer une libération plus rapide de Guilad Shalit. Pour son image, sa crédibilité auprès des habitants de Gaza qui ont été les premières victimes de l’entêtement terroriste à poursuivre les tirs de missiles sur Israël, le Hamas aurait besoin qu’Israël libère les détenus palestiniens, exigés en échange de la libération d’un caporal de Tsahal, et citoyen français.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, otage du Hamas à Gaza, depuis 944 jours.

A la semaine prochaine,

Guy Senbel.

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A la semaine prochaine,

Guy Senbel.

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Saint Charlemagne

Epoque : né en 742, mort en 814

Titre : Charles 1er dit Charlemagne (Carolus Magnus), empereur d’Occident.

Fête : 28 janvier

Etymologie : germain karl (vigoureux).

Canonisé par l’anti-pape Pascal III le 29 décembre 1165.

Culte local à Aix-la-Chapelle

Saint patron de la Sorbonne en 1661.

Défenseur du Saint siège, protecteur des Lieux saints.

            Pourquoi peut-on considérer Charlemagne comme bienheureux ? Ne lui reproche-t-on pas le massacre de saxons, ses concubinages, sa barbarie ?

            C’est Frédéric 1er Barberousse qui obtient de l’anti-pape Pascal III la canonisation de Charlemagne, le 29 décembre 1165. Le pape Alexandre III, ni aucun successeur ne vont aller à l’encontre de cette décision. Charlemagne a un culte local à Aix-la-Chapelle, où ses reliques sont enchâssées. Le peuple l’a reconnu comme saint. Une tolérance s’installe autour de la Saint Charlemagne. Charles V, roi de France, veut faire de l’empereur, à côté de saint Louis, le saint patron de la maison royale. Jeanne d’Arc a dit à Charles VII : »… saint Louis et saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant sa prière pour vous ». Louis XI fait de la Saint-Charlemagne un jour férié (célébré comme un dimanche sous peine de mort). C’est au XVIe siècle que Charlemagne disparaît de l’ordo et du Bréviaire. Son culte n’est plus intégré dans la liturgie. En 1661, la Sorbonnele choisit comme patron. En 1734, le futur Benoît XIV écrit : « Rien ne s’oppose, semble-t-il , à ce que le culte de Charlemagne soit célébré dans les Eglises particulières. » Dans un traité, il précise que cette tolérance assure à Charlemagne le titre de bienheureux. Le pape Pie IX en 1850, dans une lettre au Cardinal de Geissel, archevêque de Cologne, prohibe l’extension du culte. Les pèlerins viennent donc l’honorer et le prier à Aix-la Chapelle et à Metten. En France, la solennité est maintenant purement civile. Dom Guéranger mentionne très longuement Charlemagne dans son année liturgique.

            Jusqu’à la fin du VIIIe siècle, la terre saxonne résiste de toutes ses forces aux influences romaines, franques, ou chrétiennes. C’est même le point de départ de nombreuses incursions barbares à l’origine d’une instabilité régionale. Avec l’assentiment de Charlemagne, l’évangélisation commence avant 770. Mais en vain, car les missionnaires se font tuer. Avec l’accord du clergé, des officiers et des principaux monastères, Charlemagne lance une expédition de démonstration de force contre les Saxons. C’est un échec. Sous la direction de leur chef Witukind (selon la tradition aïeul de Robert le Fort et aïeul de sainte Mathilde), les barbares retournent à leurs idoles et à leurs pillages. En 782, Charlemagne décide alors une répression exceptionnelle. C’est à ce moment que se situe ce que certains historiens appellent le massacre de Verden-sur-l’Aller, où quatre mille cinq cents Saxons sont livrés à Charlemagne par les chefs saxons et décapités. Le fait est exact. Il faut ajouter le motif de leur condamnation : après enquête, jugés traîtres pour avoir renié leur baptême et trahi les chefs à qui ils s’étaient soumis. Précisons de plus qu’il s’agit aussi d’un véritable procès selon des procédures propres à la justice militaire de l’époque. L’exemplarité est recherchée pour mettre fin  à de nombreuse années de désordre dans cette région. Il est clair que la mentalité de l’époque, encore peu civilisée, préfère la violence. Charlemagne a certainement conscience de son rôle providentiel de combattant pour la foi. Il cherche à conquérir des nations, non pour la puissance seulement, mais surtout pour les convertir toutes entières à Dieu.

            Dans le Capitulaire de Saxe, publié peu de temps après, Charlemagne édicte que seront punis de mort (en 7997), cette peine de mort fut abolie) les incendiaires, les traîtres, les meurtriers, et tout saxon qui refusera le baptême, ou refusera la loi du jeûne, après examen d’un prêtre. Heureusement, Alcuin et le pape Hadrien s’adressent alors à Charlemagne pour lui préciser : « la foi est un acte de volonté et non de contrainte. Il est permis de solliciter la conscience, non de la violenter. Qu’on envoie aux saxons des prédicateurs et non des brigands » (Alcuin).

            Malgré Verden et le Capitulaire, les Saxons redoublent de fureur, une guerre sans pitié s’ensuit. En 785, les deux nations sont épuisées. Charlemagne offre la paix à Witukind qui demande et reçoit le baptême à Attigny, choisissant Charlemagne comme parrain. La tradition veut que Witukind soit converti par Dieu lui-même lors d’un miracle opéré dans la sainte Eucharistie. Witukind reconstruit les églises qu’il avait abattues et en fait édifier de nouvelles. Il meurt en 804 lors d’une guerre contre les Suèves. Des églises particulières l’honorent comme un saint le 7 janvier.

            Charlemagne a compris les raison de son échec, il propose la paix en garantissant le respect de certaines coutumes saxonnes. Ainsi il leur permet de vivre librement la naissance de la civilisation chrétienne. L’Eglise et les nombreux moines ou saints courageux de ces temps ont fait beaucoup. Citons saints Liadwin, Sturm, Willehad et Liudger.

            Charlemagne doit être considéré comme un grand bienfaiteur de l’Eglise et de la civilisation. Il arrête pour toujours l’invasion des Barbares et assure une paix durable. En 799, il sauve le pape Léon III. Il s’inspire de la Cité de Dieu de saint Augustin pour concevoir la loyauté et le service de chacun. Il fait passer la réforme des mœurs avant celle des lois. Les marchés publics et les foires coïncident avec des fêtes religieuses, ce qui développe le commerce. Il décide la création d’un hôpital, à côté de chaque monastère, ainsi que la création d’une école gratuite dans chaque paroisse, pour serfs et hommes libres.

            Devenu empereur d’Occident, Charlemagne sait respecter le principe naissant de l’indépendance du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Il s’intitule « le défenseur et l’auxiliaire de la sainte Eglise dans tous ses besoins ». Il rend aux papes les plus grands honneurs, respecte leur autorité venant de la foi et cherche à transmettre la foi dans la société. « Nous savons, dit un capitulaire de Charlemagne, que, suivant la tradition des saints Pères, les biens d’Eglise, don de la piété des fidèles et prix de la rédemption de leurs péchés, sont les patrimoines des pauvres. Nous statuons donc que jamais, ni sous notre règne, ni sous celui de nos successeurs, il ne sera permis de rien soustraire, de rien aliéner de ces biens sacrés. »

            Charlemagne est aussi le protecteur des Lieux saints. Le calife de Bagdad, Haroun-Al-Raschid, lui envoie les clefs du Saint-Sépulcre et l’étendard de Jérusalem.

            On reproche cependant à Charlemagne ses mœurs privées. On peut compter neuf femmes ; le veuvage n’explique pas tout et la répudiation est certainement à l’origine de quelques changements d’épouse. les principes sur les empêchements de mariage sont encore trop flottants. Nous n’avons aucune trace de contemporains de Charlemagne le blâmant. Le premier sera Walafrid Strabon au milieu du Ixe siècle. L’hagiographie retient sa troisième femme, la bienheureuse Hildegarde, née en 757, morte en 783, mère de huit enfants, et fêtée le 30 avril. Elle est un exemple de vertu chrétienne pour la cour et sa famille. Elle fait un don important à l’abbaye de Saint-Arnoul de Metz, où elle est entérée selon ses vœux ; L’abbé de Kempten (lieu où a été transférée une partie de ses reliques) écrit sa vie en 1472, narrant de nombreuses guérisons vérifiées et survenues sur sa tombe.

            Quant à Charlemagne, il n’a ni barbe fleurie, ni la voix de tonnerre, ni le regard terrible, mais le ventre proéminent, une voix perçante et grêle pour son corps robuste.

            Charlemagne est un souverain chrétien dont l’apport à la civilisation européenne est indéniable et encore visible aujourd’hui.

Tiré du livre « Les Saints de souches royales » DES CHRETIENS Bienheureux du Seigneur d’Etienne Lelièvre Edition Le Sarment FAYARD

St Charlemagne, empereur et roi des Francs (747-814)

            Charlemagne, ses pairs et ses Francs furent considérés au XIIe siècle comme les grands prédécesseurs des rois capétiens et des Français. On sait le rôle des chansons de geste et de l’abbaye de Saint-Denis dans l’établissement d’une légende consacrant la primauté des Francs ou Français hardis combattants de la foi dans toutes les croisades (Terre sainte, péninsule ibérique). A la fin du XIIe siècle, l’étendard rouge de Saint-Denis (oriflamme Montjoie) puis l’épée du sacre (Joyeuse) furent liés au souvenir de Charlemagne et, progressivement, tous les insignes remis au Roi lors de cette cérémonie furent dits « de Charlemagne ». les pairs de France soulignèrent dès le début du XIIIe siècle cette continuité ; pour essayer de germaniser un empereur par trop français, Frédéric 1er Barberouse le fit canoniser par un anti-pape à Aix-la-Chapelle, où se trouvaient ses restes (1165). Charlemagne fut honoré comme saint par Charles V le Sage (1364-1380). Ce roi fit figurer l’empereur au sommet de son sceptre avec une inscription précisant qu’il s’agissait bien de Sanctus Karolus magnus… (cet insigne est au Louvre, proche de joyeuse) et le Carme Jean Golein, en son Traité du sacre, dédié au même roi, magnifiera S. Charlemagne, auteur de la loi de succession. Sainte Jeanne d’Arc évoquera plus d’une fois saint Louis et saint Charles le Grand. Louis XI décidera de son propre mouvement en 1475, que l’empereur serait fêté le 28 janvier, anniversaire de sa mort à Aix en 814. La très ancienne université de paris (v. 1200) conserva longtemps le souvenir de saint Charlemagne, car elle le considérait comme son fondateur. Jusqu’à la fin de l’ancien régime, le nouveau roi envoyait à la cathédrale Sainte-marie d’Aix un drap d’or ayant servi aux obsèques de son prédécesseur à Saint-Denis ; il était destiné à recouvrir le reliquaire des restes. Si Charles X eut pour patron saint Charles Borromée, cardinal archevêque de milan (1538-1584), fêté le 4 novembre, il n’en restait pas moins le véritable successeur de saint Charlemagne et il reçut à Reims les insignes portant son nom, actuellement déposés en la galerie d’Apollon au Louvre.

Rappelons également que Sainte Jeanne d’Arc avait dit à Charles VII : … Je vous dis que Dieu a pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple, car Saint Louis et Saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant prière pour vous ». Enfin ajoutons que c’est sur sa demande que le Pape Léon III ajouta au Credo le « filioque » affirmant que le Saint-Esprit procède à la fois du Père et du Fils et que dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle où le grand Empereur est enterré, il est exposé à la date de sa fête à la vénération des fidèles.

Saint Charlemagne a eu deux sœurs Saintes : Sainte Gisèle, moniale bénédictine, et une autre ? religieuse, patronne du Berry ?

La Sainte Tunique devient l’objet d’un cadeau extraordinaire que l’impératrice d’Orient, Irène, fait au tout nouvel empereur, d’Occident, Charlemagne, en l’an 800. Au lieu de confier la relique à une église ou à une cathédrale connue, la donna à garder à une de ses filles, Théodrade, religieuse dans une abbaye, fondée en 655, à Argenteuil et qui était réservée à des personnes de marque. La Sainte Tunique aurait été déposé dans ce monastère par l’Empereur lui-même, à une heure de l’après-midi. Et depuis lors, les cloches du lieu tintaient à ce moment même, en souvenir de l’événement. Une peinture murale, que l’on peut voir à gauche de l’autel de la Tunique rappelle cette première « translation ».

Conseil de saint Pie X aux français

Saint Pie X, le 13 décembre 1908, lors de la lecture du décret de BEATIFICATION DE JEANNE D’ARC, disait à Monseigneur Touchet, évêque d’Orléans :

« Vous devez dire aux Français qu’ils fassent leurs trésors des Testaments de SAINT REMI, de CHARLEMAGNE, de SAINT LOUIS, qui se résument par ces mots si souvent répétés par l’Héroïne d’Orléans : VIVE LE CHRIST QUI EST ROI DES FRANCS

«  A ce titre seulement la France est grande parmi les nations.

« A cette clause, Dieu protégera et la fera libre et glorieuse.

« A cette condition, on pourra lui appliquer ce qui, dans les Livres saints, est dit d’Israël :

«  Personne ne s’est rencontré qui insulte ce peuple sauf quand il s’éloigne de Dieu ». (Actes de S.S. Pie X – Tome V p. 205)

Testaments de Charlemagne

            Voici, tirés de sa vie écrite par A. Vetault (pages 458 et 480 à 486), quelques extraits des dispositions testamentaires de Charlemagne :

I Testament de Charlemagne de 806

« Par dessus tout, nous voulons et ordonnons que nos trois fils pourvoient convenablement à la défense de l’Eglise de Saint Pierre et, suivant en cela  l’exemple qu’ils reçurent de notre aïeul Charles et de notre père le roi Pépin, d’heureuse mémoire, et de nous-même, qu’ils la protègent contre ses ennemis avec l’aide de Dieu et la maintiennent en possession de tous ses droits, autant qu’il dépendra d’eux.

De même pour les églises qu’ils auront dans leurs propres royaumes, qu’ils respectent leurs honneurs et privilèges, et qu’ils laissent les pasteurs libres d’administrer leur patrimoine. » (Charlemagne)

CULTE ET RELIQUES

            Son corps fut solennellement enterré dans la cathédrale qu’il avait fait bâtir, et trois cent cinquante et un ans après, il fut levé de terre par les soins de Frédéric 1er, surnommé Barberousse, et son chef fut transféré à Osnabruck.

            Sur le culte rendu à Charlemagne, voici ce que nous dit dom Guéranger, en son Année liturgique.

            Au gracieux souvenir de la douce martyre Agnès, un grand nombre d'Eglises, surtout en Allemagne, associent aujourd'hui (28 janvier) la mémoire imposante du pieux Empereur Charlemagne. Le respect des peuples était déjà préparé en faveur de la sainteté de Charlemagne, lorsque Frédéric Barberousse fit rendre le décret de sa canonisation par l'antipape Pascal III, en 1165 : c'est pourquoi le Siège Apostolique, sans vouloir approuver une procédure irrégulière, ni la recommencer dans les formes, puisqu'on ne lui a jamais demandé, a cru devoir respecter ce culte en tous les lieux où il fut établi.

            Dans nos églises de France nous ne nous faisons aucun scrupule de donner le titre de saints et d’honorer comme tels un nombre considérable d’évêques sur la sainteté desquels aucun décret n’a été rendu par personne et dont le culte n’est jamais sorti de la limite de leurs diocèses ; les nombreuses églises qui honorent, depuis près de sept siècles, la mémoire du grand empereur Charlemagne, se contentent, par respect pour le Martyrologe romain, où son nom ne se lit pas, de le fêter sous le titre de Bienheureux. – Pour ne citer qu’un exemple, une église lui est encore dédiée dans l’ancien diocèse de Sarlat, en Périgord.

            Avant l’époque de la Réforme, le nom du bienheureux Charlemagne se trouvait sur le calendrier d’un grand nombre de nos églises de France ; les Bréviaires de Reims et de Rouen sont les seuls qui l’aient conservé aujourd’hui. Plus de trente églises en Allemagne célèbrent encore aujourd’hui la fête du grand empereur ; sa chère église d’Aix-la-Chapelle garde son corps et l’expose à la vénération des peuples… Il est conservé dans une châsse en vermeil. Un de ses bras est dans un reliquaire à part. On trouve dans la grosseur des os de ce bras la preuve de ce que les auteurs racontent sur la haute taille et la force corporelle du grand empereur. Dans le trésor de la même église se trouve aussi son cor de chasse, et dans une galerie, le siège de pierre sur lequel il était assis dans son tombeau.

            On sait que c’est sur ce siège que les empereurs d’Allemagne étaient installés, le jour de leur couronnement.

            L’Université de paris le choisit pour patron en 1661.

            Plusieurs Martyrologues de France, d’Allemagne et de Flandre font mémoire de saint Charlemagne le 28 janvier. Ferrarius ne l’a pas oublié dans son supplément des Saints qui ne sont pas dans le Martyrologe romain, non plus qu’Usuard, ni Molan. Nous avons tiré ce que nous en avons dit en ce recueil, d’Eginhard, qui a été son chancelier et qui se fit religieux de l’Ordre de Saint-Benoît, après la mort de son maître, et des autres mémoires que Bollandus rapporte dans le second tome des Actes des Saints, où l’on peut voir quelques miracles qui ont été faits par les mérites de notre saint roi. Sur la vie de saint Charlemagne, on peut encore consulter ce qu’en a écrit le bienheureux Notker, moine de Saint-Gall, au Ixe siècle.

Tiré du Petit Bollandiste tome II p. 84

Le 25 décembre 800 : Anniversaire du couronnement impérial de Charlemagne par Léon III à saint-Pierre de Rome (800) et des sacres et couronnement impériaux de son petit-fils Charles II le Chauve au même endroit, par Jean VIII (875)

L’Empereur fut aussi à l(origine d’une renaissance culturelle. Il fait appel à Albinus Alcuus dit Alcuin pour fonder l’école palatine. Fort de ses conquêts, il se préocccupe de ce qui se passe à Rome. Un conflit a éclaté entre un parti Romain et le pape Léon III qui est accusé d’adultère et de parjure. Dans une assemblée qui se tient avec les évêques le 23 décembre 800, Léon III fait serment que ces accusations sont fausses. Lors de cette assemblée, il est question de donner l’empire à l’hôte illustre. Le trône est vacant et Charlemagne tient les principales ville de l’ancien Empire. Rome, Paris Milan, têves, Arles sont ses possessions. Charlemagne accepte la lourde charge de succéder à César et Auguste.

Le 25 décembre, la cérémonie du sacre à lieu, profitant de la présence de notables laïcs et religieux. L’empereur est ceint de la couronne par le pape. Au cours de la cérémonie, son fils est oint comme roi. Einhard, secrétaire et biographe de Charlemagne rapporte que son maître était de méchante humeur à la sortie de la cérémonie. Elle ne se passe pas comme il le voulait. Il estime recevoir la couronne de l’empire de Dieu et non pas de l’Eglise. Il veut donc que les acclamations précèdent son couronnement, le pape étant l’instrument de Dieu. Le pape qui veut marquer la prépondérance de l’Eglise, le couronne pendant qu’il se relève et avant les acclamations. Les annales Royales rapportent ainsi la cérémonie : « En ce très saint jour de la Nativité du Seigneur, comme le roi venu pour la messe se relevait après avoir prié devant la confession de l’apôtre saint Pierre, le pape Léon lui posa sur la tête une couronne ; et le peuple romain tout entier poussa l’acclamation : « A Charles, Auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ». Ayant reçu son empire de Dieu et sans l’aide du pape, il couronne en 813 à Aix-la- Chapelle son fils Louis 1er qu’il a eu d’Hildegarde. Tiré du livre « LES SACRES DES ROIS DE France de Rémy de Bourbon Parme, d’Alexandre Loire et de Georges Bernage – Editions Heimdal

Hymne suivante fait partie de l'Office du Bienheureux Charlemagne

O Roi triomphateur de l'univers, Empereur des rois de la terre, du séjour des bienheureux , daignez écouter nos gémissements.

Par vos prières la mort s'enfuit, les maladies s'éloignent, la vie est rendue ; vous désaltérez ceux qui ont soif, vous purifiez les nations par le baptême.

Votre prière renverse les murailles que l'art et la nature rendaient inexpugnables ; aux nations que vous avez vaincues, vous enseignez à porter le joug suave du Christ.

O digne serviteur du ciel, serviteur prudent et fidèle ! du sein des camps, vous êtes monté aux cieux, vous êtes allé au séjour de la paix.

De votre épée frappez le rocher ; faites-en sortir pour nous une fontaine vive; implorez Dieu pour nous, par vos pieuses prières, et rendez-le clément envers nous.

Gloire et louange à la Trinité, honneur à l'Unité, qui, dans la vertu souveraine, règnent d'un droit égal.

Amen.

Antienne

Espoir des affligés, terreur des ennemis, douceur pour les vaincus, règle de vertu, sentier du droit, forme du salut, ô Charles, recevez les pieux hommages de vos serviteurs.

Parmi les Séquences consacrées à notre grand Empereur, nous trouvons la suivante, extraite d'un ancien Missel d'Aix-la-Chapelle.

SÉQUENCE.

Cité d'Aix, cité royale, siège principal de la royauté, palais préféré de nos princes ;

Chante gloire au Roi des rois, aujourd'hui que tu célèbres la mémoire du grand roi Charles.

Que notre chœur chante dans l'allégresse, que le clergé fasse entendre le mélodieux accord des voix.

Quand la main est occupée aux bonnes œuvres, le cœur médite douce psalmodie.

En ce jour de fête, que l'Eglise honore les grands gestes du grand Roi.

Rois et peuples de la terre, que tous applaudissent d'un concert joyeux.

Charles est le fort soldat du Christ, le chef de l'invincible cohorte ; à lui seul il renverse dix mille combattants.

De l'ivraie il purge la terre ; il affranchit la moisson, en sarclant de son glaive cette herbe maudite.

C'est là le grand Empereur , bon semeur d'une bonne semence, et prudent agriculteur.

Il convertit les infidèles, il renverse temples et dieux; sa main brise les idoles.

Il dompte les rois superbes, il fait régner les saintes lois avec la justice;

La justice : mais il lui donne pour compagne la miséricorde.

Il est sacré de l'huile de liesse, par un don de grâce, plus que tous les autres rois.

Avec la couronne de gloire, il reçoit les insignes de l'Impériale Majesté.

O Roi triomphateur du monde, toi qui règnes avec Jésus-Christ, ô père saint ! ô Charles ! sois notre intercesseur ;

Afin que, purs de tout péché, dans le royaume de la lumière, nous, ton peuple, soyons les habitants du ciel avec les bienheureux.

Etoile de la mer, ô Marie, salut du monde, voie de la vie ! dirige nos pas vacillants et donne-nous accès auprès du Roi suprême, dans la gloire sans fin.

O Christ ! splendeur du Dieu Père, fils de la Mère immaculée, par ce Saint dont nous fêtons le jour, daigne nous accorder l'éternelle joie.

Amen.

Nous conclurons les hommages rendus par les diverses Eglises au Bienheureux Charlemagne, en donnant ici la Collecte de sa fête.

PRIONS

O Dieu, qui, dans la surabondante fécondité de votre bonté, avez décoré du manteau de la glorieuse immortalité le bienheureux Empereur Charlemagne , après qu'il a eu déposé le voile de la chair : accordez à nos prières de mériter pour pieux intercesseur dans les cieux, celui que vous avez élevé sur la terre à l'honneur de l'Empire, pour la propagation de la vraie foi. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Salut, ô Charles, bien-aimé de Dieu, Apôtre du Christ, rempart de son Eglise, protecteur de la justice, gardien des mœurs, terreur des ennemis du nom Chrétien ! Le diadème souillé des Césars, mais purifié par les mains de Léon, couronne votre front auguste ; le globe de l'empire repose en votre forte main ; l'épée des combats du Seigneur, toujours victorieuse, est suspendue à votre baudrier; et l'onction impériale est venue s'unir à l'onction royale dont la main du Pontife avait déjà consacré votre bras puissant. Devenu la figure du Christ dans sa royauté temporelle, vous avez voulu qu'il régnât en vous et par vous. Il vous récompense maintenant de l'amour que vous avez eu pour lui, du zèle que vous avez montré pour sa gloire, du respect et de la confiance que vous avez témoignés à son Epouse. Pour une royauté de la terre, caduque et périssable, vous avez reçu une royauté immortelle, au sein de laquelle tant de millions d'âmes, arrachées par vous à l'idolâtrie, vous honorent comme l'instrument de leur salut.

Dans ces jours où nous célébrons le divin enfantement de la Reine des deux, vous lui présentez le temple gracieux et magnifique que vous élevâtes en son honneur, et qui fait encore sur la terre notre admiration. C'est dans ce saint lieu que vos pieuses mains placèrent les langes de son divin Fils ; en retour, l'Emmanuel a voulu que vos ossements sacrés y reposassent avec gloire, afin d'y recevoir les témoignages de la vénération des peuples. Glorieux héritier de la foi des trois Rois de l'Orient, présentez-nous à Celui qui daigna revêtir ces humbles tissus. Demandez pour nous une part de cette humilité avec laquelle vous aimiez à vous incliner devant la crèche, de cette pieuse joie que goûtait votre cœur dans les solennités que nous célébrons, de ce zèle ardent qui vous fit entreprendre tant de travaux pour la gloire du Fils de Dieu, de cette force qui ne vous abandonna jamais dans la recherche de son Royaume.

Puissant Empereur, qui fûtes autrefois l'arbitre de la famille européenne réunie tout entière sous votre sceptre, prenez en pitié cette société qui s'écroule aujourd'hui de toutes parts. Après mille ans, l'Empire que l'Eglise avait confié à vos mains est tombé : tel a été le châtiment de son infidélité envers l'Eglise qui l'avait fondé. Mais les nations sont restées, et s'agitent dans l'inquiétude. L'Eglise seule peut leur rendre la vie par la foi ; seule, elle est demeurée dépositaire des notions du droit public ; seule, elle peut régler le pouvoir, et consacrer l'obéissance. Faites que le jour luise bientôt, où la société rétablie sur ses bases cessera de demander aux révolutions l'ordre et la liberté. Protégez d'un amour spécial la France, le plus riche fleuron de votre splendide couronne. Montrez que vous êtes toujours son Roi et son Père.

Arrêtez les progrès des faux empires qui s'élèvent au Nord sur le schisme et l'hérésie, et ne permettez pas que les peuples du Saint Empire Romain deviennent à jamais leur proie.

Prière des Francs

Dieu Tout Puissant et Eternel, qui avez constitué le Royaume des Francs, pour être l'instrument de Vos Divines Volontés sur la terre, le glaive et le bouclier de Votre Sainte Eglise, nous Vous prions de montrer aux Français ce qu’ils doivent faire pour réaliser Votre Règne en ce monde, afin que l’ayant vu, ils se dévouent à l’accomplir à force de charité, de dévouement et de courage, nous Vous en supplions par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Litanies de Saint Charlemagne

Au début de l’année 1875, la Servante de Dieu Marie-Julie Jahenny a reçu de grandes lumières concernant Charlemagne, le grand et pieux Empereur. Elle annonce que l’Église va régulariser sa canonisation et le faire monter sur les Autels. En effet, le pieux Empereur, bien que canonisé notamment à Aix-la-Chapelle, n’a pas eu un procès d’information canonique et que la canonisation régulière va avoir lieu. Marie-Julie a reçu le texte d’une prière à réciter au grand Empereur, le 11 février 1875, car elle annonce qu’il est destiné à protéger spécialement notre France.

Saint Charlemagne, qui avez fait de la France l’Empire et le royaume de Jésus-Christ, vous qui avez donné la foi à la France... Vous serez notre grand défenseur, notre grand protecteur, vous qui avez consacré la France à Jésus-Christ dans ses jours de périls et de luttes, ayez pitié d’elle !

Saint Charlemagne, qui étiez un grand guerrier de la foi ... Faites que le Roi des Rois, le Dieu des Armées et de la France, ne nous oublie pas. Bientôt de grands miracles feront voir que vous êtes bien l’ami de Dieu. Aujourd’hui la foi est ébranlée, elle se flétrit, relevez la foi de la patrie française, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, qui avez rétabli la foi, qui avez donné aux Saints Pontifes.., ayez pitié du Souverain Pontife et de la France et des pauvres Français qui vous demandent la paix.

Ô Saint Charlemagne, ne soyez pas sourd à notre voix. Soyez comme Saint Martin de Tours, venez à notre aide et délivrez le Saint-Père. Il souffre et il gémit. Vous aimez le Saint-Père et tous les Papes, ayez pitié. Venez à son secours, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, si puissant en France, qui surpassiez tous les grands Chefs qui n’étaient pas chrétiens, qui avez détruit l’idolâtrie, qui avez toujours été conquérant, qui marchiez au devant de ces grands Chefs et les confondiez car le Dieu des Armées était avec vous, ayez pitié de la France !

Saint Charlemagne, qui faisiez partout fleurir la foi, qui portiez votre drapeau au milieu d’un peuple qui ne le connaissait pas, vous marchiez, la Croix sur la poitrine au milieu de tous ces Chefs et des grands qui ne connaissaient pas Jésus-Christ. Aujourd’hui la France est menacée de grands malheurs et sans le secours du Sacré-Cœur, nous tomberions comme des victimes pour le bourreau, ayez pitié de nous !

Saint Martin et vous, vous serez les grands défenseurs de la France avec les autres saints Rois et saintes Reines de France. Du haut du Ciel, priez pour notre délivrance !

Saint Charlemagne, vous qui avez parcouru tant de provinces, faisant bâtir des églises et des chapelles pour faire adorer le Dieu de clémence, vous qui ne craigniez rien pour faire le Signe de Croix sur votre front, faisant ainsi connaître que vous étiez chrétien et aimé de Dieu, ce qui était la cause que les grands se soumettaient à vous. Quelques-uns cependant faisaient résistance et vous invoquiez Dieu et vous les gagniez par votre foi...

Ô Saint Charlemagne, la France à grand besoin de renouveler sa foi, elle a besoin de ce drapeau blanc, la France est bien noire. C’est une fumée bien épaisse, montrez-lui la Croix que vous portiez sur votre cœur et le courage que vous aviez autrefois, vous exposant pour elle, à perdre la vie.

Ô Saint Charlemagne, vous aviez sur vos lèvres, ce mot "J’ai la foi gravée dans mon cœur". Ayez pitié de la France, de l’Église et des pasteurs de l’Église et des malheureux qui gémissent. Après avoir fait connaître ainsi la religion, vous avez élevé l’étendard de la foi, vous le faisiez porter par vos Officiers sur le champ de bataille. À ceux qui murmuraient, vous disiez : "Mes enfants, ne murmurez pas, j’ai la foi". Faisons-la fleurir, cette foi. Élevons des sanctuaires. Un jour, la France ne vous oubliera pas ; elle dira que c’est vous qui avez fait fleurir cette foi. Je suis chrétien, et il le faisait répéter à ses soldats. Son cœur était bon.

Saint Charlemagne a toujours été vainqueur et il combattra pour nous. Il sera vénéré un jour par tous. La France vous appelle, elle a besoin du bel arbre de la foi et de s’écrier aussi : "Je suis chrétienne" !

Elle a succombé, elle est bien délaissée de la part des hommes. Ayez pitié d’elle !

Saint Charlemagne, remerciait Dieu de sa victoire. Il a implanté la foi dans la France avec bien des peines, des veilles et des jeûnes. Ayez pitié du peuple français. Nous vous appelons, nous vous vénérons avec Saint Martin de Tours, mais bientôt la France vaincra !

Saint Charlemagne, ayez pitié de ceux qui ont perdu la foi. Nous espérons en vous. Faites germer cette belle pureté !


“Le Hamas a gonflé le nombre des morts !”

 

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“Le nombre des morts dans la bande de Gaza est nettement inférieur à celui qui a été communiqué par le Hamas et par l’Onu”. C’est ce qu’affirme ce jeudi le site Internet du journal italien Corriere della Sera qui précise que pas plus de 600 personnes ont trouvé la mort dans les bombardements, et non 1300, comme le prétend l’organisation terroriste. 

Le correspondant du journal, Lorenzo Cremonesi, a communiqué cette information après avoir visité l’hôpital Shifa de Gaza et s’être entretenu avec les familles des “victimes”. En outre, il a recueilli le témoignage d’un médecin de l’établissement qui a indiqué que le Hamas avait obligé le personnel soignant à “gonfler les chiffres pour les médias”. Il a ajouté que contrairement à ce qu’on laissait croire, les chambres n’étaient pas surchargées et qu’il restait des lits disponibles .

Le médecin a précisé que “la plupart des morts étaient des jeunes, entre 17 et 23 ans, recrutés par le Hamas qui les avaient envoyés se faire massacrer”. Autre indication du docteur, qui a tenu à garder l’anonymat pour ne pas faire l’objet de représailles : “Nous avons demandé aux dirigeants du Hamas pourquoi ils s’entêtaient à vouloir exagérer les chiffres. Il est curieux que des ONG, même occidentales, n’aient pas jugé nécessaire de vérifier les données qui leur étaient communiquées. Mais la vérité finira par sortir”.

Il a encore estimé : “Peut-être que ça se passera comme à Djénine, en 2002. Au début, on parlait de 1500 morts et finalement, il s’est avéré que seules 54 personnes avaient été tuées, dont 45 au moins avaient combattu dans la guérilla”.  

Le reporter italien, dont il faut saluer le courage, a encore affirmé qu’il suffisait de visiter les hôpitaux de la région pour comprendre que les chiffres ne pouvaient être exacts. Il a souligné que “beaucoup de lits étaient vides à l’hôpital européen de Rafiah ainsi qu’à l’hôpital Nasser de Khan Younès”.  

Par ailleurs, toujours selon le quotidien italien, des habitants de Gaza auraient supplié les hommes du Hamas de s’éloigner de leurs maisons en leur disant : “Allez-vous en, vous voulez que les Israéliens massacrent tout le monde ? Vous voulez que les bombes tuent nos enfants ? Prenez avec vous vos armes et vos missiles”.

Le reporter a souligné que les terroristes n’ont pas écouté les supplications des civils, se contentant de les traiter de “traîtres”, de “collabos au profit d’Israël”, “d’espions du Fatah” et de “peureux”. Et ils leur disaient encore : “Les soldats de la Guerre Sainte vous puniront, et finalement vous mourrez tous, comme nous”.

Le journal italien poursuit sa description : “Les hommes du Hamas, qui ont investi les maisons,  ont pris position dans les étages supérieurs en affirmant aux résidents : “Le combat contre l’ennemi sioniste nous conduira au paradis, vous ne voulez pas mourir ensemble?”

Les résidents de Gaza ont tenu également à rappeler au reporter que le Hamas avait transformé des hôpitaux, des jardins d’enfants, des écoles et des institutions de l’Onu en entrepôts d’armes ou en refuges pour les terroristes.

Le journaliste a raconté que les terroristes du Hamas avaient frappé tous ceux qui leur barraient la route pour sauver leur famille. “Les milices du Hamas provoquaient les Israéliens, et pour la plupart, il s’agissait de jeunes de 16-17 ans, armés de fusils.  Ils se savaient faibles et c’est pour cela qu’ils voulaient qu’on tire sur les maisons afin de pouvoir ensuite les accuser (les Israéliens) de crimes de guerre”.

Un Palestinien de 42 ans, qui vit dans le quartier d’Awa, a témoigné : “Tous les immeubles de Gaza, atteints par les bombes israéliennes dans divers quartiers, avaient sur leur toit des lance-roquettes ou servaient de poste d’observation au Hamas”.

En conclusion, le journaliste a indiqué qu’il avait eu beaucoup de difficultés à recueillir des témoignages au cours de son reportage à Gaza étant donné que le Hamas faisait régner la peur sur la population et lui dictait sa conduite en permanence.

D’après le site Ynet, après la publication de ces informations, Tsahal a effectué une nouvelle vérification et a indiqué que selon ses estimations, entre 1100 et 1200 Palestiniens ont été tués à Gaza pendant l’opération Plomb Durci. Parmi eux, a-t-il souligné, plus des deux tiers seraient des hommes du Hamas. Au départ, précise l’armée israélienne, on pensait que le nombre des habitants tués était plus important parce que beaucoup de terroristes s’étaient déplacés en civil en laissant leurs armes dans les maisons.

 


Tous Avec Roger Karoutchi, le 25 Janvier, au Bourget !

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Le Président du Groupe UMP au Conseil Régional d'Ile de France Secrétaire d'Etat: Monsieur Roger Karoutchi viendra dimanche 25 Janvier 2009 à la Mairie du Bourget à 13h30 présise, partager une Galette des Rois, en présence du Président de l'UMP 93, le Député/Maire du Raincy (ex-Ministre; ex-Vice Président de l'ADELMAD): Monsieur Eric Raoult et du Délégué UMP de la 2ème Circonscription de Seine Saint Denis et Conseiller Municipal de Villetaneuse: Monsieur Eric Raoult. Vous êtes bien sûr cordialement invités ! Pour plus d'informations, vous pouvez m'envoyer un mail à l'adresse suivante: [email protected] ou sur FACEBOOK sur le groupe que j'ai crée:"La 2ème Circonscription de Seine Saint Denis avec Roger Karoutchi !".

Bien cordialement,

Jean-Pierre Renard


Message de Monseigneur le Duc d'Anjou à l'occasion de la commémoraison du 216ème anniversaire de la mort de Sa Majesté le Roi Louis XVI


LouisXVI-Sacre 


Mon Cousin [M. le duc de Bauffremont],
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis.

Les années passent et ne se ressemblent pas. Certaines sont plus joyeuses que d'autres. Le monde change mais certaines fidélités demeurent, telles que celle qui nous réunit pour le 216ème anniversaire de la mort du Roi Louis XVI.
Dans l’époque de crise que nous vivons, où beaucoup de fausses certitudes d’hier sont en train d’être remises en cause, quel beau symbole de voir que nous savons encore nous retrouver autour de valeurs. En effet, au-delà de la personnalité si attachante de Louis XVI, notre premier devoir est un devoir de mémoire et de fidélité aux valeurs et aux principes incarnés par la royauté française. Telle est aussi la Mission que se donnent toutes les associations, groupes et organismes qui, comme l’Institut de la Maison de Bourbon se sont voués à cet objectif et que je tiens à remercier pour leur inlassable activité.
Louis XVI par son sacrifice, mais aussi par sa vie qu’il a essayé de consacrer totalement au bonheur de son peuple reste pour nous tous un exemple. La lecture de son testament à la fois spirituel et politique doit toujours nous servir de méditation.
Rappelons nous ses ultimes paroles, invitation à la bienveillance et au pardon. Par delà la douleur et la solitude qui furent les compagnes de ses derniers jours, il nous a fermement invités, comme son fils à qui il s’adressait, à «oublier toute haine et tout ressentiment ». Nous devons méditer ses paroles empreintes de respect humain et de tolérance. Dans le monde si dur et souvent si plein de pessimisme dans lequel nous vivons, ce message nous éclaire et nous renforce.
Il doit nous encourager à conserver les repères que nous ont laissés nos aïeux, repères qui deviennent si importants au moment où le monde semble en manquer. Notre chance n’est elle pas de posséder une tradition vieille de mille cinq cents ans sur laquelle notre pays est construit ? Tradition qui s’incarne dans une famille dont j’assume actuellement les devoirs.
Aucun de nous ne sait ce que sera demain, mais nous savons, en revanche, tous que cet avenir sera ce que nous en ferons, sans place à la fatalité. Il est ce que notre volonté voudra qu’il soit. Tel était bien aussi le message de Louis XVI qui, en dernier ressort, s’en est remis à la France dont il souhaitait qu’elle retrouve le sens de ses valeurs et de sa tradition.
En ce début d’année, la Princesse Marie Marguerite, notre fille la Princesse Eugénie, et moi-même, nous vous assurons de tous nos souhaits pour notre Pays, pour vos familles et pour tous les Français éprouvés en grand nombre par les temps instables que nous traversons.
Que tous les saints de France, que saint Louis, continuent à protéger la France afin qu’elle demeure la grande et puissante nation édifiée par la sagesse et la patience des Capétiens.

Louis de Bourbon
Duc d’Anjou
18 janvier 2009


Suite au retrait de notre candidate préfèrée, de la course aux primaires au sujet de l'investiture UMP aux Régionales en Ile de France. J'ai pris la décision de changer le nom du groupe SUR FACEBOOK:"La Seine Saint Denis avec Lynda Asmani", il s'appellera désormais:"Les Amis de Lynda Asmani". Il ne sera pas uniquement destiné à la Seine Saint Denis, mais à tous ceux qui aiment notre amie et candidate préfèrée ! En politique, nombreux sont ceux qui comptent à avoir leur propre cercle d'amis.

Jean-Pierre Renard


 

Vive la méritocratie au sein de l'UMP !

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Mes chers amis,

Vous le savez, c’est dans cet esprit que j’ai souhaité être candidate aux primaires UMP en île de France…
Pour porter un autre message, montrer qu’une autre voie était possible pour tous ceux qui avaient des convictions et qui avaient pris un jour une carte politique…

Le système étant ainsi fait, l’élection se déroulera donc seulement sur un tour de scrutin…ce qui élimine d’emblée toute autre forme de candidature indépendante du système ainsi que sa portée et son audition…

C’est pourquoi devant la difficulté de rassembler les parrainages requis dans moins de 8 jours pour participer à la course finale, et aussi devant une campagne de calomnie qui n’honore pas notre mouvement entre deux ministres, j’ai décidé de prendre mes responsabilités d’élue de terrain.

En effet, d’abord militante dans l’âme, je suis aujourd’hui Conseillère de Paris et c’est la méritocratie que j’ai mis au cœur de mon engagement dans cette aventure et non les caprices d’enfants gâtés de la politique. C’est aussi le respect pour le travail et la constance des efforts fournis qui font que j’ai plus de respect pour certaines personnes que d’autres.

Alors que la première Région de France et d’Europe est abandonnée ou seulement gérée par un clan, je ne voudrais pas que les « états d’âmes » de ceux qui rencontrent pour la première fois de leur vie une difficulté au sein de notre famille politique, puisse discréditer le seul à incarner vraiment l’opposition face à la démagogie de la gauche plurielle…

Je tiens à remercier chaleureusement toutes celles et ceux de mes amis, élus, militants qui m’ont spontanément apporté leur soutien lors de ses primaires et leur dire que le combat continue.

Je souhaite leur dire que les valeurs que je porte, j’aimerais qu’elles soient vraiment audibles au sein de l’UMP et c’est pourquoi je fais confiance à Roger KAROUTCHI qui est le leader de l’opposition et qui est confronté quotidiennement à la réalité des problèmes des Franciliens.

Je lui apporte mon entier soutien et me mets à sa disposition pour porter un autre message afin que ces primaires ne soient pas une mascarade, un concours de beauté ou de lâcheté…ou pire…de petits arrangements entre amis.

J’ai trop de respect pour les adhérents pour imaginer un seul instant que ces primaires puissent être remises en question et je fais confiance à Nicolas Sarkozy qui a été le premier à vouloir que la démocratie s’exprime, pour être le garant du bon déroulement du débat interne.

Je vous appelle tous à soutenir non seulement le processus de désignation interne par un vote de tous les adhérents, mais encore d’exiger que ce vote soit en version « papier » et pas « électronique », de sorte qu’il n’y ait aucune contestation possible.

Enfin, si comme moi, vous pensez que la politique ne doit pas seulement être un plan de carrière personnelle et un itinéraire facile pour énarques et protégés, alors je vous demande de me faire confiance en soutenant la candidature de Roger Karoutchi.


Bien fidèlement,


Lynda ASMANI
Conseillère Exécutive de l’UMP
Conseillère de Paris

Confidentiel du JDD

Asmani jette l'éponge !

La conseillère de Paris Lynda Asmani retire sa candidature à l'investiture UMP aux régionales de 2010. Elle se dit « écoeurée par le ralliement de Rachida Dati à Valérie Pécresse », cette semaine, et « découragée par toute cette mascarade ». Elle se met « à la disposition » de Roger Karoutchi.


Soirée Obama - 20 janvier à 17h face UMP 70 rue La Boétie Paris 8ème  Proposée par les Jeunes Populaires, avec les interventions de porte paroles UMP, de Benjamin Lancar, Président du mouvement des Jeunes Populaires et de Dogad Dogoui, Conseiller Exécutif UMP, Fondateur du Forum Africagora des entrepreneurs et Président du Cercle de la Diversité Républicaine (CDR), mouvement associé à l'UMP.
 
Au cours de cette soirée, Dogad Dogoui lancera un appel à l'ouverture des partis politiques à la diversité culturelle et sociale de notre pays, suivant en cela l'invitation faite le 17 décembre dernier par le Président de la République aux partis politiques à s'ouvrir à la diversité. Le CDR prépare à l'attention de l'UMP et des partis associés à la Majorité Présidentielle (Parti Radical, Nouveau Centre, Forum des Républicains Sociaux, Gauche Moderne) un projet de PACTE pour la Promotion de la Diversité en politique (formation, information, détection, promotion, élection) pour assurer le renouvellement des instances et des élus : femmes, jeunes, "minorités visibles".
 
Venez nombreux assister collectivement à la retransmission de l'investiture de Barack Obama et échanger autour de la politique diversité de l'UMP et du Président de la République.
 
Entrez dans le cercle pour promouvoir la diversité républicaine.
La France doit changer. La France va changer. Changeons-la ensemble.
 
Le CDR est une association ouverte à tout citoyen partageant ses engagements et ses valeurs pour une société en mouvement : diversité culturelle, sociale et politique, égalité réelle des chances, travail et mérite, solidarités actives.
 

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France: l'Observatoire du patrimoine religieux veut sauver les églises rurales




En 2006, l'Observatoire du patrimoine religieux a vu le jour, sous l'impulsion de Béatrice De Andia, historienne des religions comparées et écrivaine. L'OPR a pour objectifs de recenser les édifices cultuels français de toute confession et d'alerter le public sur le sort des 4.000 églises rurales en péril. Et ce n'est pas le «coup de tête» d'une passionnée de belle architecture... L'association effectue un véritable travail de classification des édifices cultuels, grâce à la participation des internautes. Là où l'État ne répertoriait jusqu'alors que 14.000 édifices cultuels, ils sont déjà plus de 35.000 recensés par l'OPR sur les 100.000 que posséderait la France.

Le site de l'OPR permet d'ores et déjà aux internautes d'aider à sauvegarder le lieu de culte qu'ils aiment, et en cas de menace sur leur clocher de donner immédiatement l'alerte... Ce travail titanesque de recensement mené par l'OPR n'est pas sans rappeler l'inventaire général entrepris, en son temps, par André Malraux. Il reçoit le soutien de Philippe Richet, vice-président du Sénat. Pour Religioscope, Béatrice De Andia revient sur son parcours atypique, ses motivations et le combat qu'elle mène pour sauver le patrimoine cultuel français.

Béatrice De Andia (photographie: © Céline Schmink).



Religioscope - Béatrice De Andia, pouvez-vous nous parler de votre parcourset de cette passion qui vous anime, celle des religions?

Béatrice De Andia - Oui. C'est une longue histoire. J'ai effectué quatre doctorats et demi! Je viens d'une grande famille présente en France, en Espagne et en Amérique du Sud. Mon père, avocat international, regrettait de ne pas avoir eu de fils, il avait donc décidé que c'était moi qui devais prendre sa relève en étant «avocat» à mon tour. Il avait décidé que je serais son «fils»! J'ai donc fait: droit, sciences politiques, puis histoire de l'art. Il voulait que j'aie véritablement deux cultures, une française et une hispanique. Finalement, j'ai eu beaucoup plus que cela. J'ai étudié durant 35 ans...

Puis, comme le droit n'était pas ma passion, je suis partie toute seule parcourir le monde. J'ai visité 153 pays et fait 7 fois le tour de la Terre. C'était avant les hippies, les chaînes d'hôtel et Internet! Je voguais de pays en pays avec mon sac à dos et mes lettres d'introduction. Ainsi, je dormais parfois dans des palais, parfois à la belle étoile... En 1972, me voici revenue en France où j'intègre l'association de défense du patrimoine VMF «Vieilles Maisons Françaises» en tant que déléguée pour la France, ce qui signifie que je couvrais 100 départements. J'ai dirigé, ensuite, la revue des VMF. Parallèlement, j'enseignais à la Sorbonne, section Patrimoine. En 1977, Jacques Chirac m'a appelée à la Ville de Paris où j'ai fondé l'Action artistique (l'Action artistique a pour mission d'animer les différents quartiers de la capitale et de faire découvrir les monuments, les personnages et l'Histoire de Paris aux habitants, grâce à de nombreuses expositions thématiques). J'y suis restée pendant 30 ans, jusqu'en 2007. J'étais chargée des 20 mairies. Une belle aventure. J'ai organisé 450 expositions et fait publier 260 livres sur le Paris historique.

En février 2007, j'ai quitté la Mairie de Paris, car j'avais déjà les locaux pour fonder l'Observatoire du patrimoine religieux. Ma réflexion a été la suivante: je me suis dit que le patrimoine cultuel français était le plus beau, mais aussi le plus en danger et que, tant que j'étais vivante, j'allais le défendre et monter un réseau solide et jeune qui prendrait la relève.

Religioscope - Comment réagit l'Église catholique face à votre initiative?

Béatrice De Andia - Les relations sont tendues bien sûr! Les portes sont fermées. Certains de nos adhérents catholiques s'affrontent directement aux évêques... Vous savez c'est le sujet tabou côté État comme côté Église. L'Église catholique française n'a plus assez de prêtres, plus assez de fidèles non plus. et procède par «doyennés». Les paroisses, comme on les appelle, sont actuellement 9.000. Je ne veux pas compter en «paroissse» mais véritablement en clochers!

L'État était contre moi dès le début... Il n'a pas suffisamment d'argent pour restaurer le patrimoine nationalisé... Les lois confirment cet état d'esprit en 2004 puis encore en 2005... Les églises sont vraiment le patrimoine de l'État qui, lui, préfère en ignorer le nombre réel, se contentant d'inscrire 14.300 églises au patrimoine protégé... Sur 100.000 ou plus, c'est peu. Cela représente à peine 14% de notre patrimoine cultuel! Donc, 86% de ce patrimoine n'est ni classé, ni inscrit, et ce pourcentage l'Etat ne veut pas s'en occuper! D'ailleurs, Christine Albanel, qui faisait partie des membres fondateurs de l'OPR, se désengage depuis qu'elle est devenue ministre de la Culture. Quant à Jean-Jacques Aillagon, son prédécesseur, président du domaine national de Versailles, il voudrait transférer les titres de propriété des monuments nationaux et cultuels (dont les cathédrales) aux régions. Bien sûr, elles n'ont pas les moyens et refusent...

Pour le site j'ai raisonné concret: nous n'avons pas d'argent pour entretenir ces 100000 clochers, ni même pour sauver ceux que certains maires menacent déjà de détruire, il nous faut alors protéger ce qu'on aime en le faisant connaître! Cela paraît étrange pourtant cela fonctionne.

Nous comptons 700 membres en seulement 18 mois d'existence et bénéficions de l'intérêt des personnes les plus éclairées de France sur le problème du patrimoine cultuel, par ailleurs, nous regroupons toutes les religions. Parmi ces membres, Claude Baty, président du Conseil de la Fédération protestante de France, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Jean Kahn, président de la Conistoire centrale israélite de France, mais aussi le cardinal Paul Poupard.

"L'intérieur de l'église de Lumbres est une vraie petite cathédrale", commente Béatrice De Andia. Mais l'évêché voudrait détruire cette église, qui a inspiré Bernanos (© OPR).



Religioscope - Le site internet, très visité est un allié puissant?

Béatrice De Andia - Oui, car nous pesons de plus en plus lourd dans la balance, désormais plus personne ne peut nous ignorer. J'ai trouvé, aux débuts de l'OPR, un allié de taille en la presse également! Car la presse n'a vu ni le manque d'hommes, ni le manque d'argent, elle a vu que nous nous intéressions au sacré dans un monde de plus en plus enclin au spirituel. Elle a posé une interrogation aux Français: allez-vous laisser votre patrimoine cultuel être démoli par des maires ou par l'usure du temps, ce qui au final revient au même? En 2007, la nouvelle a été lancée comme une bombe: des maires commençaient à détruire leur église! Une abomination! Même les non-croyants étaient profondément choqués. En France, même si on est athée, on a une proximité à la culture chrétienne, et ce par tradition. Nous avons mobilisé les médias. Monsieur Jean-Pierre Pernod, présentateur du JT sur la Une, après avoir eu connaissance de notre action, a décidé de présenter chaque jour, durant la semaine sainte, une église en mauvais état...

Cela a eu un impact sur l'opinion publique. Voir des églises par terre! Les catholiques ont, d'un seul coup, découvert que même non-pratiquants, ils pouvaient faire ici un geste pour Dieu. Le but du site est bien de recenser les édifices, d'informer les gens, d'alerter en cas d'édifice en péril, de favoriser la synergie nationale. Le site soutient une base de données gigantesque à l'intérêt primordial pour notre action. Tout le monde peut participer à l'inventaire grâce au site. Toute personne, qui a eu un coup de cœur sur un édifice cultuel toujours utilisé ou pas, peut le faire répertorier. Dans 5 ans notre objectif sera atteint puisque nous aurons recensé nos 100.000 édifices. Il y a des tas d'églises à Paris qui ne sont pas protégées, dont le Sacré Cœur!

Religioscope - Quelles ont été les premières retombées favorables de l'action de l'OPR?

Béatrice De Andia - Premièrement, il n'y a plus un seul maire qui, à l'heure actuelle, ose proposer la destruction de son église. Il aurait immédiatement les journalistes français, anglais et américains sur le dos! Imaginez: «En France, on détruit les églises!». On ne voit plus dans les villages les habitants se scinder en «clans», pour ou contre la destruction. Pourquoi? Parce que partout où les destructions ont été votées, les maires repoussent sans cesse la démolition. Ils ont peur des médias et ne sont plus très crédibles. De plus tous les maires qui étaient pour la destruction, ont été destitués aux élections suivantes! Je pense qu'il n'y aura plus maintenant de destructions volontaires de lieux de culte, mais, hélas, certains maires vont laisser le temps faire le «sale boulot» à leur place... Ce qui revient au même... Il faut tout de même savoir que la destruction d'un clocher coûte la modique somme de 300.000 euros aux municipalités. À ce tarif, autant restaurer!

Deuxièmement, suite à notre action, l'Église catholique a dû mettre en place une commission nommée «De l'usage des bâtiments sacrés» et a été forcée de s'intéresser, enfin, à ce qui est surtout son problème! Cette commission a été créée l'an passé à la Conférence des Évêques de France à Lourdes. Nous demandons maintenant que, cette commission éphémère, devienne pérenne, sinon cela ne sert à rien.

Troisièmement, pendant que l'on œuvrait sur les deux premiers points, notre site était commandé. Nous avons mis un an à le construire et l'enrichissons continuellement. Il est de plus en plus consulté par les amoureux du patrimoine cultuel français qui remplissent les fiches et effectuent un véritable travail d'enquêteur. Ils notent tout ce qu'ils trouvent sur leur église (son nom exact, son vocable, ses dimensions, sa qualification: abbatiale, chapelle, oratoire) et identifient ses points remarquables (clocher, orgue, nef, etc.). Lorsque nous aurons répertorié toutes les églises de France, nous pourrons, alors, croiser les informations et faire des statistiques sur les particularités du patrimoine cultuel français. Et notre travail constituera une base de données immense et unique.

© Céline Schmink



Religioscope - C'est le poids de l'histoire qui va sauver ces édifices?

Béatrice De Andia - Oui, en partie. Chaque lieu sera classé selon sa catégorie architecturale (classique, roman, gothique). Les photographies des édifices sont très importantes. La photo est, pour nous, un indicateur d'usure. Nous allons pouvoir dire que la France dispose de 100.000 églises, photographies et liste à l'appui. L'État et l'Église pourront bien continuer de prétendre que nous n'avons que 45.000 lieux de cultes. Chacun sera face à sa responsabilité.

Un petit exemple qui va vous faire sourire: la Sainte Chapelle, à Paris, ce joyau, que les touristes de tout pays se pressent de visiter, n'est pas répertorié, car il fait partie d'une «paroisse». C'est ridicule de s'en tenir au mot «paroisse» pour classer des monuments.

Religioscope - À part les internautes, l'OPR a des bénévoles?

Béatrice De Andia - Oui, tout à fait, surtout des jeunes, à l'instar d'Etienne De Couville, qui a travaillé durant un mois cet été, en Seine Maritime avec sa voiture et son appareil photo. Avant de partir il a effectué un recensement sommaire sur Internet des différents lieux de culte de la région liés aux différentes confessions puis s'est rendu sur place, il a noté toutes les informations sur ces églises rurales et les a photographiées. En 5 semaines, il a recensé, à lui seul, 200 édifices sur les 2.000 qui existent.

Religioscope - Vous-même, vous rendez vous sur le terrain?

Béatrice De Andia - Oui. Ainsi, j'ai découvert qu'à Paris il y avait 7.500 églises et que des églises capitales n'étaient même pas protégées. Grâce à l'OPR, 50 de ces églises vont enfin être protégées. Puis il y a les églises que l'on ne voit pas, qui sont en fond de cour. Dans le 10ème arrondissement de Paris, il y a St Joseph Artisan, rue Lafayette, un bel exemple de ces églises «invisibles»... Ensuite l'Église dit que les gens ne pratiquent pas, mais, parfois, on ne sait même pas que des églises existent!

Religioscope - Vous avez fait appel à la société Dassault, celle-ci évoque davantage les chars de combat?

Béatrice De Andia - Oui. J'ai souhaité établir un partenariat avec Dassault pour sensibiliser les jeunes. Dassault développe des logiciels 3D qui permettent de construire des églises et des bâtiments religieux. Un moyen de sensibiliser la jeunesse à notre patrimoine cultuel, car, s'ils apprennent à l'aimer, ils le protégeront forcément un jour. Ils pourront déposer l'édifice qu'ils ont reconstitué sur une carte de France virtuelle allouée par Microsoft. Un concours de création d'églises en 3D va être organisé, concours de modélisation d'édifices cultuels. Si les enfants sont avec nous, nous aurons également les parents. Le fait d'associer les églises du passé à un outil du futur est extrêmement positif pour l'avenir des bâtiments cultuels. C'est une façon de «dépoussiérer» les églises. L'équipe, qui développe notre logiciel, est celle qui a travaillé sur le plus grand accélérateur de particules au monde et a conçu le stade de Pékin. Nos jeunes vont être formés gratuitement lors de stages à des logiciels type Catia. Ils vont étudier les éléments architecturaux, la modélisation. Leurs contributions seront publiées sur notre site. Dassault souhaite susciter des vocations aux métiers techniques, et nous, initier les gens au patrimoine religieux. La formation sera assez technique puisque les enfants vont être formés avec des outils dédiés comme le glossaire en 3D de l'architecture religieuse. Ils pourront constituer des vues écorchées de différents bâtiments cultuels.

Religioscope - Quels sont les plus beaux succès de l'OPR?

Béatrice De Andia - Il y a un an et demi, de nombreuses églises (on les estimait alors à 4.000) étaient menacées de démolition. Désormais, c'est très rare, comme je le disais précédemment. Mais il y a encore des impondérables. À Lumbres, dans le Pas De Calais, un homme, Francis Dellerie, se bat avec les habitants pour sauver l'église Saint-Sulpice, qui a inspiré Bernanos. Cette église relève de l'autorité de l'évêché qui veut la démolir. Si la toiture avait été refaite il y a 20 ans nous n'en serions pas là. Des Suisses sont même prêts à donner le ciment, c'est dire... On progresse, le maire qui avait ordonné la démolition n'est plus maire actuellement. L'association de protection de l'église a fait établir un devis de restauration, celui-ci est inférieur de 50% à celui du maire! Par ailleurs, cette église a été construite par Charles Alexandre Grigny, véritable héritier des maçons du Moyen-Age, architecte diocésain qui a construit, entre autres, la cathédrale de Valenciennes. Quand ils ont démonté les vitraux pour démolir l'église, Francis Dellerie a menacé de se pendre au clocher! Imaginez! Il s'est levé tous les jours à 4h du matin pour être devant l'église et la défendre des bulldozers! C'est un édifice qui ne présente pourtant aucune dangerosité. L'intérieur est une vraie petite cathédrale. L'évêché disait qu'il fallait 2 millions et demi d'euros pour la restaurer et notre devis est de 500.000 euros et le collectif de Lumbres en a déjà 150.000. Mais les cas comme celui-ci il y en a des dizaines en France...

L'église de Lumbres (© OPR).



L'église d'Arc-sur-Tille (Côte d'Or) a aussi été sauvée. Les proconservateurs ont gagné le combat. Le maire voulait raser l'église pour y faire un parking. Les associations sur place ouvrent les chantiers. Nous nous situons toujours en amont de tout cela, effectuant un travail de soutien et de conseil juridique.

L'église d'Arc-sur-Tille: le maire voulait raser l'église pour la remplacer par un parking (© OPR).



Religioscope - Quelles pourraient être les alternatives pour restaurer de tels lieux?

Béatrice De Andia - La mise en place de concerts payants par exemple, de visites ou d'activités en accord avec le caractère sacré des lieux. Cinq belles églises ont été démolies depuis 2003, «faute de moyens». Les autres cas sont en suspens. L'église des Riceys (Aube) est aussi menacée, car «trop dangereuse», sur sa photographie on ne voit pourtant que quelques carreaux cassés. Il y a cette volonté de l'Église et de l'État de rayer des lieux cultuels historiques de la carte. Partout on joue la carte du «pourrissement», c'est la faute au temps...

62 églises sont dans une situation d'urgence. Pour les sauver, il nous faut tous les noms des églises et leurs emplacements pour dresser le bilan. Cela ne saute pas aux yeux de l'Église catholique qui voudrait se débarrasser des factures salées... Le but de l'OPR n'est pas de mobiliser des fonds, mais l'opinion publique. Pour les chrétiens, c'est également important que chacun mette sa petite pierre à l'édifice en répertoriant son église et sa chapelle sur le site.

Religioscope - Votre action a-t-elle un impact sur la pratique religieuse en zone rurale?

© Céline Schmink

Béatrice De Andia - Oui et non. Disons qu'elle contribue à mobiliser des gens autour d'une église. Si une église est restaurée, elle recevra plus de visiteurs. Sur la durée, c'est difficile de juger. Nous n'avons aucune intention d'évangéliser ou de forcer les gens à fréquenter l'église. Nous travaillons à la gloire de Dieu, mais bien sûr nous ne pouvons pas être agressifs. En France, beaucoup de catholiques sont attachés au patrimoine religieux sans être pratiquants. Croyez-moi, prendre son appareil photo et aller enquêter sur son église, ou sur une petite église rurale délabrée que l'on vient de découvrir, cela s'assimile à un geste pour Dieu. Nous sommes fiers que Dieu ait autant de maisons et que toutes ces personnes qui collaborent, en remplissant des fiches sur notre site, fassent, en fait, un pas vers Dieu. Pour certains, cela constitue aussi une «initiation» à la religion! Nous sommes à un tournant de l'histoire de la pratique religieuse. Pour cela l'homme n'est pas prêt à laisser disparaître ce qui constitue à la fois un patrimoine matériel et spirituel! De plus, le patrimoine français est une cause «à la mode» depuis 80 ans maintenant et cela n'est pas près de changer. Protéger une église c'est déjà œuvrer pour l'Église. Je ne suis pas une visionnaire, mais je vois des gens mobilisés autour des églises.

Par ailleurs, l'OPR concerne tous les lieux de culte, quelle que soit la religion à laquelle ils se réfèrent. Les temples, les mosquées, les synagogues font partie de notre patrimoine cultuel varié. L'OPR est très ouvert d'esprit et ouvert à toutes les religions. Ma passion, c'est les religions comparées et je pense que cela a influencé la création de l'OPR. Je suis fascinée par toutes les religions même si je suis chrétienne catholique. La quête de Dieu est présente partout. Chaque être, qui cherche Dieu ou qui approche une église, fait une démarche parallèle à la nôtre.

Propos recueillis par Céline Schmink