13 octobre 2008
Domenech, une valeur en hausse !
Parti à Constanta avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête, Raymond Domenech est revenu à Clairefontaine conforté. Grâce à la réaction de ses joueurs qui, au passage, ne l'ont pas lâché, le sélectionneur de l'équipe de France va continuer l'aventure. Le contraire serait surprenant.
Un destin de sélectionneur national se joue à peu de choses. A de petits détails, comme une frappe splendide de Yoann Gourcuff. Sans le coup de génie du Bordelais, Raymond Domenech serait aujourd'hui dans ses petits souliers. A cause d'une entame de match catastrophique et de la passivité de sa défense, la France aurait sans doute perdu en Roumanie et le patron des Bleus n'y aurait pas survécu. Certes, Raymond Domenech sera fixé sur son sort le 15 octobre lors du Conseil Fédéral. Mais, sauf match cataclysmique face à la Tunisie, l'ancien Lyonnais sera toujours aux commandes de l'équipe de France le mois prochain face à l'Uruguay.
Certes, les Tricolores ne comptent que quatre points après trois rencontres. Jean-Pierre Escalettes et la Fédération Française de Football en voulaient cinq semble-t-il. Mais la comptabilité ne résiste pas aux faits et à la dernière heure de jeu réalisée par les Tricolores, samedi soir à Constanta. Menés 2-0, Thierry Henry et ses coéquipiers auraient pu baisser les bras, laisser filer en se disant que les jours à venir seraient plus heureux. Il n'en a rien été. Les mots et les soutiens parus dans les journaux ont été suivis de faits. Raymond Domenech peut être satisfait de voir que son équipe ne l'a pas lâché.
"On a joué pour lui, on a joué pour nous, on a joué pour le football français. Il y a un acharnement vis-à-vis du coach qui n'est pas facile à gérer pour nous. Quand on doit préparer un match comme ça... Tu essaies de faire abstraction de tout ça. A un moment ça devient pesant, a reconnu Thierry Henry. Les gens oublient que le coach est un être humain, qu'il a une famille, des amis. Je pense que personne n'aurait aimé ça. On a joué pour lui, c'est sûr. Le coach étant le patron de cette équipe, en voyant ce qui lui arrive, ce n'est pas évident à accepter." Soutenu par le plus capé des joueurs en activité (106 sélections), le sélectionneur l'est également par Jean-Alain Boumsong, qui a vécu une difficile soirée en Roumanie.
Le Domenech nouveau est-il arrivé ?
Le défenseur central de l'Olympique Lyonnais, appelé à la rescousse dans la semaine et finalement titularisé samedi, a apprécié le travail de Raymond Domenech et surtout son intervention à la pause. Le sélectionneur n'a pas perdu les pédales et a su redonner confiance aux Bleus. "A la mi-temps, ses mots ont été d'une grande justesse et son message est passé. Il a juste fait le constat de nos manques, noté que nous avions perdu presque tous nos duels, mais il a été optimiste, est resté sur les points positifs. Ça exalte le courage et la bravoure nécessaires aux meilleurs résultats. Et toute la semaine, il s'est attelé à travailler pour ce match sans mettre en avant sa situation délicate."
Discret devant les médias, puisqu'il n'est apparu qu'à une reprise avant Roumanie - France, Raymond Domenech l'a donc été avec les joueurs. Finalement, le Domenech nouveau, plus discret et à la communication lissée, ce Domenech que la FFF réclamait depuis le 3 juillet, jour de sa reconduction, est peut-être enfin arrivé. On voit donc mal le Conseil Fédéral le laisser sur le bord de la route. Les Bleus ne le comprendraient pas. "Sur un match comme celui-là, vraiment, il y a quelque chose qui s'est créé, assure Boumsong. Décharger l'entraîneur ne serait pas favorable. Pour moi, il a les compétences pour diriger cette équipe."
S'il ne le dit pas ouvertement, Jean-Pierre Escalettes semble globalement sur la même longueur d'ondes que Jean-Alain Boumsong. Tout comme le vice-président de la FFF Noël Le Graët : "Je ne sais pas ce que va décider le Conseil Fédéral, s'il sera conservé à l'unanimité. Mais en tout cas Raymond Domenech a eu bien du mérite avec tout ce qui s'est passé cette semaine." A coup sûr, le sélectionneur des Bleus sera confirmé mercredi. Reste à savoir si le Conseil Fédéral lui confiera les clés jusqu'à la fin de la campagne de qualification.
Source: Eurosport - Maxime DUPUIS
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