C'était la première fois depuis 10 ans qu'un chef d'Etat français venait en Autriche. Les relations franco-autrichiennes ont traversé des moments difficiles entre 2000 et 2006 en raison de la participation du Parti libéral d'Autriche (FPO) du dirigeant d'extrême-droite Jorg Haïder à une coalition gouvernementale conduite par les conservateurs (OVP), contre laquelle la France avait alors pris la tête d'un mouvement de boycottage. L'arrivée au pouvoir, en coalition avec l'OVP, des sociaux-démocrates (SPO) d'Alfred Gusenbauer a changé la donne.

"Je suis venu en Autriche pour dire à nos amis autrichiens que durant la présidence française nous avons besoin d'eux", a dit Nicolas Sarkozy. "L'Autriche a un rôle central et pas simplement géographique mais aussi politique à jouer dans cette nouvelle Europe à 27. (...) J'ai parfaitement conscience que tout au long de ces dernières années il y a eu des malentendus et des difficultés entre nos deux pays. Eh bien cette page, nous avons décidé de définitivement la tourner."

Nucléaire

Nicolas Sarkozy et Alfred Gusenbauer ont fait état de leur volonté de coopérer sur plusieurs dossiers qui seront au coeur de la présidence française de l'Union européenne - le "paquet énergie-climat", la lutte contre l'immigration clandestine, la future directive européenne sur la fiscalité pour les transports routiers, etc.

La France et l'Autriche prendront des initiatives communes, notamment pour veiller à ce que l'industrie européenne jouisse de conditions de concurrence équitables par rapport au reste du monde et ne soit pas pénalisée par le renforcement de la lutte contre le réchauffement climatique, a dit le chancelier. Nicolas Sarkozy et Alfred Gusenbauer se sont accordés sur la nécessité de discuter au niveau européen des moyens de lutter contre la spéculation sur les marchés pétroliers. Le président français et le chancelier autrichien - dont le pays accueille avec la Suisse le championnat d'Europe de football - ont par ailleurs annoncé leur intention de prendre des initiatives communes dans le domaine du sport.

Mais ils n'ont pas non plus caché que des divergences subsistaient entre la France et l'Autriche, notamment en matière de choix énergétiques - l'Autriche a renoncé à l'énergie nucléaire que Nicolas Sarkozy ne cesse au contraire de vanter.