Israël: la classe politique commence à évoquer une démission d'Olmert
08 mai 2008
Gali Tibbon AFP/Pool ¦ Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le 4 mai 2008 à Jérusalem
La classe politique israélienne commençait mardi à se préparer à une possible démission ou suspension du Premier ministre Ehud Olmert, impliqué dans une nouvelle "affaire" sur laquelle enquête la police.
L'atmosphère d'incertitude est entretenue par le maintien pour la cinquième journée consécutive d'un black-out sur les soupçons pesant sur Ehud Olmert qui a été interrogé vendredi pendant une heure et demie par les enquêteurs.
Accentuant la pression sur le Premier ministre, le chef du parti travailliste et ministre de la Défense, Ehud Barak, a affirmé que son parti, principal allié de M. Olmert au sein de la coalition au pouvoir, devait être en ordre de bataille pour d'éventuelles élections anticipées.
"Le parti travailliste aspire à devenir le premier parti en Israël et doit tenir compte du fait que, dans notre situation politique actuelle, des élections anticipées peuvent arriver subitement et qu'il faut s'y préparer", a-t-dit à la radio publique.
M. Barak a toutefois exprimé l'espoir que "les soupçons pesant sur le Premier ministre s'avèreront sans fondements".
Plusieurs journaux ont fait appel auprès d'un tribunal de Jérusalem pour obtenir la levée totale ou partielle de ce black-out.
A la suite de cette démarche, le tribunal s'est borné à permettre de révéler qu'un "ressortissant étranger" avait été interrogé comme témoin, mais sans préciser son identité.
Un autre tribunal à Tel-Aviv a pour sa part décidé que le black-out sur le reste du dossier serait maintenu jusqu'au 11 mai.
"Nous tenons compte du droit à l'information, mais il faut aussi prendre en considération les besoins de l'enquête", avait affirmé auparavant le chef de la police Dudy Cohen.
"Les enquêtes menées ces dernières années prouvent que personne et ce, quelque soit sa fonction, n'est au-dessus de la loi", avait ajouté M. Cohen.
La radio publique a annoncé que l'ex-directrice du cabinet de M. Olmert, Shoula Zaken, assignée à domicile depuis une semaine, avait été interrogée pour la quatrième fois mardi matin.
Le quotidien Yédiot Aharonot avait indiqué vendredi que M. Olmert était apparemment soupçonné d'avoir reçu d'importantes sommes d'argent d'un homme d'affaires américain, semble-t-il pour financer certaines de ses campagnes électorales.
D'ores et déjà, des manoeuvres en coulisse se multiplient.
Les journaux ont ainsi indiqué que le parti ultra-orthodoxe Shass (12 députés sur 120), membre de la coalition, aurait fait savoir qu'il était prêt à rester dans un gouvernement dirigé la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, la mieux placée selon les médias pour succéder à M. Olmert. En cas de suspension temporaire du Premier ministre, c'est Mme Livni qui assurerait l'intérim.
Le quotidien Haaretz affirme que des responsables de Kadima qui ne souhaitent pas être entraînés dans la chute éventuelle du Premier ministre ont commencé à évoquer différents scénario d'un "après-Olmert".
Le chef de l'opposition de droite Benjamin Netanyahu, donné favori par tous les sondages en cas d'élections, a contesté lundi lors d'un débat au parlement, le droit de M. Olmert à négocier un accord de paix israélo-palestinien. "Est-il éthique qu'Olmert se livre à des négociations avec les Palestiniens alors qu'il est sous le coup d'une enquête?", s'est-il interrogé.
Dimanche, M. Olmert avait assuré vouloir "coopérer" avec les enquêteurs et affirmé qu'il était confiant sur l'issue de l'enquête tout en déplorant la propagation de "rumeurs vicieuses et malfaisantes".
M. Olmert est par ailleurs soupçonné d'implication dans trois autres affaires portant notamment sur des soupçons de transactions immobilières frauduleuses et de nominations politiques abusives.
Gali Tibbon AFP/Pool ¦ Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le 4 mai 2008 à Jérusalem
20Minutes.fr avec AFP
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