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Bush fête les 60 ans d'Israël, les Palestiniens marquent leur "catastrophe"

George W. Bush (D) écoute le premier ministre israélien Ehud Olmet à la Knesset, le 15 mai 2008 à Jérusalem

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Un blessé israélien est évacué par hélicoptère après le tir d'une roquette palestinienne le 14 mai 2008 à Ashkelon
Interventions de George W. Bush et Ehud Olmert à Jérusalem. (durée: 59s)

Mandel Ngan AFP ¦ George W. Bush (D) écoute le premier ministre israélien Ehud Olmet à la Knesset, le 15 mai 2008 à Jérusalem

Israël et le président américain George W. Bush ont célébré ensemble jeudi les 60 ans de l'Etat israélien et leur alliance "inaltérable" face aux extrémistes et à l'Iran, tandis que les Palestiniens ont commémoré leur "catastrophe" dans la protestation et le deuil.

"L'alliance entre nos gouvernements est inaltérable", a déclaré M. Bush qui aura attendu plus de sept ans pour prononcer son premier discours devant le parlement israélien à Jérusalem.

Il a mis en parallèle le nazisme et la vision du monde des organisations anti-israéliennes ou antisémites du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais, d'Al-Qaïda et du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui "rêve de ramener le Proche-Orient au Moyen Âge et qui appelle à rayer Israël de la carte".

"La population d'Israël n'est peut-être que d'un peu plus de 7 millions. Mais quand vous faites face à la terreur et au mal, vous êtes 307 millions parce que l'Amérique est à vos côtés", a ajouté M. Bush, acclamé quand il a souhaité en hébreu à Israël une "joyeuse journée de l'indépendance".

Permettre à l'Iran, "le premier soutien mondial du terrorisme, d'entrer en possession de l'arme la plus mortelle au monde, reviendrait à trahir les futures générations de manière impardonnable", a-t-il dit.

Au même moment, des milliers de Palestiniens manifestaient en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza pour commémorer la "Nakba", la "catastrophe" qu'a été pour eux la création d'Israël en 1948 sur trois quarts de la Palestine historique.

En Cisjordanie, où de nombreux Palestiniens portaient des tee-shirts noirs avec l'inscription "1948, 60 ans de Nakba", les passants et les automobilistes se sont immobilisés à midi pour observer une minute de silence; 21.915 ballons noirs ont être lâchés, autant que le nombre des jours passés depuis la création d'Israël.

"Soixante ans sont passés depuis la Nakba de notre peuple, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont été déracinés de leur patrie, leurs maisons et leurs terres, et poussés à l'exode aux quatre coins du monde. Aujourd'hui, ils sont des millions", a déclaré dans un discours radiodiffusé le président palestinien Mahmoud Abbas, pourtant un des acteurs majeurs des négociations en cours avec les Israéliens pour un accord de paix.

Au moment où M. Bush effectuait sa deuxième visite en quatre mois dans la région, les chances d'atteindre l'objectif fixé de parvenir à un accord substantiel avant fin 2008 paraissent de plus en plus minces.

La veille, alors qu'il parlait "d'espoir" et "d'optimisme", une roquette tirée de la bande de Gaza s'abattait à Ashkelon (sud d'Israël), faisant 14 blessés.

Plusieurs ministres israéliens ont prôné ensuite de "briser" le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, par une opération d'envergure dans le territoire palestinien.

Devant la Knesset, M. Bush n'a évoqué que de manière très générale et prophétique l'effort de paix en envisageant à quoi ressemblerait la région au 120e anniversaire d'Israël: "Les Palestiniens auront la patrie dont ils rêvent et qu'ils méritent depuis longtemps, un Etat démocratique qui sera gouverné par la loi, respectera les droits de l'Homme et rejettera le terrorisme".

Et s'il a rappelé les "siècles de souffrances et de sacrifices" qui ont passé avant que le "rêve" d'un Etat israélien se réalise, il n'a pas mentionné les épreuves subies par les Palestiniens, comme la Maison Blanche en avait laissé entrevoir la possibilité.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, autre acteur primordial des tractations, s'est, lui, dit convaincu qu'Israéliens et Palestiniens s'entendraient et que l'accord serait entériné par la Knesset et approuvé par "la vaste majorité de la population israélienne", provoquant des remous dans la chambre, sous le regard amusé de M. Bush.

Et deux députés d'un part représentant les colons ont quitté la salle pour signifier leur réprobation.

M. Bush, qui achève vendredi sa visite de trois jours en Israël, se rend ensuite en Arabie saoudite puis en Egypte.

20Minutes.fr avec AFP

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