Une autre glamour sur tous les plans (comme mon Don du ciel: la femme de ma vie!), présente au festival de Cannes. Une leçon de glamour par Monica Bellucci
21 mai 2008
El le incarne à merveille LA femme, dans toute sa sensualité et son énergie. Comment la star, nouvelle égérie du Rouge Dior, reste-t-elle au sommet de sa beauté ? Ses dix commandements séduction.
Une séance de photos à Paris, avec Monica Bellucci, c’est l’occasion de toucher le mythe, de rencontrer la diva du glamour et de lui emprunter au passage quelques astuces et attitudes pour booster la confiance en soi. En vraie star, Monica sait séduire et nous livre ses dix leçons de féminité.
Savoir se faire attendre
Début juin, dans le 14e arrondissement. Dehors, le thermomètre affiche 35, dans le studio, la clim tourne à fond et une musique douce nous fait patienter. L’agent de Monica vient d’appeler : elle est dans sa voiture. A midi, la belle apparaît en lunettes noires, chemise en satin, noire, et sandales à haut talon, noires. Avec son accent italien sexy, elle s’excuse de son retard : « J’ai passé une mauvaise nuit, ma fille avait 39 de fièvre.» Son coiffeur John Nollet l’accompagne. En fait, il vient de « rallonger » sa frange avec des extensions. « C’est joli la frange, mais j’aime bien changer, m’amuser avec mes cheveux.» Il n’y a plus qu’à faire les essayages. Elle s’y prête sans pudeur. Fine, magnifique, elle arbore un joli bronzage sur tout le corps. Elle rentre d’un week-end de repos en Espagne, indispensable après le marathon du Festival de Cannes. « J’aime le soleil, c’est la vie. Je sais qu’il ne faut pas trop en abuser. La plupart des actrices ont la peau blanche parce que ça prend mieux la lumière et que ça évite les rides prématurées. D’ailleurs, il n’y a pas beaucoup de rôles pour fille bronzée. Alors, je me lâche un mois par an. Je n’ai qu’une vie, j’en profite un peu. Un petit quart d’heure de soleil, ça fait synthétiser la vitamine D et, de toute façon, je me protège avec une crème SPF 25 », (se) rassure-t-elle.
Bien se connaître
« Faites ce que vous voulez », lance-t-elle à la maquilleuse dans un anglais bien maîtrisé. Un peu de fond de teint, de la poudre, un trait de crayon noir au ras des cils, quelques faux cils posés vers l’extérieur pour ouvrir le regard et un peu de mascara noir qu’elle applique elle-même... Elle observe son image dans le miroir. « Allongez encore un peu le trait, là, ce sera plus doux. » Elle demande une manucure légère, ne veut pas qu’on lui coupe les petites peaux autour des ongles : « Je n’y touche jamais, sinon ça fait mal pendant trois jours et on a le pourtour de l’ongle tout gonflé. » Juste avant la photo, la maquilleuse pose au pinceau le rouge à lèvres choisi pour s’accorder avec la robe. Dans la gamme du nouveau Rouge Dior bien sûr.
Oser le rouge à lèvres
L’accessoire de beauté cinématographique par excellence ? « Oui, c’est un geste érotique, beau et sensuel. Il y a beaucoup de scènes au cinéma qui reproduisent cet instant. Et le cinéma recrée la vie. Ma petite fille adore me voir mettre du rouge. C’est un rituel de féminité qu’on se transmet entre femmes. Je suis très touchée par ce geste que faisaient ma mère et ma grand-mère. J’ai le souvenir émouvant de cette femme de 80 ans qui, avant de sortir, mettait son rouge en se regardant dans un petit miroir. C’était osé, car elle signifiait ainsi qu’elle avait encore envie de plaire et d’être jeune. Mettre un vrai rouge, surtout quand on a, comme moi, des lèvres pulpeuses, c’est aussi osé. Cela signifie qu’on ne craint pas d’être regardée. On dégage alors une certaine force, celle d’assumer sa féminité. Porter un vrai rouge à lèvres, c’est avoir le courage de provoquer, c’est le contraire du tchador ! »
Se respecter
Une des plus grandes marques de beauté du monde qui, coup sur coup, choisit pour ses campagnes de pub deux actrices qui n’ont pas 18 ans (Sharon Stone et Monica Bellucci), c’est une mini révolution. « Il y a un retour au glamour, le cinéma fait de nouveau rêver, constate-t-elle. Les actrices sont probablement plus inspirantes que les jeunes mannequins. Parce qu’elles ont un parcours de vie : mariage, enfants, divorce, joies et souffrances... Elles montrent autre chose qu’un joli visage sans histoire. Etre belle à 20 ans, c’est normal. A 35 ou 45 ans, si on est belle, c’est qu’on a mûri dans le respect de soi, qu’on dégage une force intérieure par un regard, une attitude. La vie est une lutte, ces femmes-là l’ont gagnée. Enfin, à 40 ans, on n’a fait que la moitié du chemin. » Et l’autre moitié, ça ne lui fait pas peur ? «Non, parce que je pense avoir bien vécu les différentes étapes de ma vie. Mon adolescence a été très libre. Mes parents ne m’ont ni brimée ni empêchée de sortir. Puis, j’ai été mannequin pour payer mes études, je voyageais, j’étais indépendante. J’ai fait mon chemin de mannequin, de comédienne, de femme, de mère comme je l’entendais. »
Montrer ses formes
Grande (1,77 m), magnifique, Monica possède naturellement une poitrine généreuse (elle dit faire un 90 B) et un tour de taille bien marqué. La sensualité même. Et, quand il s’agit d’enfiler la robe bustier Dior, elle fait comme nous, elle retient sa respiration. Il faudra deux personnes pour réussir à remonter la fermeture à glissière. Mais le résultat est là : elle est aussi sublime qu’Anita Ekberg dans « La Dolce Vita ». Fait-elle du sport ? De la gymnastique, de la natation et du yoga. « Mais pas de façon régulière. Je bouge tout le temps : les tournages, les préparations, le bébé, ce n’est pas évident, regrette-t-elle. Mais j’aime ce rythme de vie. »
Etre une bonne vivante
Loin d’être obsédée par les régimes à la mode, détox, macrobiotique ou végétarien – « le corps humain n’est pas fait pour ça » –, elle n’en reste pas moins attentive à son alimentation : « Il faut manger de tout en petites quantités. Et j’accompagne toujours la viande, le poisson ou les pâtes, de légumes. » Mais, en pleine séance de maquillage, elle se tourne vers le photographe qui mange un bout de pain et lui lance : « Tu as de la chance, tu es mince, tu peux manger ce que tu veux... » Au régime, la belle ? « Non. Tout le monde sait ce qu’il faut faire mais n’a pas forcément la volonté. Enfin, si on évite les fromages, les gâteaux, et si on boit de l’eau, on ne grossit pas », conclut-elle. Et même si, à cause de sa vie mouvementée, elle cuisine peu, elle aime passer du temps à table (elle s’est assise avec toute l’équipe pour déjeuner) : « Je donne souvent des rendez-vous de travail à l’heure des repas. Voir les gens manger, c’est une bonne façon de les connaître. Je déteste faire ça en vitesse, ça vient de mes origines italiennes. C’est un moment de partage où on arrive à se dire les choses, positives ou négatives. C’est très sain. Et je recherche une vie saine, je respecte mon corps, c’est lui qui me fait vivre. Et je veux que ça dure suffisamment longtemps pour ma fille, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de moi. »
Défendre la brune attitude
Comme Ava Gardner (Sophia Loren, Claudia Cardinale) ou Anna Magnani, Monica est brune aux yeux noisette. D’après elle, des caractéristiques de plus en plus rares pour une actrice. Et ça la met en pétard. « Il n’y a que des blondes partout, à la télé, dans les magazines... Dites-moi combien nous sommes de brunes à Hollywood ? Deux, trois, pas plus. » Et elle se met à compter : « Catherine Zeta- Jones, Penélope Cruz... Et moi ! Pour combien de blondes filiformes ? Tant mieux pour moi, je travaille plus, mais quel message pour les jeunes... »
Prendre des risques
Pour son prochain rôle dans « Le Concile de Pierre », de Guillaume Nicloux, d’après le roman de Jean-Christophe Grangé (sortie à l’automne), elle a des cheveux courts et pas de make-up. Elle bouscule son image de star glamour. « Dans ce métier, on doit prendre des risques. Ça n’a aucun intérêt d’avoir toujours la même tête. Quand on a confiance en un réalisateur, on accepte de perdre le contrôle de soi. Il peut en ressortir une vérité, une générosité qui nous permettent de découvrir des choses nouvelles que l’on a en soi, on repousse ses limites. »
Aller au bout de ses rêves
Y aurait-il un conseil qu’elle donnerait aux plus jeunes femmes qui l’admirent ? « Avoir des rêves et tout mettre en oeuvre pour les réaliser. Si on échoue, il faut en tirer la leçon et continuer. Ne jamais faire machine arrière, avoir de l’ambition, de la curiosité et du courage.» Et pour séduire un homme, c’est la même chose ? Là, on sent la question plus délicate. « Il faut agir intelligemment, mais il est très difficile de donner des conseils sur les rapports humains, on est tous trop différents. »
Laisser le charme agir
Une fois prête, Monica passe sous les lumières, tout le monde fait silence, la star entre en scène. Sans lassitude ni impatience. En pro, elle se positionne, son visage s’illumine, elle ferme les yeux, se concentre. Et ça devient une histoire entre elle et le photographe. C’est la première fois qu’ils travaillent ensemble, mais le courant passe. Elle l’écoute, réagit immédiatement, capte son objectif, lève les bras, passe la main dans ses cheveux ou couche son visage sur le miroir... La magie opère. « Elle était belle, c’était Lana Turner », affirme le photographe.
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