Luis Fernandez: «Revenir au PSG comme conseiller»
21 avril 2008
Luis Fernandez n'est jamais bien loin du PSG. Même s'il n'entraîne plus le club depuis la fin de la saison 2003, il n'a pas perdu tout espoir de revenir aux affaires dans son club. Petite explication des difficultés du PSG par quelqu'un qui en a connu beaucoup.
La situation du PSG vous attriste-t-elle?
Oui bien sûr, quand je regarde le PSG, ça me fait mal au cœur.
Qu'est-ce qui ne va pas dans ce club?
Le PSG traîne comme un boulet les mêmes problèmes depuis longtemps. Je pose la question de l'incompétence des actionnaires. Ces gens sont censés être compétents, avoir un savoir-faire. Ils s'y connaissent peut-être en économie, mais pas en football.
Les actionnaires actuels n'y connaissent pas grand-chose au foot, mais Cayzac et Le Guen s'y connaissent un peu quand même?
Les responsables, ce ne sont pas les actionnaires d'aujourd'hui, mais ceux d'avant (Canal+). Ils doivent surtout éviter de refaire les erreurs qui ont déjà été commises.
Lesquelles?
Vouloir changer systématiquement les joueurs, écouter l'opinion publique, ne pas laisser travailler les gens en place, l'absence de centre d'entraînement….
Cette fois, les actionnaires veulent construire un centre d'entraînement, on laisse travailler Le Guen, alors que certains demandent sa tête. Ils sont sur la bonne voie?
Oui, mais il faut aussi que les gens en place aient le flair pour trouver les bons joueurs. Ce qui faisait la force du PSG avant, celle du Barça ou du Real maintenant, c 'est que sur dix joueurs, ils ne se trompent qu'une fois. Au PSG, sur dix, on se trompe huit fois. Il faut trouver des joueurs qui ont le profil pour jouer au PSG, qu'ils aient le bon état d'esprit. Paul le Guen a fait un recrutement en début de saison, et il doit assumer ses responsabilités.
Des Heinze, des Pocchettino que vous avez fait venir, ça ne se trouve pas non plus sous le sabot d'un cheval…
Il ne faut pas non plus avoir peur de faire venir des joueurs avec une forte personnalité, un caractère. C'est ce qu'il faut pour Paris.
Il y en avait un qui avait aussi un fort caractère, c'était Ronaldinho, et cela n'a pas été évident…
Il n'avait pas un fort caractère, c'est un gosse. Il avait du mal à assumer sa réussite, son titre de champion du monde. C'est Ronnie. Au Barça, comme à Paris, il fait une bonne première saison, et ensuite il retombe dans ses travers.
Vous envisagez de revenir au PSG? A quel poste?
Ni entraîneur, ni président. J'aimerais bien être un conseiller, un peu comme Bernard Lacombe à Lyon, faire l'interface entre la direction et le sportif. Un président doit être bien entouré.
Et là, Cayzac n'est pas bien entouré?
Le problème d'Alain, qui est un homme tellement bon, que j'aime beaucoup, c'est qu'il écoute trop de monde. Tout le monde pense qu'il a la solution. Mais cela fait dix ans qu'on la cherche. Il n'y a pas de solution miracle. Il faut reconstruire du solide.
Propos recueillis par Pierre Koetschet pour 20 Minutes
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