Tout débute en 1970, lorsque le Paris S.G. naît grâce à la volonté de quelques personnes déterminées. Le nouveau club de la capitale aux ambitions les plus folles évoluera dans un stade à la dimension de ses rêves, le bien-nommé Parc des Princes. Des tarifs préférentiels sont alors proposés dans des tribunes populaires, Auteuil et surtout Boulogne, où se développera l’unique véritable foyer de supporters parisiens pendant de longues années. Souvent turbulents, mais toujours fidèles malgré les déconvenues, ils seront à l’origine d’une nouvelle race de supporters en France, calquée sur les modèles anglais et italien. Les fumigènes et les torches font leur apparition, entourés de drapeaux et d’écharpes aux couleurs de la ville de Paris.
Logiquement, le premier groupe Supporter de France naît en décembre 1985 sous l’impulsion de “Dieu” qui mérite à ce titre notre respect (si les Marseillais savaient lire, ils consulteraient le Journal Officiel pour s’en rendre compte par eux-mêmes). Les Boulogne Boys officialisent ainsi plusieurs mois d’activités au sein de la tribune, marquée notamment par l’apparition de la sempiternelle voile “SNCF ” lors de la finale de la Coupe de France en juin 1985.

Paris SG - Monaco, CF 84/85 L’objectif d’alors est toujours le même malgré les années: concilier les chants britanniques et le spectacle à l’italienne en privilégiant l’indépendance et l’autonomie financière du groupe, si bien que de nombreux observateurs ne nous classeront jamais, à leur grand désespoir.
Trois mois plus tard (mars 86) commence la grande tradition de fuite des cerveaux des Boys. Sont alors créés les Gavroches de Paris, d’influence plus britannique. La bâche “BOYS’85″ apparaît enfin sur le parapet de Boulogne; nos sommes en juillet 1986, lors du tournoi de Paris. Cette année est justement l’occasion de voir la renaissance du vieux club parisien, le Racing, financé par les magnats de l’industrie aéronautique. Luis brise le coeur des fidèles du P.S.G. en cédant aux offres de Lagardère; mal lui en a pris, il n’y a pas de place pour deux clubs à Paris. Certains ne lui pardonneront jamais. Cette rencontre de mars 87 (match retour et probablement le plus long déplacement jamais effectué par les Boys - arf ! -) est l’occasion de voir le premier incendie à Boulogne. Le score? But de Fernandez contre son (nouveau) camp, c’est bête, hein ! Quelques semaines plus tard (avril 87), cette tradition se poursuit contre les Girondins de Bordeaux. L’une des photos de ce tifo sera même reprise par le P.S.G. pour sa future campagne d’abonnements.

Paris SG - Bordeaux 86/87 En mai 87, PSG-OM, la voile “Notre histoire deviendra légende” est déployée dans le Kop. Alors unique par ses dimensions (50m x 20m), elle fut financée en partie par des quêtes faites en tribune, alors que l’aide de R.T.L. est refusée. Les Boys en assurent la conception.

Paris SG - Marseille 86-87 La saison 87/88 voit le noyau se déplacer vers la gauche de la tribune, inaugurant par la même occasion la bâche “TOUJOURS VAINCRE”, qui deviendra par la suite “TOUJOURS BOYS’85″. Au mois d’août 87, les Girondins sont une nouvelle fois accueillis sous les fumis: l’habitude, ça a du bon…

Paris SG - Bordeaux 87-88 C’est en novembre 87 que commence la franche camaraderie avec nos ami phocéens. Le programme est alléchant, il fera les joie des journalistes: “OM = SIDA” en lettres géantes, entouré de fumigènes multicolores, testés auparavant dans les chiottes du Barbu. Bonjour les éclaboussures.
Mais la saison 87/88 est désastreuse, devant le manque de résultat de l’équipe et la désaffection du public, le PSG décide contre Auxerre et Lens une opération portes ouvertes au Parc pour mobiliser les parisiens. Susic fait un retour exceptionnel pour sauver le PSG de la descente aux enfers: pour le dernier match au Havre (juin 88), 20 cars se rendent en Normandie. A la rentrée (sept 88) le héros est honoré: spectacle “Susic is Magic”, alors que la nouvelle bâche “BOULOGNE BOYS” sur fond blanc, qui obstrue les panneaux publicitaires, fait l’objet de la convoitise des C.R.S. Moralité: quand l’équipe perd, on nous envoie des billets d’entrée gratuits. Quand l’équipe gagne, on nous envoie les CRS.
En mai 89, le déplacement à Marseille est interdit par les dirigeants et la police. Là encore, c’est le début d’une mauvaise habitude… Le P.S.G. y perdra le titre dans les dernières minutes.
Pour le retour en Coupe d’Europe lors de la saison 89/90, le P.S.G. rencontre… Lahti (sept 89), devant 7 000 personnes et par moins 5 degrés ! C’est le temps du jumelage avec la Fossa Dei Leoni. Déplacement Boys (environ 50) à Cannes puis prolongement à San Siro pour Milan-Fiorentina, création de la Fossa sez Parigi et découverte émerveillée de SUPERTIFO.
Au mois d’octobre 89, la Juve arrive avec son armada Porte de Saint-Cloud; là aussi, c’est le commencement d’une grande fraternité avec les ultras de la Vieille Dame. Bilan de la soirée: premier lancer de P.Q. massif en France, 400 000 francs de dégâts, un des plus grands affrontements de supporters en France, avec à la clé la reconnaissance internationale pour les parisiens malgré la défaite.

Paris SG - Juve 89/90 Le match retour (nov. 89) verra une centaine de parisiens se rendre au Stadio Communale (340 FF le déplacement en car indépendant), parmi lesquels une majorité de Boys. Anecdote, le retour a été retardé par une panne mécanique, ce qui permis aux parisiens présents de faire un petit tour sur la pelouse turinoise et dans les 2 curvas. Un mois plus tard sort la mythique écharpe à damiers, tirée à 700 exemplaires (décembre 89, PSG-St Etienne).
En février, fête la nouvelle année: les parisiens ont choisi d’investir le quart de virage des D.V.E.. Cent Boys participeront à la ballade. Déplacement à Lille au cours duquel un anonyme des Boys se signale. Il s’agit d’un énergumène très chevelu tentant de dérober dans une station service des revues licencieuses (il affirme que c’était LUI et PLAYBOY, mais nous avons la preuve formelle qu’il s’agissait de GAY-PIEDS !!). Désormais, nous l’appellerons “Bouquin De Cul”.
Le déplacement à Bordeaux (mars 90) sera l’occasion pour certains de découvrir le courage des autochtones, qui s’en prirent au car avant de s’enfuir. Comme quoi les années passent mais la mentalité demeure… Lors de PSG-Cannes, les C.R.S. refusent une nouvelle fois au groupe d’afficher l’emblème des Boys : le Parc aura 196 sièges de moins à la fin de la soirée…
Quelques jours après avoir constaté que Vata était un joueur très “manuel”, l’O.M. vient nous rendre visite (avril 90). Fumigènes, drapeaux et 4000 rouleaux financés par les associations de Boulogne accompagnent les joueurs lors de leur entrée sur le terrain. Ils en ressortiront ovationnés par les parisiens: “pôvre ohème !”.

Paris SG - Marseille 89/90 PSG-NICE en mai 90, et 20 kilos de chlorate à Boulogne grâce à la méthode dite de “Choukri”. Explications. Avec un premier billet d’entrée, se présenter à un CRS en soutenant être jardinier sortant du travail qui n’a pu retourner chez lui déposer ses quelques kilos de désherbant. Le CRS d’abord perplexe et réticent laisse pénétrer ce supporter-jardinier. Le colis livré, ressortir et se métamorphoser en pâtissier pour, avec un second billet, rééditer la même performance (venu direct au boulot avec du sucre, etc..). Le deuxième CRS abusé, le tour est joué, résultat : deux énormes champignons de chlorate en Boulogne rouge !!! Ce match verra aussi la traditionnelle descente en Boulogne rouge pour la dernière rencontre de la saison au Parc, l’un des rares instants de communion avec les joueurs.
Cette saison 89/90 se termine avec plus de 200 inscrits au groupe.
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