Cartouche, le "Spaggiari" parisien!
19 avril 2008

« Au premier voleur du royaume qui a tenté de faire tort à Cartouche, son confrère. »
Trahi par un de ses siens, Cartouche est arrêté le 14 octobre 1721 et condamné à mort le 26 novembre. Il est soumis à la question, c’est-à-dire torturé, le 27, puis mené au supplice en place de Grève (de l’Hôtel de Ville) vers cinq heures de l’après-midi. Furieux que sa bande n’ait rien fait pour le libérer, il déclare au pied de l’échafaud qu’il a des révélations à faire. Conduit à l’Hôtel de Ville, il livre les noms de ses complices au cours d’un interrogatoire qui dure dix-huit heures, avouant deux cents vols, sept assassinats, dénonçant une centaine de personnes. Le 28 novembre 1721, à deux heures de l’après-midi, il est étranglé discrètement par le bourreau, en application d’un accord passé avec ses juges, et ses os sont ensuite brisés à coups de barre de fer sur la roue.
Au moment de son exécution, deux pièces relatant sa vie se jouent à la Comédie-Française et au Théâtre-Italien. C’est la première fois en France qu’un brigand est adulé par le peuple à l’instar de Robin des Bois en Angleterre. Quelques années plus tard, le contrebandier Mandrin bénéficiera aussi du soutien de l’opinion publique. C’est un signe de la désaffection des Français à l’égard de leur classe dirigeante, d’une aristocratie arrogante, corrompue et incompétente.
Alfred Fierro
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