Entretien avec le Président de l'Etat d'Israël: Monsieur Shimon Peres:
Conférence le jeudi 27 mars 20h:

Shimon Pérès, un israélien à Paris:


Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur la visite du Président de l’Etat d’Israël en France. Shimon Pérès est l’homme politique israélien le plus apprécié des occidentaux. A 84 ans, il incarne la sagesse et l’espoir, le dialogue et l’ouverture.

Cette visite d’Etat est la première d’un chef d’Etat étranger en France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Le président de la République avait choisi de réserver cet honneur au président de l’Etat d’Israël.

Manifestation d’une amitié sincère et fidèle, Shimon Pérès n’en demeure pas moins un israélien à Paris. Les discours flatteurs et parfois émouvants, prononcés ça et là, contiennent tous des rappels à l’ordre de faire la paix. Certains lui ont même posé la douloureuse question : « Dans combien de temps, et dans combien de morts ? ». La formule est belle, et elle intéresse toutes les parties. Mais elle présente Israël à l’heure des choix, comme si seul l’Etat juif pouvait décider de l’arrêt des violences palestiniennes.

A l’heure où les Qassam lancés sur le Néguev occidental ont interrompu après quelques jours seulement une nouvelle et éphémère trêve bénéfique au Hamas, au lendemain d’un attentat terrible qui a traumatisé une nouvelle fois le pays, la visite du Président de l’Etat juif, l’un des rares Etats démocratiques dans la région, suscite des commentaires désagréables, et injustes.

Page vivante du livre d’Israël, Shimon Pérès a vu naître l’Etat juif. Témoin des guerres innombrables qui menacent l’existence d’Israël, il a vu mourir plus d’une fois une paix, dont il a été parfois l’artisan, une paix souvent illusoire, et tellement attendue.

Pour celui qui incarne toujours la voie de la paix d’un pays qui célébrera bientôt ses 60 ans, c’est le tapis rouge qui a été déroulé, dans les plus hautes instances de la France républicaine, de l’Elysée à l’Institut de France, et du Centre Hillel inauguré à Lyon mercredi 12 mars au Salon du livre dont Israël est l’invité d’honneur, et qui suscite une polémique.

Plusieurs éditeurs et pays arabes et musulmans, notamment le Liban, pilier de la francophonie au Proche-Orient, ont boycotté l'événement pour protester contre le choix d’avoir invité Israël. Or ce n’est pas seulement Israël que l’on boycotte, mais bien le Salon du livre et les valeurs qu’il incarne : l’échange des cultures, la volonté de s’ouvrir et de comprendre les autres.
Parmi les 39 écrivains israéliens invités, figurent pourtant les grands noms de la gauche israélienne, Amos Oz, David Grossman, et le très controversé Abraham Burg, l’ancien président de la Knesset que certains n’hésiteraient pas à qualifier de militant de la cause antisioniste.

La plupart de ces auteurs défendent avec vigueur la création urgente d’un Etat palestinien et n’hésitent pas à attribuer les malheurs qui frappent Israël à ce qu’ils appellent « l’occupation », ou la « colonisation », à l’instar de ceux qui incitent au boycott d’Israël au Salon du livre. Tahar Ben Jelloun a rappelé à juste titre que « les écrivains israéliens ne sont pas l’Etat d’Israël ». Boycotte et liberté de pensée ne font pas bon ménage. Surtout lorsqu’il s’agit de culture et de connaissance.

La formule de Shimon Pérès lancée jeudi 13 mars à l’inauguration du Salon du livre répond aussi à la polémique : « Ceux qui veulent brûler les livres, boycotter la sagesse, empêcher la réflexion, bloquer la liberté, se condamnent eux-mêmes à être aveugle, à perdre la liberté ».

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser, retenus en otage par le Hamas et le Hezbollah.

Depuis 630 jours, c’est leur liberté qui est perdue.

Chabbat Shalom,

A la semaine prochaine,

Guy Senbel

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