"Le week-end a été marqué par la poursuite des violences. Les organisations terroristes palestiniennes ont tiré des roquettes et des missiles Grad sur Sdérot, Ashkelon, et leur périphérie. Tsahal a répliqué. Aujourd’hui, les violences continuent. Aussi, nous n’avons pas l’intention de mettre fin aux opérations militaires et à notre lutte contre les terroristes".
C’est par ces mots que le chef du gouvernement israélien a ouvert la session du conseil des ministres de ce dimanche matin.
Ferme et déterminé, Ehoud Olmert a tenu à contrer les critiques de la communauté internationale qui s’est empressée de fustiger Israël, victime depuis 7 ans des tirs palestiniens.
"J’ai entendu toutes les accusations lancées à l’encontre d’Israël. Tous nous reprochent d’utiliser la force, et ainsi de blesser des centaines de civils palestiniens. Pourtant, je ne me souviens pas avoir entendu de la part des pays étrangers, que la situation dans le sud d’Israël était intolérable lorsque des citoyens israéliens ont été blessés'' a souligné le Premier ministre.
"Personne n’a le droit de nous dicter notre conduite, alors que des milliers d’Israéliens continuent d’être exposés aux tirs de roquettes. Nous continuerons à défendre nos habitants. Avec tout le respect que je dois aux dirigeants étrangers et à l’ONU, je peux vous dire que rien ne pourra nous dissuader" a-t-il ajouté.
Car Israël ne compte pas subir, sans rien faire, les tirs de missiles incessants.
L’opération "Hiver chaud" a été lancée par les dirigeants militaires israéliens. Des centaines de soldats ont été déployés à la frontière entre Gaza et Israël, avec pour objectif de repérer les lanceurs de Qassam et autres infrastructures terroristes du Hamas.
La nuit dernière les forces de Tsahal ont attaqué des cibles terroristes, parmi lesquelles, des entrepôts d’armes et de munitions, des fabriques d’armements et d’explosifs, ou encore le bureau d’Ismaël Haniyeh, leader du Hamas dans la Bande de Gaza.
"Il ne s’agit pas là d’une opération de grande envergure" ont cependant tenu à souligner les officiels militaires israéliens.
"Nous agirons sans relâche pour éliminer toutes les organisations terroristes. Nous suivrons les plans établis par le gouvernement, et nous lancerons une opération de grande envergure lorsque nous considérerons que le moment est opportun" a en effet précisé Ehoud Olmert.
Cette escalade de violence ne fait donc que commencer, et les Palestiniens assurent qu’elle ne fera que s’amplifier.
"La main qui a lancé les roquettes sur Sdérot les enverra bien plus loin" a ainsi déclaré le parlementaire du Hamas, Moushir al-Masri.
Une menace qui ne semble pas effrayer le gouvernement israélien.
"Rien ne nous dissuadera et certainement pas le fait que le Hamas utilise des missiles de plus longue portée" a répondu Ehoud Olmert, fort de son soutien obtenu par les Etats-Unis.
Le porte-parole du conseil national de sécurité, Gordon Johndroe, a en effet affirmé "qu’Israël avait le droit de se défendre face aux tirs de roquettes palestiniennes dans le sud du pays". Une voie dissonante dans ce concert de protestations.
"Les citoyens israéliens ne sont pas des objets périssables, que ce soit physiquement ou mentalement" a ajouté Avi Dichter, ministre de la Sécurité intérieure.
Car l’attitude adoptée par Israël a, non seulement conduit à une condamnation de la part de la communauté internationale sur le plan humanitaire, mais aussi sur un plan diplomatique, et ce, en raison des actuelles négociations israélo-palestiniennes.
Le diplomate palestinien Saëb Erekat a notamment déclaré que les négociations de paix avec Israël sont, pour l’heure, ''enterrées sous les maisons détruites de Gaza''.
Une réalité que ne souhaite pourtant pas le gouvernement israélien. "Lorsque nous avons entamé les négociations avec les Palestiniens, nous avions bien spécifié que la sécurité des habitants israéliens était une priorité. Aujourd’hui, nous souhaitons poursuivre ces pourparlers. Personne au monde ne pourra dire qu’en attaquant le Hamas nous compromettons les chances de paix avec les Palestiniens" a expliqué le Premier ministre.
Une position renforcée par le président de l’Etat, Shimon Pérès, qui a ajouté qu’Israël "ne déteste pas les Palestiniens. Nous n’avons pas l’intention de nuire à la population civile de Gaza mais les Palestiniens doivent comprendre pour leur sécurité, qu’il est impératif que le Hamas cesse de viser Israël. Il est de notre devoir de tout faire pour arrêter ces tirs".
C’est dans ce climat de crise que la Secrétaire d’Etat américaine arrivera, lundi 3 mars, dans la région. Sa venue devrait influencer la politique militaire d’Israël qui sera déterminée mercredi 5 mars lors d’une réunion de l’appareil sécuritaire israélien.
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