Des milliers d’Israéliens se sont rassemblés, vendredi matin, devant la Yeshiva Mercaz Harav de Jérusalem, pour assister aux funérailles des 8 victimes de l’attaque terroriste, perpétrée jeudi 6 mars, dans cet établissement religieux. Un moment lourd en émotion pour les familles et les amis, encore sous le choc. Alors que ce 1er jour du mois d’Adar aurait dû être une fête pour tous les Juifs du monde, il s’est transformé en un véritable cauchemar…
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C’est sous un soleil de plomb, devant les murs criblés de balles de l’école talmudique de Jérusalem, que s’est déroulée l’oraison funèbre.
De nombreuses personnes ont suivi la cérémonie de leur balcon et des toits avoisinants, partageant ainsi la peine des familles et proches des victimes, tuées jeudi soir par un terroriste palestinien, au sein même de la Yeshiva Mercaz Harav.
En tête de cortège, le rabbin Yaakov Shapira, directeur de l’établissement, qui n’a pu cacher son émotion et sa colère.
"Chacun de ces étudiants possédait de grandes vertus", a-t-il déclaré, les yeux pleins de larmes. "Ces âmes innocentes ont été assassinées lors d’un massacre qui est la suite de ceux perpétrés à Hevron en 1929".
"Les chefs de la nation savent que nous avons le cœur lourd. Mais il est temps de comprendre qu’un conflit interne et externe se déroule actuellement sous nos yeux. C’est pourquoi nous avons besoin d’un bon gouvernement, plus fort et plus croyant".
Des propos qui semblaient viser le Premier ministre Ehoud Olmert, incapable, selon le directeur de l’établissement, de protéger correctement son pays.
Une partie de l’assistance présente lors de ces enterrements, a d’ailleurs déploré le fait qu’aucun représentant du gouvernement ou de Shimon Pérès n’ait été présent. Au cours de la cérémonie, le rabbin Yerahmiel Weiss a également tenu à s’adresser à l’assemblée endeuillée.
"Mon cœur est meurtri", a-t-il déclaré. "La tradition juive nous dit que c’est un devoir d’être heureux lorsque le mois d’Adar commence, et c’est ce moment que vous avez choisi pour nous prendre ces 8 saints".
Huit étudiants, âgés de 15 à 26 ans.
"Yehonadav Haïm Hirschfeld, qui a obtenu son diplôme de la Yeshiva, et dont la gentillesse, la perfection de l’innocence, le talent et la force intérieure seront sanctifiés. Yochai Lifshitz, un étudiant diligent. Segev Peniel Avihail, qui excellait dans l’étude de la Torah. Yonatan Yitzhak Eldar, un jeune homme agréable qui aimait s’asseoir à la bibliothèque, cet endroit même où vous nous l’avez enlevé. Avraham David Moses, avec qui j’ai eu une longue discussion pas plus tard qu’il y a deux jours, cet étudiant honnête qui nous surprenait avec ses chansons lors qu’il lisait la Torah. Et Neria Cohen, le plus jeune, qui vient d’une grande famille et dont la lumière nous manque déjà".
Se tournant vers la foule endeuillée, le grand rabbin sépharade Shlomo Amar, a souligné que cette journée noire était "un jour de deuil pour la maison d’Israël toute entière".
Lors de cette cérémonie, le maire de Jérusalem, Ouri Lupolianski, s’est également adressé aux amis et aux familles effondrées par la perte de leurs proches.
"Seigneur, 8 êtres chers viennent de nous être enlevés. Mais le meurtrier ne cherchait pas seulement à les atteindre eux, il voulait tous nous toucher, chaque habitant de la ville de Jérusalem. Pendant des années, nos ennemis ont essayé de ruiner nos vies, de nous blesser autant que possible. Jérusalem a déjà versé beaucoup de sang, et celui de ces 8 victimes vient s’ajouter aux autres".
Après avoir suivi ensemble le cortège jusqu’au cimetière de Givat Shaoul, à Jérusalem, les familles se sont séparées afin de procéder à l’enterrement de leurs proches respectifs.
Neria Cohen et Segev Peniel Avihail ont été inhumés au cimetière du Mont des oliviers, Avraham David Moses à Kfar Etzion, Yonatan Yitzhak Eldar à Shilo, et Yehonadav Haïm Hirschfeld à Kochav Hashahar.
Quant à Ro’i Roth, il a été enterré dans sa ville natale à Elkana, et Doron Merehete à Ashdod.
Alors que la capitale israélienne n’avait plus été la cible de telles attaques terroristes depuis 4 ans, cet évènement tragique, le pire qu’ait connu Israël depuis 2006, rappelle combien la situation actuelle est fragile.
Aujourd’hui, nos pensées vont aux familles et aux proches des victimes, dont la douleur est inestimable.
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