Mercredi soir, le dernier bilan sécuritaire faisait état de 46 roquettes tirées sur le sud du pays. Un homme de 47 ans, Roni Yhiya, a été tué par les éclats de l’explosion d’un missile palestinien alors qu’il se trouvait à bord de sa voiture, dans le parking du collège académique de Sapir, dans le Néguev occidental.
Deux autres personnes ont été blessées plus légèrement et immédiatement évacuées par les services de secours, arrivés rapidement sur les lieux. 15 autres, enfin, ont été retrouvées en état de choc. Un bilan lourd, qui s’est encore accentué ce jeudi matin.
A 15h35, ce jeudi, 25 roquettes ont déjà atterri sur le sud du pays, à Sdérot principalement, mais aussi dans le conseil régional d’Eshkol, dans un terrain vague de la région de Réim, ou encore près du Kibboutz Or Haner. Le garde du corps du ministre de la Sécurité intérieure a d’ailleurs été blessé ce matin, lors d’un tir de Qassam.
Il accompagnait Avi Dichter, venu soutenir la population du sud du pays.
Une situation devenue invivable pour ces habitants, mais qui pourtant ne semble pas en passe de se régler. "Nous ne pouvons pas mettre fin à ces tirs en une seule journée. Nous ne bénéficions d’aucune formule magique" a déclaré Ehoud Olmert depuis le Japon.
Ce dernier a également tenu à condamner sévèrement ces attaques, et a menacé le Hamas d’une vengeance à la "hauteur de ses actions meurtrières". "Les Palestiniens abusent de la bonne volonté du gouvernement israélien, mais la patience de Jérusalem a des limites" a-t-il clairement prévenu.
"Il est inconcevable que la situation dans la Bande de Gaza s’améliore pour les Palestiniens tant que des enfants habitant la ville de Sdérot continuent d’être blessés par des roquettes palestiniennes" a souligné ce dernier.
Le Premier ministre israélien a ainsi affiché sa détermination à poursuivre les opérations de Tsahal contre les lanceurs de roquettes. Des opérations qui se sont multipliées au cours des dernières heures.
A Sadjayeh, un quartier de Gaza, l’armée de l’air a effectué plusieurs frappes, tuant trois terroristes du Hamas et des Comités de résistance populaire. A Shehem (Naplouse), un terroriste du FPLP et un second de la branche armée du Fatah ont été tués dans de lourds échanges de tirs avec l’armée israélienne. Au total, cinq terroristes ont été tués cette nuit.
Les soldats israéliens ont également ciblé les lieux les plus stratégiques du Hamas, comme le bureau du leader de l’organisation terroriste dans la Bande de Gaza, Ismaël Haniyeh. Et en 36 heures, ce sont donc 18 terroristes qui ont été éliminés.
Dans ce climat de tension, les réactions israéliennes n’ont pas traîné. "Ceux qui imaginent qu’il n’y aura pas, ou qu’il ne pourra pas y avoir une opération de grande envergure à Gaza se trompent. Nous choisirons précisément la manière, le lieu et le moment que nous jugerons bons pour Israël" a fait savoir le ministre de la Défense Ehoud Barak, à la suite d’une réunion d’urgence de l’appareil sécuritaire, improvisée mercredi soir 27 février.
"Sachez que la solution aux roquettes viendra beaucoup plus rapidement que les gens ne le pensent" a-t-il ajouté. Un optimisme qui ne semble pourtant pas rassurer la population israélienne.
Le maire d’Ashkelon, Roni Mahatsri, a appelé le gouvernement à intensifier la pression sur les Palestiniens et à engager une opération militaire terrestre, afin de mettre un terme à ces tirs depuis la Bande de Gaza. Car la ville d’Ashkelon n’a pas été épargnée lors de cette escalade de violence.
Quatre missiles Grad ont pris pour cible la petite ville balnéaire, dont l’accès est désormais entièrement bouclé. L’un d’entre eux a atterri sur la piste d’atterrissage d’urgence de l’hôpital Barzilaï d’Ashkelon, où sont d’ailleurs transférés les blessés de Sdérot.
"Nous ne pouvons plus compter sur la chance en espérant que les roquettes ne tueront plus" a souligné Yossi Beilin, député du parti Meretz.
Mahmoud Abbas a quant à lui opté pour une position plus surprenante. Le chef de l’AP a déclaré, lors d’une interview donnée à un journal jordanien, qu’il n’excluait pas "une possible attaque armée contre Israël".
Des propos qui sont venus heurter l’ensemble de la communauté internationale, à quelques mois de la conférence d’Annapolis, censée relancer les négociations israélo-palestiniennes.
Côté international, la Secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, également au Japon, a en effet apporté un franc soutien à Israël, dans son combat contre les attaques terroristes de l’organisation islamiste du Hamas. "Ces tirs incessants de roquettes sont une entrave aux efforts de paix lancés par Washington" a affirmé cette dernière.
Elle a cependant évoqué la "crise humanitaire à Gaza". Une situation qui la "préoccupe, et qui entraîne la mort de civils innocents". Pour le secrétaire général de l’ONU, "toutes les violences sont condamnables et aucune n’est justifiable".
Ban Ki Moon a ainsi critiqué les attaques palestiniennes mais aussi la réplique de l’armée israélienne, en appelant Israël à faire preuve de retenue. Une position difficile à accepter pour un pays qui depuis sept ans déjà, vit au rythme des alertes et des Qassam. |
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