ROME, Mardi 19 février 2008 (ZENIT.org) - Les évêques de France demandent un statut pour le fœtus, explique « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune.
La session annuelle de formation organisée par la Commission doctrinale de l'épiscopat (présidée par Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d'Albi) et le « groupe de travail sur la bioéthique » (créé à Lourdes en novembre dernier et présidé par Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes) s'est ouverte hier à Rennes pour trois jours. Elle réunit une soixantaine d'évêques sur le thème: « Le début de la vie humaine : aspects scientifique, éthique, juridique pour un discernement pastoral ». Parmi les intervenants, signalons le Pr Axel Kahn, généticien, le Dr Dominique Le Lannou, directeur du CECOS (Centre d'études et de conservation des œufs et du sperme humain) de Rennes, le conseiller d'Etat, Alain Christnacht (approche juridique) et le père Alain Mattheeuws (point de vue éthique).
Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a exposé les enjeux de cette réunion dans une interview accordée à Ouest France. Dans cet entretien, Mgr Vingt-Trois réaffirme la volonté de mobilisation de l'Eglise sur le terrain de la bioéthique, notamment en vue de la révision des lois de bioéthique prévue en 2009. Pour lui, le débat éthique doit se focaliser sur « le respect absolu de la vie humaine, en raison de sa dignité intrinsèque » et doit donc se poser la question suivante : « Est-ce que cela vaut la peine de sacrifier le respect de la dignité humaine, même pour des progrès médicaux ? ».
Revenant sur la récente décision de la Cour de cassation d'autoriser l'inscription à l'Etat civil de tout fœtus né sans vie (cf. Synthèse de presse du 07/02/08), Mgr Vingt-Trois dénonce une chosification du fœtus et de l'embryon. « Quand la Cour de cassation décide de légitimer l'inscription d'un fœtus comme membre de la famille, cela signifie bien que ce fœtus a un statut. Ce qui s'est produit depuis une cinquantaine d'années, c'est au contraire une transformation rampante du statut juridique, de fait, du fœtus et de l'embryon. On les a chosifiés ». « La position de l'Eglise est que l'on doit agir comme si l'embryon était une personne. Il y a une continuité humaine entre la cellule initiale et l'être humain qui naît », explique-t-il.
D'après lui, la réaffirmation du statut du fœtus ne remet pas en cause la loi sur l'avortement en vigueur : « Jamais l'avortement n'a été légalisé. Il a été dépénalisé, ce n'est pas la même chose. Mme Veil n'a jamais voulu établir un droit à l'avortement. Elle a voulu atténuer des situations de détresse en ne laissant pas subsister une pénalisation considérée alors comme disproportionnée ».
Quant aux cellules souches embryonnaires, Mgr Vingt-Trois dénonce le fait que l' « on fait rêver le grand public en lui promettant la guérison des maladies de Parkinson et d'Alzheimer » alors qu' « après des années de recherche, il n'y a pour l'instant aucun progrès notable, contrairement aux travaux sur les cellules souches adultes » ; « l'alibi thérapeutique ne tient pas ».
Pour Mgr Pierre d'Ornellas, il faut « aider la science à garder raison » et « encourager la rechercher sur les cellules souches adultes, qui a d'ores et déjà donné des résultats ». |
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