Ils ont fait la France (suite) !
Le général Desaix (1768 – 1800) a été un grand général des guerres de la Révolution Française.
Comme le marquis de La Fayette, Louis Charles Antoine Desaix fait partie de ces auvergnats qui se sont illustrés dans les évènements qui ont suivi la tourmente de 1789. Son nom est associé, grâce à ses qualités militaires, à la Révolution Française, notamment l’armée du Rhin, à la campagne d’Egypte menée par Napoléon Bonaparte et à la bataille de Marengo.
En effet, son courage lors de plusieurs batailles décisives lui a conféré une notoriété certaine auprès de ses contemporains, et de Napoléon en personne. Il n’a jamais oublié ses origines auvergnates, évoquant à plusieurs reprises son attachement à son territoire natal dans ses correspondances avec sa sœur. Né au château d’Ayat dans le nord du Puy-de-Dôme actuel en 1768, il a passé son enfance au manoir de Veygoux, situé au cœur des volcans de la chaîne des puys.
Général Desaix
Le choix de la République
Après avoir effectué sa formation militaire à l’école royale d’Effiat, Louis Charles Antoine Desaix est nommé en 1783 sous-lieutenant dans le régiment de Bretagne, à l’âge de 15 ans. Il regagne l’Auvergne pendant la Révolution Française, en 1791, et est alors nommé commissaire ordinaire des guerres à Clermont-Ferrand. Malgré son appartenance à une famille aristocratique et royaliste qui a choisi l’exil à partir de 1790, il décidera de rester loyal à l’armée française. Il rejoint en 1792 l’armée du Rhin, mise en place pour contrer les forces de la « coalition », c’est-à-dire les armées des puissances européennes royalistes qui viennent porter secours à Louis XVI contre la Révolution.
Desaix souligne dans une correspondance avec sa sœur qu’un soldat doit servir sa nation, et ne doit pas avoir d’opinion politique. Malgré cela, il exprime son soutien pour le roi, lorsque ce dernier est menacé de suspension durant l’été 1792. Il est alors emprisonné durant quelques jours. Cet épisode ne sera cependant pas un frein à sa brillante carrière militaire. Sa bravoure durant les combats et sa présence d’esprit lui permettent d’être nommé, la même année, alors qu’après le 10 août la monarchie est « suspendue » et qu’en septembre 1792 la République est proclamée, général de brigade puis général de division en 1793, à seulement 25 ans. Les généraux en chef Pichegru et Moreau solliciteront son avis stratégique à différentes reprises. Il emportera plusieurs batailles décisives dans le rang des forces républicaines du Rhin, jusqu’à ce qu’il soit blessé en 1797. Durant sa convalescence, il rencontre Napoléon Bonaparte, avec qui il se lie d’amitié.
La campagne d’Egypte (1797-1800)
Le général Desaix fait la rencontre de Napoléon Bonaparte en Italie, à Passeriano en août 1797. Bonaparte, déjà vainqueur des campagnes d’Italie (1796-1797), lui confie l’organisation d’un convoi maritime pour l’Egypte, dont il aura la charge en tant qu’amiral. Cette stratégie, suggérée par Napoléon et validée par le Directoire (gouvernement républicain français en place à partir de 1795), est destinée à déstabiliser la puissance britannique, en lui coupant la route des Indes.
Desaix est nommé second de Napoléon au sein de « l’armée d’Angleterre », qui portera par la suite le nom d’ « armée d’Orient ». Il dirige l’une des divisions de la campagne d’Egypte, où il est chargé de conquérir la Haute-Egypte et d’entreprendre la destruction des Mamelouks, milice établie dans le secteur depuis des siècles, dirigeant l’Egypte pour le compte du Sultan de l’Empire Ottoman. Le général s’illustre lors de la bataille de Chebreiss le 13 juillet 1798 et lors de la bataille des Pyramides, le 21 juillet 1798. Après plusieurs autres victoires, il achève la conquête de la Haute-Egypte. Il est alors surnommé le « Sultan juste » par les conquis eux-mêmes, qui soulignent les qualités morales du général. Il s’intéresse à l’histoire des lieux, entreprend des recherches sur ces derniers, et s’émerveille devant les monuments égyptiens, notamment devant les deux obélisques du temple de Louxor.
Mort à Marengo au champ d’honneur
Il regagne la France après le coup d’Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799), par lequel Napoléon prend le pouvoir en renversant le Directoire, devenant premier Consul de la République. Le général Desaix décide ensuite de rejoindre Napoléon en Italie, lorsque celui-ci est de nouveau en guerre contre les puissances du Saint Empire Romain Germanique, toujours en guerre contre la France. Il prend, à Marengo le 24 Prairial an VIII (14 juin 1800), le commandement de deux divisions. La célèbre bataille de Marengo, dont Napoléon est ressorti victorieux, coûtera la vie au général Desaix, qui est tué d’une balle dans la poitrine. Le général Desaix meurt au champ d’honneur à l’âge de 31 ans.
En 1848, une statue à l’effigie du général est érigée place de Jaude à Clermont-Ferrand. Sculptée par Charles-François Leboeuf, elle rend hommage à ce héros auvergnat décrit par Napoléon comme étant un homme d’esprit et de courage.
Les commentaires récents