Guilad Shalit attendra un jour de plus !...
Par
Julien Bahloul
La tension a atteint un paroxysme sur le dossier Shalit. Dimanche 15 mars, Ehoud Olmert a lancé un ultimatum de 24 heures au Hamas avant un vote du Cabinet. Alors que les médias sur le qui-vive, se tenaient à l’affut de la moindre information, les islamistes du Hamas ne paraissaient quand à eux guère impressionnés par les menaces du Premier ministre israélien sortant.Et tandis que tout le monde attendait le retour d’Egypte de Ofer Dekel et Youval Diskin (les négociateurs israéliens), un délai d’un jour supplémentaire dans les négociations a finalement été décidé reportant ainsi le vote au 17 mars. Preuve qu’un accord est plus proche que jamais … ou que les discussions s’enlisent ?
Quoi qu’il en soit, la décision de reporter le vote du Cabinet a fortement déçu la famille du soldat franco-israélien qui a avoué que l’attente était « nerveusement épuisante ». Cela fera bientôt 1000 jours qu’Aviva et Noam Shalit attendent le retour de leur fils, et le couple est plus mobilisé que jamais. Depuis le 8 mars, la famille Shalit a planté une tente de protestation devant le domicile d’Ehoud Olmert afin d’accentuer la pression sur le gouvernement avant qu’il ne quitte le pouvoir. Si pour le Premier ministre une telle initiative ne fait que monter les enchères, les comités de soutien à Guilad ont bien conscience de l’urgence : seul
E. Olmert peut signer un échange de prisonnier. Politiquement, il n’a plus rien à perdre. Faire sortir des prisons israéliennes des responsables d’attentats ne lui coutera rien puisque dans tous les cas, il cède sa place dans les prochains jours à Benjamin Netanyahou. En revanche ce dernier ne pourra pas se permettre de commencer son mandat par une telle décision.C’est donc avec cette échéance en tête que les nombreux soutiens à la famille se sont succédés dans la tente. On peut notamment citer les familles Goldwasser et Reguev dont les enfants ont été kidnappés au Liban en 2006, Aliza Olmert (l’épouse du Premier ministre), plusieurs ministres, le président de l’Etat, la présidente d’une organisation féminine, les proches de Ron Arad et surtout, des centaines d’anonymes, généralement jeunes, venus apporter leur aide.En permanence, quelque soit l’heure de la journée, Israéliens et touristes continuent de défiler dans la tente, signent des pétition, apportent de la nourriture, achetent un t-shirt à l’effigie du soldat ou sont simplement là, à côté des parents et du frère de Guilad.L’attente est longue mais les espoirs sont grands.
D’après certaines sources, Israël serait à deux doigts d’un accord. Les discussions sont menées par le patron du Shin Bet (services secrets) Youval Diskin, venu renforcer l'émissaire spécial d'Olmert, le négociateur vétéran Ofer Dekel. Côté palestinien, le chef de l'aile militaire du Hamas, Ahmed Jabari, participerait même aux discussions au Caire et ce, alors qu’il n’a pas quitté Gaza depuis très longtemps.Il est responsable de la captivité de Guilad Shalit dans un lieu tenu secret et de la liste des détenus dont son mouvement exige la libération dans le cadre de l'échange avec Israël.A en croire le journal koweïtien Al Jerida qui se fonde sur « des sources bien informées », l'accord de principe entre Israël et le Hamas pour la libération de Guilad Shalit serait conclu n’attendant plus que l'approbation du gouvernement israélien après avoir été approuvé par le bureau politique du Hamas.
Les points d'achoppement seraient le mécanisme de libération des détenus palestiniens et le lieu où ces détenus seront envoyés après leur libération.Israël serait prêt en effet à accéder à la demande du Hamas de libérer au moins 450 terroristes palestiniens, dont certains sont directement responsables de l'assassinat de civils israéliens. Si le ministre des Affaires sociales a affirmé qu’Israël avait une ligne rouge à ne pas franchir dans les concessions, les récents développements ont fait dire au porte-parole de la branche armée du Hamas que « l'acceptation des conditions posées atteste de l'échec d'Israël ».En parallèle, l'entourage du Premier ministre Ehoud Olmert a tenu à modérer les attentes en expliquant qu’il n’y a que peu d'espoirs de voir aboutir les négociations dans les prochains jours.Dans ce contexte il est donc très difficile de séparer le vrai du faux et quasiment impossible de savoir ce qui relève d’une guerre psychologico-médiatique
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