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TESTAMENT DE LOUIS XVI

LouisXVI-Sacre

Au nom de la très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Aujourd’hui vingt-cinquième jour de décembre. Moi, Louis XVIe du nom, Roy de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille, de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.

Je laisse mon âme à Dieu, mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus-Christ qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père pour nous autres hommes, quelqu'indignes que nous en fussions, et moi le premier.

Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l'Église catholique et les commandements de Dieu et de l'Église, les sacrements et les mystères tels que l'Église catholique les enseigne et les a toujours enseignés. Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchirent l'Église de Jésus-Christ, mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours, si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la sainte Église catholique donnent et donneront conformément à la discipline de l'Église suivie depuis Jésus-Christ. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, car je ne les aime pas moins tous en Jésus-Christ, suivant ce que la charité chrétienne nous l’enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. J’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et à m’humilier en sa présence. Ne pouvant me servir du ministère d’un prêtre catholique, je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom, (quoique cela fût contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l'Église catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de cœur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis, s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du ministère d’un prêtre catholique, pour m’accuser de tous mes péchés et recevoir le sacrement de pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance, (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou ceux à qui j’aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.

Je prie tous ceux qui ont de la charité d’unir leurs prières aux miennes pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle ou par un zèle mal entendu m’ont fait beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme ; je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux. Je lui recommande surtout d’en faire de bons chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde-ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l'Éternité. Je prie ma sœur  de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants et de leur tenir lieu de mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mère.

Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve ; qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les lois, mais en même temps qu’un roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.

Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que j’ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent dans les moments de troubles et d’effervescence on n’est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici toute ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé. D’un côté, si j’étais sensiblement touché de l’ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux ou à leurs parents ou amis, de l’autre j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuits que beaucoup de personnes m’ont montrés. Je les prie d’en recevoir tous mes remerciements. Dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Hue que leur véritable attachement pour moi avait porté à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tout lieu de me louer depuis qu’il est avec moi. Comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie MM. de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie MM. de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi. Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.

Fait en double, à la Tour du Temple, le 25 décembre 1792,

LOUIS


QUI LE SAIT ?

Louis%20XVI

Louis XVI décida de soulager son peuple, en le dispensant du droit de joyeux avènement, impôt perçu à chaque changement de règne.

Louis XVI créa le corps des pompiers.

Louis XVI autorisa l’installation de pompes à feu, pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.

Louis XVI créa un Mont de pitié à Paris pour décourager l’usure et venir en aide aux petites gens.

Louis XVI abandonna aux équipages de ses vaisseaux le tiers de la valeur des prises, qui lui était réservé en temps de guerre.

Louis XVI décida d’aider l’abbé de l’2pée dans son œuvre pour l’éducation des « Sourds-muets sans fortune » auxquels il enseignait un langage par signes de son invention. Le roi lui versa alors une pension de 6000 livres sur sa propre cassette, contre l’avis de l’archevêché qui soupçonnait cet homme de jansénisme.

Louis XVI dota l’école de Valentin Hauÿ pour les aveugles.

Louis XVI donna l’ordre à ses commandants de vaisseaux de ne point inquiéter les pêcheurs anglais et obtint ainsi du gouvernement anglais la réciprocité pour les pêcheurs français ;

Louis XVI donna aux femmes mariées et aux mineurs de touchers eux-mêmes leurs pensions sans demander l’autorisation de leur mari ou tuteur.

Louis XVI ordonna aux hôpitaux militaires de traiter les blessures ennemis « comme les propres sujets du Roi », 90 ans avant la première Convention de Genève.

Louis XVI fit abolir le servage et la mainmorte dans le domaine royal, et le droit de suite qui permettait aux seigneurs de faire poursuivre les serfs ou mainmortables qui quittaient leur domaine.

Louis XVI ordonna l’abolition de la question préparatoire et préalable (torture).

Louis XVI accorda le premier le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des députés de l’assemblée des Etats Généraux.

Louis XVI fit construire à ses frais des infirmeries « claires et aérées » dans les prisons.

Louis XVI s’inquiéta du sort qui était réservé aux prisonniers détenus en préventive de par leur inculpation, avant leur procès. Par ailleurs, il décida de leur accorder une indemnité ainsi qu’un droit d’annonce dans le cas où leur innocence serait reconnue lors de leur procès (sujet d’une étonnante actualité).

Louis XVI supprima de très nombreuses charges de la maison du Roi (plus d’un tiers).

Louis XVI permit aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.

Louis XVI finança tous les aménagements de l’Hôtel-Dieu pour que chaque malade ait son propre lit individuel.

Louis XVIemplya le premier l’expression de « justice sociale ».

Louis XVI fonda un hôpital pour les enfants atteints de maladies contagieuses, aujourd’hui nommé Hôpital des Enfants Malades.

Louis XVI créa le Musée des Sciences et Techniques, futur centre national des Arts et Métiers.

Louis XVI fonda l’école des Mines.

Louis XVI finança sur ses propres fonds les expériences d’aérostation des frères Montgolfier.

Louis XVI également les expériences de Jouffroy d’Abbans pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.

Louis XVI exempta les juifs du péage corporel et autres droits humiliants, fit construire les synagogues de Nancy et de Lunéville et permit aux juifs l’accès à toutes les maîtrises dans tout le ressort du Parlement de Nancy.

Louis XVI accorda sept millions aux victimes du froid excessif en 1784.

Louis XVI accorda des pensions de retraite à tous ceux qui exerçaient une profession maritime.

Louis XVI demanda l’établissement annuel de la balance du commerce.

Louis XVI créa le droit de propriété des auteurs et compositeurs de musique.

Louis XVIaccorda l’état civil aux protestants.

Louis XVI créa l’Ecole de musique et de danse de l’Opéra de Paris et le musée du Louvre.


Je voudrais remercier Evelyne, Julie, Bernard, Richard, Laurent, Gilles, Bruno, Mohamed et tant d'autres qui m'apportent, chaque jour leur soutien dans ce combat pour la libre pensée et la libre expression face au rouleau compresseur du politiquement correct et de la bien pensance.
Les remercier car il est utile aujourd'hui de vous dire combien il est difficile d'exprimer des convictions et des sentiments devant le mur de l'émotion et l'utilisation systématique de celui-ci. Particulièrement dans le conflit à Gaza.
Encore une fois, je ne suis pas croyant. 
Ni Juif, ni Musulman ni même Chrétien.
Pour tous les extrémistes religieux de ces trois religions monothéistes qui parlent d'amour et de paix, je ne suis juste qu'un Païen pour les uns, un Mécréant  pour les autres.
Mais moi je me veux libre penseur et je crois profondément à l'athéisme. 
 
B
on sang qu'il est devenu difficile dans ce pays de France d'émettre une opinion contraire aux discours majoritaires de ces gens ont si peu de foi laïque et républicaine.
Ces béni oui-oui de la presse, ces petits esprits étroits qui ont peur de tout, y compris de leur ombre! Qui sont dans l'air du temps. "Etre dans l'air du temps c'est être dans la stratégie de la feuille morte" disait kundera! Ces tristounets du bulbe qui préfèrent jouer sur l'émotion que sur l'analyse objective.
Je comprends mieux désormais comment un pays peut basculer dans un cercle vicieux l'amenant doucement vers une dictature! 
Et ils se proclament intellectuels et journalistes! A mourir de rire ou de rage!
Je ne connais pas Israël ! Je ne suis qu'un petit franchouillard sans prétention qui parfois dérange. Y compris dans ma famille politique.
Je ne connais pas Israël hormis par la presse et  mes lectures. Cependant, j'ai en mémoire une déclaration faîte par un pilote:
"Quand vous survoler le Moyen-Orient et que vous voyez une tache verte, c'est Israël "!
J'espère, un jour, voir cette tache verte.
En mémoire aussi que c'est la seule démocratie réelle de ce Moyen-Orient ou il existe une cour suprême indépendante, des élections à la proportionnelle intégrale! (Ce que l’on n’ose même pas faire en France au nom de la stabilité politique.)
Certes, il y eu une décision prise par une commission de députés sur le fait de savoir si les arabes israélien doivent garder le droit de vote ! Est-ce une bonne chose? Non je ne le crois pas. Mais, les Israéliens arabes devraient clairement se positionner en faveur de leur pays et non relayer la propagande des ennemis d'Israël. La méfiance s'installe et les conséquences également et c'est dommageable pour tous! Les Israéliens arabe doivent pouvoir s'exprimer en tant que citoyens. La cour suprême a été saisie! Ce n'est pas en Syrie ni en Egypte voire en Arabie Saoudite que ce débat pourrait avoir lieu!
Mais que dirions-nous, si nous avions une population en France revendiquant sa spécificité et qui réclamerait la fin de notre existence en tant que Nation française laïque et républicaine?
Démocratie dans un pays en guerre, un pays entouré d'hostilité au minimum mais le plus souvent de haine.
Comment pourrions-nous vivre comme cela en France?
Comment réagirions-nous si cette haine était à nos portes alors que déjà, elle est dans nos cités?
L'Histoire nous l'a déjà enseigné il n’y a pas si longtemps. C'est la démocratie qui a volé en éclats!  Souvenons-nous de cela.
Et l'on voudrait, du fait de l'émotion légitime que je partage, (La mort d'enfants) que j'oublie pourquoi ils sont morts et par la faute de qui?
C'est le Hamas qui les assassine Messieurs les censeurs pas Tsahal.
Car vous le savez bien, si Tsahal était une division de la Waffen SS comme on l'entend honteusement de ci de là,  il n’y aurait plus de Gaza ni de Palestiniens depuis bien longtemps.
Cette vérité vous dérange je le sais bien.
Il est tellement plus simple d'hurler avec les loups! Mais dans la famille des canidés vous n'êtes pas des loups, même pas des chiens, mais des hyènes!


Gérard Brazon


Indéfendable Hamas (dans Le Figaro)
Par Ivan Rioufol le 28 décembre 2008

La propagande islamiste est lancée: l'offensive d'Israël contre le Hamas est assimilée, y compris par certains intervenants sur ce blog, à un "massacre des innocents", à un "holocauste", à du "terrorisme", à un "crime de guerre". Les juifs sont accusés de vouloir faire de Gaza un nouveau ghetto de Varsovie, d'imposer un "apartheid", de se comporter comme des "nazis", etc. De ce point de vue, le Hamas peut s'estimer satisfait: en obligeant Israël à riposter militairement pour protéger sa population du sud du pays des roquettes envoyées de Gaza par centaines, il peut se présenter, en utilisant les images de militants tués par les raids israéliens, comme la victime d'un pays raciste et haineux. L'antisémitisme en redemande.

Cette habile construction médiatique passe, malheureusement, par l'instrumentalisation de la misère de la population palestinienne, otage d'une organisation qui ne se légitime plus que par la terreur et dont l'unique obsession est l'anéantissement d'Israël au nom du jihad. Il est de bon ton de renvoyer les deux adversaires dos à dos, en faisant valoir que chacun applique sa propre logique. Mais il faut lire la Charte du Hamas (je propose ici la version Wikipédia) pour comprendre que la violence, l'idéologie anti-juive et la soumission sont l'essence de ce mouvement militaro-religieux qui veut que le monde vive "à l'ombre de l'Islam".

 Prendre la défense du Hamas, qui a consolidé son pouvoir à Gaza après avoir chassé le Fatah par la force, revient à faire allégeance à une idéologie totalitaire qui voit des sionistes partout (y compris au Lions Club et au Rotary) et qui assigne le peuple palestinien à sa condition de martyr. Reste à espérer qu'Israël, qui jusqu'à présent semble avoir su cibler ses attaques aériennes contre les seuls partisans du Hamas, saura éviter les pertes de civils. Le monde entier a les yeux braqués sur cette nouvelle guerre, répétition générale de ce que pourrait être le choc des civilisations décrit par Samuel Huntington, qui vient de mourir.

Yvan Rioufol du Figaro


Gaza, une riposte excessive ? par André Glucksmann

LE MONDE  06.01.09 

Devant un conflit, l'opinion se divise entre les inconditionnels qui ont décidé une fois pour toutes qui a tort et qui a raison, et les circonspects qui jugent en fonction des circonstances telle ou telle action comme opportune ou inopportune, quitte à retenir, s'il y a lieu, leur jugement jusqu'à plus ample informé. L'affrontement à Gaza, aussi sanglant et terrible soit-il, laisse poindre pourtant une lueur d'espoir que les images chocs recouvrent trop souvent. Pour la première fois dans le conflit du Proche-Orient, le fanatisme des inconditionnels paraît minoritaire. La discussion chez les Israéliens (est-ce le moment ? Jusqu'où ? Jusqu'à quand ?) roule comme à l'habitude dans une démocratie. La surprise est qu'un semblable débat partage à micros ouverts les Palestiniens et leurs soutiens, à tel point que, même après le déclenchement des opérations punitives israéliennes, Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne, trouva le courage d'imputer au Hamas, en rupture de trêve, la responsabilité initiale du malheur des civils à Gaza.

Les réactions de l'opinion publique mondiale – médias, diplomates, autorités morales et politiques – semblent malheureusement en retard sur l'évolution des esprits directement concernés. Force est de relever le mot qui fait florès et bétonne une inconditionnalité du troisième type, laquelle condamne urbi et orbi l'action de Jérusalem comme "disproportionnée". Un consensus universel et immédiat sous-titre les images de Gaza sous les bombes : Israël disproportionne. A l'occasion, reportages et commentaires en rajoutent : "massacres", "guerre totale". Par bonheur, on évite à ce jour le vocable "génocide". Le souvenir du "génocide de Jénine" (60 morts), partout rabâché à la va-vite et depuis déconsidéré, paralyserait-il encore l'excès de l'excès ? Néanmoins la condamnation, a priori, inconditionnelle, de l'outrance juive régule le flot des réflexions.

Consultez le premier dictionnaire venu : "est disproportionné ce qui est hors de proportion" soit parce que la proportion n'existe pas, soit parce qu'elle se trouve rompue, transgressée. C'est la deuxième acception qui est retenue pour fustiger les représailles israéliennes jugées excessives, incongrues, disconvenantes, dépassant les bornes et les normes. Sous-entendu : il existerait un état normal du conflit Israël-Hamas que le bellicisme de Tsahal déséquilibre, comme si le conflit n'était pas, comme tout conflit sérieux, disproportionné dès l'origine.

Quelle serait la juste proportion qu'il lui faudrait respecter pour qu'Israël mérite la faveur des opinions ? L'armée israélienne devrait-elle ne pas user de sa suprématie technique et se borner à utiliser les mêmes armes que le Hamas, c'est-à-dire la guerre des roquettes imprécises, celle des pierres, voire à son libre gré la stratégie des attentats-suicides, des bombes humaines et du ciblage délibéré des populations civiles ? Ou, mieux, conviendrait-il qu'Israël patiente sagement jusqu'à ce que le Hamas, par la grâce de l'Iran et de la Syrie, "équilibre" sa puissance de feu ? A moins qu'il ne faille mettre à niveau non seulement les moyens militaires, mais les fins poursuivies. Puisque le Hamas – à l'encontre de l'Autorité palestinienne – s'obstine à ne pas reconnaître le droit d'exister de l'Etat hébreu et rêve de l'annihilation de ses citoyens, voudrait-on qu'Israël imite tant de radicalité et procède à une gigantesque purification ethnique ? Désire-t-on vraiment qu'Israël en miroir se "proportionne" aux désirs exterminateurs du Hamas ? Dès qu'on creuse les sous-entendus du bien-pensant reproche de "réaction disproportionnée", on découvre combien Pascal a raison et "qui veut faire l'ange, fait la bête". Chaque conflit, en sommeil ou en ébullition, est par nature "disproportionné". Si les adversaires s'entendaient sur l'usage de leurs moyens et sur les buts revendiqués, ils ne seraient plus adversaires. Qui dit conflit, dit mésentente, donc effort de chaque camp pour jouer de ses avantages et exploiter les faiblesses de l'autre. Tsahal ne s'en prive pas qui "profite" de sa supériorité technique pour cibler ses objectifs. Et le Hamas non plus qui utilise la population de Gaza en bouclier humain sans souscrire aux scrupules moraux et aux impératifs diplomatiques de son adversaire.

On ne peut travailler pour la paix au Proche-Orient qu'à la condition d'échapper aux tentations de l'inconditionnalité, lesquelles hantent non seulement les fanatiques jusqu'au-boutistes, mais aussi les âmes angéliques qui fantasment une sacro-sainte "proportion" propre à équilibrer providentiellement les conflits meurtriers. Au Proche-Orient, on ne se bat pas seulement pour faire respecter une règle du jeu, mais pour l'établir. On peut à juste titre discuter librement de l'opportunité de telle ou telle initiative militaire ou diplomatique, sans toutefois supposer le problème résolu d'avance par la main invisible de la bonne conscience mondiale. Il n'est pas disproportionné de vouloir survivre.
André Glucksmann


 Metula News Agency : Par Jean Tsadik

Le renseignement israélien est formel : les dirigeants du Hamas se terrent dans un bunker situé sous l’Hôpital Shifa à Gaza city. Plus précisément encore, sous le département de médecine pour enfants.

Ismaël Hanya, le chef de la branche politique, Ahmed Jabaari, la brute béotienne, chef des brigades Ezzedine al-Qassam, et Mahmoud al-Zahar (chirurgien !), le no.2 de l’organisation islamiste à Gaza, jugent probablement que l’aile des enfants de l’hôpital est la plus sûre protection pour leurs misérables existences.

Paradoxalement, ces adeptes du terrorisme à outrance font confiance en l’humanité de l’armée israélienne, sachant pertinemment que les Hébreux ne bombarderont jamais un hôpital.

Second calcul, intégré désormais totalement dans la doctrine de combat des fondamentalistes à Gaza : si les Israéliens, malgré tout, frappent Shifa, les images des corps d’enfants palestiniens disloqués, qui s’étaleraient sur toutes les TV de la planète, constitueraient la meilleure propagande pour les Hamas.

Car ces images sont devenues, particulièrement depuis l’enclenchement de l’offensive terrestre, l’arme de prédilection du califat islamique des Frères Musulmans à Gaza. Le Califat de Gaza étant le seul territoire géré par la puissante confrérie sunnite, ayant son centre spirituel et tactique à l’Université Al-Azhar au Caire.

L’"arme humanitaire" s’appuie sur une cohorte de proto-journalistes à Gaza, tous sympathisants du mouvement intégriste, tous musulmans, qu’ils collaborent à Al-Jazeera, à la BBC ou à FR24. Tout ce que ces "confrères", le plus souvent formés à l’Ecole Va-vite (à quelques notables exceptions près), rapportent, filment, montrent et commentent, ce sont les souffrances des civils blessés ou morts, du fait, exclusivement, de l’agression barbare des Israéliens..

Ils répondent ainsi à un ordre, une injonction, une directive. Par idéologie religieuse, nationaliste ou politique, parce que c’est auxiliairement le vœu de la chaîne qui les emploie, ou, plus bêtement encore, parce que cela ne la dérange pas, ils acceptent de dévoyer notre profession pour la transformer en arme de guerre.

Et toutes les images de souffrance sont bonnes pour émouvoir le chaland occidental et déplacer les croyants dans les rues. Même qu’il y a trois jours, un médecin palestinien, ami fidèle de la Ména, écœuré, nous a signalé que le petit garçon que les télévisions montraient en boucle, alors qu’il était transporté, dans les bras de son père, dans un lit ensanglanté de Shifa, souffrait d’un furoncle au cou, qui n’avait, évidemment, rien à voir avec le conflit.

Le médecin en question, l’un des seuls qui ne soit pas sympathisant islamique à n’avoir pas été licencié lors du coup d’Etat vert de juin 2007, a terminé sa conversation téléphonique avec Sami El Soudi par la phrase suivante : "Maintenant, on a un Mohammed Al-Dura chaque heure".

Ce qui ne signifie certainement pas qu’il n’y a pas de victimes collatérales durant ce conflit, ce n’est sûrement pas ce que nous entendons dire.

Ce sur quoi nous voulons éveillez le sens de l’observation de nos lecteurs, c’est qu’il n’y a assurément pas QUE des victimes civiles lors de la Guerre de Gaza. Partant de cette constatation simple, deux autres s’imposent inévitablement : il n’y a pas de journalistes dans la Bande, mais uniquement des auxiliaires de communication du Hamas ; cela n’empêche nullement les TV occidentales de diffuser leur message, sans avertissement, en le faisant passer pour de l’information.

Le sens de l’observation dont a fait preuve notre camarade Etienne Duranier dans son article Les media ont choisi leur camp, diffusé il y a trois jours, est édifiant. Il est parvenu à étonner tous les rédacteurs de l’agence : depuis le troisième jour de Plomb fondu, aucune image en provenance de Gaza n’a montré de milicien islamiste. Ni soigné dans un hôpital, ni blessé ou mort sur le pavé, ni en faction, en défense d’une position tactique.

Selon les chiffres très conservateurs proposés par l’armée israélienne, les soldats hébreux auraient neutralisé plus de 150 miliciens durant ces dernières 24 heures. En application d’une règle proportionnelle, habituellement pertinente dans des conflits de ce genre, on dénombre entre deux et trois blessés pour chaque mort. Où sont donc passés ces morts et ces blessés ? Pas sur les écrans des publics-cibles, cela est une certitude.

Le fait que les médecins de Gaza ne présentent ni ne discutent jamais les cas des miliciens qu’ils traitent constitue également la preuve établissant qu’autant qu’exercer la médecine, ils participent en plein à la guerre contre Israël.

Il n’y a qu’un seul succès qu’Hanya et Jabaari ont remporté lors de cette confrontation militaire. Il ne se situe pas sur le champ de bataille, où leurs hommes font plutôt mauvaise figure, mais au niveau de la transformation des media audiovisuels en armes de guerre. Avec, il faut le mettre en évidence, la collaboration avenante des diffuseurs d’images.

Ceux auxquels nous avons demandé, DVD en main, de nous montrer l’image d’un seul milicien dans le matériel qu’ils ont infligé aux téléspectateurs en Europe et en Amérique n’ont pas renié les faits. Ils se sont juste montrés aussi surpris que nous l’avions été de la découverte de Duranier.

Puis, se ressaisissant, ils nous ont tous fait remarquer que, parce qu’Israël interdisait l’accès de la Bande aux journalistes en poste chez lui, ils n’avaient que les images fournies par ceux de Gaza à présenter à leur public.

Nous, bien entendu, de poser la question : est-ce que l’impossibilité de filmer un conflit dans des conditions d’objectivité implique l’obligation de montrer des images non représentatives d’icelui, tout en sachant qu’elles participent de l’effort de guerre de l’un des belligérants ?

Cette conduite aboutissant à un postulat ridicule et inconcevable pour une chaîne de télévision occidentale : parler plusieurs heures par jour, en prime time, d’une guerre entre l’armée A et l’armée B, tandis que, pour les téléspectateurs, les combattants de B, vivants, morts ou blessés, n’existent pas visuellement.

On prend A et B, on retranche B, restent les images d’hommes en armes de A, pendant Noël et Nouvel An, sur fond d’images de souffrances civiles, et sur les commentaires qui ne parlent que de cela. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que le monde audiovisualisé ne déteste pas A ?

Il y a, à nouveau, stigmatisation coordonnée et contraire à toute déontologie d’Israël dans les media occidentaux. Il faudra se pencher sérieusement sur ce problème lorsque les armes se seront tues.

Cette situation de l’image encouragera les membres du Conseil de Sécurité à accepter, durant la réunion de cet après-midi à Manhattan, une résolution contraignante, contraire aux intérêts d’Israël et du monde libre, qui, si l’allié américain ne met pas son veto, aura sauvé la peau et le régime d’Hanya, Jabaari et Al-Zahar.

Ce serait le premier conflit perdu sur le terrain et gagné, tout de même, uniquement grâce à l’arme de la télévision.

Evidemment, c’est gravissime. Mais ce n’est toutefois pas ce qu’il y a de plus grave. Voyant l’usage qu’ils pouvaient faire du sang de leur propre peuple, les dirigeants de l’Organisation de la Résistance Islamique on franchi un pas de plus en direction de l’horreur absolue.

On avait vu le dictateur Saddam Hussein disposer des civils aux alentours de ses installations militaires afin de dissuader les Américains et leurs amis de les prendre pour cibles.

Hanya et Jabaari vont beaucoup plus loin dans l’usage cynique qu’ils font des civils : ayant constaté l’effet des images d’enfants et de femmes ensanglantées sur l’opinion publique, la rue arabe et les diplomates, ils n’utilisent plus les civils palestiniens – dont ils ont la charge de la sécurité en leur qualité de gouvernants de Gaza – afin de dissuader les Israéliens de frapper, mais, au contraire, afin d’attirer sur eux le feu de Tsahal.

Le cas s’est vérifié hier lors du drame de l’école de filles de Fakhura, gérée par l’UNRWA, dans le camp de réfugiés de Djabalya. Nous disposons des évidences indiscutables montrant que le Hamas avait placé deux miliciens lanceurs de mortiers, les frères Imad et Hassan Abou Askar (membres du clan Abou Askar, l’un des plus importants de Gaza ville), sur le toit de la salle où s’étaient réfugiées environ 400 personnes, qui ne se sentaient plus en sécurité chez elles.

De cette position, les Abou Askar canardèrent une position des forces israéliennes, l’obligeant à répliquer ou à perdre des soldats.

On peut, à propos de cette insupportable provocation, questionner également l’attitude des responsables de l’UNRWA à Gaza, son directeur John Ging et son porte-parole, traditionnellement fielleux à l’encontre d’Israël, autant que muet sur les tirs de roquettes contre le Néguev occidental, Christopher Gunness.

L’UNRWA, l’organisme onusien d’aide aux réfugiés palestiniens, a ouvert 23 de ses écoles à Gaza-city à l’hébergement d’environ 15 000 personnes, dont les habitats se situent en zones dangereuses.

Mais l’UNRWA dispose également de 9 000 employés dans la place, et la probabilité pour qu’ils ne se soient pas aperçus de l’activité des miliciens dans l’école de Fakhura n’est tout simplement pas crédible.

On connaissait la fonction humanitaire de l’UNRWA, mais on ignorait qu’elle avait pour vocation de servir de base d’attaques contre les forces israéliennes, participant ainsi à l’effort de guerre du Hamas.

Nous ne prétendons pas que Gunness et Ging avaient la possibilité d’obliger les miliciens armés d’aller mener leur guerre ailleurs ; ce que nous affirmons, en revanche, c’est qu’ils avaient l’obligation de prévenir Tsahal, avec laquelle ils sont en contact, de la situation. Non pour aider Tsahal, mais pour prévenir le décès inexcusable d’une trentaine de civils.

L’attitude de l’UNRWA est d’autant plus inacceptable que le gouvernement d’Israël était intervenu à plusieurs reprises, directement auprès du Secrétaire général Ban-Ki moon, afin de dénoncer ce genre de collusion. Les démarches israéliennes étaient demeurées sans réponses opérationnelles en provenance de Manhattan.

Le problème tient en ce que, devant l’avance terrestre israélienne, le périmètre à partir duquel les terroristes peuvent lancer des roquettes sur les agglomérations israéliennes s’est réduit telle une peau de chagrin.

Il ne leur reste plus que le centre de Gaza, où ils sont facilement repérables par les dizaines de drones et d’hélicoptères qui sillonnent l’éther en sans discontinuer.  

Or le Hamas, ainsi acculé, est entré dans une phase hystérique comprenant ces sacrifices humains ainsi que des attaques-suicide contre le contingent d’intervention israélien.

Hier, l’un de ces kamikazes, bardé d’une ceinture explosive, a tenté de se jeter sur des soldats israéliens. Stoppé net dans sa course, il est mort seul. Un autre, vêtu d’un uniforme de Tsahal, a fait irruption dans une position de l’armée : il a été abattu avant de pouvoir faire usage de sa Kalachnikov.

Il y a les miliciens lanceurs de mortiers, et les terroristes, lanceurs de Qassam et de Grad. Mais ils ne disposent plus d’accès aux vergers et aux terrains vagues pour exercer leur sale besogne, alors tous se collent littéralement à d’autres écoles, quand ils ne tirent pas à partir des étages occupés des HLM de Gaza, ou depuis leur toiture plate.

J’ai eu l’occasion, hier, de visionner les films tournés par les drones et lors des attaques par les hélicoptères.. Ces images ne laissent aucune place au doute : la doctrine de combat des planqués sous l’hôpital Shifa consiste à sacrifier les lanceurs de projectiles et à attirer sur les civils dont ils s’entourent le feu des missiles de Tsahal.

Ne craignons pas de l’écrire, l’horreur de la fin de l’ère des Frères Musulmans à Gaza dépasse l’intelligible. Les dirigeants du Hamas, dans une dernière tentative pour sauver leur "empire" et surtout leur peau, sacrifient intentionnellement les femmes et les enfants de Gaza au dieu Pellicule. La camera d’Al-Jazeera située à l’entrée de l’hôpital Shifa est l’autel de ce culte insensé.

Pour interrompre ce banquet de Moloch, Israël va, très rapidement, avoir à choisir entre ces trois options : 1. Passer à la phase 3 de Plomb fondu, en envoyant, aujourd’hui ou demain les divisions de réservistes envahir Gaza. 2. Lancer une opération commando dans les sous-sols de l’Hôpital Shifa ou 3. Se retirer sans avoir terminé le travail, permettant aux monstres de renaître de leurs cendres, et confiant la solution diplomatique du conflit aux islamistes turcs d’Erdogan, aux passoires égyptiennes et aux Français, dont les soldats évitent déjà toute altercation avec les Hezbollanis, là, sous les fenêtres de la rédaction.

Or nous l’avons écrit bien avant que quiconque ne parle de l’objectif réel israélien de neutralisation du Hamas : si, au terme de ce conflit, il ne reste ne serait-ce qu’un pan de Hamas debout, il se vantera d’avoir contenu Tsahal, d’avoir ainsi vaincu Israël, et il aura parfaitement raison de le faire.

De là à voir tous ceux qui ont pris part aux manifestations pro islamistes troquer leurs calicots pour des Kalachnikov, il n’y a que quelques années. Quant à ceux qui brûlent des voitures dans Paris, dont les propriétaires ne sont probablement ni israéliens ni même juifs, cela prendra même moins longtemps.

Jean Tsadik


Gaza: Qui entretient le feu ? Par David Bensoussan
 

L’auteur est professeur à l’Université du Québec.


Durant des années, la propagande arabe a démonisé l’État d’Israël et a tenté de l’étouffer par un boycott économique et diplomatique.
Sans succès. Les chaînes radiophoniques du Moyen Orient ont fait de l’enseignement de la haine leur cheval de bataille. Il n’est de secret pour personnes que le conflit a été instrumentalisé par les dictateurs de la région pour se maintenir au pouvoir.

Rappelons qu’en 1967, le président égyptien entama une série d’actions qui constituèrent, en soi, un casus belli.  Il bloqua le détroit de Tiran, privant Israël de l’accès à la Mer Rouge, exigea le retrait immédiat des casques bleus de l’ONU stationnés à la frontière israélo-égyptienne, et convainquit la Jordanie de se placer, avec la Syrie, sous le commandement militaire égyptien unique.  Des foules arabes en liesse chantaient « Égorgez les Juifs » et la harangue anti-israélienne fut à son paroxysme à la veille de la guerre des Six-Jours.  Celle-ci se solda par la défaite étonnante de la Syrie, de la Jordanie et de l’Égypte, soutenus par l’Irak.  Israël occupa alors le Sinaï égyptien, la Cisjordanie que le roi jordanien avait annexée dès 1950 et les hauteurs du Golan en Syrie. Lorsque le principal pays arabe, l’Égypte, décida de mettre fin à l’état de belligérance, des solutions et des accommodements de toutes sortes ont pu être trouvés. Il en fut de même lorsque la Jordanie embarqua dans le processus de paix. Les espoirs de paix israélo-palestinienne de Camp David furent à un cheveu d’aboutir mais l’instrumentalisation du conflit n’a jamais cessé.

Ainsi, lorsque la pression augmenta sur  le président irakien Saddam Hussein, il ne trouva rien de mieux que d’augmenter la prime des assassinats suicides de 25 000 à 75 000 dollars. La frontière syrienne est la plus calme et pourtant la Syrie sème la discorde par Hezbollah et Hamas interposés, au Liban et à Gaza respectivement.  C’est au tour de l’expansionnisme iranien d’utiliser les populations chiites du Liban - allant jusqu’à proposer 10 000 dollars aux Syriens qui sont prêts à se convertir à l’islam chiite - pour torpiller toutes les tentatives de paix et entretenir l’instabilité.

De quoi retourne-t-il? Des populations civiles israéliennes sont bombardées de façon aléatoire depuis huit ans. Quinze secondes est le temps qu’il faut pour se mettre à l’abri en cas d’alerte, et cela reste vrai de pour les enfants en bas-âge, les adultes et les infirmes. La trêve n’a pas été renouvelée par le Hamas. L’état des choses ne pouvait continuer ainsi.  L’Égypte qui a une frontière commune avec la bande de Gaza a eu une conduite irresponsable en laissant les roquettes et les missiles Grad y pénétrer, sachant très bien l’usage que l’on en faisait. Derrière le drame actuel plane l’approche séculaire qui a consisté durant des siècles à battre des Juifs sans que ces derniers n’aient le droit de se défendre, que ce soit dans les pays dits chrétiens ou musulmans. Les injustices et les massacres jalonnent l’histoire des Juifs dans ces pays.  L’État d’Israël a été créé pour y mettre le holà.

La conjoncture actuelle devient bien plus sérieuse. L’Iran est gouverné par un illuminé qui provoque régulièrement le monde entier en déclarant son intention de développer la technologie nucléaire et d’annihiler l’État d’Israël. L’Iran consacre ses immenses ressources naturelles pour déstabiliser la région. Le chiisme iranien fait de la martyrologie sa foi et sa raison d’être.  Entre les déclarations génocidaires du président iranien Ahmadinedjad en attente d’un imam caché - qui n’hésite pas de recourir de façon pernicieuse aux clichés antisémites les plus véreux aux Nations Unies pour se gagner des sympathisants dans le monde musulman - et l’enthousiasme des fondamentalistes chrétiens pour une ère messianique qui devrait faire suite à une ère apocalyptique, se trouve la majorité silencieuse et notamment la majorité silencieuse musulmane. L’un des drames du monde musulman est qu’il semble avoir perdu tous ses moyens lorsque des radicaux prétendent parler en son nom et agir au nom de l’islam.  Il n’y a pratiquement pas de dénonciation de l’Iran ou des bombardements de civils israéliens par le Hamas. Et pourtant, l’Iran n’agit que dans son intérêt propre et cherche par tous les moyens à déstabiliser la région. Si ceux qui ont passé des années à diffuser l’enseignement de la haine continuent de se taire quand bien même ils sont en paix déclarée ou officieuse avec l’État d’Israël, les initiatives suicidaires du Hamas du Hezbollah et de l’Iran s’amplifieront.

 Le Hamas a préféré faire le jeu de l’Iran, de se livrer à des bombardements quotidiens de la ville israélienne de Sederot à partir de la bande de Gaza pourtant totalement évacuée par les israéliens. Il est certain que ce comportement suicidaire du Hamas n’est pas fait pour être à l’avantage de la population palestinienne. Ce qui se prépare est une longue guerre au cours de laquelle Israël devra avancer avec grande précaution pour réduire ses propres pertes et éviter de toucher autant que faire se peut les civils. Entre temps, le silence des arabo - musulmans qui se perpétue ne sert qu’à faire le jeu des radicaux qui ne rêvent que d’un bain de sang pour propager leur propagande victimaire.

David Bensoussan


Un des chefs du Hamas, Saïd Siam, tué par Israël !

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Un des chefs du Hamas, Saïd Siam, en septembre 2006
Mohammed Abed(AFP/Archives)

Un des chefs du Hamas, Saïd Siam, ministre de l'Intérieur, a été tué jeudi à Gaza par un bombardement israélien, a confirmé la télévision du Hamas Al-Quds TV.

"Le leader Saïd Siam, son fils (Mohammad) et son frère (Iyad) sont tombés en martyrs à Gaza", a annoncé la chaîne de télévision, basée à Beyrouth.

Il s'agit du plus haut dirigeant du Hamas tué par l'armée israélienne depuis le déclenchement de son offensive le 27 décembre contre le mouvement islamiste dans la bande de Gaza.

Ce dirigeant avait créé la Force exécutive du Hamas, transformée par la suite en police du mouvement, après la prise de contrôle de la bande de Gaza par les islamistes en juin 2007.

Il était membre de l'aile radicale du mouvement islamiste et avait été accusé par le Fatah du président Mahmoud Abbas d'avoir mené une répression féroce contre ce parti après la prise de contrôle de Gaza.


Les USA envisagent de réduire leur aide à Israël !


Par Thomas Zylberstein pour Guysen International News

  I90_drapeau_usa  L’administration américaine a l’intention de réduire ses garanties d’emprunt à Israël d’un montant d’environ un milliard de dollars en raison des constructions qui se poursuivent en Judée-Samarie. L’aide de Washington à Israël est actuellement de 4,6 milliards de dollars.

Les USA n’ont pas officiellement informé Jérusalem de cette réduction. On soupçonne que la décision sera annoncée, ainsi que le montant exact de la diminution, après l’investiture de Barack Obama.

Israël a déjà utilisé environ 4,4 milliards des 9 milliards de garanties d’emprunts alloués par les USA en 2003 dans le sillage de la guerre en Irak et visant à soutenir l’économie israélienne. Ces garanties revêtent une importance encore plus grande au regard de l’actuelle crise économique mondiale.

Le ministère des Finances a l’intention de les utiliser afin de sécuriser des prêts contractés à l’étranger qui doivent aider à combler le déficit budgétaire à venir du gouvernement.

L’accord qui encadre ces garanties d’emprunts stipule que les USA réduisent les garanties d’un montant équivalent à celui dépensé par le gouvernement israélien pour la construction en Judée-Samarie.

Lors des deux dernières années, aucune décision de ce genre n’a été annoncée. Néanmoins, au cours de discussions officieuses récentes, des responsables américains ont fait savoir que la réduction pourrait être de un milliard de dollars.

Ehoud Olmert, le Premier ministre israélien démissionnaire, envisageait de demander au président George Bush sur le départ d’abandonner totalement ou partiellement cette baisse. Une telle requête n’a finalement jamais été formulée, en partie parce que Washington n’a pas informé Jérusalem du montant exact de la réduction des garanties.

Une chose est sûre, la future administration d’Obama examinera attentivement la situation politique avant de décider d’une diminution des garanties.




Gaza, le journal d’une guerre.

Cette semaine, nous souhaiterions une nouvelle fois attirer l’attention de nos lecteurs sur la guerre qui oppose depuis trois semaines Israël au Hamas. Malgré des avancées stratégiques incontestables de Tsahal, la menace terroriste n’est toujours pas éradiquée. Le Hamas tire plus de vingt missiles par jour sur Israël, et parvient encore à atteindre Sdérot, Ashdod, Guédéra ou Beer Sheva. Malgré une armée rigoureusement préparée qui continue de suivre avec méthode le développement des opérations, tous les objectifs n’ont pas été atteints.
Recherche-t-on à réduire à néant les capacités militaires du Hamas et liquider ses principaux dirigeants ou l’objectif final est-il de renverser un régime dangereux qui n’a d’autre but que la destruction de l’Etat juif ? La réponse ne fait plus l’unanimité en Israël.

L’hypothèse d’un cessez-le-feu proposé par l’Egypte semble convenir à une partie des dirigeants.
A quelques semaines des élections législatives que le Président Shimon Pérès appelle à ne pas reporter, des dissensions apparaissent au sein de la classe politique israélienne. Tandis que la troïka gouvernementale est désormais dissonante sur la question d’un possible cessez-le-feu, le leader de l’opposition, Benyamin Netanyahou appelle au renversement du Hamas à Gaza.

Ehoud Barak et Tsipi Livni, qui ont le vent en poupe dans les sondages, accepteraient le principe d’un cessez-le-feu proposé par l’Egypte contre des « garanties internationales » et l’assurance que le Hamas ne réarmera pas. Si la phase trois, c’est-à-dire l’entrée de Tsahal dans Gaza, a commencé dans la nuit de mercredi 14 janvier, elle risque de coûter la vie à de nombreux soldats. Déjà, Israël compte des dizaines de blessés, et les familles disent leur inquiétude. Les téléphones portables rassurent, mais les sonneries inquiètent… L’image d’Israël souffre aussi des accusations de « bavures ». Le centre de presse à Gaza a été touché, ainsi qu’une école, ou un hôpital… Les boucliers humains sont oubliés.
Voilà pourquoi le ministre de la Défense, tête de liste du Parti travailliste, se contenterait d’une opération réussie tandis que l’Etat major de Tsahal et le Premier ministre mesurent les risques d’une action militaire inachevée. 9 Israéliens sur 10 sont pour la poursuite des opérations…

La radicalisation de la critique au sein de l’opinion internationale est aussi un facteur important qui pèse de tout son poids dans la décision des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Les manifestations, les appels au boycott mobilisent davantage les foules à Paris ou Berlin qu’à Djénine ou Bethléem. Devant le nombre important de victimes civiles déclarées par les Palestiniens de Gaza, la pression internationale a monté d’un cran.

Washington a annoncé aujourd’hui la réduction des garanties d’emprunt à Israël pour un montant d’environ un milliard de dollars. Motif : les constructions se poursuivent en Judée et Samarie... L’Union européenne rompt le dialogue, et décide de faire une « pause » dans ses relations avec l’Etat juif. La Bolivie et le Venezuela rompent leurs relations diplomatiques avec Israël. Et Ban Ki Moon, le Secrétaire général de l’ONU se dit « scandalisé » par les tirs israéliens sur les bâtiments de l’ONU, qui abritaient pourtant tireurs et stocks d’armes…

Est-ce prendre partie que de poser la question de savoir pourquoi le Hamas n’a pas été condamné pour avoir tiré des missiles sur Israël pendant les trêves humanitaires, scrupuleusement respectées par Tsahal ? La violence des uns serait-elle plus légitime que la défense des autres ?
Si un cessez-le-feu signé n’était pas respecté, le Hamas serait-il cette fois désigné responsable de l’escalade de la violence ?

Côté palestinien, Gaza fait l’objet de toutes les spéculations. Le Président de l’Autorité palestinienne sait bien que le contrôle de Gaza par le Fatah est une condition nécessaire à la création d’un Etat palestinien qu’il appelle de ses vœux. Ses condamnations sont rares, et peu efficaces. Jeudi 15 janvier, les manifestations de solidarité avec Gaza prévues à Ramallah ont été annulées, faute de participants. Aucun leader du Fatah n’a déploré la mort de Said Siam, ministre de l’intérieur du Hamas, tué dans des bombardements. Le monde arabe reste divisé sur un conflit qui oppose le mouvement le plus radical au pays le plus démocratique de la région. Pour l’Egypte, la Jordanie, l’Irak, l’Arabie Saoudite ou les Pays du Golfe, le maintien du Hamas à Gaza n’est pas une bonne affaire. Ils redoutent les stratégies de conquête de pouvoir basées sur un « terrorisme d’usure », au nom d’une idéologie islamiste.
Depuis trois ans et demi que les Palestiniens jouissent d’une autonomie territoriale, le Fatah a été éradiqué, et la terreur islamique règne à Gaza.

La guerre qui oppose le Hamas à Israël n’a pas commencé il ya trois semaines. A Sdérot, la guerre dure depuis huit ans. A Sdérot, des enfants jouent à l’alerte rouge, des femmes s’évanouissent quand retentissent les sirènes. A Sdérot, chacun a peur pour l’autre. Depuis hui ans, des torrents de missiles et d’obus s’abattent sur le Néguev occidental. Le kibboutz Niram bat des records d’alertes. Huit mille, en huit ans.

La sécurité d’Israël est menacée, comme le confirment les salves de Katiouchas tirées depuis le Liban sur la ville de Kiryat Shmoné, au Nord d’Israël, et les menaces proférées par l’Iran ou le Hezbollah. Il n’y a pas d’autre message.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, soldat de Tsahal et citoyen français, otage du Hamas, à Gaza, depuis 937 jours.

La rédaction remercie tous ceux qui ont déjà répondu à notre appel à soutenir Guysen. En cette période cruciale pour l’information sur le Moyen Orient, dont l’actualité a mis une nouvelle fois Israël au cœur, nous souffrons aussi à Jérusalem d’une récession qui s’annonce.
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A la semaine prochaine,

Guy Senbel.

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