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L'épouse du président français Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy, a visité mardi à la mi-journée dans la banlieue de Tunis un centre accueillant 84 enfants orphelins, au deuxième jour de la visite d'Etat du couple en Tunisie. Pendant plus d'une demi-heure, la Première dame de France s'est fait présenter les activités de ce centre de l'Association tunisienne des villages d'enfants SOS, situé à Gammarth, par son responsable Labane Imed. Visitant plusieurs de ses maisons, elle s'est entretenue avec ses pensionnaires, a signé des autographes puis fredonné avec des enfants quelques notes de la chanson d'Enrico Macias "Enfants de tous pays". Parrainée notamment par de grandes entreprises françaises, l'association des villages d'enfants SOS dispose en Tunisie de quatre centres, où les orphelins sont placés dans des familles d'accueil jusqu'à leur insertion professionnelle. "C'est un système merveilleux, j'ai trouvé, les enfants avaient l'air heureux", a déclaré Mme Sarkozy à la presse au terme de sa visite. Interrogée sur ses activités officielles, elle a répondu qu'elle voudrait "être globalement utile". "J'essaie de m'adapter le plus vite possible et de ne pas décevoir notre pays", a-t-elle ajouté. Lors de sa première sortie au Tchad et en Afrique du Sud fin février, Carla Bruni-Sarkozy avait confié qu'elle aimerait s'engager "dans l'humanitaire". | |
« AFP-Patrick Kovarik » |
Il est fini le temps où le maire de Calais envoyait à Paris quelques estafettes d'employés municipaux pour contribuer, en bon camarade, au montage de la Fête de L'Huma. Natacha Bouchart l'a proclamé le 19 mars : «Calais est libérée !» Enfin, presque. Au soir de sa large victoire, 54 % des voix, madame le maire UMP élue à la tête d'une coalition de droite, du centre et de gauche a tout de même jugé préférable de ne pas s'inviter dans le hall de l'imposante mairie de style flamand Renaissance dont le beffroi, du haut de ses 75 mètres, a sonné les heures des trente-sept années de gestion communiste. Profil bas. On évite la provocation.
Il faut dire que le choc a été rude pour ceux des Calaisiens qui auraient bien voulu offrir un second mandat au PC Jacky Hénin, successeur d'un autre communiste, Jean-Jacques Barthe, trente ans de règne. Ils n'ont pas senti venir le vent du large, pas entendu le ras-le-bol d'une population de plus de 73 000 habitants dont 8 % touchent le RMI et 14 % sont au chômage. Ils ont observé, goguenards, la discrète Natacha Bouchart, salariée du principal lycée privé de la ville, membre du Ladies' Circle un club d'entraide pour femmes partir à l'assaut de «Jacky le Terrible», au verbe aussi haut que ses épaules sont larges. Ils n'ont pas compris que si cette quadra n'avait pas le profil d'un Prince noir faisant le siège de Calais, son intelligence politique n'était pas moins aiguisée que sa volonté de «faire tomber Calais aux mains des Calaisiens» ou, selon son premier adjoint, Philippe Blet, socialiste en dissidence du PS : «faire tomber les portes de fort Alamo». Cette petite-fille d'immigrés polonais d'un côté, arméniens de l'autre a la volonté bien trempée.
À 16 ans, Natacha Bouchart était encartée au RPR, suivant la voie ouverte par son père, «un forain, conseiller municipal d'oppositiondans les mines». Outre son rejet du communisme, inscrit dans les gènes familiaux, elle revendique donc cette libération de Calais comme gaulliste, héritière spirituelle du beau-frère du général, Jacques Vendroux, maire de la ville de 1959 à 1969. Lorsqu'elle a rencontré Nicolas Sarkozy, en novembre dernier, il lui a donné deux conseils : «Cette campagne, fais-la comme tu le sens et ne t'entoure pas trop de conseillers.»
Natacha Bouchart, qui l'espère bientôt en visite à Calais, est aujourd'hui aux commandes et continue à suivre cette voie. Elle refuse ainsi de céder aux séduisantes sirènes de la victoire. «Pas de chasse aux sorcières». Le maire sait bien que la transition «est difficile pour certains». Elle veut «faire confiance a priori» aux 1 200 agents municipaux. «On sait où se trouvent les taupes du précédent système», note cependant, prudent, un élu en aparté.
Dans les couloirs, les poignées de mains sont franches et chaleureuses. Elle prend du temps pour discuter avec chacun. «Natacha a soulevé une chape de plomb», poursuit l'élu. Dans le dos du maire, son directeur de cabinet, l'ancien député RPR Claude Demassieux, regarde sa montre et lui rappelle ses obligations. Les rôles ont été inversés. Elle l'a soutenu pour la première fois lors de la campagne des législatives en 1993. Plusieurs fois candidat malheureux à la mairie de Calais, il veille désormais sur son poulain.
Natacha Bouchart a rompu avec le style de son prédécesseur, surnommé «Napoléon» par certains de ses proches. Son immense bureau du rez-de-chaussée, orné de boiseries, la maire l'a trouvé «trop beau pour ( elle ) toute seule». On y tient donc désormais des réunions. Elle s'est installée au premier étage, dans une pièce sans charme, mais vaste et lumineuse. Pas de problème pour transporter les armoires : Jacky Hénin n'a rien laissé, pas un dossier, pas une indication. Pas même une pauvre fleur comme celle, à Montreuil, offerte par Jean-Pierre Brard à Dominique Voynet. Les dossiers sont donc reconstitués au fil des visites planifiées dans les différentes directions de la mairie. Natacha Bouchart, qui se définit comme «déterminée, sensible, accessible, mais pas naïve», fait la moue lorsque le dossier sur le nouvel hôpital lui est présenté comme «bouclé depuis septembre dernier». Il sera épluché, comme le sont en ce moment les comptes rougeoyants du stade en construction ou de la prochaine «Cité de la dentelle»…
Elle s'apprête à tenir une conférence de presse, à donner le ton des chantiers à venir dont celui ultrasensible aux portes de l'Angleterre de la prochaine création du Conseil des migrants. Elle va aussi confirmer que «Calais est ouverte aux investisseurs». «Ils m'appellent, dit-elle, de toute la France.»
Chacun de ses gestes est disséqué. Entre autres par Jacky Hénin, qui n'a pas hésité à la traiter de «trouillarde» lors du premier conseil municipal et qui aurait l'intention de profiter des prochaines élections locales de la CGT pour y placer ses proches, renforçant sa position d'opposant municipal. Il dénonce à tout-va le soutien du journal local, Le Nord Littoral, à Natacha Bouchart, ou le désistement en sa faveur du candidat FN… Sa défaite est très amère.
Elle est aussi attendue au tournant par ceux qui s'étonnent encore du succès de son équipe politique hétéroclite. Philippe Blet, son adjoint et président de la communauté d'agglomération du Calaisis, est très optimiste. «Nous avons tout ici : le tunnel, une autoroute, un port, une gare TGV, une université… Il n'y a aucune raison pour que la mayonnaise ne prenne pas.» Il s'amuse à citer le Che : «Soyons réalistes, exigeons l'impossible.»
Le candidat de la droite à la mairie de Rome, Gianni Alemanno, a remporté la victoire lundi au terme du second tour de l'élection municipale à Rome. «Cette longue bataille s'est conclue par notre victoire. J'ai la ferme intention d'être le maire de tous les Romains. Je remercie ceux qui ont voté pour moi et aussi ceux qui ont fait un autre choix que je respecte», a déclaré à la presse Gianni Alemanno. Et ce avant même la publication des résultats officiels.
Selon les résultats définitifs publiés lundi soir par le ministère de l'Intérieur, le candidat du Parti du peuple de la Liberté (PDL), ancien néo-fasciste passé au parti conservateur Alliance nationale, a rassemblé 53,6% des voix contre 46,4% à son adversaire de gauche Francesco Rutelli, vice-premier ministre et ministre de la Culture dans le gouvernement sortant de Romano Prodi. Rutelli, 54 ans, a occupé le siège de maire de Rome entre 1993 et 2001. Alemanno, 50 ans, est l'ancien ministre de l'Agriculture de Silvio Berlusconi.
C'est «une victoire historique», s'est félicité le futur chef du gouvernement Silvio Berlusconi, leader du PDL. Ce résultat constitue un grave revers pour la gauche et en particulier pour le Parti démocrate de Walter Veltroni, maire sortant de la capitale italienne, qui a déjà perdu les législatives des 13 et 14 avril face aux conservateurs de Silvio Berlusconi. Le visage défait, Rutelli a reconnu la victoire de son adversaire, précisant qu'il lui avait téléphoné. La gauche dirigeait la mairie de Rome depuis 15 ans. Au premier tour, Rutelli avait remporté 45% des suffrages, contre 40% aux conservateurs.
Comment avez-vous réagi aux nombreuses critiques qui ont suivi votre arrestation au Tchad ?
J'ai été outré, scandalisé par les propos mensongers qui ont été tenus à l'époque, notamment par Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme. Elle est allée devant l'Assemblée nationale pour prétendre qu'elle n'était pas au courant de notre opération, qu'elle a qualifiée d'«illégale» et d'«irresponsable». Je suis donc résolu à porter plainte contre elle pour diffamation ainsi que pour atteinte à la présomption d'innocence, car elle s'est montrée indigne de sa fonction. Par ailleurs, je publierai d'ici la fin mois un récit écrit en captivité, qui paraîtra chez Plon et s'intitulera : L'Arche de Zoé, les dessous d'une affaire d'Etats. Dans ce livre, j'explique pour la première fois en toute liberté l'origine de notre opération et je dévoile les appuis politiques dont nous avons bénéficié en France jusqu'à ce que nous soyons complètement lâchés après notre arrestation, le 25 octobre.
Justement, quels sont ces soutiens dont vous vous êtes souvent prévalu ?
Tout d'abord, il faut dire qu'on ne peut pas organiser une telle opération sans bénéficier de soutiens politiques haut placés. En l'occurence, j'ai été reçu par le conseiller politique de Bernard Kouchner, qui a trouvé l'idée très intéressante. Puis, je suis allé voir un conseiller de Nicolas Sarkozy a qui j'ai remis un dossier complet et qui m'a dit: «Banco, on va envoyer Cécilia Sarkozy». Par ailleurs, j'avais reçu un «feu vert» officieux du ministère de la Justice. Il était même prévu que, le 25 octobre, Cécilia Sarkozy et Rachida Dati se déplacent en personne pour accueillir les 103 enfants à l'aéroport de Vatry. Pour moi, il est donc clair que l'Etat fançais était parfaitement informé de nos intentions.
Vous avez pourtant été mis en garde lors de votre interrogatoire à la brigade des mineurs, au coeur de l'été 2007.
C'est faux. J'ai effectivement été invité à présenter notre projet, ce que j'ai fait bien volontiers mais jamais je n'ai été mis en garde. Au demeurant, je ferai observer que, si on voulait m'empêcher de passer à l'acte, il était très simple de me faire mettre en examen et placer sous contrôle judiciaire puisque j'avais commencé à récolter de l'argent auprès des familles d'accueil.
Quel était le but originel de votre opération ?
Ce n'était pas un rapatriement organisé pour notre plaisir ou pour celui de quelques familles. En montant cette opération, nous avons voulu dénoncer haut et fort la passivité des autorités internationales sur le drame du Darfour. Certains pays, comme la France, loin d'être neutres dans ce conflit, sont en réalité conplices, comme ils l'ont été au Rwanda. Notre objectif était de créer une crise afin de susciter une prise de conscience de la communauté internationale. Contrairement à ce qui a été dit, il s'agissait d'une opération parfaitement légale et légitime, parce que conforme à la Déclaration universelle des droits de l'homme et à la Convention de Genève.
Regrettez-vous certaines erreurs dans la façon dont vous avez procédé ?
Forcément, avec l'expérience, il y a sans doute des choses que je ferais mieux aujourd'hui mais dans le contexte, j'ai plutôt le sentiment qu'on a été «au taquet». Tous les gens qui se sont impliqués dans ce projet, en particulier mes cinq compagnons de détention, ont fait preuve d'un grand courage et d'un grand professionnalisme.
Certains d'entre eux, comme Dominique Aubry, viennent de se désolidariser de vous. Comment le prenez-vous ?
C'est dur, bien évidemment, de voir le groupe exploser mais je peux le comprendre. Avec toute la pression médiatique, certains doivent se sentir seuls et même s'ils sont costauds, il est tout à fait compréhensible qu'ils craquent. Aujourd'hui, mon contrôle judiciaire m'interdit d'entrer en contact avec eux. C'est très difficile de ne plus pouvoir leur parler après tout ce temps passé ensemble mais j'ai bien l'intention de me battre pour eux, afin de livrer enfin notre vérité jusqu'à ce qu'on soit blanchi des ignobles accusations qui ont été formulées contre nous. Pensez qu'en comptant toutes les personnes qui ont travaillé sur ce projet, ainsi que les 260 familles du réseau d'accueil, ce sont près de 600 personnes qui ont été traînées dans la boue et calomniées.
Aujourd'hui, vous êtes libres mais vous devez encore 6,3 millions d'euros aux parties civiles ? Comptez-vous payer ? Trouveriez-vous normal que la France garantisse le paiement de cette somme ?
Je n'ai aucunement l'intention de payer. Par ailleurs, si la France paie, je trouverai ça dégueulasse. On dépense déjà beaucoup pour alimenter les caisses des chefs d'Etat africains. Dans cette affaire, il n'y a pas de parties civiles identifiées. On sait donc que les 6,3 millions d'euros, s'ils sont versés, vont aller dans les poches d'Idriss Déby.
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
En prison, je recevais chaque jour entre 10 et 30 lettres de soutien. Je crois donc que l'Arche de Zoé rencontre beaucoup plus d'écho aujourd'hui qu'il y a quelques mois. Mieux, il me semble que l'association est sortie renforcée de cette crise, de même que Greenpeace était sorti renforcé de l'attentat mené contre le Rainbow Warrior. En conséquence, j'entends continuer à mener le combats pour sensibiliser l'opinion à ce qui se passe au Darfour. Comme je ne peux plus le faire sur le terrain humanitaire, puisque mon contrôle judiciaire me l'interdit, je n'exclus pas de me lancer en politique en transformant l'Arche de Zoé en parti.
Un peu plus d'un mois après les émeutes de Lhassa, la rapide justice chinoise a rendu ses premiers verdicts. La cour intermédiaire de Lhassa, capitale du Tibet, a prononcé 17 condamnations allant de 3 ans de prison à la prison à vie. Le détail des peines individuelles n'a pas été rendu public.
Ces dix-sept personnes sont les premières à être jugées, alors que la police chinoise avait annoncé l'arrestation de 400 personnes pour leur participation aux émeutes de Lhassa.
Officiellement, la Chine a accusé les émeutiers tibétains d'avoir tué 18 civils et un policier et blessé 382 civils et 241 policiers lors des émeutes de Lhassa. Il leur est également reproché d'avoir incendié sept écoles, cinq hôpitaux et 120 habitations et pillé 908 magasins, pour des dégâts totaux évalués à plus de 244 millions de yuans (plus de 22 millions d'euros).
Les dirigeants tibétains en exil affirment quant à eux que la répression chinoise a fait plus de 150 morts et que plus de 2.000 personnes ont été arrêtées. Pékin a directement imputé la responsabilité de ces émeutes au dalaï lama, qui les aurait fomenté dans le but de saboter les jeux Olympiques, ce que nie le leader spirituel des Tibétains, qui vit en exil en Inde.
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