Communiqué de Presse:
Il y a parfois dans la vie des décisions qui vous déchirent le cœur, des choix qui transforment votre esprit en un océan de tourments. Je comprends que mon renoncement à présenter ma candidature aux élections législatives ait pu susciter de l'incompréhension auprès de certains d'entre vous. J'admets aussi qu'elle puisse vous paraître illogique après le résultat honorable qui a été le mien à l'élection présidentielle et qui m'a porté en deuxième position dans ma circonscription notamment.
Malgré cela, il m'est apparu évident, que ce n'était plus à l'Assemblée nationale que mon combat, engagé depuis plus de 45 ans, devait se poursuivre.
Durant ces 20 dernières années, je me suis efforcé de rendre aux Basques et aux Béarnais ce qu'ils m'avaient donné en me choisissant pour porter leur voix si singulière dans l'hémicycle.
Je n'oublierai rien de cet honneur et des moments que nous avons partagés.
Il faut savoir, je crois, avoir le courage de prendre des décisions lorsqu'elles s'imposent. Dans le contexte politique actuel, il m'a semblé que je n'étais plus la bonne personne pour assurer cette charge si engageante mais tellement passionnante. Mes combats et mes convictions ont fait de moi un adversaire résolu de cette oligarchie financière qui s'est emparée de tout. J'ai pu le constater à nouveau lors de la dernière élection présidentielle.
Les habitants de la 4ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques méritent d'avoir un député qui peut les défendre sereinement.
La France a trop souffert du manque de courage de sa classe politique. Je ne veux pas m'inscrire là-dedans en restant accroché à un mandat que je ne pourrai pas honorer de la meilleure des façons. Je fais partie de ceux qui croient encore en la parole donnée et en sa valeur. En me représentant de nouveau aux législatives, je trahirais ceux qui ont cru et croient encore à ce que je porte de cette manière-là.
Comme vous avez pu l'entendre, j'ai proposé à mon frère Julien de reprendre le flambeau en étant candidat sur cette circonscription pour le mouvement Résistons! Non pas parce qu'il est de mon sang mais simplement parce que je suis persuadé qu'il est en mesure de continuer la lutte avec la bienveillance et la force qu'elle exige. Je l'ai vu souffrir comme j'ai rarement vu souffrir. Il n'a jamais baissé les bras, il ne s'est jamais départi de ce sourire qui jusqu'à son dernier soupir éclaira le visage de notre père. Ses yeux connaissent les moindres parcelles de notre territoire et ses mains la valeur du travail qui nous est si chère.
J'ai voulu, tout au tout au long de mon engagement en politique contribuer à ouvrir une voie. Rebaliser le sentier, étroit, qui mène à la liberté et qui, depuis trop longtemps, a été laissé en proie aux plus grands prédateurs. Je l'ai fait, au début, avec la fougue de la jeunesse. Je continuerai avec la force du sage qui est au crépuscule de sa vie et la résilience de celui qui a sciemment affronté la mort alors qu'il chérit tant la vie.
A mes ami(e)s, compagnons de longues dates, aux gens qui m'ont découvert récemment et qui ont vu en mon combat une lueur d'espoir pour notre devenir dans ce monde qui n'a plus de repère. A tous ceux qui se font encore une certaine idée de la France, de la démocratie et de la civilisation. A tous ceux qui croient qu'il existe encore une issue pacifique aux crises que nous traversons. A ceux-là, je les exhorte de ne pas céder à la résignation. Je suis conscient qu'il est des montagnes dont on ne voit jamais le sommet tellement leurs ascensions sont difficiles et semées d'embûches. Cependant, je suis certain que le chemin que nous avons décidé d'emprunter est plus long, plus raide mais qu'il est le seul à nous rapprocher du soleil avec certitude. J'ai consacré toute ma vie aux autres, parfois au dépend de la mienne. Il est minuit moins dix mais il n'est pas trop tard pour reprendre notre destin en main. Pour redonner à notre pays sa grandeur, son rayonnement et son caractère universaliste qui a tant apporté à l'humanité par delà les mers et les océans. Parce qu'il ne nous appartient pas, parce que nous avons juste le droit de passer et de le servir.
Ce lundi 2 mai 2022 marquera quoi qu'il arrive, la fin d'un grand chapitre de ma vie et le début d'un autre que je veux continuer à écrire avec vous.
Je vous remercie, toutes et tous, de la considération que vous aurez portée à un simple fils de bergers qui aura tenté tout au long de sa vie, à sa manière, de rendre à son pays et ses compatriotes ce que ces derniers lui auront apporté.
Haut les cœurs, vive la France.
Jean Lassalle
Député français
Ancien candidat à l'élection présidentielle française en 2017 et en 2022
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