Nos parents et grands-parents ont malheureusement tous connu la guerre. C'était simple ; des pays se déclaraient en état de conflit, l'armée des uns envahissait le pays des autres, on occupait, réquisitionnait, la vie continuait néanmoins quasi normalement pour les civils. Enfin pour presque tous. Car, lors de la dernière guerre mondiale, les Juifs, bien que civils, avaient un statut un peu particulier, mais bénéficiaient tout de même de certains avantages, comme par exemple un billet de train gratuit pour Auschwitz.
L'Allemand est "korrekt, mein Herr". Bon, passons, tout le monde connaît la suite…
En Israël, au début, c'était plutôt clair aussi.
Nous avions d'un côté les armées de nos voisins avec lesquelles nous étions, et le sommes encore avec certains (Liban et Syrie) en état de guerre et de l'autre des feddayins arabes (ils ne s'étaient pas encore découverts "palestiniens") qui commettaient des actes de terrorisme contre les civils.
En 1956, 1967 et 1973, nous avons vaincu des soldats en uniforme, les lois de la guerre étaient "globalement" respectées.
Les Arabes, prirent alors conscience de l'impossibilité d'en finir avec Israël par le biais d'un conflit armé classique. Ils décidèrent donc d'utiliser un seul et unique moyen pour venir à bout des Juifs : le terrorisme, en le déclinant au niveau opérationnel, mais aussi politique, symbolique, intellectuel et médiatique.
Le terrorisme opérationnel est bien entendu celui qui consiste à poser des bombes, ou tirer des roquettes, à tuer un maximum de personnes, presque toujours des civils.
Sur ce point d'ailleurs, il est important de noter que les Palestiniens se comparent fréquemment aux Résistants français que les Allemands appelaient également "terroristes". Ils oublient de préciser que la Résistance française s'est toujours attaquée à des Allemands en uniforme, qu'ils soient de la Wehrmacht, des SS ou de la Gestapo. Ils auraient même pu s'attaquer à des civils allemands (mais ils ne le firent pas), car tous les Allemands en civil ou en uniforme étaient nazis, les antinazis allemands étant depuis l933 dans des camps de concentration.
Nous vivons tous les jours les conséquences du terrorisme opérationnel en Israël, lorsque nous sommes contrôlés à l'entrée des centres commerciaux, des supermarchés, des bâtiments publics.
Nous devons nous soumettre aux interrogatoires de la sécurité lorsque nous prenons l'avion et, s'il s'agit d'un appareil israélien, il est accompagné jusqu'à son décollage par des forces de sécurité spéciales dans les tous les aéroports du monde.
Le terrorisme est à Paris, lorsque pour me rendre à l'ambassade de la rue Rabelais, je dois franchir un cordon de gendarmes mobiles et la sécurité israélienne.
Il est bien sûr à Toulouse, à Villeurbanne ou lors d'une mauvaise rencontre dans un train.
Il signifie que pour pénétrer dans une synagogue, à l'étranger, je dois montrer patte blanche à des policiers lourdement armés et vêtus de gilets pare-balles.
Tel est le quotidien qui nous est imposé à nous, simples citoyens lambdas par le terrorisme international profitant de l'immunité diplomatique généreusement accordée par de nombreux Etats.
Je ne m'étendrai pas sur le terrorisme médiatique que j'ai illustré dans mon édito préshabbatique de la semaine dernière avec l'exemple des dépêches du Figaro.
Le terrorisme politique et symbolique a, je dois le concéder, remporté la guerre. Il a réussi à faire accepter comme une évidence et un lieu commun l'existence du peuple palestinien avec lequel, qu'on le veuille ou non, il nous faudra bien négocier à terme, à condition que ses dirigeants en aient la volonté et le courage.
Or, force est de constater qu'un Etat indépendant appelé "Palestine" n'a jamais existé.
Qu'il y a cent ans, tous les Arabes considéraient cette région comme faisant partie de la Grande Syrie.
Qu'entre 1949 et 1967, aucun Arabe n'a jamais affirmé que les territoires sous contrôle jordanien situés à l'ouest du Jourdain et la bande de Gaza sous contrôle égyptien faisaient partie de la "Palestine".
En 1937, 1948, 2001 et 2008, les Arabes ont toujours rejeté un Etat indépendant, préférant systématiquement la voie du terrorisme.
Pour schématiser, le terrorisme intellectuel, synonyme du "politiquement correct", consiste à s'apitoyer sur ce pauvre "David" palestinien (un comble !!!) face au Goliath israélien.
Pour être tout à fait honnête, cette situation est la conséquence de la mauvaise gestion par les gouvernements israéliens de notre image. Nos responsables politiques n'ont toujours pas compris qu'aujourd'hui la guerre se gagne dans les médias plutôt que sur le terrain.
Un avion F-35 coûte plus de 160 millions de dollars. Acheter un appareil de moins ne changera rien à notre supériorité stratégique. Mais imaginez cette somme allouée à notre Hasbara. Une telle force de frappe médiatique aurait plus d'impact que plusieurs divisions de Tsahal sur le terrain. Pas besoin de sortir de l'école militaire israélienne POUM pour comprendre cela!!!
Israël fait face à une singulière coalition de menaces. Il doit protéger son peuple de toute attaque tout en défendant son droit à exister.
Aucune autre nation n'est confrontée à ce double défi.
Le monde, y-compris les Etats démocratiques, dénie à Israël le droit d'affronter les groupes terroristes les plus vicieux et féroces en vue d'assurer la sécurité de ses citoyens.
Pourtant cet assaut contre Israël fait partie d'une offensive bien plus générale contre l'Occident, la démocratie ainsi que l'héritage moral et culturel qui a vu le jour à Jérusalem, à Athènes et à Rome.
Voilà pourquoi les nations occidentales devraient défendre la légitimité d'Israël dans son combat contre le terrorisme international.
Mais qu'elles se rassurent, le terrorisme palestinien et international a tout faux.
Imaginer détruire Israël et le Peuple Juif par la terreur, nous qui avons subi l'Inquisition, la rouelle, les ghettos, les pogroms et, plus que tout, la Shoah, c'est ne rien connaître à l'Histoire, à notre foi, à notre volonté, à notre détermination, à notre courage, à notre énergie, à notre abnégation, bref, à l'âme juive.
Marc Femsohn
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