Peine capitale pour le capital !
La recherche des boucs émissaires est un phénomène courant par temps de crise. Désigner les banquiers comme responsables de tous les maux de la société n’est pas très nouveau.
Chaque fois que la conjoncture économique aura été désastreuse, on a en France tour à tour brûlé les templiers, persécuté les juifs et les Lombards qui faisaient commerce d’argent.
Il n’est donc guère surprenant que, en ces temps difficiles et dans des termes à peine moins brutaux qu’au Moyen Âge, l’on s’en prenne encore à la “finance internationale”, à la “spéculation”, aux “bonus des traders”, aux riches en général, aux prévaricateurs et, pour finir, au système capitaliste.
L’appel (sur Internet) de l’ancien footballeur Éric Cantona à retirer ses dépôts des banques est à cet égard caricatural.
Plus réputé pour ses buts que pour ses compétences économiques, l’ancien “diable rouge” de Manchester appelle à la révolution en incitant les clients des banques à retirer leur argent.
Il ignore sans doute que le passif des banques, ce sont les économies des Français, et qu’à leur actif figurent les crédits aux entreprises pour payer les salaires et investir, de même que les prêts immobiliers qui permettent aux Français d’acquérir leur logement.
Mais a-t-on encore le droit de devenir propriétaire dans un pays où tous les “possédants” deviennent suspects ?
L’outrance d’Éric Cantona en serait restée là si elle n’était légitimée par l’analyse de certains socialistes qui aspirent à diriger le pays.
Ainsi la première secrétaire du PS, Martine Aubry, déclarait-elle au Journal du dimanche de ce 5 décembre : « C’est le système financier qui nous a menés dans le mur… Il est temps de changer la donne : les banques privées doivent contribuer au financement des dettes des États.
Il faut impérativement tirer les leçons de la crise en fixant des contraintes à la finance : des règles prudentielles pour les banques, un nouveau statut des agences de notation, une taxation des bonus et des stockoptions… »
À entendre Martine Aubry, les banques privées ne participeraient donc pas au financement des dettes des États.
Au contraire, elles sont gorgées de titres d’emprunts d’État qui les fragilisent à un moment où ceux-ci peinent à honorer leurs engagements.
Ne serait-il pas préférable d’encourager les banques à financer les entreprises plutôt que les États ?
Encore faudrait-il que ceux-ci dépensent moins, ce qui ne cadre manifestement pas avec le programme du PS “pour une égalité réelle”.
Contrairement à ce que laisse croire Martine Aubry, le système financier est soumis à beaucoup de contraintes : le G20, créé à l’initiative de Nicolas Sarkozy, vient d’approuver Bâle III, un corpus de normes prudentielles draconiennes qui durcit les règles déjà en vigueur.
Martine Aubry semble aussi croire que ni les bonus ni les stock-options ne sont actuellement taxés, ce qui est une autre contre-vérité.
Elle devrait se souvenir, elle qui s’en prend aux banques privées, que le plus grand sinistre bancaire qu’ait connu la France est celui du Crédit lyonnais, établissement nationalisé, et que la crise américaine est largement due aux errements de Fannie Mae et de Freddie Mac, deux organismes américains semi-publics de crédit immobilier.
Non contente d’aligner les erreurs de fait et d’analyse, la première secrétaire du PS propose « d’aller plus loin » et de taxer les transactions financières à 0,05 %. « Cela rapportera 200 milliards d’euros », estime-t-elle.
Une manière pour elle de consolider le système bancaire ?
À l’entendre, on pourrait croire que les banques ne paient pas d’impôt sur leurs bénéfices, « qui eux vont bien », comme elle le déplore.
Pourtant, les banques figurent déjà, avec Total et quelques autres champions français, parmi les plus gros contributeurs à l’impôt sur les sociétés.
On le voit bien : les “riches” sont coupables par nature.
C’est de leur faute si certains vont prendre leurs repas aux Restos du coeur, si la crise du logement frappe autant.
Ce sont donc eux qu’il faut punir, ces détenteurs de capitaux et ces propriétaires immobiliers.
Quant à la fin prochaine de l’ISF, « c’est proprement insupportable », et « Nicolas Sarkozy fait le choix de donner toujours plus à ceux qui ont déjà tout », assure Martine Aubry.
Au fait, qui donnera aux Restos du coeur et à la Fondation Abbé-Pierre quand les “riches” seront partis ?
Il y a quatre-vingt-dix ans, au congrès de Tours, le parti communiste naissait de la scission de la SFIO.
Avec son programme, Martine Aubry vote pour l’Internationale communiste plutôt que pour Léon Blum.
Olivier DASSAULT
Source : Valeurs Actuelles
il faut donc dire à tous vos amis banquiers qui plument le pays et les peuples que s'ils sont pas responsables de ce désastre ils doivent donné du travail à tous ceux qui se sont retrouvés sans travail à cause de leurs erreurs et de leur gourmandise capitaliste (je crois aussi que vous etes sans emploi mais vous n'etes pas rancunier je voie)
Rédigé par : abisa | 10 décembre 2010 à 11:32