"Visiter le Japon est une opportunité unique pour nos étudiants. Ils s’y rendent en tant qu’observateurs et vont se renseigner sur la culture de ce pays, sur son histoire, sur les épreuves qu’ils ont dû traverser" a déclaré Moshe Avigail, directeur des programmes pour la jeunesse du conseil interreligieux en Israël, une organisation destinée à promouvoir le dialogue et la réconciliation entre les populations juives et arabes.
Et le choix d’une telle destination n’est pas anodin. Les responsables qui ont mis sur pied ce projet ont annoncé que "dans le cadre de l’apprentissage de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah au sein des écoles, il était essentiel d’explorer les moindres détails de cette période historique".
"Ils vont pouvoir découvrir des vérités qui ne semblent pas aussi évidentes, et qui, lors des récits qu’ils lisent en cours, ne sautent pas immédiatement aux yeux" explique Moshe Avigail. Au cœur de ce voyage, une escale à Hiroshima, ville devenue célèbre car elle a été la victime du premier bombardement atomique de l’Histoire, le 6 août 1945.
Le groupe d’Israéliens et de Palestiniens pourra ainsi rencontrer plusieurs étudiants japonais, et s’entretenir avec eux sur leur mode de vie, leur culture et surtout leur histoire.
Une manière de rapprocher les peuples selon Moshe Avigail, qui considère en réalité que "la découverte d’un pays qui a guéri, après un passé plus que tumultueux, permet à ces jeunes qui vivent actuellement dans une situation également conflictuelle, de voir qu’ils peuvent trouver une solution pour régler leurs différends et surmonter ces épreuves".
"Il s’agit de raconter ici une histoire humaine. On parle souvent des victimes de l’Holocauste, des victimes des terroristes, et côté palestinien de la création de l’Etat d’Israël en 1948. Il n’y a pas forcément de comparaison entre les histoires des différents peuples, mais chacun peut y apprendre des choses" ajoute le directeur de ces programmes. Ce dernier a déjà tenté l’expérience. Il y a quelques années, il a organisé des voyages pour les lycéens israéliens en Pologne. Une idée qui semble faire l’unanimité au sein des jeunes participants.
"Je veux en apprendre davantage sur l’histoire de ce peuple. Je ne sais pas ce que ça peut m’apporter, mais j’ai envie de tenter l’expérience" a déclaré, enthousiaste, un arabe israélien de Saint Jean d’Acre.
"J’ai le sentiment d’avoir la capacité d’écouter et d’apprendre, et étant donné mes origines, je pense que je peux arriver à comprendre les histoires des autres et leurs traumatismes" explique un étudiant de Kfar Etzion, ville envahie lors de la guerre d’indépendance par les troupes jordaniennes. En août dernier, une délégation d’étudiants japonais s’était déjà rendue en Israël. Un moment d’échange et de partage, qui se renouvellera d’ici peu. "Au Japon, les habitants ont une immense capacité à écouter. Je pense que ce sera une bonne leçon pour nos élèves que de se rendre dans ce pays. En tant que pays à la fois agresseur puis victime, le Japon est capable de d’œuvrer dans une réconciliation entre les peuples, en montrant qu’il y a une alternative au conflit". Un vaste programme… |
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