Le 29 août 1941 :

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Exécution du résistant royaliste français Honoré d'Estienne d'Orves - Le premier martyr de la France libre est fusillé avec deux compagnons de combat.

Lettre à sa sœur, Mme Catherine Régnier, le 28 août 1941 :

Jeudi 28.

Ma Catherine chérie,

Ma chère petite sœur, je t’aime profondément. Je te remercie du fond du cœur de tout ce que tu as fait pour moi. Il m’a été infiniment doux de te sentir ainsi en communion avec moi. Il ne faut pas avoir un trop grand chagrin. Pensez à ceux qui meurent sur le champ de bataille. Moi, j’ai eu le privilège inouï de pouvoir presque vivre une vie de famille depuis trois mois. Et j’en ai joui beaucoup. Songe, surtout, chérie, que j’aurais pu être tué au moment de mon arrestation! Dans quel état moral serais-je mort… Dieu m’a donné ces sept mois pour me rapprocher de Lui, qu’il en soit béni. Je vais retrouver Papa et Maman. C’est un grand bonheur.

Mais ce que je vous demande, c’est de continuer votre vie bien tranquillement, de vous étayer les uns les autres. Éliane aura besoin d’aide, je sais que tu la lui donneras. A toi incombera la mission de lui annoncer ma mort.

Sachez que je suis parfaitement calme. Mes deux camarades et moi passons la soirée à parler tranquillement, à blaguer même, et j’ai du mal à obtenir le silence pour pouvoir t’écrire. Excuse donc cette lettre décousue. Tout ceci te montre notre sérénité. J’espère que nous ne nous en départirons pas demain matin.

Je ne fais pas de nouveau testament, celui que tu as déjà (ou qu’Éliane a) me paraît suffisant.

Les enfants, comme les miens, vivront j’espère une période de paix, qu’ils prennent Papa comme modèle, Papa qui a tant aimé les siens et a tant travaillé pour nous tous. Réunissez tout ce que vous trouverez de sa main, ainsi que ce que Maman a écrit – que notre génération et celle de nos enfants en profitent.

Mes petits frères, hélas! que j’aime tant, que nous étions donc unis, toi et nous trois, sans oublier le souvenir de François, le cher compagnon de mon enfance. Notre union était une belle chose; que rien ne la ternisse, et que nos enfants prennent modèle sur nous!

Je voudrais écrire ici les noms de tous les membres de la famille, d’Estienne ou Vilmorin, pour leur dire que ma pensée va vers eux tous. Je te charge de cette commission. En particulier notre chère tante Félicie, que Dieu vous la garde longtemps. Et aux A… artisans d’un mariage qui me rendit si heureux.

L’oberleutnant Moerner, que j’ai vu tout à l’heure, ne voit pas d’inconvénients à ce que je te donne les noms des personnes arrêtées avec moi :

Mme Maurice Barbier-Nayemont, Ban de Sapt (Vosges), femme de mon camarade qui doit être exécuté en même temps que Doornik et moi. Plus tard, si les circonstances le permettent, elle sera peut-être heureuse de te connaître. M. et Mme Clet Normant, et leur fille Mme Jeannic, à Plogoff (Finistère). Serait-il possible de leur donner un petit secours d’argent (200 francs par mois par exemple)?

Mme Le Gigan, 48 rue Gutenberg à Nantes-Chantenay. Elle est actuellement libérée, n’ayant été arrêtée qu’à cause de son fils actuellement à Fresnes. J’aimerais que quelqu’un la vit, c’est une vieille femme de soixante-quinze ans, et j’ai peur qu’elle ne soit sans ressources.

M. et Mme Clément, chemin du Bois-Haligand, Nantes-Chantenay (ces deux-là sont encore en prison).

Tous ces gens m’aiment bien. Je ne pourrai pas leur dire adieu. J’ai eu une certaine responsabilité dans les malheurs qui ont fondu sur eux, et qu’ils ont tous acceptés avec une grandeur d’âme admirable.

Je ne vous demande pas de prier pour moi, je sais que vous le ferez. Pensez que la prière pour les morts rapproche les vivants de Dieu, et par là est bonne. Que l’on continue à faire dire une messe par semaine à Verrières pour les morts de la famille.

Maintenant, je vais dormir un peu. Demain matin nous aurons la messe.

Que personne ne songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France.

Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j’espère que mon sacrifice lui servira.

Je vous embrasse tous avec mon infinie tendresse.

Honoré

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Ma citation du jour:

" Sacrifier sa vie pour son pays ou pour autrui est un choix aussi irrationnel que de donner la vie. Il a le même poids et la même hauteur. "

(Hélie de Saint Marc, résistant dès 1941 réseau Jade-Amicol, survivant du camp nazi de Buchenwald, ancien combattant des guerres d'Indochine et d'Algérie). 


Ma citation du jour:

Il y a 12 ans, mort d'Hélie Denoix de Saint Marc, ancien résistant, déporté, officier de Légion Etrangère, combattant d'Indochine et d'Algérie, putschiste, homme d'honneur et de fidélité.

« Je me répétais : “Si on doit un jour ne plus comprendre comment un homme a pu donner sa vie pour quelque chose qui le dépasse, ce sera fini de tout un monde, peut-être de toute une civilisation”. »

(Hélie Denoix de Saint Marc, Les sentinelles du soir). 


Le 27 Août 1975. 

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Mort de l'empereur d'Éthiopie Haïlé Sélassié 

L'Empereur st assassiné sur ordre du DERG( Comité des militaires socialistes) par strangulation le 27 août 1975.  Sa dépouille est dissimulée dans les soubassements des toilettes du palais impérial où elle est exhumée en 1992, un an après la chute du régime de Mengistu défait en 1991.

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Ma citation du jour:

Conseil à Emmanuel Macron et François Bayrou : « Après une dissolution, le Président doit s'en aller s'il est désavoué. »

« Il y a deux sortes d'élections législatives. Ou bien, elles viennent à leur heure. Il est possible que la majorité sortante ne soit pas renouvelée, ce qui ne veut pas dire que le Président ne peut pas trouver une solution pour aller jusqu'au bout de son mandat. Ou bien, les élections ont lieu après une dissolution, en raison d'une divergence entre le Président et  l'Assemblée. Chacun des deux doit s'en expliquer devant le corps électoral. Alors, si le Président est désavoué par le peuple, il doit évidemment s'en aller, qu'il l'ait ou non annoncé. Sinon, quelle figure aurait-il ? »

(Charles de Gaulle à Alain Peyrefitte, 4 décembre 1962. C'était de Gaulle, tome 1).