DISCOURS DES VOEUX
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Le 14 JANVIER 2019
Attention : il s’agit là de la trame du discours qui a été prononcé sans note
Le discours a débuté par le traditionnel accueil des personnalités , puis il a été question des activités de la ville. Cette partie a été ici supprimée en raison de son intérêt strictement local.
En revanche chacun pourra retrouver ci-dessous les développements sur les enjeux nationaux
En ma qualité de « mâle blanc » et en pleine forme,
je vous souhaite la bienvenue en la Principauté de Maisons-Laffitte, République souveraine indépendante et sérénissime où l’ordre règne !
Fermez le ban !
***
L’Histoire n’a jamais été un long fleuve tranquille. Elle est toujours tragique pour les naïfs.
Il m’a même semblé que les événements de 2018, souvent inattendus, sans logique apparente, répondent fort bien à la tirade de Macbeth :
« Une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur qui ne signifie rien »
En réalité, pour mieux rendre compte du foisonnement des événements, toujours impromptus, je lui préfère une citation de Jacques Chirac, certes plus directe, moins poétique, mais ô combien réaliste ; je vous la livre, la tenant du maître lui-même :
« Les emmerdement, ça vole en escadrille »
Avouez qu’une telle formule, certes politiquement incorrecte, parle parfaitement à chacun.
Au demeurant, j’adore les mots de Pascale Pigeolet :
« Le politiquement correct est la meilleure chose que l’on ait inventée pour permettre aux imbéciles de l’ouvrir et obliger les gens de bon sens à la fermer »
Oui, vous m’avez bien compris, je n’ai pas l’intention de la fermer ce soir.
De plus, je n’ai pas peur de me faire des ennemis, car, comme le relève Clemenceau, « si vous n’avez pas d’ennemis, c’est que vous n’avez rien fait ! »
Et je ne suis pas davantage disposé à baisser les bras face aux emmerdements.
J’ai toujours pensé que l’action politique, c’est d’abord agir en cohérence, conformément à un projet politique construit sur les réalités et non sur des idéologies à la mode, qui passent.
« L’idéologie, nous dit J.F Revel, c’est ce qui pense à votre place ».
J’ai toujours pensé par moi-même.
Oui 2018 nous a rappelé que les emmerdements volent en escadrille, et notre ville, la France, ont eu leur dose.
Faut-il pour autant baisser les bras ?
Il n’en est pas question et puisque j’ai cité Chirac, je reprendrai ici l’une de ses maximes favorites :
« Quand on est au fond de la piscine, on ne creuse pas pour descendre plus bas, on donne un sérieux coup de rein pour remonter à la surface »
***
Je vous ai relaté les défis que notre ville devait relever. Mais la France n’est pas épargnée. Les crises se conjuguent :
. crise des gilets jaunes
. crise des dérives communautaires et de l’Islam intégriste
. les migrations
. les défis européens et internationaux
. le dérèglement climatique
1- la crise des gilets jaunes
Notre pays connaît une crise politique sans pareille qui rappelle l’éruption de 1968.
Mais, alors que Mai 1968 s’est développée sur un fond de croissance économique et de révolution des mœurs, la crise des gilets jaunes traduit un profond malaise, empreint de frustrations et de désespérance économique.
Les choses doivent être claires et je tiens à le dire avec force : les violences, les attaques contre les élus, quelles que soient leurs options politiques, la Presse, les attaques ad hominem contre le Président de la République, les attaques racistes ne sont pas admissibles et doivent être fermement condamnées et sanctionnées.
Cela étant rappelé, je me dois de porter un jugement sévère sur l’action du Gouvernement.
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Depuis plusieurs années, les gouvernements Hollande – Macron poursuivent une politique de purge budgétaire, les yeux rivés sur les ratios de la Commission européenne : salaires, pensions bloqués, allocations familiales, investissements réduits.
Cette politique a conduit les Grecs au bord de la guerre civile. Les Gaulois réfractaires ont d’abord plié l’échine mais la hausse des carburants, la CSG, les ont poussés à la révolte et à manifester leur « ras-le-bol ». Ils rappellent au Roi les fameux mots d’un noble à Louis XVI : « Sire ce peuple est terrible »
Comment répondre ?
Montrer les muscles et être droit dans ses bottes dans le sillage d’Alain Juppé ne constitue pas une réponse adéquate si au préalable ne sont pas arrêtées les mesures sociales et économiques capables de répondre aux attentes du peuple.
Dans ces conditions, lancer des cahiers de doléances, des débats de plusieurs mois est un risque majeur qui va entretenir l’incertitude et la démagogie.
A mon sens, il eût été plus responsable de faire comme en Mai 1968 et de convoquer un Grenelle avec les forces intermédiaires, méprisées jusqu’alors, afin de canaliser des forces spontanées sans réel projet.
La démocratie directe est un idéal possible un jour, mais fort éloignée des réalités.
Il faut que la démocratie représentative, certes très imparfaite et décriée, reprenne pied, au besoin avec de nouvelles élections pour la refonder.
Cela ne signifie pas rejeter toute forme de référendum d’initiative citoyenne.
De Gaulle n’a-t-il pas affirmé, en instituant le référendum de l’article 11, qu’il était en faveur du référendum pour que chaque Français se sente le député d’un jour ?
Le référendum d’initiative citoyenne doit être bien défini.
Je crains que les semaines qui viennent soient toujours très agitées.
2- Dérives communautaires – terrorisme endogène
Gérard Colomb, avant de quitter ses fonctions de ministre de l’intérieur, a vu juste en déclarant que, dans certaines banlieues, on vit désormais côte à côte avant de vivre face à face.
Les dérives communautaristes ruinent l’unité et la cohésion nationales.
On le voit avec le terrorisme, il n’est plus le terrorisme d’un Etat, même si l’Etat islamique a pu par certains côtés approcher la forme étatique.
Le terrorisme est désormais endogène, vicieux, il constitue une 5ème colonne.
La question qui se pose, même si elle est juridiquement difficile à mettre en œuvre au regard de nos principes, c’est une politique préventive pour agir contre l’idéologie mortifère du salafisme.
Une chose est certaine, la naïveté n’a jamais été une forme d’humanisme.
3- les flux migratoires
L’Histoire du monde est l’histoire des migrations. En 1957,Albert Camus, dans une lettre à Julien Green, s’inquiétait du déséquilibre démographique Nord-Sud.
« Ils sont des centaines et centaines de millions. Ils ont faim et ils n’ont pas peur de mourir. Nous ne savons plus mourir, ni tuer. L’Europe ne croit à rien. »
C’est là un véritable avertissement. Les migrations sont le défi majeur du XXIème siècle. Ce défi est complexe, il exige plusieurs réponses :
. stabiliser les pays d’émigration
. y maîtriser la démographie
. cesser toute politique d’appel à l’émigration
La signature du Pacte de Marrakech préserve juridiquement la souveraineté des Etats mais il donne des arguments politiques à tous les mouvements qui se font les défenseurs des migrants, c’est un encouragement.
Il est politiquement inopportun
4- La politique étrangère et européenne
Je n’ai pas l’intention de vous asséner une conférence sur la politique étrangère.
Je souhaite simplement dénoncer ici ces pseudo élites qui estiment que la France n’est plus le cadre d’action pertinent et qu’elle doit se sublimer, disparaître dans un cadre multilatéral et européen plus grand.
Ces esprits devraient savoir qu’il n’existe aucun lien ou corrélation entre la taille et la puissance - et c’est un petit qui vous parle ! Faire disparaître la France pour mieux la défendre est une étrange conception.
Il ne s’agit pas de rejeter toute forme et action de multilatéralisme qui est parfois nécessaire.
Dans son discours du 4 décembre 2018 au Fond Marshall allemand à Bruxelles, Michael Pompeo a justement critiqué la technocratie des organisations multilatérales qui capte à son profit la souveraineté des Etats. On y retrouve les critiques souvent exprimées en Europe contre la Commission de Bruxelles. Il prône que les Etats Nations se réapproprient leurs compétences injustement captées, accaparées par les technocraties multilatérales.
Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing à Michael Pompeo et à la diplomatie américaine mais il faut aussi écouter les arguments avancés.
A l’évidence, nous en débattrons dans quelques mois.
5 - Le dérèglement climatique
Dans les défis que la France doit relever, il y a le dérèglement climatique. Personne ne peut le nier, même si le débat sur les causes et les responsabilités est loin d’être clos.
Je ne vous cache pas une certaine gêne face à un mouvement de très grande ampleur qui rappelle Panurge et saisit toute la société et l’entraîne.
Il faut lutter contre la pollution, mais les automobilistes parisiens sont-ils les responsables ? En sont-ils la cause ? La lignite allemande et polonaise est la cause principale de la pollution à Paris tandis que le trafic maritime des cargos est le premier responsable planétaire de la pollution.
Il ne suffit pas d’habiller en taxe écologique la hausse des prix des carburants – hausse nécessaire pour équilibrer le budget de l’Etat – pour convaincre les Français de la justesse de la politique de lutte contre le dérèglement climatique. Ils ne sont pas dupes.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » A. Camus.
Nous sommes face à notre destin.
. Exister en tant que Nation, tenir notre rang dans le concert des Nations commandent de :
- maintenir notre souveraineté pour maîtriser nos décisions
- conduire une politique étrangère indépendante
- réformer l’Union européenne en une Union de coopération entre Etats souverains
- changer de politique économique et fiscale
- rétablir les avances des Banques centrales aux Trésors pour investir
- avoir une politique industrielle pour protéger nos entreprises
- promouvoir une politique d’aménagement du territoire
- faire appliquer les lois de la République et les principes de la laïcité partout
- exiger une tolérance zéro en matière de sécurité
- réformer Schengen pour contrôler nos frontières
Bref, rétablir un Etat souverain pour maîtriser notre destin et retrouver la maîtrise de nos décisions.
Là où il y a un projet clair et cohérent,
Là où il y a une volonté,
Là il y a un chemin.
Les Français ne s’y tromperont pas !
Bonne et heureuse année à tous et à chacun !
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