Lettre ouverte aux élus LR qui voudraient que Sens commun disparaisse
Chers amis,
Dans le Journal du Dimanche, un député Les Républicains (LR) prévient qu’ « il n’est pas question que Sens commun reprenne une place dans notre famille politique ».
Vous trouverez ci-dessous la réponse sans détour de Laurence Trochu, parue dans Valeurs Actuelles sous forme de lettre ouverte aux élus LR qui voudraient que Sens Commun disparaisse.
Bonne lecture et bon vote aux élections internes LR ce week-end !
"Lettre ouverte aux élus LR qui voudraient que Sens Commun disparaisse"
Lundi 8 octobre 2018
Monsieur le député, courageux anonyme,
Vous exprimez dans le JDD du 7 octobre 2018 votre volonté de ne pas voir « Sens Commun reprendre une place dans notre famille politique ». En guise de réponse, c’est un hommage que je vais rendre. Il vous permettra de mesurer que Sens Commun n’a pas de place à reprendre parce que Sens Commun n’a pas cessé de l’occuper.
Cet hommage, je l’adresse aux élus Sens Commun qui, loin du bruissement et de l’agitation des chapeaux à plumes, vivent leur engagement politique au quotidien et voient dans vos propos l’intolérance qui vous aveugle. Conseillers municipaux, adjoints, maires, conseillers départementaux ou régionaux, ils sont aux premières lignes, « à portée d’engueulades » comme le dit si souvent le Président du Sénat.
L’élu Sens Commun sait que la richesse de la France repose aussi sur le tissu des entreprises.
L’élu Sens Commun pilote des projets d’aide à la parentalité parce qu’il sait que la famille est la cellule de base de la société et qu’il est convaincu que prendre soin des familles, c’est prendre soin de la société tout entière.
L’élu Sens Commun travaille avec des start-up pour proposer des systèmes de télévigilance permettant aux personnes âgées de vivre chez elles en sécurité et de rester autonomes, car il considère que vivre dignement jusqu’au bout est non négociable.
L’élu Sens Commun s’implique dans sa délégation aux écoles ou dans les conseils d’administration des collèges et lycées, car il croit que par le biais de l’instruction on fait grandir des citoyens et on transmet notre héritage culturel.
L’élu Sens Commun favorise le développement de la permaculture et opte pour les circuits courts dans les cantines, car il est conscient que la terre est un bien commun dont nous héritons et que nous devons préserver pour les générations futures.
L’élu Sens Commun est aux côtés des commerces de proximité de son territoire, car il sait que la richesse de la France repose aussi sur le tissu des PME/PMI pour lesquelles une véritable politique de libération fiscale et juridique doit être menée.
L’élu Sens Commun en charge de la sécurité est d’astreinte et donne son temps quand les scooters brulent la nuit et que les dealers sont dans les cages d’escalier.
L’élu Sens Commun lance des projets de maison de santé, d’appartements partagés entre personnes valides et invalides, d’infrastructures routières pour rompre l’isolement, car il voit les territoires comme un tout diversifié et solidaire dont la complémentarité et les ressources singulières œuvrent à la pérennité, la richesse et la beauté de la nation toute entière.
L’élu Sens Commun négocie avec les promoteurs immobiliers pour concevoir et aménager des villes à taille humaine, car il sait que l’urbanisme doit respecter l’identité d’une ville, que celle-ci se construit avec ses habitants et que l’esthétique d’un bâtiment a comme première fonction d’en faire un membre à part entière du voisinage.
Sont-ce ces élus qui n’ont pas leur place dans « notre famille politique » ?
Dans quelques jours, nous élirons des Présidents de fédération, des délégués de circonscription et les membres de ces comités, des conseillers nationaux, toutes ces forces vives qui font le parti Les Républicains. Notre famille politique a souffert des défaites et des dissensions qui les ont accompagnées. Cette douleur, c’est aussi celle des militants qui, au confort matinal du week-end ont su préférer la pluie des marchés pour tracter, pour faire campagne, pour faire votre campagne aussi.
A travers des réunions mensuelles et des webinaires, ce sont ces militants que Sens Commun rencontre et écoute, ceux-là mêmes qui se sont exprimés dans le Rapport de refondation de la droite et du centre. Ce rapport est le constat d’un échec, celui de n’avoir pas entendu ce qui remontait de la base. Il est un avertissement, une boussole, un recommencement. S’appuyant sur ce travail, Sens Commun partout en France sait créer des lieux d’échanges et de travail, inspiré par ce que le sociologue Mathieu Bock-Côté écrivait dans ce rapport : « Si la droite n’est pas capable de se réconcilier avec son propre imaginaire, sa propre histoire, si elle se définit toujours comme une non-gauche, si elle demande à la gauche de quelle manière il est possible et permis d’être de droite, sans aller trop loin et tout en demeurant un adversaire respectable, eh bien si la droite autrement dit, ne parvient pas à se délivrer politiquement et intellectuellement des critères de respectabilité qui sont portés par le système médiatique, elle se condamne au suicide politique. Ça lui est arrivé à plusieurs reprises. Il n’est pas interdit d’espérer néanmoins une renaissance. »
Détecter des talents, les former, les accompagner ; donner davantage de place et de visibilité à une nouvelle génération d’élus locaux ; produire des idées, les relayer, les porter dans le débat public. Ce sont les préconisations de ce rapport que Sens Commun, à la place qui est la sienne, ne cesse de mettre en œuvre. Sens Commun n’entend pas baisser les bras et, inlassablement, défend les idées contre les egos, le débat responsable et bienveillant contre la polémique stérile, le souci du réalisme politique contre les clivages partisans. Nous sommes de ceux qui, refusant d’abandonner la politique aux mensonges de la démagogie et de céder à la tentation du défaitisme, optent résolument pour la voie de l’engagement politique. De ceux qui croient en la force de leurs convictions et en leur capacité à changer les choses. De ceux qui choisissent le camp de la confiance, du réel et du possible. De ceux qui sont déterminés à servir leur pays en assurant son avenir.
La place de Sens Commun est au plus près des préoccupations des Français, en phase avec les aspirations d’un peuple de droite qui ne supporte plus les divisions que vous nourrissez. Le travail, Monsieur le Député, en lieu et place de la critique, est seul digne d’honneur ! »
Laurence Trochu
Présidente de Sens Commun
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