Qui sont les fainéants de Macron ?
La phrase malheureuse du président de la République contre les opposants à la loi travail continue à alimenter une polémique qui ne dégonfle pas.
Emmanuel Macron aurait voulu faire enfler les rangs de la manifestation de mardi contre la loi travail n°2* qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Merci Emmanuel !
Il faut sauver le soldat Macron !
Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement sort les rames pour justifier les mots de Macron. Plusieurs conseillers accompagnaient Emmanuel Macron en Grèce ; juste après le discours, leurs réponses sont restées vagues. « Ça concerne ceux qui veulent bloquer son projet européen » nous dit l’un… « Ce sont tous ceux qui bloquent en Europe et en France » nous dit un autre… « Chacun se reconnaîtra« .
« Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes« a déclaré, petit sourire aux lèvres, le Président de la République. Le lendemain, au Palais l’Élysée, c’était « en marche arrière toute » ! Tentant de minimiser cette phrase, l’entourage du président a fait savoir que les fainéants sont « ceux qui étaient au pouvoir ces quinze dernières années et qui n’ont rien fait » et non pas les Français. Explication fébriles et vaines ! Nous n’oublierons pas.
Après la presse et les médias, les réactions de la classe politique continuent à pleuvoir notamment sur les réseaux sociaux.
Macron vient à la rescousse de MLP. Alors que Marine Le Pen se trouve en réelle difficulté devant ses propres troupes, l’ex-candidate du FN s’est emparée des propos du Chef de l’État pour s’attaquer à la politique du gouvernement : « Emmanuel Macron traitait de fainéants ceux qui refusent de se plier à sa politique de précarité à perpétuité » a-t-elle lâché.
Pour Martine Aubry, la maire de Lille, les propos d’Emmanuel Macron s’apparentent à du « mépris » et de l’ »ignorance ». De son côté, Berger (Patron de la CFDT) répond à Macron qu’il n’est pas « fainéant« .
Sur Médiapart, Eric Labbé y va fort : « Le Président Macron est un boutonneux fainéant, cynique et extrémiste !«
Le leader des Insoumis voit, quant à lui, sa tâche facilitée pour appeler aux rassemblements de septembre contre les ordonnances Travail. Jean-Luc Mélenchon a ainsi lancé : « Fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre ! » en référence aux manifestations respectives de la CGT (mardi) et de son parti. Le leader du parti communiste, Pierre Laurent, a assuré de son côté qu’Emmanuel Macron « n’aime pas les Français« .
Une longue liste de dérapages
Ce faux pas sémantique n’est pas le premier de la part de celui qui était tantôt ministre de l’Économie sous Hollande, puis candidat et maintenant président de la République. On se souvient des « gens qui ne sont rien » que l’on croise dans les gares mais aussi de son déplacement dans l’Hérault où il avait lancé à deux grévistes : « Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler » provoquant un échange d’une extrême tension. Sans parler de l’allusion au « kwassa-kwassa » qui ramènent peu de poisson mais des migrants comoriens… Et sans oublier les illettrées de chez Gad.
Opposé à la loi travail, je suis donc fainéant, ou cynique, ou extrême. Peut-être, et ce serait catastrophique, les trois à la fois. Il faut donc que je me ressaisisse ; mais ma « détermination est absolue », n’en déplaise à Emmanuel.
Alain Kerhervé
http://www.gaullisme.fr/
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