Allocution de Julien Mugerin à la cérémonie commémorant l’Appel du 18 juin à Stains
Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames messieurs,
Je remercie chacun d’entre vous de sa présence à cette cérémonie où nous commémorerons l’Appel du Général de Gaulle.
Pour des raisons évidentes liées à la clôture de la campagne électorale des législatives, je ne parlerai pas de politique nationale ou internationale, vous le comprendrez. Mais en même temps, même si cela n’avait pas été le cas, je n’en aurais pas parlé puisque ce n’est pas notre conception de la conduite d’une cérémonie patriotique.
En revanche, je dois vous dire pourquoi nous sommes rassemblés ici, maintenant et dans ces conditions.
Maintenant tout d’abord, parce que le 2nd tour des élections législatives ayant lieu demain, nous ne pouvions pas choisir la date du 18 juin. Et donc afin de laisser chacun à son devoir de citoyen, nous avons choisi d’avancer notre cérémonie à la veille. Je pense que vous ne nous en voudrez pas puisque le symbole y est malgré tout.
Ensuite se pose la question des conditions : pas de sono, pas de pupitre, pas d’employés municipaux, et encore moins de maire. Cette cérémonie qui figure pourtant au calendrier des cérémonies officielles de notre pays - c’est d’ailleurs pour cela que j’ai tenu à ce que le message de la Ministre des Armées y soit lu, pour bien préciser qu’il s’agit pour la France d’une date de commémoration nationale – cette cérémonie donc, les élus municipaux du groupe Stains pour tous l’ont organisée eux-mêmes, avec leurs moyens personnels car le Maire de Stains refuse de l’organiser.
Enfin sur le lieu, puisqu’il existe à Stains une place du 18 juin 40 et une avenue du général de Gaulle, nous aurions nous donner rendez-vous là-bas. Mais pour nous, hors de question de célébrer la mémoire du Général de Gaulle loin des regards, au fin fond de la zone d’activité de la Cerisaie. Nous ne sommes pas des parias et le général de Gaulle valait mieux que cela. C’est pour cela que nous avons choisi le Monument aux morts de la Ville de Stains où se dresse le drapeau de la République Française, bien plus digne du grand homme qu’était le général de Gaulle et je vais maintenant vous le prouver.
Dans la conception d’Azzédine TAÏBI, à en entendre ses discours, notamment celui du 8 mai dernier, le rôle du Général de Gaulle a été celui de figurant. La Libération, nous la devons avant tout au parti communiste qui a eu le droit à une véritable litanie de ses héros locaux et nationaux.
La vérité, chers amis, c’est que dans cet affreux moment qu’a été la seconde guerre mondiale, des âmes de combattant se sont révélées dans les cœurs de beaucoup d’hommes et de femmes. Pour eux, il était insupportable de voir la France, leur pays, occupé par un pays étranger, de surcroit par un régime aux idées meurtrières et tellement loin des valeurs de la France. Cette France dont les paysages, la culture, la langue, l’histoire, ont fait un grand pays.
Pour ces hommes et ces femmes, il était inadmissible de voir partir pour des destinations que l’on savait parfois finales, des juifs, des tziganes, des noirs, des homosexuels, des handicapés qu’ils soient riches, pauvres, jeunes ou moins jeunes.
Pour ces hommes et ces femmes, la capitulation de 1940 n’en était pas une : la France avait abandonné les combats trop tôt. Bien trop tôt. Cette capitulation ne ressemblait pas à la France. Elle n’était pas la France.
Pour ces hommes et ces femmes, le Gouvernement du Maréchal Pétain qui s’était corrompu au contact des nazis et qui avait travesti ces mots pleins de valeurs que sont TRAVAIL, FAMILLE et PATRIE, n’était pas le gouvernement de la France. Il n’en était pas digne en dépit du caractère héroïque du Maréchal Pétain lors de la 1ère guerre mondiale.
Pour ces hommes et ces femmes, il fallait combattre les ennemis de la France, qu’ils soient Français ou non, sur le territoire ou ailleurs.
Alors, ces hommes et ces femmes se sont levés. Qu’importe qui ils étaient, quelles qu’aient été leurs opinions politiques, ils ont combattu pour retrouver la France qu’ils aimaient : une France libre. Tous méritent d’être honorés par nos commémorations. Qu’ils aient pris les armes, qu’ils aient transmis des messages, qu’ils aient livré des colis, saboté l’ennemi, qu’ils aient ouvert leur porte à des familles juives ou tant d’autres gestes humains. Tous doivent être pour nous des héros. Que chacun d’entre eux soit ici honoré.
Parmi eux, il y en a un qui a décidé d’organiser les forces résistantes, de sorte que leur concurrence ne les fasse pas perdre en efficacité. De sorte que tous se mettent en ordre sous la bannière de la France Libre. C’est le Général de Gaulle.
Depuis Londres, il a fait de sorte que la France existe encore, qu’elle soit respectée et qu’une fois libérée, elle reprenne son rang. Il en fallait un pas comme les autres pour que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS deviennent des alliés non pas nos sauveurs. Il en fallait un grand : pour faire de la France un pays vainqueur parmi les vainqueurs.
Depuis Londres, par son Appel lancé à la BBC, il a donné une lueur d’espoir à ceux qui pensaient que le destin de la France s’était brisé lors de la signature de cette capitulation honteuse. Il a encouragé chacun à s’engager dans la Résistance.
Cet acte fondateur a été déterminant dans la Libération de notre pays. Il a fait de la France ce qu’elle est aujourd’hui. C’est d’ailleurs à cette France que nos nouveaux ennemis veulent aujourd’hui s’attaquer : ils nous frappent par des actes qui n’ont rien de terroristes mais tout de la lâcheté en s’en prenant à des civils et à des enfants.
C’est pour cette raison que témoigner de ce qu’est la France par son histoire pour que chacun défende ce qu’elle est aujourd’hui est pour nous une responsabilité que nous prenons sans sourciller.
C’est pour cette raison que nous nous époumonerons à dire le rôle déterminant du Général de Gaulle dans la Libération de la France et l’affirmation de la grandeur de notre pays.
C’est pour cela que nous disons avec force qu’il faut honorer tous les résistants, quelles qu’aient été leurs opinions politiques dès lors qu’ils ont combattu pour la France.
Voilà ce que Stains pour tous s’est donné comme devoir.
Aucune petite manipulation, aucune censure comme celle de la semaine dernière où nous nous sommes vus refuser la publication de la tribune de notre groupe, aucune menace, aucune diffamation, aucune tentative de nous diviser ou de nous faire taire ne l’emportera sur ce devoir.
A Stains comme ailleurs, la grandeur du général de Gaulle sera dite et à travers lui, celle de la France.
Je vous remercie, Vive la République, Vive la France.
Julien Mugerin
Conseiller Municipal LR de Stains
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