FILLON PRESIDENT !
Discours de remerciements aux parlementaires
De François Fillon, le 2 Mai 2017
Mes amis,
Pour les primaires de la droite et du centre, ou pour la campagne présidentielle, vous m’avez apporté votre soutien, et il me semblait naturel, évident, de vous recevoir pour vous dire « merci ».
Merci du fond du cœur !
Je voulais vous dire ma reconnaissance pour tout ce travail mené au coude à coude, pour tous ces liens de complicité, ces encouragements, ces instants de tension et de fortes espérances que nous avons vécu ensemble.
Dans les bons moments comme les moins bons, beaucoup d’entre vous ont eu des paroles et des regards qui m’ont touché. Qu’ils me pardonnent si j’ai été parfois obligé de réfréner mes sentiments mais la bataille présidentielle ne m’a guère laisser d’occasion de le faire.
Je voulais aujourd’hui vous rendre ce que vous m’avez donné ; et par ce geste, je voulais rappeler à nos compatriotes qu’ils ont parmi eux des élus solides, des élus dont les convictions profondes guident leurs engagements, des élus expérimentés qui savent distinguer le possible de l’impossible.
Mes amis, lorsque que j’avais besoin de vous, vous avez répondu présent. Lorsque la tempête soufflait, vous étiez encore là.
Grâce à vous, j’ai pu mener campagne et défendre un projet qui, à mon sens, était conforme à l’intérêt national.
Aucune bataille n’est vaine dès lors qu’elle est menée avec sincérité. Les convictions et les idées font toujours leur chemin…
Mon regret est de ne pas avoir pu vous apporter la victoire que vous méritiez car votre engagement a été, pour beaucoup d’entre vous, admirable. Sachez-le, ce fut pour moi un honneur de pouvoir compter sur votre estime.
Dans cette bataille présidentielle, j’ai tout donné mais les obstacles placés sur ma route étaient trop nombreux, trop cruels aussi.
Dans la victoire comme dans la défaite, j’assume mes responsabilités.
Je le fais aujourd’hui en tirant les conséquences de mon échec.
Je me retire, je redeviens un militant parmi les militants, un militant qui, cependant, ne démissionne pas devant l’actualité.
Il est alarmant de voir notre société et plus d’un électeur sur deux, prêts à consentir aux solutions les plus extrêmes.
C’est le signe que notre pays est malade de son déclin – ce terme de « déclin » qu’on me reprochait autrefois prend tout son sens aujourd’hui…
Mais ça n’est pas parce que la France va mal qu’il faut se jeter dans le vide !
Je l’ai dit et je le redis, le programme économique du Front National appauvrirait la Nation de façon irrémédiable ; la violence idéologique de ce parti diviserait les Français ; son hostilité obsessionnelle à l’égard de l’Europe nous isolerait…
Je demande à nos électeurs de faire preuve de bon sens.
Je sais leur amertume, leur colère - je la ressens aussi ! - mais notre devoir est de penser d’abord à l’avenir de notre pays.
L’avenir, c’est d’éviter de voir la France présider par l’extrémisme.
L’avenir, c’est immédiatement après de placer la droite et le centre en situation de peser de toutes leurs forces sur l’action gouvernementale et parlementaire du quinquennat.
Ne laissez à personne le monopole de la vraie modernisation nationale, ne laissez pas tomber la passion de la liberté, ne laissez pas s’abimer l’amour de la France.
La droite et le centre incarnent des valeurs et des idéaux qui ont du sens. Défendez-les.
Il faut rester unis, il faut aller aux législatives sous nos couleurs, il faut se battre pour des convictions plutôt que pour des places isolées sur un strapontin…
Plus vous resterez groupés, plus vous pèserez ; plus vous pèserez, plus vous serez incontournables ; plus vous serez incontournables, mieux la France sera gérée.
Mes amis,
Beaucoup d’entre vous m’ont dit leur souhait que ce que nous avons construit ensemble, notamment à travers Force Républicaine, puisse continuer à vivre.
Je le souhaite aussi mais, je vous l’ai dit, je vais désormais prendre du recul.
C’est donc à d’autres que moi qu’il appartiendra de définir les conditions dans lesquelles se poursuivra l’activité de Force Républicaine.
Je suis persuadé que la poursuite de cette aventure collective peut être utile à notre famille politique, car je crois à la pertinence de la ligne politique que nous avons définie ensemble : cette synthèse entre la liberté économique, l’affirmation de l’autorité de l’Etat, la fierté des valeurs françaises.
La droite et le centre ont besoin de lieux où vous pourrez faire vivre la réflexion autour de ces axes, afin que notre famille politique soit plus que jamais armée au plan idéologique.
Je pense que Force Républicaine peut être l’un de ces lieux.
Tout ceci a vocation à être précisé ultérieurement afin que tous ceux qui le souhaitent puissent participer, le moment venu, à des instances renouvelées de Force Républicaine.
J’ai passé ma vie publique à me battre pour une certaine idée de la France. Cette idée m’animera toujours. Je sais qu’elle est aussi en vous et qu’elle vous portera vers des victoires.
Nous sommes un grand peuple. Je suis fier d’être l’un des vôtres, un Français parmi tous les Français qui aiment leur pays.
Ainsi, malgré cet « au revoir » que je vous adresse avec émotion, nous restons ensemble.
Vive la République et vive la France.
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