Le candidat britannique au poste de Commissaire n'aura pas ma voix!
C'est jeudi 15 septembre que le Parlement européen a inscrit à son ordre du jour le vote d'investiture du candidat britannique pressenti pour devenir Commissaire européen en charge de l'important (et nouveau) portefeuille de la Sécurité, Sir Julian KING, diplomate et jusqu'à une date très récente Ambassadeur du Royaume-Uni à Paris.
Après la démission fort, fort élégante, dans les jours qui suivirent le Brexit, di Commissaire britannique en charge des Services Financiers depuis 2014, Lord Jonathan HILL, qui ne se sentait plus légitime à ce poste, le Royaume-Uni toujours membre à part entière de l'Union européenne, malgré le vote sans appel du peuple britannique, a été prié de désigner un nouveau candidat au poste de Commissaire. Ce candidat désigné est donc Sir Julian KING, diplomate expérimenté, francophone et francophile, et qui ne laisse que de bons souvenirs à Paris.
Et puis, comme si de rien était, la commission parlementaire en charge des questions de sécurité a auditionné lundi 11 septembre au soir Sir KING. Elle a réservé un accueil favorable à sa candidature et donc déclenché le "feu vert" pour le vote d'investiture de la Plénière du Parlement européen, comme le stipulent les traités.
Et c'est là que, dans le royaume de l'Absurdie, on touche du doigt l'inconséquence des uns et des autres.
Je me refuse à voter l'investiture du candidat britannique à la Commission européenne, au nom du bon sens et de la logique.
Comment considérer qu'on peut être à la fois dedans et dehors? Comment accepter qu'un pays dont les citoyens ont choisi de quitter l'Union européenne et dont la Première Ministre va devoir en conséquence déclencher l'article 50 qui active le retrait de l'Union européenne puisse voir l'un des siens, qui plus est un diplomate du Foreign Office, par définition lié au Gouvernement et à Boris JOHNSON, accéder à la fonction de Commissaire européen et à la charge d'un portefeuille aussi important? Certes les Commissaires ne représentent pas leur pays d'origine au sein du collège des Commissaires, ils prêtent même serment à Luxembourg pour servir l'intérêt général européen. Mais quand même...
Dans la même veine, comme d'autres de mes collègues, je suis très étonnée que, au nom d'un juridisme pointilleux, l'institution parlementaire européenne se refuse à évoquer la situation de nos collègues députés européens britanniques qui continuent de voter, de prendre la parole dans l'hémicycle, de présider des commissions parlementaires et d'être Rapporteurs de textes! Nos compatriotes ne comprennent pas cela, et ils n'ont que faire des subtilités juridiques. Ils ont bien raison.
Constance Le Gripp
Députée européenne française Les Républicains
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