COMMUNIQUE
DE PRESSE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
le 11 juillet 2016
J'ai effectué du 3 au 8 juillet 2016 une mission au Kurdistan irakien et au Liban, j'en retire quelques brèves réflexions.
Erbil: Kurdistan irakien
L'avion de la Middle East Arlines arrive à Erbil de Beyrouth en se dirigeant au nord et en longeant la frontière turque et évite le plus possible l'espace aérien syrien.
Dès la sortie de l'aéroport on sent la "fraicheur" ambiante 45 à 50 degrés. On est également frappé par la parfaite propreté des rues ce qui contraste avec celle des villes de la région voire de France...
La circulation est fluide, tout est calme et serein alors qu'à Bagdad un terrible attentat vient de causer la mort de 300 personnes et que le front face à l'Etat islamique qui sévit à Mossoul est à 50 km. La sécurité est assurée- Erbil a connu 2 attentats en 2015- mais les mesures de sécurité demeurent draconiennes car l'Etat islamique passe parfois entre les mailles du front pour tenter de prendre pied à Erbil.
De loin en loin des immeubles dont la construction est arrêtée ressemblent à des alvéoles de ruches d'abeilles en béton. Ils illustrent la crise économique alors qu' Erbil aspirait devenir un nouveau Dubaï. Le lancinant ronronnement des groupes électrogènes rappelle la réalité des nombreuses coupures d'electricité.
Sur le plan politique le Kurdistan irakien aspire à l'indépendance et dans les faits il n'en est pas loin, Bagdad n'y a plus de réelle influence. Le Kurdistan conserve la monnaie irakienne, et l'espace aérien et les télécommunications demeurent sous l'autorité de Bagdad.
Toutefois l'indépendance ne signifie pas unité du Kurdistan puisque l'UPK de Jaleh Talabari installé à Sulaymaniyah- ville proche de l'Iran- ne partagent pas toutes les options du PKK dirigé par Massoud Bazani à Erbil; les deux partis se sont d'ailleurs fait la guerre entre 1991 et 2003.
Si l'indépendance semble inéluctable selon nombre d'observateurs, cela ne signifie pas pour autant que cette indépendance entrainera la création d'un grand Kurdistan, tant il est vrai qu'il existe de fortes disparités voire oppositions entre les Kurdes présents en Irak, en Syrie, en Turquie et en Iran.
A ce titre on prête au Président Massoud Bazani cette phrase " il existe 22 Etats arabes, il peut bien exister 4 Etats kurdes" ! Certes mais il est peu probable que cette déclaration recueille l'approbation des Etats de la région ....Il est plus vraisemblable que les choses restent en l'état longtemps encore.
Il convient de relever que les aspirations à l'indépendance s'expriment de manière étonnante en matière religieuse par de multiples conversions au Zorostrisme, la religion ancestrale des Kurdes, l'Islam étant rejeté comme étant une religion imposée. C'est là une dimension qui ne peut pas encore être vraiment appréciée et être sans conséquence sur le devenir de ce territoire.....
La France jouit à Erbil d'une forte notoriété et reconnaissance en raison de son soutien apporté en Août 2014 lors de l'offensive de l'Etat islamique.
Une visite avec le prêtre dominicain Michel Nageeb aux Chrétiens et Yazidis tous réfugiés de Mossoul et entassés dans des habitations de fortune permet de mesurer l'ampleur de la détresse humaine que ces minorités religieuses subissent en raison de la barbarie de l'Etat islamique. Michel Nageeb qui prie en araméen langue de Palmyre et de l'antique route de la soie vers l'Iran oeuvre sans relâche pour que ces minorités demeurent au Kurdistan. Croyant ou non on ne peut qu'être ému par son combat.
Le Liban: un Etat toujours introuvable!
Début Avril 2016, j'ai effectué une visite au Liban, force est de constater que rien n'a changé en trois mois, la situation politique reste bloquée et le Liban est à l'évidence toujours l'otage des tensions régionales entre l'Arabie Saoudite et l'Iran.
Sur le plan de la sécurité les observateurs estiment que la menace est croissante; les camps palestiniens sont des bombes à retardement qui par désespoir peuvent tomber dans les rets et la propagande islamique pour se lancer dans des actions terroristes. Telles sont les inquiétudes pour le camp d'Ain El Hilweh à Saïda, la Sidon antique, capitale de la Phénicie au sud de Beyrouth.
Toutefois il convient de relever la résistance des Libanais: c'est ainsi que le 27 Juin dernier les assaillants islamiques du village de Al Qaa au nord de la Bekaa ont été repoussés et éliminés par les habitants eux-mêmes avec le concours des Forces armées libanaises.
Quelle politique pour la France?
La stabilité de cette région est capitale pour nos intérêts et notre sécurité. Plus que jamais nous devons y être présents et actifs en y renforçant tous nos moyens.
Au moment où la France avec l'OTAN au sommet de Varsovie vient d'accepter d'envoyer un contigent militaire dans un Etat balte et ne s'oppose pas à la poursuite des sanctions contre la Russie, on est en droit de se demander si la diplomatie française n'est pas devenu aveugle face aux dangers réels qui menacent le pays!
Il est urgent de reconsidérer nos moyens budgétaires engloutis à Bruxelles- la France est débitrice nette de 8 à 9 milliards chaque année au budget de l'Union européenne- pour les réaffecter à notre défense et notre diplomatie en Méditerranée et au Proche et moyen Orient où montent tous les dangers!
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