La chronique du Député.
« PAS DE PANIQUE, MAIS VIGILANCE ET, SURTOUT ENGAGEMENT POUR LE SEUL VRAI COMBAT : CELUI DU SURSAUT FRANÇAIS !! »
Est-ce pour faire peur ? pour inciter ? ou « tout simplement » pour informer ?
Voilà que le JDD nous donne les résultats d’un sondage qui indique que 31 % des français seraient prêts à voter en faveur de Marine Le Pen.
N’ayant aucune sympathie, ni personnelle ni politique pour cette personne à la fois désagréable, au ton agressif et au discours creux et très certainement dangereux pour notre pays, j’essaie de comprendre ce qui pousse nos concitoyens à envisager un tel vote, et surtout ce qui pousse nos journalistes à y donner un tel écho au point d’en faire la une des plus gros tirages de la presse.
Et ceci me conduit à analyser de plus près, plutôt qu’à divaguer dans des jugements faciles et aussi populistes que les discours de la dame en question.
Et je remarque que le socle, celui des électeurs prêts à voter pour elle à coup sûr n’a pas changé depuis un certain mois d’avril 2002 : 16%, c’est le score de son père face à Jacques Chirac..
Et que ceux qui s’ajoutent à cette hypothèse, soit 15% de nos concitoyens, y sont prêts sans en être certains.
Ce qui veut précisément dire que, à force de diaboliser la dame comme on l’a fait pour son père, on a désinhibé ceux qui en ont marre de tout et qui n’osaient pas jusqu’à maintenant envisager un tel geste.
Est-ce bien ? Est-ce « pas bien » ? Ne prétendant pas détenir la vérité révélée, je ne me prononcerai pas catégoriquement, préférant inviter à la vigilance, pour mieux éviter la panique qui, comme la colère irraisonnée, est toujours mauvaise conseillère.
Le Front national et la famille qui l’incarne a été fabriqué, dans l’ampleur qu’il a prise depuis, par Mitterrand. Sa première apogée date de l’ère Jospin ; la seconde, que nous serions sensés vivre, est contemporaine de Hollande : rien de neuf sous le soleil de la débâcle socialiste qui, par la désespérance qu’elle induit, pousse de plus en plus à manifester (les sondages) puis à exprimer (le vote) un ras le bol de tout et, par la même occasion, à croire trouver refuge dans un suffrage dont beaucoup savent eu fond qu’il est inutile, probablement malsain, tout en maintenant fermement le désir profond de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.
Au point de « contraindre » et conduire les partis que l’on dit de «gouvernement» à se lancer à la poursuite de ce parti fantôme qui fait la course en tête, au risque d’y perdre leur « âme » peut-être mais à coup sûr leur bon sens et la crédibilité qui leur reste encore.
Que les socialistes et la gauche en général, dont les électeurs évadés forment désormais les gros bataillons du vote FN, s’évertuent à souffler sur les braises et à lancer d’impertinentes mais surtout dérisoires mises en garde, ne me surprend guère : ces gens, complètement à l’ouest, n’ont ni chef véritable, donc pas de cap ni de boussole, ni troupes convaincues et ardentes, donc pas de capacité de mobilisation populaire : ils sont en échec absolu et se débattent dans les eaux boueuses de leur calvaire politique, qui n’en finit pas.
Mais que nous, la droite et le centre responsables, nous nous laissions prendre à ce petit jeu du « sauve qui peut » au point de lancer des messages contradictoires à une opinion de plus en plus déboussolée, ceci me navre car nous avons autre chose à faire, et surtout de fortes capacités à le faire, que de passer notre temps à faire la courte échelle à certaines idées tout en tirant frénétiquement le tapis sous les pieds de tous ceux qui, à l’instar de mon ami François Fillon, mais d’autres s’y consacrent également, construisent patiemment, sérieusement, et surtout ! dans la cohérence, le projet dont les français ont besoin pour tourner la page Hollande dans l’enthousiasme d’une énergie retrouvée et d’un courage reconquis.
C’est pourquoi l’épisode « Morano » est délétère.
Qu’elle dise ce qu’elle « pense », en usant à mon sens un peu exagérément de la référence gaullienne, qu’il conviendrait de ne pas trop mettre à toutes les sauces, ceci m’importe peu : je la connais bien et je préfère garder d’elle l’image d’une Ministre en charge du droit des femmes qui a chaleureusement accompagné mon travail parlementaire, ce qui a conduit à cette belle loi du 9 juillet 2010, votée à l'unanimité du Parlement, qui a considérablement fait progresser la lutte contre les violences faites aux femmes et à leurs enfants.
Qu’elle soit « tancée » pour son « hors sujet » récent venant de la part d’une candidate aux élections régionales me semble utile, sans qu’il soit nécessaire d’en faire tout un plat, sauf si, bien sûr, on a rien d’autre à dire ni à faire.
Sinon c’est le bourbier et Nicolas Sarkozy est en train de vivre un de ces curieux moments où l’empressement désiré par certains côtoie l’enlisement dans lequel d’autres se désespèrent de nous voir englués.
C’est pourquoi il faut se consacrer à l’essentiel qui est de dénoncer avec vigueur ce qui tue notre pays et de proposer avec gravité ce qu’il faut faire pour sauver notre malheureuse patrie.
Dénoncer par exemple cette schizophrénie qui consiste, dans la même journée, jeudi dernier, à ce que la gauche accepte ma proposition, présentée avec mon ami Marc Le Fur, de réintroduire dans notre droit l’autorisation de sortie du territoire pour éviter que de jeunes adolescents mineurs quittent leur famille, sans son consentement, pour se préparer au jihad, et refuse avec une logorrhée d’arguments fallacieux, l’interdiction que nous proposions, avec mon ami Philippe Goujon, de la détention de téléphones portables….en détention !
Et méditer sur le jugement porté par l’opinion sur l’éviction de Nadine Morano, comme si au fond de ses entrailles, le peuple savait qu’elle avait plutôt fait une connerie mais qu’il ne fallait pas pour autant se parer soi-même du goudron et des plumes….
Et surtout élever le débat, refuser que la gauche et une grande partie de la presse nous maintiennent dans le caniveau de leurs idées reçues et éculées et de leurs échecs consommés.
Construire avec vaillance et, si possible dans l’unité que devrait nous inviter à privilégier la pléthore de vrais talents que contient notre famille politique, le projet que les français attendent pour mieux évacuer de leurs sombres pensées d’aujourd’hui la perspective àquoibonnniste d’un vote extrême qui ne leur ressemble pas mais que seule la veulerie d’un trop grand nombre d’entre nous les conduit à envisager comme manifestation de leur désespérance.
La France a un avenir : il n’est pas à gauche, parce que la gauche est morte d’un siècle et demi de mensonges et de renoncements ; il n’est pas dans les extrêmes, qui –signe des temps- se rejoignent de plus en plus derrière la face cachée de notre démocratie, et qui nous envoient dans le mur de nos désillusions.
C’est à nous de l’incarner, comme de Gaulle l’avait fait car la résistance à la lâcheté collective est un vrai combat et constitue, comme le disait le plus grand dirigeant démocrate et républicain de l’ère moderne, une « ardente obligation ».
Encore un petit effort et, tous ensembles, nous allons sauver la France
Guy GEOFFROY
Député/Maire Les Républicains de Combs La Ville
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