« RESTONS PRUDENTS ! »
Ne tournons pas autour du pot : les chiffres du chômage du mois de juillet, publiés hier, sont moins mauvais qu’ils le furent il y a encore peu de mois.
Et c’est bien pour ceux qui ont soit retrouvé un emploi soit échappé à la suppression du leur.
Mais de là à dire que « Ca y est, la tendance commence à s’inverser et nous avions bien raison d’inviter les français à patienter pour constater les effets bénéfiques de notre politique »…..
Il y a une grande marge que je suggère de ne pas combler trop hâtivement ni trop artificiellement.
Car nous savons bien « qu’après la pluie vient le beau temps » et que les gesticulations et autres parades pour gommer son incapacité à prendre les bonnes décisions sont bien dérisoires face à une réalité qui se soucie peu qu’on la travestisse à longueur de journée….
Si, en effet, on y regarde de plus près, on s’aperçoit aisément que, si le nombre de chômeurs en catégorie A baisse légèrement (environ 2500) c’est essentiellement dû à l’injection massive de crédits publics (bonjour l’accroissement du déficit et donc de la dette !) pour créer des « emplois d’avenir » dont la capacité à générer de vrais emplois dans l’avenir est plutôt aléatoire.
Et que, sur l’autre « versant », l’emploi de ceux qu’on dénomme les séniors continue à se dégrader, ce qui signifie que l’articulation entre la fin de carrière, de plus en plus chaotique pour un grand nombre, et la retraite, dont l’âge légal de départ ne manquera pas d’être repoussé malgré les dénégations de tous les pleutres qui nous gouvernent, ne s’améliore pas, loin de là !
Sans compter la catastrophe que représente la sortie du marché du travail de la somme colossale d’expérience et de potentiel de toutes celles et tous ceux qui sont priés en priorité de monter dans les charrettes au motif qu’après un certain âge on ne serait plus performant : quelle lourde erreur !
Et ce n’est pas le déjà oublié « contrat de génération » qui aura permis d’inverser une tendance lourde installée dans les gènes structurels de notre société avec la stratégie des pré-retraites très précoces menée il y a trente ans pour penser conjurer la montée du chômage.
Et puis, lorsqu’on agglomère tous les chiffres, ceux de l’ensemble des catégories concernées, il y a bel et bien, encore en juillet, une augmentation de plus de 13000 personnes en situation de demande d’emploi non satisfaite.
Pas de quoi pavoiser, donc.
Mais surtout pas de quoi persévérer dans l’erreur en continuant à mener des analyses lénifiantes et surtout totalement éloignées de la réalité qui ne peuvent que semer un trouble grandissant dans l’esprit de nos concitoyens.
Car prétendre, comme le fait pour ses derniers commentaires en la matière l’ineffable Rebsamen, que la tendance est bonne, malgré l’apparence des chiffres, « parce que la reprise de la croissance est là », c’est tout bonnement surréaliste quelques jours seulement après le constat amer qu’après le rebond intéressant du 1er trimestre, notre croissance s’est stoppée net au second.
D’autant plus que le ralentissement de la croissance chinoise va conduire, malgré les mesures prises par les dirigeants de ce pays, à une pause dans le redéveloppement de la croissance mondiale qui ne manquera de créer des soubresauts sur les économies en fragile convalescence des pays européens qui ont fait des efforts courageux pour s’adapter à la nouvelle donne mondiale.
Ce que, redisons-le sans être pour autant lourd, notre pays n’a pas exactement fait, contrairement à nos voisins plus vaillants….
Et pendant ce temps-là, les rats quittent le navire. Et il y a quelque chose de pitoyable à constater, avec la démission d’EELV du remuant François de Rugy, combien l’écart s’accroît dramatiquement entre la situation réelle du pays et les petits jeux personnels de ceux qui, sachant que l’aventure hollandaise s’achève bientôt, ne savent plus comment accrocher le petit maroquin qui viendra remplir avantageusement, pensent-ils, le CV dont la consistance pourrait s’avérer utile plus tôt que prévu…..
Si, avec tout cela, la « chère »Marine ne maintient sa fort avantageuse position actuelle, c’est que je n’y comprends plus rien dans l’art de diviser, non pas pour mieux régner, mais pour essayer de s’accrocher lamentablement à un pouvoir qui s'échappe irrésistiblement !
Ce jeudi 27 août 2015,
Guy GEOFFROY
Député/Maire Les Républicains de Combs-La-Ville
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