Cinq jours après l'agression de trois jeunes juifs à Villeurbanne, l'auteur présumé des coups de marteau s'est présenté au commissariat où il a été placé en garde à vue à l'instar de quatre autres agresseurs présumés, tous étant dans la dénégation totale selon les enquêteurs.
Il est considéré comme le principal protagoniste de l'agression, dont "le caractère antisémite ne paraît pas souffrir discussion", selon les termes du procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti. L'auteur présumé des coups de marteau s'est "présenté de lui-même au commissariat", jeudi vers 16H30, a indiqué une source policière.Placé en garde à vue, ce jeune homme âgé d'une vingtaine d'années "nie l'usage d'un marteau", "mais selon les éléments de l'enquête, "il est bien celui qu'on considère" comme en ayant "fait usage", a ajouté cette source.
Les cinq jeunes gens, âgées entre 19 ans et 23 ans, sont tous domiciliés à Villeurbanne. Certains sont connus des forces de police, mais pour des faits mineurs.
"Ils se sont tous présentés comme témoins de la scène, mais tout porte à croire qu'ils ont fait un peu plus", selon une source policière.
Les services de police estiment détenir les quatre qui auraient fait usage d'arme, même si aucun n'est encore passé aux aveux. Les suspects pourraient être présentés à un juge vendredi après-midi.
Les cinq personnes en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur cette agression condamnée par la classe politique et l'ensemble des cultes "sont dans la dénégation totale", selon cette source.
Selon des proches des victimes, celles-ci se sont rendues jeudi en fin d'après-midi au commissariat pour identifier leurs agresseurs. Aucun élément n'a été communiqué sur cette confrontation.
Samedi vers 18H30, trois garçons âgés de 18 à 23 ans, coiffés d'une kippa, se rendaient à un office religieux à l'école juive Beth Menahem, à Villeurbanne, lorsqu'ils ont été insultés et bousculés par trois jeunes hommes, qu'ils ne connaissaient pas, selon une source judiciaire et des coups ont été échangés.
Quelques minutes plus tard, à 500 mètres de là, alors que les jeunes juifs avaient repris leur chemin, un groupe d'une dizaine de jeunes gens, comprenant les premiers protagonistes, a accouru vers eux.
S'en était suivi un "échange de coups" durant lequel deux des trois jeunes juifs ont reçu "un coup de marteau et un coup de barre de fer au niveau de la tête", selon la police. La troisième victime a été frappée au bras.
Les victimes ont eu pour deux d'entre elles cinq jours d'interruption temporaire de travail et pour la troisième, trois jours.
L'auteur présumé des coups de barre de fer s'était rendu à la police mercredi après-midi, en compagnie d'un deuxième suspect. La police s'était présentée au domicile des deux jeunes gens mais ne les y avait pas trouvés. Ils sont âgés de 19 et 22 ans.
Un troisième agresseur présumé a été placé en garde à vue mercredi soir et un quatrième, frère d'un des deux premiers, a été interpellé sur la voie publique jeudi matin.
Les auteurs encourent une peine de 7 ans d'emprisonnement pour "violence aggravée" par trois facteurs: l'appartenance religieuse des victimes, le fait que les agresseurs étaient plusieurs, et l'utilisation d'armes par destination, le marteau et la barre de traction métallique.
Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, s'est "félicité de l'arrestation des auteurs présumés de l'agression antisémite". "Les auteurs de cette agression extrêmement grave vont devoir, désormais, répondre de leurs actes devant la justice", a-t-il ajouté dans un communiqué jeudi soir.
L'Union des étudiants juifs de France a annoncé qu'elle avait l'intention de se porter partie civile dans ce dossier.
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