Ici, on enseigne aux enfants israéliens l'histoire sans haine vis-à-vis des Allemands et de leurs complices, à la différence de ce qu'on inculque aux enfants palestiniens à savoir la négation de la Shoah et de l'Etat d'Israël, comme le prouvent leurs manuels scolaires subventionnés par les Européens.
Je compare la Shoah au plus grand tremblement de terre de toute l'histoire de l'humanité. Les survivants et nous, première et deuxième générations, étions persuadés que c'était du passé, et que statistiquement, comme pour les catastrophes, la probabilité qu'on en soit une nouvelle fois victime était infinitésimale. Mais nous avions oublié qu'après tout séisme, il y a les répliques.
Je ne vous ferai pas ici le recensement de ces répliques depuis la Shoah, car si je les avais consignées dans un livre, celui-ci serait si épais qu'en comparaison, un dictionnaire ne serait qu'un minable feuillet.
Je veux seulement évoquer ce qui s'est passé durant deux jours depuis le début de cette semaine. Je veux vous parler de ceux pour qui, je vous le confesse, j'éprouve de la haine, n'ayant pas été nourri à la tolérance de l'enseignement israélien, ayant usé mes fonds de culotte sur les bancs de l'école laïque et républicaine.
Dimanche, les hooligans de la flytilla tentent de pénétrer de force en Israël dans le cadre de leur opération "Bienvenue en Palestine".
Le titre est en lui-même une provocation. Ces "pacifistes" nient l'existence même d'Israël, ils affirment aux médias qu'Israël doit les laisser rentrer parce qu'ils ont un passeport européen et n'ont pas besoin de visa. Tout pays a le droit de décider qui entre chez lui.
Cela ne gêne personne lorsque les officiers de l'Immigration américaine refoulent un ressortissant français, sans même en donner la raison, alors que celui-ci n'a pas besoin de visa. Personne ne bronche, à juste titre, lorsque les autorités françaises refusent l'entrée à des extrémistes qui devaient diffuser leur haine antisémite au congrès de l'UOIF.
Seul Israël n'aurait pas le droit de décider qui foule, je dirais plutôt dans ce cas, souille son sol. Et le verbe souiller convient très bien en la circonstance, après la croix gammée dessinée par un ressortissant français dans le local dans lequel il était retenu à l'aéroport Ben Gourion avant d'être expulsé.
Moi qui ne suis pas aussi tolérant et surtout aussi naïf que les Sabras, je l'aurais retenu jusqu'à jeudi, contraint à être présent pendant les commémorations du Yom Hashoah pour qu'il comprenne enfin la signification de la croix gammée, je l'aurais obligé à effacer cette infamie, puis expulsé en Syrie où il aurait pu se rendre compte de ce qu'est vraiment la dictature, le fascisme et les crimes contre l'humanité.
Lundi, le chef de l'Eglise catholique romaine d'Australie déclare que "les Juifs sont intellectuellement et moralement inférieurs". Le cardinal George Pell estime aussi que les Allemands ont souffert davantage que les Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Oups…il s'est excusé immédiatement après, parce que "ce n'est pas ce qu'il avait voulu dire". Ben voyons !!!
Lundi toujours, un membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale d'Afrique du Sud accuse les Juifs d'avoir "inventé la Shoah pour pouvoir soutirer de l'argent des Allemands". Pour moi, c'est une insulte faite aux Allemands qui passent pour des imbéciles en payant sans preuves des indemnités.
Lundi encore, à Istanbul, à la conférence sur le nucléaire iranien, cette chère baronne Catherine Ashton serre la main et plaisante avec le ministre des Affaires étrangères iranien. Tout va bien. Là aussi, ce n'est qu'une réplique de Munich en 1938 : Chamberlain et Hitler.
Ce sont surtout les Iraniens qui rigolent et poursuivent leur programme nucléaire.
Lundi à Bruxelles, un chirurgien orthopédique de l'Universitair Ziekenhuis est temporairement suspendu pour avoir prononcé des menaces antisémites et nazies à l'égard d'un stagiaire juif. Le docteur Frank H. aurait notamment lancé un "Sieg Heil et dit au stagiaire de "retourner dans les chambres à gaz".
Et puis, comme j'ai la haine, une double bonne nouvelle lundi soir : les deux vieillards, l'un indigné, l'autre Waffen SS, sont hospitalisés. Pourquoi n'aurais-je pas le droit de me réjouir? Lors de la diffusion du film "La haine", tous les bien-pensants ont trouvé des excuses à la haine de ces jeunes de banlieues vu leur passé de "souffrance".
Alors moi aussi, en raison de mon passé, j'ai le droit d'avoir la haine.
Eli Yishaï n'avait même pas besoin de déclarer Günther Grass "persona non grata". En tant que ministre de l'Intérieur, en charge des services de l'Immigration, il aurait dû savoir que les ressortissants allemands et autrichiens nés avant 1928 doivent demander un visa pour pénétrer dans notre pays. Israël, qui détient le fichier du NSDAP et des jeunesses hitlériennes, peut là-aussi éviter que des saletés ne viennent souiller notre sol. Grass étant né le 16 octobre 1927 et s'étant tardivement souvenu, en 2006, d'avoir été Waffen SS, il ne peut en aucun cas se rendre en Israël. Grass souffre, paraît-il, de problèmes cardiaques. Comment peut-on avoir un cœur lorsqu'on a été nazi ? Le monde est fou : c'est le bourreau qui donne des l eçons de morale à ses victimes!!!
Voilà, deux jours de "répliques" seulement, en cette semaine de Yom Hashoah qui tombe par hasard juste avant le premier tour de la présidentielle en France. Une manière de se souvenir de ne pas souiller la mémoire de nos chers disparus en touchant aux bulletins des blondasses à tendance brune ou verte et à ceux des rouges, tout en rappelant à ceux qui voteraient rose qu'ils auront le rouge en prime.
Je serai jeudi à Roglit, au Mémorial de la déportation des Juifs de France et lorsque retentira la sirène, je penserai aux miens et à tous nos frères et sœurs disparus.
Mais lorsque nous chanterons la Hatikva, je méditerai les paroles du chef d'état-major de Tsahal, Benny Gantz, à Yad Vashem, cette semaine : " nous devons défendre les frontières d’Israël et ses citoyens, mais aussi regarder autour de nous et agir chaque fois qu’un Juif est en danger, simplement parce qu’il est juif. Lorsqu’un Juif à Kiev est passé à tabac en sortant d’une synagogue, lorsqu’à Toulouse des enfants juifs sont assassinés de sang-froid, lorsqu’en Inde, en Thaïlande et en Géorgie, des groupes malfaisants projettent de s’attaquer à des cibles juives et israéliennes, le rôle de Tsahal est d’être aux côtés de ceux-ci.
Nous avons la capacité et le devoir de combattre avec détermination l’antisémitisme, également les nouvelles formes qu’il peut prendre.
Nous devons assurer la pérennité de l’État d’Israël comme refuge pour les Juifs du monde entier, un refuge où tout notre Peuple peut vivre sans crainte. Un foyer national sûr, défendu par son armée et capable de faire face à tous les conflits".
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