Borloo : le Chevènement de Sarkozy ?
L’éclatement de l’UMP avant 2012 ?
Le départ de Jean-Louis Borloo du navire UMP marque un nouvel affaiblissement de Nicolas Sarkozy qui peine de plus en plus à conserver le rôle de capitaine de la majorité dans la perspective de la présidentielle de 2012.
« Nicolas Sarkozy a-t-il tué l’UMP en la droitisant à l’excès ? », s’interroge Chantal Didier dans l’Est Républicain. « Le départ de Jean-Louis Borloo peut le laisser croire ».
Les commentaires vont bon train. Mais pour certains éditorialistes un peu “simplistes”, les départs des centristes et radicaux laissent une UMP qui ressemble au RPR des années Chirac… laissant entendre aux “gaullistes”. Faux.
Ceux des ex-RPR (Juppé, Alliot-Marie, Copé,etc…) qui restent autour de Nicolas Sarkozy, défendant sa politique et souhaitant sa réélection en 2012, ne peuvent prétendre à ce qualificatif. Les gaullistes authentiques sont déjà partis. Reste à les unir pour avoir, contre l’UMPS et le FN, une candidature réellement alternative pour la France et les Français.
Après le départ de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) dès janvier 2007, puis celui de Dominique de Villepin (République Solidaire), une nou-velle vague d’actes de ruptures à l’UMP… Le Chef de l’Etat se trouve de plus en plus isolé. Le président du conseil général de la Manche, Jean-François Le Grand, quitte l’UMP
« J’ai des valeurs de Gaullistes, je suis un Gaulliste social et je ne me retrouve pas dans les dérives droitières, un peu excessives, de l’UMP aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai décidé de quitter l’UMP. » C’est en ces mots que Jean-François Le Grand, président du conseil général, nous a confié son départ du parti présidentiel. François Fillon : « l’unité n’est pas une option. C’est une nécessité vitale ! » Intervenant à Vitré devant 300 militants UMP, le Premier ministre vient de réagir à la décision de Jean-Louis Borloo de quitter l’UMP. « Je dis à Jean-Louis Borloo, aux Radicaux, aux Centristes, que je me reconnais moi aussi dans plusieurs des valeurs qu’ils défendent mais que personne n’a intérêt à découper la majorité en tranches. La victoire est possible dès lors que la majorité reste unie. L’unité n’est pas une option. C’est une nécessité vitale ! » L’ancienne secrétaire d’Etat agit par «solidarité» avec Jean-Louis Borloo… Rama Yade n’aura pas beaucoup attendu: Après l’annonce du départ de Jean-Louis Borloo de l’UMP, jeudi soir, Rama Yade a annoncé ce vendredi matin sur BFM TV qu’elle quitte le parti majoritaire, «par solidarité» avec l’ancien ministre de l’Ecologie. Rama Yade, aujourd’hui ambassadrice à l’Unesco et membre du Parti radical -présidé par Jean-Louis Borloo – estime qu’il «y a eu une fracture avec l’UMP. Je ne me suis plus sentie entendue dans ce mouvement donc je le quitte». Elle a ajouté qu’elle était «favorable à ce que Jean-Louis Borloo soit candidat à la présidentielle 2012 et pas en supplétif». (Feuilleton à suivre) Article: http://www.gaullisme.fr
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Comment interpréter la soudaine envie d’indépendance de Jean-Louis Borloo ? Pour Jean-François Copé, interrogé ce samedi 9 avril sur RTL, il faut, semble-t-il, la prendre au sérieux. Car dans son esprit, Borloo pourrait être le Chevènement de Sarkozy ! Info ou intox ? C’est fait. Jean-Louis « Bordeaux », comme l’a récemment appelé la présentatrice du JT de France 2 Elise Lucet, a décidé de prendre ses distances avec l’UMP. Mais le patron du parti radical valoisien pourrait tout aussi bien être rebaptisé « Jean-Pierre » Borloo. Jean-Pierre ? Oui, comme Jean-Pierre Chevènement. Car au lendemain de son émancipation télé-retransmise en compagnie d’Arlette Chabot (1), Jean-Louis Borloo semble inspirer les pires craintes à ceux qu’il côtoyait encore récemment (ceux, d’ailleurs, dont il ne s’est jamais vraiment désolidarisé lorsqu’il était au gouvernement…). Interrogé ce matin sur RTL , Jean-François Copé a ainsi fait part de son inquiétude. Pas directement. Le « Sarko de Meaux » sait être plus subtile que ça. Mais en faisant mine de s’inquiéter pour son « ami » Jean-Louis et de lui prodiguer quelques utiles conseils pour l’avenir : «Est-ce que Madame Taubira à gauche ou Monsieur Chevènement ont laissé une marque considérable lorsqu’ils ont été candidats à la Présidence de la République et qu’ils ont peut-être contribué à la défaite de Jospin ? (…) Quelque part, en voyant le choix que fait Jean Louis Borloo, je me dis : mais est-ce qu’il y a bien en tête ce qu’est notre histoire commune ? (…) Je lui dis, en tout cas, que la route est encore longue d’ici 2012 et que moi je souhaiterais tous les jours parler avec lui et avec l’ensemble de nos amis Radicaux et puis ceux des Centristes de l’UMP qui, je le sais, sont plutôt, eux — heureusement d’ailleurs — dans le souci de rester dans la famille UMP ». En somme, malgré des détours langagiers, pour Copé, Borloo pourrait être le Chevènement de Sarkozy ! Et le 21 avril à l’envers — un 21 avril qui pourrait faire chuter l’actuel Président plutôt que le candidat de gauche comme en 2002 — n’est plus une théorie fumeuse à laquelle seule Marine Le Pen veut croire et faire croire, mais un scénario qui entre désormais dans le champ des possibles ! Voilà qui sent la panique à droite. Encore que… Il reste maintenant à savoir si la toute récente envie d’indépendance de Jean-Louis Borloo n’est pas une opération téléguidée depuis l’Elysée. Si c’est le cas, admettons-le, c’est extrêmement bien fait. Ou peut-être s’agit-il plus simplement pour l’ancien ministre de l’Ecologie d’imposer à Sarkozy un rapport de force qui lui permettrait enfin de toucher du doigt ce dont il rêve bien plus que tout, plus que de l’Elysée : Matignon ! « Jean-Louis-le-Ché-nouvelle-génération-Borloo » balayait, hier soir, face à Arlette Chabot, d’un revers de la main une pareille hypothèse. Mais seul le temps pourra convaincre les Français que Borloo n’est pas un agent secret au service de sa majesté Sarkozy… (1) Qui n’a vraiment pas passionné les foules ! |
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