La résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies, votée le 29 novembre 1947, recommande le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe. Et pourtant…
En 2003, deux Israéliens Yossi Beilin et Ami Ayalon, et deux Palestiniens Sari Nusseibeh et Yasser Abed Rabbo, lancent l'initiative de Genève : le collectif "2 Peuples, 2 Etats, Israël Palestine". Dans le texte fondateur, en préambule, ils stipulent : " l’Etat d’Israël comme Etat du peuple juif, l’Etat de Palestine comme Etat du peuple palestinien". Et pourtant…
Le 14 juin 2009, lors de son discours à l'université Bar Ilan, le Premier ministre de droite, Binyamin Netanyahou, opère une remise en cause absolument gigantesque pour un héritier de Menahem Begin et Zeev Jabotinsky, en reconnaissant un Etat palestinien aux côtés d'Israël et déclare :" si les Palestiniens reconnaissent l'Etat d'Israël comme un Etat juif, nous serons prêts à la création d'un Etat palestinien démilitarisé aux côtés de l'Etat d'Israël". Et pourtant…
Et pourtant, Mahmoud Abbas et la direction palestinienne n'ont pas la volonté ou le courage, ou les deux à fois, de répondre positivement à cette opportunité. Le président de l'Autorité palestinienne avait déjà préventivement rejeté la main tendue par Netanyahou en déclarant le 27 avril 2009 : "Un Etat juif, c'est quoi ça ? Vous pouvez vous faire appeler comme ça vous plaît, mais moi je ne l'accepte pas et je le dis publiquement". Le 20 septembre dernier, le Raïs palestinien raille l'exigence du gouvernement israélien de reconnaître Israël comme "Etat juif": "si les Israéliens veulent appeler leur Etat "le grand empire israélien juif sioniste", qu'ils fassent comme bon leur semble, cela m'est complètement égal". Le 11 octobre dernier, Nabil Abou Rodeina, conseiller politique de Mah moud Abbas, affirme : " les Palestiniens refusent le préalable d'une reconnaissance du caractère juif d'Israël, un Etat issu d'une partition de la Palestine et dont les Arabes forment encore 20% de la population, la question de la judaïté de l'Etat n'a rien à voir avec le sujet". A noter également la réaction du président égyptien Hosni Moubarak qui fut de dire que "personne n'accepterait la demande de Netanyahou que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un Etat juif".
Tout le nœud du problème est là, tel est le dilemme palestinien : reconnaître le caractère juif de l'Etat d'Israël signifie, de facto, la fin du "droit au retour".
Alors que pouvons-nous répondre, lorsque nous sommes interpellés par ceux qui affirment que "les réfugiés palestiniens ont le droit, d'après les Conventions internationales, de rentrer chez eux", sur le territoire israélien? Il faut donc revenir aux "fondamentaux". En voici donc la deuxième clé :
Aucune loi, convention ou résolution internationale n'appelle à "un droit au retour" en Israël. Des résolutions demandent une solution du problème des réfugiés palestiniens. Bien que le problème de ces réfugiés ait été provoqué par une guerre imposée par les nations arabes, Israël s'est pourtant engagé à participer à un effort international pour la solution du problème et ses compensations.
Le problème des réfugiés est le résultat de la guerre israélo-arabe de 1948, lorsque cinq armées arabes envahirent le tout nouvel Etat d'Israël. Lors de cette guerre, 700.000 Palestiniens quittèrent leurs maisons dans l'Etat nouvellement créé. La plupart d'entre eux le firent volontairement pour éviter de se trouver au milieu de la confrontation, suivant ainsi les appels des leaders arabes qui promirent que tous ceux qui partaient, pourraient revenir après la "rapide victoire sur les Juifs". Dans quelques cas, des Palestiniens furent obligés de partir à cause de groupes ou d'organisations luttant en faveur d'Israël. parmi ceux qui partirent, un tiers se rendit en "Cisjordanie" (Judée-Samarie, sous contrôle jordanien), un tiers dans la bande de Gaza (sous contrôle égyptien) et le reste se dispersa entre la Jordanie, le Liban et l a Syrie. Ces pays arabes, à l'exception de la Jordanie, refusèrent d'envisager l'absorption et l'intégration de ces réfugiés, arguant que cela nuirait au "droit" des réfugiés de retourner dans leurs maisons, en Palestine. La plupart d'entre eux réside ainsi dans des camps de réfugiés, une situation tragique qui persiste depuis plus de 60 ans.
Parallèlement, un problème de réfugiés juifs se créa avec la naissance d'Israël. Entre 1948 et 1951, près de 800.000 Juifs furent expulsés des pays arabes ou forcés de fuir à cause de la violence antisioniste. Près de 500.000 de ces réfugiés fuirent vers Israël à partir de pays tels que l'Irak, la Tunisie, la Syrie, l'Egypte, le Yémen, l'Algérie, la Libye et le Maroc et furent immédiatement intégrés dans la nouvelle nation.
Il n'y a aucune base dans les conventions internationales pour un "droit au retour" des Palestiniens.
Les résolutions 242 et 338 des Nations Unies ne font aucune référence à un "droit au retour", elles font uniquement mention du besoin de résoudre le problème des réfugiés palestiniens. Les résolutions internationales sur lesquelles se basent habituellement les Palestiniens pour exiger leur "droit", comme la résolution 194 de l'Assemblée générale de décembre 1948 et aussi l'article 12 de la Convention internationale sur les Droits civils et politiques de décembre 1966, n'imposent aucune obligation et n'ont aucun caractère coercitif.
En outre, ces résolutions sont incompatibles avec les conditions et la réalité de la situation actuelle.
Un afflux de plusieurs millions de Palestiniens signifierait un bouleversement de la démographie et la fin "de facto" de l'Etat d'Israël", ce qui demeure apparemment le but ultime de Mahmoud Abbas en refusant le caractère juif d'Israël.
Il semble donc que la reconnaissance de l'Etat d'Israël n'est que virtuelle, car la négation du caractère juif et l'exigence du "droit au retour" témoignent de la volonté de la direction palestinienne d'aboutir à la destruction de "l'entité sioniste". Sur ce point, force est de reconnaître la franchise du Hamas.
Logiquement, mais y a-t-il jamais eu une logique au Proche-Orient, deux peuples pour deux Etats signifie que le peuple juif vive en Israël et le peuple palestinien dans son Etat palestinien. Apparemment, c'est encore trop pour Mahmoud Abbas, qui, bien entendu, ne serait pas prêt, dans l'absolu, à accepter qu'un Juif puisse rester sur le territoire de l'Etat palestinien, tout en trouvant normal que nous conservions nos concitoyens arabes. Mais en outre, il exige l'absorption par Israël des réfugiés palestiniens depuis au moins quatre générations…
Alors, nous le disons aux Obama, Medvedev, Merkel, Sarkozy et à tous les autres dirigeants, avec toute la force que nous permet un des rares consensus de notre pays, nous avons été, dans ce domaine, au bout de toutes les concessions possibles, tous gouvernements confondus. Nous sommes un peuple avide de paix, prêt à négocier, mais Auschwitz et Massada ainsi que nos concitoyens originaires des pays arabes nous imposent d'avoir de la mémoire et Tsahal en est le garant.
Le peuple palestinien n'a pas eu la chance, jusqu'à aujourd'hui, d'avoir un leader courageux qui comprenne que les Juifs ne renonceront jamais à l'essence même du sionisme, à savoir, le Peuple juif sur sa Terre d'Israël.
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